Le suivi gynécologique fait partie des missions du médecin généraliste. A ce jour l’examen pelvien n’a pas prouvé son efficacité en terme de dépistage des cancers gynécologiques chez la femme asymptomatique sans sur-risque oncologique. Cependant le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français conseille à la femme ménopausée de bénéficier d’un examen gynécologique annuel, sans limite d’âge précisée. Par ailleurs l’INCa propose de cibler le dépistage du cancer de la personne âgée de plus de 75 ans selon l’espérance de vie et l’évolution attendue de la tumeur recherchée.

L’objectif principal de cette étude était de déterminer si les médecins généralistes poursuivent l’examen pelvien de dépistage des patientes âgées de plus de 75 ans. L’objectif secondaire était de recueillir les déterminants de leurs pratiques.

Une étude observationnelle quantitative par vignettes cliniques a été réalisée sur internet et par courriel via plusieurs CDOM auprès des médecins généralistes installés dans la région XXX du 08/07/2019 au 13/10/2019. Ils prenaient connaissance de trois vignettes de femmes de 75 ans présentant différents états de santé qui laissaient présager une espérance de vie réservée (moins de 5 ans, ou entre 6 et 10 ans) ou supérieure à 10 ans. Ils devaient se déterminer quand à la recommandation de l’examen pelvien de dépistage. Les données ont été recueillies et analysées à l’aide d’un tableur.

201 médecins ont répondu, soit 603 situations cliniques. Le médecin n’aborde pas le dépistage par examen pelvien avec la patiente dans 61% des cas. Les médecins pratiquant régulièrement la gynécologie abordent plus souvent le dépistage par examen pelvien. Le nombre de médecins qui abordent l’examen augmente avec l’espérance de vie estimée de la patiente âgée. Lorsqu’un médecin aborde le dépistage c’est majoritairement pour le conseiller (78,7%).

L’utilisation des vignettes cliniques a permis d’éviter les écueils d’une enquête de pratiques. Le recrutement par volontariat a induit un biais de sélection. Le médecin généraliste devra de plus en plus adapter ses stratégies de dépistage à l’espérance de vie des patients âgés. En l’absence de recommandations claires il devra favoriser une décision partagée pour la poursuite ou non de l’examen pelvien de dépistage.

Les violences subies au cours de la vie ont des conséquences graves et durables sur la santé physique et psychique des victimes. La révélation de ces violences est difficile et les soignants peuvent avoir du mal à rechercher ces évènements de vie chez leur patient alors que la prise en charge est nécessaire.

Repérer en consultation de médecine générale, les approches en communication du médecin généraliste ayant permis de libérer la parole du patient

Une étude qualitative a été réalisée pour chercher les techniques de communication de medecins généralistes. Au total 326 consultations ont été enregistrées auprès de 3 médecins généralistes. La saturation des données a été atteinte, les enregistrements ont été retranscrits et analysées par deux investigateurs différents grâce au logiciel RQDA.

Parmi ces consultations  une population de vingt-cinq patients, dix-neuf femmes et six hommes ont déclaré avoir été victime de violence. Des phrases d’appels données par les patients, des symptômes et comportements en lien avec un possible vécu traumatique et des contextes évocateurs faisaient suspecter des violences aux médecins, et étaient utilisés pour aborder la question, en mettant ces éléments en lien avec des violences. D’autres technique comme parler d’une situation générale, questionner en entonnoir à partir de question large sur la vie personnelle, utiliser un questionement concrètes et simples, dont la plus efficace serait « Est-ce qu’on vous a fait du mal ? ». Tout en respectant le rythme du patient, le médecin persévérerait dans son questionnement s’il était convaincu de l’existence d’une situation de violence, en abordant le sujet sous une autre angle, à un autre moment.

Ces différentes approches nécessitaient la construction d’une relation de confiance, basée sur l’écoute active et l’empathie, sans le forcer, et en respectant les silences. Une recherche systématique des violences par le biais de questionnaires spécifiques n'est pas nécessaire si le praticien reste attentif aux signaux verbaux et non verbaux présentés par le patient. Des phrases simples et non spécifique peuvent être efficaces.

L’épidémie de SarsCov2 a nécessité une campagne d’information massive au grand public, nécessitant une accessibilité au plus grand nombre. La diffusion des gestes barrières à adopter était un point central de cette stratégie.
L’apparition remarquée d’interprètes en langue des signes dans le monde audiovisuel a focalisé notre attention sur la population sourde. Celle-ci est connue pour son fort taux d’illettrisme (80%, source INPES), sa faible littératie en santé, et ses difficultés d'accès aux soins primaires.

Le but de ce travail était d’évaluer l’accessibilité et la compréhension de la campagne d’information sur la crise sanitaire du covid19 chez la population sourde, en nous basant sur 2 supports adaptés.

Il s’agit d’une étude qualitative par entretiens semi-dirigés auprès de personnes sourdes locutrices de langue des signes française. Les entretiens étaient réalisés dans la langue de vie du patient, à l’aide d’une interprète diplômée. Une vidéo et une affiche de Santé Publique France ont été présentées. Une analyse par triangulation des données est en cours.

Les premiers résultats montrent une bonne compréhension des gestes barrières, grâce aux spots TV diffusés régulièrement. La langue des signes a facilité la compréhension des messages.
La présence d’interprètes diplômées lors des discours officiels du directeur général de la santé a été très appréciée, et a contribué au bon suivi de l’évolution de la crise et des consignes d’isolement.
Les spots vidéos avec langue des signes ont été plus appréciés et mieux compris que les affiches. Les dessins et textes pouvaient entraîner des malentendus.

Il s’agit de la première étude concernant l’accessibilité des informations sur la crise sanitaire du Covid-19 aux Sourds. La principale difficulté était la barrière linguistico-culturelle, malgré la présence d’une interprète et la connaissance de cette population. La méthode qualitative a permis une évaluation globale de la compréhension, et de mettre en lumière les adaptations spécifiques à apporter aux Sourds pour éviter des malentendus insoupçonnés.
Les supports adaptés développés durant cette crise étant nombreux, à destination d'une population sourde hétérogène en terme de niveau de langue des signes, il serait intéressant de reproduire cette étude sur les nouveaux supports produits et auprès d’autres centres.

L’épidémie de SarsCov2 a nécessité une campagne d’information massive au grand public, nécessitant une accessibilité au plus grand nombre. La diffusion des gestes barrières à adopter était un point central de cette stratégie. L’apparition remarquée d’interprètes en langue des signes dans le monde audiovisuel a focalisé notre attention sur la population sourde. Celle-ci est connue pour son fort taux d’illettrisme (80%, source INPES), sa faible littératie en santé, et ses difficultés d'accès aux soins primaires.

Le but de ce travail était d’évaluer l’accessibilité et la compréhension de la campagne d’information sur la crise sanitaire du covid19 chez la population sourde, en nous basant sur 2 supports adaptés.

Il s’agit d’une étude qualitative par entretiens semi-dirigés auprès de personnes sourdes locutrices de la langue des signes française. Les entretiens étaient réalisés dans la langue de vie du patient, à l’aide d’une interprète diplômée. Une vidéo et une affiche de Santé Publique France ont été présentés. Une analyse par triangulation des données est en cours.

Les premiers résultats montrent une bonne compréhension des gestes barrières, grâce aux spots TV diffusés régulièrement. La langue des signes a facilité la compréhension des messages.
La présence d’interprètes diplômées lors des discours officiels du directeur général de la santé a été très appréciée, et a contribué au bon suivi de l’évolution de la crise et des consignes d’isolement.
Les spots vidéos avec langue des signes ont été plus appréciés et mieux compris que les affiches. Certains dessins et textes entrainaient des malentendus.

Il s’agit de la première étude concernant l’accessibilité des informations sur la crise sanitaire du covid19 aux sourds. La principale difficulté était la barrière linguistico-culturelle, malgré la présence d’une interprète et la connaissance de cette population. La méthode qualitative a permis une évaluation globale de la compréhension, et de mettre en lumière les adaptations spécifiques à apporter aux Sourds pour éviter des malentendus insoupçonnés. Les supports adaptés développés durant cette crise étant nombreux, à destination d'une population sourde hétérogène en terme de niveau de langue des signes, il serait intéressant de reproduire cette étude sur les nouveaux supports produits et auprès d’autres centres.

En France, dans les premiers mois de vie, l’Allaitement Partiel  prend souvent la forme d’un allaitement mixte (AMx), en associant lait maternel (LM) et préparations pour nourrissons (PPN) L’AMx pourrait ouvrir une voie pour allonger la durée des allaitements maternels Ces couples doivent être  accompagnés .Comment les professionnels compétents en allaitement perçoivent-ils l’AMx ?

L’objectif principal Recueillir l’expérience des professionnels compétents en lactation vis à vis de l’AMx.

Méthode qualitative réalisé par 2 chercheurs par entretiens individuels semi dirigés .Analyse selon les principes d’une théorisation ancrée auprès des professionnels référents en allaitement. Recrutement  par effet boule de neige.Les entretiens ont été enregistrés puis retranscrits intégralement à l’aide du logiciel de traitement de texte Word, Avant de débuter l’entretien, une lettre de consentement était datée et signée Nous avons réalisé une  triangulation des données.Saturation des donnéesv recherchée

11 professionnelles interrogées permettant la saturation des données. Résultat principal Les professionnelles interrogées relevaient de nombreuses raisons conduisant a l’allaitement mixte en ouvrant aux mères une voie pour poursuivre leur allaitement. Les professionnelles l’abordaient comme un chemin complexe. Necessitant de préserver l'équilibre fragile entre stimulation de la lactation et administration de lait artificiel, succion au sein et succion au biberon. Ne pas respecter cet équilibre occasionnait souvent un sevrage précoce par rapport au souhait de la mère.  les grandes variabilités interindividuelles entre les mères et entre les enfants nécessitaient écoute et souplesse de la part des professionnelles pour s’adapter à chaque situation et soutenir les parents dans leur choix.

Forces Évoquer l’AMx pouvait ouvrir des perspectives à certaines mères pour leur permettre de poursuivre leur allaitement Limites biais de recrutement de la  population interrogée, exclusivement féminine. Cependant nous constatons que la plupart de ces PS sont des femmes  ce qui suggérerait une représentativité correcte de notre échantillon  Perspectives Informées, soutenues, accompagnées, les mères pouvaient alors poser un choix éclairé. Mais la nécessité de s’adapter à chaque situation rendrait difficile l’établissement d’un guide simple les généralisant. Pour étayer ces hypothèses, les confronter à la réalité que vivent les mères, il pourrait être intéressant de s’intéresser aux profils et motivations des mères qui choisissent l’AMx.

Les troubles spécifiques des apprentissages (TSA) regroupent selon le DSM V, les troubles avec déficit en lecture, de l’expression écrite, du calcul, auxquels s’associent les troubles du langage oral, le trouble développemental de coordination et le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. Ils concerneraient 5 à 6% des enfants, soit un à deux élèves par classe. Ce sujet peu abordé dans le cursus médical initial, a fait l’objet de plusieurs études quantitatives mais d’aucune étude qualitative sur le ressenti des praticiens face à cette problématique complexe et au parcours de soins des enfants.

L’objectif de cette étude était d’explorer l’expérience vécue de médecins généralistes du dépistage et de la prise en charge des TSA.

Il s’agissait d’une étude qualitative incluant par choix raisonné des médecins généralistes ambulatoires, aux caractéristiques variées concernant le sexe, l’âge et le mode d’exercice. Des entretiens semi-directifs ont été réalisés en présentiel, et enregistrés pour une retranscription textuelle, jusqu’à saturation des données. Les verbatim ont été analysés selon une méthode thématique.

L’expérience des médecins généralistes était marquée par des expérimentations communes fortes: le repérage des troubles par l’enseignant, leur complexité et prévalence croissante, la place prépondérante de l’orthophoniste, les progrès dans la prise en charge.  En revanche, ils avaient des avis divergents concernant le dépistage qui souffre de plusieurs freins notamment le manque de temps, de formation, et l’absence de consultation adéquate.Tous soulignaient leur rôle multitâche médico-psycho-social inhérent à leur place de ""médecin de famille"", et nécessitant un temps de soins à valoriser.

Cette étude apporte des pistes concrètes d’amélioration des pratiques : formation adaptée, meilleure communication entre professionnels de santé mais aussi avec le milieu scolaire gage d'interdisciplinarité, et enfin revalorisation des consultations obligatoires chez l’enfant pour favoriser le dépistage. Trois limites peuvent être citées liées au recrutement, à l’expérience débutante de l’investigateur principal en recherche qualitative et à l’absence de triangulation des données. De cette étude originale se dégagent également des pistes de réflexion sur le rapport au temps en médecine générale, l’approche centrée sur le fonctionnement de l'enfant et non sur la norme, et  la différence entre repérage et dépistage.

Le médecin généraliste est le médecin le plus consulté par les adolescents. Il existe des problématiques spécifiques à cette population devant  être abordées au cours du DES à travers la 4 ème famille de situation élaborée par le CNGE : « les situations autour de problèmes de santé concernant les spécificités de l’enfant et de l’adolescent ». Un enseignement facultaire réé en 2016 a nécéssité une actualisation .Quelle devait etre sa nouvelle construction ?

Objectif : Actualisation d’un enseignement portant sur la santé des adolescents au cours du DES de médecine générale. Objectif secondaire : évaluation de cet enseignement auprès des étudiants.

Un groupe d’expert composé de médecins généralistes enseignants a défini une  nouvelle organisation ( objectifs et outils pédagogiques) en se basant sur les résultats d’une revue narrative de la littérature réalisée via la base de données medline et la littérature grise. Cet enseignement a été évalué par un questionnaire, élaboré par le pôle « Evaluation » du DMG, et distribué à la fin de chaque journée d’enseignement afin de recueillir l’avis des internes sur leur sentiment de progression concernant les objectifs pédagogiques et sur le format de l’enseignement.

L’objectif pédagogique de l’enseignement facultaire était : « Intégrer les spécificités de l’adolescent dans la construction de son parcours en santé ».  Les thèmes abordés étaient : santé mentale, santé sexuelle, parcours de soins, cadre réglementaire, dans un environnement pluri professionnel. L’organisation pédagogique : Chaque promotion d’étudiants en 2ème année de DES était répartie en groupes d’environ 35 internes sur 4 journées différentes. Les cours étaient animés par 2 enseignants et un invité expert (Avocat, médecin de réseau). Les outils pédagogiques : recueil des attentes, apprentissage par résolution de problèmes à travers des situations cliniques authentiques et jeux de rôles, rappel des messages clés. Les internes estimaient avoir progressé et ont plébiscité ce format d’enseignement.  La présence d’intervenants d’autres disciplines a été apprécié.

Force : La pluriprofessionnalité a permis une approche globale. Limite : Le nombre d’étudiant par groupe était important limitant la discussion inter apprenant. Perspectives : Cet enseignement pourra évoluer grâce aux évaluations des étudiants. La pluriprofessionnalité est à enrichir au sein de cet enseignement.

Depuis la rentrée universitaire de novembre 2017 suite à la réforme du troisième cycle, les internes de médecine générale (IMG) doivent effectuer leur stage ambulatoire de niveau 1 (SAN1) durant leur 1er ou 2ème semestre, sachant qu'auparavant ce stage était inaccessible aux 1er semestres et était habituellement réalisé à partir du 3ème semestre.

L’objectif principal de cette étude était de recueillir l’opinion et le vécu des maîtres de stage universitaires (MSU) sur la réforme du troisième cycle concernant le SAN1. L’objectif secondaire était de recueillir leur opinion sur leur interne de 1er semestre.

C'est une étude qualitative menée au moyen d’entretiens individuels semi-dirigés. Le guide d’entretien comportait des questions ouvertes. Le recueil de données s’est déroulé de mars à mai 2018 et s’est effectué auprès de 15 MSU dépendant d'un département de médecine générale (DMG), encadrant des internes en SAN1 depuis plus d’un an et recevant pour la première fois un interne de 1er semestre. Le recueil s’est arrêté lorsque la saturation des données a été atteinte. Une analyse thématique des verbatims a été réalisée.

Cette étude a objectivée les avantages et les inconvénients de cette nouvelle réforme du point de vue des MSU. Les avis et les vécus sont mitigés et des difficultés non négligeables ont parfois été pointées du doigt. Certains ont exprimé ne pas être inquiets à l’idée de recevoir un interne de S1 et étaient satisfaits de cette expérience. Ils n'ont pas objectivé de différence avec les internes de semestre plus avancé. D’autres ont  affirmé que leur mission de MSU était plus chronophage et plus laborieuse, l’interne de S1 étant jugé comme moins compétent que les internes précédents et la mise en autonomie a parfois été difficile voire impossible. Souvent, l’impact été jugé comme dépendant de l'interne et non pas du semestre.

La validité interne de l'étude a été assurée par une triangulation des données avec double codage. Les entretiens ont été réalisés précocement après la mise en place de la réforme, pouvant expliquer certains ressentis « à chaud ». Une concertation entre les MSU et les DMG pourrait être intéressante afin d’améliorer certains ressentis.

La découverte de la sexualité fait partie des apprentissages de l’adolescence. La prévalence des IST et des IVG chez les adultes jeunes nécessite d’améliorer l’éducation à la santé sexuelle . Le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes a émis dans un rapport de 2016 les lacunes de la mise en place des cours d’éducation sexuelle en milieu scolaire. Le médecin généraliste, médecin de l’adolescent, doit participer à cette promotion de l’éducation sexuelle, s’attachant d'adapter son discours aux besoins des adolescents .

Quelles sont les problématiques des adolescents concernant leur santé sexuelle à aborder en consultation par le médecin généraliste? Objectif : Cibler les besoins des adolescents en matière de sexualité afin d’améliorer leur accompagnement dans cette découverte, en médecine générale.

Étude qualitative auprès d’adolescents de 13 à 19 ans, par entretiens individuels semi-dirigés. Recrutement par échantillonnage théorique des adolescents volontaires, avec accord des parents, par les deux chercheuses  via leurs connaissances personnelles afin d’avoir des participants recrutés hors contexte de soins, et par l’intermédiaire de médecins généralistes. L’analyse a été réalisé par analyse thématique avec triangulation des chercheurs et arrêt à saturation des données théoriques.

18 entretiens ont été réalisés entre octobre 2018 et juillet 2019 permettant tedre a saturatin des données.  Le résultat principal est l’indentification de trois besoins en matière de sexualité. Ces besoins sont :  obtenir des informations validées sur la sexualité (sexualité normale, fonctionnement du corps, orientation sexuelle, égalité hommes-femmes),  disposer d’outils d’information adaptés et actualisés en fonction de leur besoin (amélioration des cours d’éducation sexuelle, utilisation des média), accéder à une communication sécure, sans jugement, avec les personnes ressources (parents, personnels scolaires et professionnels du soin premier).

Forces  richesse du discours des adolescents sur un thème touchant à l’intime. La principale limite est le faible nombre d’adolescents de sexe masculin interrogé du fait d’une difficulté de recrutement.  Perspectives Le médecin généraliste peut être considéré comme un interlocuteur en faisant preuve d’écoute et discrétion. Les parents pourraient bénéficier d’un accompagnement afin d’améliorer la communication et permettre une éducation à la sexualité globale et positive.

L’obésité est en constante augmentation en France et dans le monde depuis 40 ans. Sa prévalence est inversement proportionnelle au statut socio-économique de la population. Devant un constat d’échec des politiques de santé publique (plans nationaux nutrition santé), nous avons élaboré un projet de recherche collaboratif dans des quartiers prioritaires de la ville (QPV), pour interroger les déterminants sociaux et territoriaux de l’obésité et le rapport au poids des adultes précaires. Ce vaste projet est co-porté pas un DMG et un département de SHS et mobilise 14 internes de médecine générale pour ses enquêtes de terrain.

Ce travail spécifique consiste en une immersion dans plusieurs QPV afin d’observer et d’interroger les modes alimentaires d’un échantillon d’habitants.

L’enquêtrice a intégré le quotidien de  six familles précaires entre mai 2018 et janvier 2019 par le truchement de l’aide aux devoirs. Cinq entretiens libres ont été réalisés avec les familles, ainsi que plusieurs observations participantes (invitations aux repas à domicile). Un soutien méthodologique a été apporté par un sociologue pour l’analyse des données.

La question du poids est anecdotique chez les personnes rencontrées, davantage préoccupées par des problématiques de violences, de logement, d’argent …  Les enfants ont une grande place dans l’élaboration des menus. La majorité des personnes rencontrées évoquent des privations alimentaires  liées au manque de moyens financiers. Le surpoids peut être vécu comme une honte ou être accepté, mais il est toujours vécu comme « subi » et non lié à des causes comportementales. Les habitants rencontrés connaissent les recommandations nutritionnelles délivrées par les médecins, mais les fonctions de l’alimentation sont multiples et la santé n’est pas la priorité. Les relations avec les professionnels de santé sont souvent difficiles et certaines injonctions liées au surpoids peuvent entraîner des ruptures dans la relation de soin.

Ce travail original et innovant est intégré dans un projet collaboratif pluri-méthode. Il met en évidence un fossé entre le discours médical et la réalité du terrain en milieu précaire. Il permet de questionner la pertinence des politiques de santé publique actuelles et au-delà, la pertinence de l’intervention médicale dans la prise en charge du poids.

Contexte : Le camion TIMM est une unité mobile de télémédecine connectée en temps réel, permettant de réaliser téléconsultations, radiographies, rétinographies et télé-échographies. Peut-il contribuer à un meilleur accès aux soins dans un secteur médical démographiquement sous-dense ?

L’objectif principal : déterminer ce que l’utilisation de la TIMM peut apporter en Médecine Générale en étudiant son activité dans un territoire de santé.

Méthode : Etude observationnelle, descriptive, transversale, rétrospective réalisée à partir du rapport d’évaluation de l’expérimentation du camion TIMM qui s’est déplacé dans 7 EHPAD d’octobre 2017 à avril 2018. Nous avons examiné le nombre d’actes médicaux réalisés, l’avis des personnels des EHPAD et l’avis des spécialistes participants à l’expérimentation.

Résultat principal  : Les équipes des structures visitées se sont déclarées très satisfaites, surtout concernant les délais d’obtention des rendez-vous. 34 déplacements et 101 actes ont été réalisés (3 actes par déplacement). 1 résident sur 6 a bénéficié d’un acte de télémédecine. Plus de la moitié des actes concernaient la radiologie (53 actes), puis les rétinographies (16 actes), puis les téléconsultations (31 actes). Les médecins prescripteurs étaient les médecins traitants des résidents, mais sur leur nombre potentiel, peu ont participé à l’expérimentation : 2 à 3 médecins par structure. La charge de travail a été considérée comme similaire à l’organisation d’une consultation externe. Les experts médicaux interrogés (gériatres, cardiologues et urologues) ont également manifesté un grand intérêt pour le projet, malgré quelques dysfonctionnements techniques.

Forces : Le camion TIMM est une première technologique et sanitaire dans le développement de la télémédecine. Le recueil des avis des personnels médicaux et paramédicaux a été exhaustif.
Limites : Un tout petit territoire de réalisation, une expérimentation précocement stoppée pour des raisons financières et une population très spécifique ne permettent pas de généraliser nos conclusions.
Perspectives : Le projet TIMM répond aux objectifs du développement de la télémédecine en améliorant l’accès aux soins des territoires isolés et sous médicalisés. Il permet la diminution des recours aux transports sanitaires. La formation et l’information des médecins prescripteurs et experts médicaux est nécessaire pour inclure ces projets dans les pratiques médicales quotidiennes.

Le cadre théorique et conceptuel de la théorie de l’attachement promue par Bowlby dès les années cinquante, postule que l’être humain a besoin de sécurité pour explorer le monde et vivre avec les autres. Il existe de nombreuses études sur la théorie de l’attachement, sur les liens entre attachement et psychopathologie, notamment dans les troubles de l’humeur et les troubles phobiques. Paradoxalement, les conduites addictives ont été jusqu’à présent relativement peu explorées dans ce domaine spécifique.

Comment rendre compte des effets thérapeutiques de la dynamique relationnelle en médecine générale? Le modèle du patient toxicomane suivi en médecine générale nous parait exemplaire pour explorer les relations de soins dans notre contexte

Etude qualitative par entretiens semi structurés. Une analyse déductive a permis de déterminer le mode d’attachement des patients grâce à l’Edicode, outil validé qui identifie à partir du discours d’une personne son mode d’attachement sécure ou insécure (détaché ou préoccupé). Une partie inductive a permis d’analyser la qualité de la relation de soin.  Les résultats de l’Edicode ont identifié les trois modes d’attachement adulte : sécurisé, détaché et préoccupé

La qualité de la relation de soin a été analysée dans les 3 groupes. Pour le groupe sécure, la distance affective avec le médecin permettait de pouvoir compter sur lui sans en dépendre. Pour le groupe détaché, la relation paraissait distante, émotionnellement désinvestie. Pour le groupe préoccupé, une relation peu distanciée semblait témoigner d’une dépendance affective. Des données de la littérature montrent que le plus important serait que le patient toxicomane ait confiance en son médecin. Ce besoin d’être digne de confiance apparait comme premier à toute forme de relation humaine.

La théorie de l’attachement propose un cadre d’analyse conceptuelle pertinent pour explorer les effets de la relation de soin. Même si elle ne prétend pas rendre compte de toute la complexité des relations humaines, cette approche parait particulièrement adaptée au contexte de médecine générale. Elle pourrait constituer une nouvelle base de réflexion pour comprendre la clinique du lien intersubjectif dans ce contexte.

Les difficultés démographiques médicales actuelles nous amènent à repenser notre système d’organisation. La création d’un nouveau corps de métier, les assistants médicaux, a été annoncée dans le plan « ma santé en 2022 ».Le but est de redonner du temps médical aux médecins généralistes.

L’objectif de l’étude est d’explorer les représentations, les attentes et les inquiétudes des médecins généralistes vis-à-vis des assistants médicaux.

2 focus groupes réunissant 14 médecins généralistes exerçant en XXX ont été conduits.

Les attentes des médecins généralistes en termes de délégation de tâches étaient très hétérogènes. Ils accepteraient l’aide d’un assistant médical pour la réalisation de tâches administratives et de tâches d’éducation et de promotion de la santé auprès des patients. Si certains l’envisageaient comme une aide dans la coordination des soins et la prise en charge des consultations non programmées ou complexes, les médecins généralistes semblaient réticents dans leur ensemble à leur céder des consultations dédiées pour des pathologies simples. L’assistant médical pouvait être vu comme un véritable intrus dans la relation singulière médecin-malade. Les freins évoqués par les médecins participants concernaient principalement les difficultés de financement, le manque d’information sur la mesure, le défaut de compétence des professionnels délégables, ainsi que des réticences idéologiques et identitaires, liées au bouleversement d'un modèle d'exercice.

Les attentes des médecins généralistes étant hétérogènes l’assistant devra répondre au principe de polyvalence pour s’adapter aux besoins spécifiques de chaque médecin. Les médecins peuvent y voir un bénéfice en termes de qualité de travail et de qualité de soins pour les patients. Leurs priorités sont donc bien différentes de celles des instances gouvernementales (quantité de soins).Si cette mesure ne fait pas encore l’unanimité auprès des médecins généralistes, il semble important que les autorités favorisent le processus en minimisant les contraintes organisationnelles et financières, de façon pérenne. La formation de ces professionnels devra également être éclaircie pour favoriser le degré de confiance dans le délégué.

Un des piliers de la relation patient-médecin est l'empathie du soignant. L'impact positif de l'empathie des soignants sur le patient a été démontré dans certaines maladies chroniques (Dambha-Miller.H 2019). Un haut niveau d'empathie est liée à une diminution de l'anxiété ou des complications liées au diabète de type 2 (Hojat.M 2011).  D'après l'OMS, les maladies chroniques sont la première cause de mortalité. Il a été démontré que les maladies chroniques pouvaient diminuer la qualité de vie des patients (Boini.S 2009). L'un des objectifs de la loi santé était d'améliorer la qualité de vie des patients atteints de maladie chronique. Il n’a pas encore été démontré d’association entre l’empathie des médecins généralistes et la qualité de vie des patients ayant une maladie chronique.

L’objectif prinicpal était de déterminer s’il existe une association entre l’empathie des médecins généralistes et la qualité de vie de patients ayant une maladie chronique. Le premier objectif secondaire était de chercher une association entre les différentes composantes du questionnaire de qualité de vie DUKE et l’empathie du médecin généraliste. Le deuxième objectif secondaire était de chercher une association entre la qualité de vie de ces patients et l’empathie du pharmacien.

Etude observationnelle transversale multicentrique. Le recrutement des médecins généralistes a été fait par tirage au sort. Chaque médecin généraliste incluait les patients répondant aux critères d'inclusion de manière consécutive sur une période. Le patient devait remplir un questionnaire anonyme évaluant l’empathie de son médecin généraliste traitant selon le score CARE et la qualité de vie du profil Duke. L'analyse statistique a été effectuée selon un modèle de régression linéaire mixte avec ajustements sur des variables d'intérêts.

Les données sont en cours d'analyses et les résultats seront disponibles le mois prochain.

Il existe un bais de sélection dû au recrutement des médecins généralistes et des patients. On constate un biais d'observation, le médecin pouvait porter une attention plus particulière sur son empathie. Le nombre du sujet inclus, soit 490 et l'échantillon représentatif de la population cible correspondent aux forces de l'études. L'amélioration de la formation à l'empathie dans la formation médicale continue est une perspective.

Le DT1 a une incidence croissante et provoque un bouleversement dans la vie des patients et des familles. Dans une précédente étude, nous montrons que le déséquilibre de l'HbA1c des enfants DT1 était associé, en comparaison aux patients équilibrés, à la précarité des familles mesurée par le score EPICES. Chez ces enfants mal équilibrés, l’HbA1c était significativement plus haute dès la première année de suivi.

L'objectif est de rechercher une association entre la précarité des familles et le déséquilibre du DT1 de leur enfant à un an du diagnostic.

Etude de cohorte, prospective, observationnelle, monocentrique, analyse de 43 patients dont on a découvert le DT1 en 2017 au CHU. La précarité est mesurée avec le score EPICES des parents à la découverte et les données sont recueillies dans les dossiers infomatiques des patients. Les analyses sont réalisées avec un test Chi2, test Fischer et test de Mann Whitney.

Les résultats confirment que le score EPICES des parents est associé à un mauvais équilibre métabolique du DT1 après 1 an de prise en charge. Ce constat doit amener à l'adaptation notre accompagnement éducatif pour limiter l’impact de la précarité socio-économique sur l’équilibre du diabète. Sur nos 43 patients, 34,5% ont un score EPICES ? 30. Le déséquilibre du DT1 mesuré avec l’HbA1c est présent dès 6 mois : 7,6% pour le groupe précaire et 7,1% pour le groupe non précaire (p<0,05) et s’accentue à 1 an : 8,0% pour le groupe précaire et 7,1% pour le groupe non précaire (p<0,01). L’âge de découverte est inférieur dans le groupe précaire : 7,9 ans contre 10,2 ans dans le groupe non précaire (p<0,05). Nous constatons que la pompe à insuline est mise en place chez les enfants plus jeunes, et plus dans le groupe précaire avec 26,6% contre 21,4%. Les consultations avec les professionnels de santé sont plus nombreuse dans le groupe précaire (p<0,05).

Limite Le score EPICES est déclaratif, biais de désirabilité sociale Force Seule étude à rechercher ce lien si précocement après le diagnostic Perspectives Etude Précadiab, pour évaluer l'impact d'une intervention à domicile en prévention du déséquilibre de l'HbA1c.

L'asthme de l'enfant d'âge préscolaire correspond à l'asthme de l'enfant de moins de 6 ans. En France, la prévalence est estimée à 11 % et il est responsable de 25000 hospitalisations annuelles. Sa définition reste controversée. Elle est basée sur un faisceau de symptômes allant des sifflements respiratoires à la toux chronique. Il en résulte des difficultés diagnostiques importantes en soins premiers.

Identifier et hiérarchiser les signes cliniques cités par les recommandations internationales pour le diagnostic d'asthme de l'enfant de moins de 6 ans.

Revue systématique de la littérature menée en février 2020 dans Medline, Embase et la Cochrane Library. Les mots-clés étaient principalement ""Asthma/diagnosis"", ""Child"" et ""Infant"". Elle incluait toute publication par des organismes nationaux et internationaux traitant de la symptomatologie clinique de l'asthme, chez les enfants de moins de 6 ans, parue entre le 01/10/2010 et le 31/12/2019. Les publications traitant exclusivement de la thérapeutique, des examens complémentaires ou des enfants de plus de 6 ans et des adultes étaient exclues.

663 articles ont été identifiés (Medline 560, Embase 97, Cochrane Library 6). Neuf articles ont été ajoutés indépendamment à la recherche. La récurrence des symptômes, les sifflements respiratoires, la toux, la dyspnée et l'histoire familiale d'atopie étaient les seuls symptômes consensuels. Les autres symptômes (sibilants, symptômes nocturnes, facteurs déclenchants, efficacité des corticostéroïdes inhalés) ne l'étaient pas.

Le diagnostic de l'asthme de l'enfant d'âge préscolaire n'est pas consensuel. Comme le montre notre étude, la symptomatologie ne permet pas de poser un diagnostic de certitude. Aucun signes n'est pathognomonique et le diagnostic est basé sur une faisceau d'argument, sans qu'un test diagnostique puisse le confirmer avec certitude. De plus, l'intégration de symptômes aigus dans une maladie chronique ajoute un niveau de difficulté. Cela explique la prévalence des difficultés diagnostiques retrouvées dans la littérature. Des travaux de recherche supplémentaires sont nécessaires. L'étude des facteurs de risque d'asthme pourrait permettre de définir une population à risque et restreindre ainsi le champs de l'incertitude diagnostique. L'évaluation de la valeur diagnostique de chacun des symptômes évocateurs d'asthme pourrait permettre de guider le médecin généraliste dans sa démarche décisionnelle.

La compétence « communicateur » fait partie des compétences à acquérir de l’étudiant en deuxième cycle des études médicales. La mise en place de l’enseignement à la relation médecin-patient est l’un des enjeux des facultés. Afin de planifier une activité de formation adéquate au sein de la faculté de XXX, il est intéressant de recueillir les attentes des étudiants concernant cette formation.

Recueillir les attentes des étudiants concernant l'apprentissage de la relation médecin/malade.

Une étude qualitative par la méthode du focus groupe a été menée de juin 2018 à octobre 2019. Les participants étaient des étudiants de DFASM3 volontaires de la faculté de XXX recrutés par diffusion d'e-mail et sollicitation des MSU avec recherche d'échantillonnage à variation maximale (âge, sexe, spécialité envisagée, catégorie socio-économique des parents et formation hors cursus médical dont formation à la communication). Une triangulation des investigateurs et de l'analyse des données était prévue. Elle a été réalisée grâce au logiciel NVivo12. Le consentement des participants a été recueilli.

Quatre focus groupes ont été menés composés de 6, 7, 9 et 2 étudiants. Les étudiants aimeraient acquérir des savoirs, des savoir-être et des savoir-faire. Ils proposent d’améliorer les modalités de la formation, la qualité des stages et de mettre en place de nouvelles activités de formation telles que des ateliers de simulation, des groupes d’échanges, un système de tutorat, des cours théoriques et des activités de connaissance de soi.

Deux méthodes de triangulation ont été utilisées : la triangulation des investigateurs et la triangulation théorique. La saturation de données a pu être atteinte au quatrième groupe mais n’a pas pu être confirmée par un cinquième en raison de la difficulté à recruter les étudiants. Les critères de variation initiaux de l’échantillon n’ont pas pu être optimaux devant cette même problématique de difficulté de recrutement. Une étude quantitative sur ce sujet permettrait de mesurer la pertinence des résultats obtenus dans un échantillon représentatif de la population des étudiants. A terme, ce travail pourrait servir de support à la création d'un enseignement au sein de la faculté de XXX.

La plainte d’insomnie est souvent décrite comme ajoutée à d’autres motifs, en fin de consultation. Elle émerge dans un contexte d’injonctions paradoxales : soulager le patient, mais ne pas prescrire de somnifères. Écouter, conseiller, mais ne pas perdre de temps.

Analyser les caractéristiques des consultations selon le moment où apparaît la plainte d’insomnie, et en évaluer le rapport avec les choix de prise en charge.

Pendant leur stage, des internes volontaires ont observé des demi-journées de consultations à l’aide de 1/ une grille d’observation quantitative déclinée de l’étude ECOGEN 2/ une trame d’observation qualitative 3/un enregistrement selon l’accord des protagonistes. L’analyse mixte s’est effectuée de manière convergente.

Treize internes ont observé 1188 consultations chez 29 MSU. Après nettoyage de la base de données à l’aide du recueil qualitatif, 102 consultations avec insomnie ont été retenues, dont 84 retranscrites et 29 enregistrées. Ces consultations, plus longues (21.3 min vs 15.1 min, p<0.0001), aboutissaient pour moitié à une prescription de somnifères. La moyenne d’âge augmentait significativement (p=0.005) selon que la plainte venait en début (51 ans), milieu (55), fin de consultation (61), voire avec un renouvellement tacite de somnifères (75 ans), de même que la prescription de somnifères (respectivement 29, 32, 79, 100%, p=0.04). L’analyse tenait aussi compte duquel des deux, patient ou médecin, abordait l’insomnie. L’exploration et la prise en charge de l’insomnie était plus facile et complète en début de consultation qu’au milieu, plus difficile lorsque le médecin initiait le sujet. En fin de consultation, l’échange était centré sur le médicament plus que sur la plainte. Notre théorisation propose un parallèle entre la temporalité de l’insomnie dans la consultation, dans l’histoire du patient, et dans sa relation avec le médecin.

Le triple dispositif de recueil de données a permis un recodage des consultations avec consensus entre chercheurs, mais soulève des questions statistiques. L’analyse mixte a fait émerger l’importance du déroulement temporel de la consultation. Le caractère transversal est une limite dans l’étude de l’insomnie. Compléter ce recueil par des échanges avec médecin et patient permettrait d’enrichir la compréhension des interactions observées pendant la consultation.

En France, en moyenne 219 000 femmes par an sont victimes de violences exercées par un partenaire intime (VPI). Le milieu médical est en première ligne pour repérer et aider les victimes de VPI (juin 2019, Haute Autorité de Santé). En revanche, peu de données sont disponibles sur le rôle des médecins généralistes quant aux auteurs de ces violences. Il est cependant reconnu que la prévention des VPI nécessite la prise en charge des auteurs pour limiter la récidive. Les auteurs de VPI identifient leur médecin généraliste comme une personne de confiance à qui parler de leurs actes de violence. Le médecin généraliste pourrait donc avoir un rôle central dans le repérage des auteurs de VPI.

Explorer la perception des médecins généralistes sur leur rôle dans le repérage des auteurs de VPI.

Étude qualitative par focus group et entretiens semi-directifs de février à juin 2020 auprès de médecins généralistes installés dans des départements ciblés. Les participants ont été recrutés par contact téléphonique de manière aléatoire parmi ceux figurant sur l’Annuaire santé. Les données recueillies par enregistrement audio ont été analysées en suivant la méthode de la théorisation ancrée jusqu’à suffisance des données, avec triangulation de l’analyse.

La VPI est perçue comme une pathologie dont la prise en charge nécessitait une demande de l’auteur. La diversité des motifs de violence et l’étendue du domaine d’intervention du médecin généraliste entraînaient une responsabilité de prévention dont les enjeux dépassaient le cadre de la pathologie. L’utilité perçue du repérage était accentuée par les difficultés d’identification des auteurs de VPI dans la patientèle. La crainte d’un sentiment de suspicion ressenti par le patient impliquait la mise en place de stratégies de repérage mesurées, encadrées par un désir d’efficacité.

Le recrutement aléatoire, la concordance des données des entretiens individuels et collectifs constituent des forces de l’étude. Les limites identifiées sont : la réalisation téléphonique des entretiens individuels (contexte épidémie COVID 19), la probable sensibilisation sur le sujet des participants.   Ce travail met en évidence la volonté d’implication des médecins généralistes dans le repérage des auteurs de VPI, dont la mise en œuvre reste à définir.

En 2018, 700 000 personnes étaient atteintes d’autisme en France. Depuis 2005, l’état français a élaboré 4 plans concernant l’autisme pour améliorer sa prise en charge. La Haute Autorité de santé a publié en 2018 un guide de recommandations de bonnes pratiques. En 2019, des plateformes de coordination ont été créées pour les enfants de 0 à 6 ans présentant des troubles neuro développementaux. En 2020, la Haute Autorité de santé a actualisé ses recommandations. Depuis 2017, les médecins généralistes peuvent être les médecins traitants des enfants de moins 16 ans. Ils sont donc les acteurs du repérage-dépistage des troubles neuro développementaux dont les troubles du spectre de l’autisme.

Réaliser une synthèse des données aidant au repérage-dépistage et à la prise en charge des troubles du spectre de l’autisme à destination des médecins généralistes.

Une revue narrative de la littérature a été réalisée. Les articles sélectionnés devaient être publiés entre le 01/01/1997 et le 01/01/2020. Les recommandations de la HAS publiée en février 2020 ont été ajoutées a posteriori. Une sélection via les titres puis les résumés des articles a été effectuée. L'inclusion ou l'exclusion était réalisée après lecture intégrale. 

Un dépistage est proposé devant toute inquiétude parentale concernant le développement de l’enfant, en particulier la communication sociale, le langage. Le repérage s’effectue lors d’une consultation dédiée, avec une cotation spécifique. Il existe un formulaire d’adressage pour les plateformes de coordination et d’orientation facilitant l’adressage.

Ce travail met en évidence l’évolution des recommandations sur le dépistage-repérage des TSA entre 2018 et 2020. Ce travail a cherché à rendre les nouvelles recommandations plus accessibles et à mettre en relief les outils pratiques existants. Le terme repérage-dépistage a été utilisé dans le manuscrit compte tenu de l’importance d’un diagnostic précoce, mais de l’absence de recommandations allant dans le sens d’un dépistage de masse. Les références identifiées pour répondre aux questions posées par ce travail n’ont pas été analysées en termes de qualité. Une enquête qualitative pour évaluer les besoins des médecins de première ligne aurait pu être intéressante avant la réalisation de la revue de la littérature.

Les antalgiques et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) arrivent en deuxième position parmi les médicaments les plus vendus en automédication. Depuis le passage de certains AINS en libre accès dans les pharmacies en 2008, leur consommation sans prescription médicale s’est accrue. Cependant, leurs effets indésirables  peuvent être graves. Ainsi, les AINS ont fait leur retour derrière le comptoir du pharmacien depuis janvier 2020. Face à ce problème de santé publique, il nous paraissait pertinent d'étudier les connaissances de patients à propos de ces médicaments.

Cette étude avait pour but de réaliser un état des lieux des connaissances de patients dans un département concernant les risques des AINS et d’étudier leurs pratiques de consommation en auto-médication.

Une enquête transversale par questionnaire a été menée entre le 1er mai et le 30 novembre 2018 auprès d'usagers majeurs de pharmacies. Quarante pharmacies ont été sélectionnées par tirage au sort avec l’aide du site internet dcode, à partir du site des pages jaunes. Chaque pharmacie était dotée de trente questionnaires. Les données ont été saisies et analysées à l’aide du logiciel EPI Info™ version 3.5.4. Les variables qualitatives ont été croisées via le test du Chi2 ou le test de Fisher avec un seuil de significativité retenu de 0,05.

Vingt-six pharmacies ont participé. Il a été inclus 285 questionnaires. Les patients connaissaient les complications d’ulcères (39 %), de troubles digestifs (39 %) et d’allergie (33 %). L’automédication était pratiquait par 67% des patients. Le symptôme le plus fréquent motivant le recours à l’automédication était les céphalées (69 %). La principale source d’automédication était la boîte à pharmacie familiale (74 %).

La représentativité de la population d’étude a été aprochée par la tirage au sort mais a été limité par la simple mise à disposition du questionnaire, entrainant un biais de sélection. Le taux de réponse était satisfaisant. Les faibles connaissances des patients concernant les effets indésirables des AINS justifient le renforcement des messages d’éducation par le médecin et le pharmacien. Le déconditionnement des médicaments pour éviter le stockage, et la fin de l’accès sans ordonnance sont des pistes pour diminuer les accidents iatrogéniques.

Le paracétamol est le médicament le plus utilisé en automédication chez les enfants. Il est également la première cause d'hépatite aiguë grave. Mais que savent les parents sur le paracétamol qu'ils donnent à leur enfants en automedication? Ces connaissances pourraient aider les MG à ""sécuriser"" cette automédication.

Question de recherche : Quelles sont les connaissances des parents concernant l’utilisation du paracétamol chez les enfants de moins de 12 ans ? Objectifs : Cette étude avait pour but de réaliser un état des lieux des connaissances des parents concernant l’utilisation du paracétamol chez les enfants de moins de 12 ans, dans la département XXX. L’objectif secondaire était d’évaluer le risque de mésusage du paracétamol en cas d’automédication chez les enfants de moins de 12 ans.

Etude quantitative descriptive transversale menée de juin 2018 à octobre 2018 dans le département de la XXX par auto-questionnaires distribués aux parents d'enfants de moins de 12 ans se présentant dans une pharmacie ou un cabinet médical participant à l'étude. Les données recueillies ont été analysées à l'aide des logiciels Excel© et Pvalue©

351 questionnaires ont été exploités. Les parents connaissaient mal les spécialités infantiles contenant du paracétamol : plus d'un tiers citait à tort un AINS. 55% des parents commettaient une erreur d'indication et/ou de posologie : 1 parent sur 7 pouvait donner du paracétamol pour une mauvaise indication, 1 sur 8 exposait ses enfants à un risque de surdosage et plus d'1 sur 3 risquait une inefficacité thérapeutique par sous dosage.

Le risque d'intoxication chez les enfants en cas d'automédication par paracétamol n'est pas négligeable. Il parait nécessaire de renforcer les connaissances des parents afin de garantir la sécurité de leurs enfants : l'ANSM, les pharmaciens et surtout les médecins ont un rôle d'information et d'éducation thérapeutique. LImites : La recueil par autoquestionnaire a induit un biais déclaratif, mais l'anonymat a favorisé la sincérité. Les participants ont un niveau général d'étude supérieur à la population.  Forces : Peu d'étude sur l'automédication par paracétamol chez les enfants - Etude centrée sur un principe actif et non pas un symptôme.

Le Stage chez le praticien de Niveau 1 (SN1) est le premier stage ambulatoire de la maquette du Diplôme d’Etudes Spécialisé (DES) de Médecine Générale. L’Interne de Médecine Générale (IMG) développe ses compétences grâce à une mise en autonomie progressive et une rétroaction systématique. Des insuffisances sont retrouvées dans l’application de ces principes pédagogiques. Encourager la communication entre les IMG et les Maîtres de Stage des Universités (MSU) pourrait favoriser l’appropriation du cadre pédagogique du SN1.

Une réunion de mi-stage guidée par un questionnaire portant sur le cadre pédagogique améliore-t-elle le ressenti des IMG quant à la qualité pédagogique du SN1 ?

Une étude contrôlée randomisée a été menée sur l’ensemble des binômes IMG-MSU de SN1 en XXX au semestre d’été 2019. Il était proposé aux binômes du groupe test de réaliser une réunion de mi-stage guidée par un questionnaire portant sur le cadre pédagogique. Le critère de jugement principal était la satisfaction des IMG quant à la qualité pédagogique globale du SN1, la rétroaction et l’autonomie dont ils bénéficiaient, estimée sur une échelle numérique. Il a été recueilli dans les deux groupes en fin de stage par un questionnaire en ligne et comparée grâce au test de Wilcoxon-Mann-Whitney. L’analyse était menée en intention de traiter et en per protocole.

La qualité pédagogique était évaluée en médiane à 8/10 dans les deux groupes. La réunion de mi-stage guidée n’a pas permis d’améliorer le ressenti des IMG quant à la qualité pédagogique du SN1. Cette réunion ne disposait pas d’une acceptabilité suffisante chez les IMG et MSU.

Il s’agit d’une étude originale qui montre qu’une intervention externe ponctuelle ne permet pas d’améliorer la qualité pédagogique du SN1. La principale limite est la subjectivité du critère de jugement principal. Les MSU et IMG doivent être mieux former sur la rétroaction. Développer la position d’apprentissage des IMG et encourager l’alliance pédagogique sont des pistes à poursuivre. Une double thèse qualitative explorant le vécu de cette réunion de mi-stage et la communication entre IMG et MSU au cours du SN1 fait suite à ce travail.

La croissance exponentielle de la recherche nécessite le développement d'un moyen de fédérer et relier ses différents acteurs. Depuis 2015, un groupe de travail d’une vingtaine de personnes membres de différentes structures de recherche en soins primaires, travaille sur la mise en place d’un annuaire recherche. Le lancement du site est prévu pour le congrès du CNGE de novembre 2020. Le contexte de pandémie et le développement de projets de recherche sur notre territoire soulignent la nécessité de disposer d’un tel outil. Forces : Les acteurs institutionnels de la médecine générale se sont regroupés autour de ce projet pour lui permettre d’adopter les fonctionnalités les plus pertinentes au regard des besoins exprimés par la communauté de chercheurs. L'accessibilité du site, la limitation du contact des chercheurs en font un outil sécurisé et efficace. L’autorégulation par les pairs, l’accès facilité aux dernières publications, à la déclaration liens d’intérêts des chercheurs, l’actualisation des informations par flux RSS assurent la pérennité et la pertinence de l’outil. Il sera évalué et amélioré si nécessaire assurant son évolution permanente au plus proche des besoins. Limites : D’autres sites internet répertoriant les travaux scientifiques existent. L'annuaire se démarque par ses spécificités. Il est le premier outil dédié aux chercheurs en soins primaires francophones. Il s’inscrit dans la lignée du développement d’outils fédérateurs de la recherche en soins primaires, progressivement mis en place sous l’impulsion du CMG et du CNGE. Il se démarque en permettant la mise en relation des chercheurs, la valorisation des travaux dont ceux de la littérature grise, la création de réseaux, le partage d’informations utiles à la communauté.

Faire une démonstration des fonctionnalités de l’Annuaire Recherche.

Démonstration en direct, avec application pratique simultanée.

Besoins : une salle de conférence avec un rétroprojecteur relié à un ordinateur. Une connexion wifi ouverte aux participants au congrès. Deux co-animatrices présenteront l’utilisation du site sur grand écran. Les participants seront invités à effectuer les étapes simultanément sur leur smartphone. Les co-animatrices seront mobiles dans la salle pour aider les participants rencontrant des difficultés.

Les participants maîtriseront l’ensemble des fonctionnalités du site.

Actuellement, la prise en charge des PVVIH se focalise autour du dépistage et du suivi des comorbidités. Le médecin généraliste (MG) n’a pas pris toute sa place malgré une bonne connaissance de ces missions.

Nous avons réalisé une étude visant à évaluer la satisfaction d’un suivi partagé, ainsi que les facteurs socio-démographiques associés à la satisfaction.

Etude interventionnelle non thérapeutique multicentrique, proposant aux PVVIH une visite dédiée au VIH chez le MG. Cette visite en ville devait comprendre le renouvellement du traitement antirétroviral (TARV), la lecture du bilan intermédiaire et la prescription du bilan annuel hospitalier. L’inclusion des PVVIH était réalisée par les médecins hospitaliers spécialistes (MH) lors de consultation de suivi. Les données étaient recueillies à l’inclusion et la fin de l’étude par deux questionnaires administrés par le MH.

La population incluse avait un âge médian de 50 ans, un sexe ratio H/F de 1,47 et une durée médiane de suivi du VIH de 18 ans. Parmi les 262 PVVIH inclus, 53% (138) ont accepté de participer au suivi partagé. Parmi les 112 PVVIH ayant participé au suivi partagé, 59% (66) étaient satisfaits. Parmi les 112 PVVIH ayant participé au suivi partagé, 55% (61) voulaient poursuivre ce mode de suivi. Les MG avaient renouvelé le TARV pour 77% des PVVIH. Le bilan biologique intermédiaire était lu pour 61% (68) des patients et le bilan hospitalier était prescrit pour 47% (53) des patients. L’analyse n’a montré aucune relation significative entre la satisfaction et les facteurs tels que l’âge, sexe, CSP, mode de contamination, date de diagnostic du VIH et durée de suivi par le MG (p> 0,05). La satisfaction et la volonté de poursuivre un suivi partagé étaient significativement élevées lorsque le TARV avait été renouvelé et lorsque le bilan immuno-virologique était interprété et prescrit par le MG (p< 0,001).

Il existe une réelle volonté de la part des PVVIH de faire évoluer le suivi aujourd’hui exclusivement hospitalier vers un suivi partagé ville-hôpital. Cette étude montre que leur satisfaction est bonne et qu’il n’existe pas de « profil-type » de patient susceptible d’accepter de mode de suivi.

La santé des migrants est un enjeu de santé publique et de dignité d’accueil. Leurs besoins de santé sont souvent superposables à ceux de la population générale mais il faut prendre en compte leurs spécificités et limiter la dégradation de cette santé. La prise en charge du patient migrant est globale, nécessite un repérage puis un suivi. Le médecin de soins primaires a un rôle clé à jouer, notamment pour leur accès aux soins. Il manque de données probantes pour être optimal.

L’objectif principal est de déterminer les données probantes pour réaliser un bilan médical initial commun en soins primaires des migrants arrivant sur le sol français.

Une revue systématique de la littérature, incluant des articles publiés entre janvier 2009 et juin 2019, a été réalisée selon les recommandations PRISMA. Les bases de données PubMed, Cismef, LISSA, EM Premium, Scopus, Web of science, Cochrane, Pascal et Françis, Base de données de Santé Publique ont été explorées par des équations de recherche. Chaque étape de sélection a été réalisée indépendamment par deux chercheuses. Des grilles d’évaluation validées ont été utilisées pour apprécier la qualité des articles. Sur 2134 articles, 70 articles ont été inclus dans l’analyse descriptive.

Les recommandations internationales sont hétérogènes. L’adaptation à notre pratique est possible en tenant compte des particularités nationales de réalisation du bilan médical. Les interventions principales sont: l’interrogatoire adapté au parcours migratoire; l’examen clinique complet et orienté, sans négliger la recherche de signes physiques de violences; un bilan biologique systématique et adapté au patient;  le repérage des troubles de la santé mentale; le bilan des pathologies infectieuses, chroniques, de la santé de la femme avec une contraception adaptée, et la mise à jour des vaccinations.

Ce travail a été limité par le manque d’articles de bonne qualité méthodologique et les équations de recherche restreintes aux soins primaires. Il analyse cependant un large panel de bases de données et reste unique, validé par le comité Prospero. Les modalités de ce bilan initial doivent faire l’objet de recommandations officielles à des fins d’uniformisation des pratiques, et d’amélioration des conditions d’arrivée des patients migrants.

Le Service Sanitaire des étudiants en Santé (SSES) vise à former tous les étudiants en santé à mener des interventions de prévention et sensibiliser les futurs soignants aux compétences professionnelles à acquérir dans ce champ. Cette nouvelle posture peut questionner leurs propres comportements de santé.

Caractériser les comportements de santé des étudiants de 3ème année de médecine (DFGSM3) avant et après le SSES, comparativement aux étudiants (DFASM1) n’ayant pas effectué le SSES.

Étude observationnelle avant-après par deux auto-questionnaires anonymes administrés en octobre 2018 (Q1) et juin 2019 (Q2) à tous les étudiants de DFGSM3 (n=245) et de DFASM1 (n=217) de la Faculté de Médecine de zz. Analyses statistiques après mesures de redressement par post-stratification.

Les DFGSM3 (Q1 : 84,4%, Q2 : 82,8%) ont plus répondu que les DFASM1 (Q1 : 62,2%, Q2 : 47,5%). Les DFGSM3 déclaraient (Q1) avoir des rapports sexuels protégés (71,9%), consommer au moins 5 fruits et légumes par jour (17,6%), appliquer les recommandations d’activité physique (12,3%), être fumeurs réguliers (tabac : 10,8% cannabis 16,3%), consommer plus de 10 unités d’alcool par semaine (13,7%), avoir consommé (56%) des produits illicites au cours des 6 derniers mois. En juin (Q2), les indicateurs concernant la santé mentale, l’alimentation et les consommations de tabac et d’alcool s’amélioraient ; mais les conduites sexuelles à risque et la sédentarité étaient plus fréquentes. Les DFGSM3 percevaient (32,2%) un impact positif du SSES sur leurs comportements de santé. Il s’agissait d’étudiants en meilleure santé globale (p=0,03) qui avaient déjà été atteints d’IST (p=0,0005). En fin de DFGSM3 les étudiants avaient des comportements de santé plus favorables que ceux du groupe comparateur de DFASM1.

L’état des lieux des comportements de santé des étudiants révèle des contrastes selon les thèmes étudiés. Une amélioration globale entre le début et la fin d’année universitaire est constatée pour les DFGSM3, à l’exception de certains items. Les formations thématiques du SSES intégrées au cursus des DFGSM3 pourraient contribuer à améliorer leurs comportements de santé.

Les troubles du sommeil sont une plainte fréquente en médecine générale, associés à de nombreuses pathologies somatiques et psychiatriques et responsables d’un coût direct et indirect important. Pourtant il existe peu de données sur ces troubles en soins primaires

Caractériser les consultations avec troubles du sommeil chez l’adulte en médecine générale en France. Objectifs secondaires : analyser les caractéristiques médico-sociales associées aux différents troubles du sommeil, et plus particulièrement l’insomnie, en termes de procédures de soins et de pathologies associées.

A partir des données de l’étude nationale, observationnelle, transversale, multicentrique ECOGEN réalisée en 2012, les consultations avec un codage « troubles du sommeil » selon la CISP-2 ont été extraites puis regroupés en trois catégories : insomnie, apnées du sommeil, autres troubles du sommeil (cauchemars, somnambulisme). L’analyse statistique a comporté une partie descriptive et une partie inférentielle.

Parmi les 16856 consultations de patients adultes, 656 comportaient un résultat de consultation (RC) perturbation du sommeil (3.9%), unique pour 19 d’entre elles. L’insomnie était le plus fréquent (3.7% des consultations), puis l’apnée du sommeil (0.15%), associée au sexe masculin et à l’obésité. Les patients étaient plus âgés (65.9 vs 54.7 ans), sans différence selon le sexe, plus souvent retraités et en ALD. Leurs consultations comportaient plus de motifs, de résultats et de procédures (p<0.0001), duraient plus longtemps (19.0 vs 17.7 min, p<0.0001). Les problèmes psycho-sociaux associés à l’insomnie étaient la dépression, les addictions les problèmes sociaux, mais pas les troubles anxieux. Les pathologies somatiques associées étaient les troubles métaboliques (obésité, diabète), l’hypertension artérielle, les pathologies respiratoires, cancéreuses et douloureuses. Les insomniaques avec prescription médicamenteuse (91.9%) avaient significativement plus de résultats de consultations somatiques, alors que ceux qui avaient une procédure d’écoute (26.3%) avaient plus de problèmes psychosociaux, et de douleurs.

Ces résultats issus d’une large population de médecine générale confirment la prépondérance de la plainte d’insomnie, majoritairement complexe. Souvent associée à des problèmes psycho-sociaux, mais aussi à de multiples problèmes somatiques la prise en charge de l’insomnie nécessite un investissement important des praticiens. Une observation spécifique de ces consultations, ainsi qu’un suivi longitudinal complèterait la compréhension de cette problématique.

En 2020, une pandémie de coronavirus a provoqué des réactions politiques, médicales et sociales de grande ampleur. Le pays semblait impréparé mais les acteurs de soins primaires ont réagi par diverses initiatives. 50 professionnels de santé ont créé un centre COVID, en semi-rural, au début du confinement, à partir d'une CPTS. Pendant deux mois, cette équipe pluri-professionnelle a reçu en consultation des patients symptomatiques.

L’objectif principal de cette étude est de décrire les caractéristiques de la population rencontrée en centre covid. Des objectifs secondaires sont : décrire le parcours du patient et déterminer quels symtômes amenaient à consulter.

Il s'agit d'un étude retrospective sur des données avec une analyse statistique descriptive d'une cohorte de patients du 18 mars au 11 mai 2020. Tous les patients ayant consultés au centre covid pendant cette période sont inclus, la réalisation d'un test de dépistage a été noté ainsi que son résultat. Les symptômes, le nombre de consultations, les hospitalisations et les caratéristiques de la population ont été notées.

Au total 129 patients ont été inclus, 48 présentaient au moins un facteur de risque de forme grave, 22 étaient professionnels de santé, 2 clusters ont été identifiés. Au total 94 tests par RT-PCR ont été réalisés dont 78 par le centre, 14 étaient positifs. La durée moyenne de délais de consultation après début des symptômes était de 8 jours, la durée de suivi par patient était de 5,48 jours. Le reste des analyses statistiques sont en cours.

La principale limite de cette étude est son caractère monocentrique sur une petite cohorte. Le recueil de données dans un centre monté dans l'urgence et la taille de l’échantillon n’ont pas été dimensionnés en amont. Cependant, cette étude rapporte des données issues de la vraie vie et n’exclut aucun des patients vus dans la période du confinement. Elle analyse un exemple concret d'initiative en soin primaire en contexte de crise. En perspective, les CPTS sont un catalyseur d’initiatives pluriprofessionnelles adaptées aux circonstances et aux territoires.

Face à l’épidémie du COVID-19 et la saturation du secteur hospitalier, les professionnels de santé de ville se sont mobilisés pour assurer une consultation pour tous les patients suspects, notamment en créant des centres de consultations ambulatoires dédiés COVID-19. Notre étude concerne le premier centre dédié COVID-19 dans un département en zone épidémique rouge créé dans le gymnase de la ville à l’initiative de praticiens de santé volontaires, centre de santé et libéraux, appartenant à une même Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS).

L’objectif principal est de décrire les modalités de fonctionnement du centre ainsi que les caractéristiques des patients et leurs devenirs.

Une étude de cohorte descriptive longitudinale prospective a été mené du 24 mars au 1 juin 2020.   Tous les patients ayant eu des consultations physiques ou téléphoniques ont été inclus. Les données ont été recueillies via une fiche d’information complétée systématiquement pour tout patient par les professionnels du centre. Description du déroulement des consultations ainsi que le profil des patients, leurs examens cliniques, leurs devenirs et suivis.

En 9 semaines, 46 médecins généralistes et 21 IDE se sont relayés pour effectuer 922 consultations physiques et 750 téléconsultations de suivi. Le délai de prise en charge était en moyenne inférieur à 10 min. Les patients avaient entre 1 et 92 ans, 55% étaient des femmes, 37% avaient des comorbidités. Parmi eux, 11% ont été adressés vers un service d’accueil des urgences.

Notre étude montre l’organisation sanitaire exceptionnelle des différents acteurs de la santé pour créer ce centre et assurer un grand nombre de consultations pour des cas suspects. La pertinence de ce centre parait évidente pour diminuer le risque de contagion soignant-soigné, éviter des prises en charge inutiles aux urgences et assurer un meilleur suivi des patients en ville.   Cette étude permet de montrer la place importante de la médecine de ville dans la gestion de cette crise épidémique du COVID-19. Nos résultats vont permettre de faire la comparaison avec les autres centres dédiés qui ont vus le jour partout en France

La codéine est un antalgique et un antitussif dont il est souvent fait mésusage comme le montre l’enquête de pharmacovigilance de l’ANSM de 2014. L’arrêté à effet immédiat du 12/07/2017 mettant les produits codéinés sur ordonnance a eu un impact important sur les usagers de cette molécule dont une partie s’exprime sur Internet. Ces échanges en temps réel évaluent leur ressenti et répertorient les méthodes de contournement de l’arrêté.

Répertorier les sentiments éprouvés par les usagers sur le sujet « Dernière heure de gloire de la codéine ? » du forum « Psychoactif », et les moyens de contournement de l’arrêté.

C’est une étude descriptive qualitative rétrospective non directive. Les propos des usagers entre le 12/07 et le 12/10/2017 ont été récoltés au format texte. Le double codage a été effectué grâce au logiciel NVivo X. L’analyse a été effectuée selon la théorie de l’ancrage et la théorie de changement comportemental de Prochaska et DiClemente.

Trois catégories d’usagers s’expriment sur le sujet : les professionnels de santé, les usagers nouveaux et expérimentés. Les émotions prédominantes sont négatives. Le sentiment d’être jugé et le dégoût persistent à travers la période étudiée. La colère, la peur et la tristesse sont surtout présentes au début. On distingue les moyens de contournement accessibles en urgence (consommation d’une nouvelle substance, mensonge, commande de produits, marché noir), à long terme (traitement de substitution aux opiacés, prescription médicale, sevrage progressif ou « sec », prise en charge en structure spécialisée), et intermédiaires (faire les stocks).

Le caractère non directif de cette étude élimine le biais de recueil de données ainsi que le biais de compréhension de questions par les participants. En termes de limites, on note l’impossibilité de récolter les propos des lecteurs silencieux ainsi que l’absence de saturation théorique ce qui peut abaisser la validation des données. Ces résultats offrent une perspective sur les besoins des consommateurs de codéine. Cela pourrait permettre la mise en place d’organisations adaptées, et un meilleur encadrement des usagers dans le cas de projets de textes de loi similaires dans le futur.

Deux tiers des décès en France pourraient bénéficier d’une prise en charge palliative à domicile. Pour venir en aide au MG, «pivot» de ces prises en charge, les réseaux ambulatoires de soins palliatifs (RASP) appuient les professionnels de santé et coordonnent les prises en charge complexes de fin de vie à domicile.

Etudier le fonctionnement des RASP : externe avec l’identification des interactions qu’ils ont avec les autres acteurs du système de santé ; et interne avec l’exploration de la dimension pluri professionnelle du travail des professionnels constituant ces réseaux.

Etude qualitative inspirée de la méthode par théorisation ancrée. Une carte des parties prenantes a identifié un terrain d'étude pertinent et propice. Recueil de données mixte : observation éthnographique  menée auprès de plusieurs RASP et entretiens semi-dirigés auprès de différents professionnels de santé travaillant au sein de ces réseaux. Analyse triangulée en groupe de chercheurs juniors et séniors selon 3 niveaux : ouverte axiale et intégrative avec proposition d'un modèle explicatif.

L’union des professionnels des RASP permettait le partage des compétences et le soutien mutuel sans hiérarchie dans le vécu difficile de situations cliniques. Ces prises en charge reposaient sur une organisation solide et réfléchie en groupe. Le groupe possédait de nombreuses ressources : capacité de se fondre dans l’intimité des domiciles, expertise dans les soins spécialisés, médiation. Ils dépassaient la peur de la mort et l’abordaient ouvertement pour comprendre les représentations de chacun. Ils revendiquaient le temps au patient sur son lieu de vie pour proposer un projet de soins cohérent et fidèle à ses volontés. Ils souhaitaient maintenir un cadre sans dépasser leurs limites, en se protégeant de l'imprévisible. Ils subissaient les contraintes imposées par les politiques de santé.

Forces : déconstruction initiale des aprioris, immersion prolongée sur le terrain, observation ethnographique. L’augmentation de la demande de soins palliatifs à domicile et les restructurations des réseaux ambulatoires mettant en danger l’essence même des SP à domicile, Est-il possible de pratiquer des SP tels que les autorités de santé l’exigent dans un contexte d'augmentation de la demande et de restructuration des réseaux ?

La réforme du 2e cycle des études médicales va modifier en profondeur à partir de la rentrée 2020 les modalités d'évaluation des apprentissages des étudiants. Parmi les nouvelles modalités introduites, les problèmes à éléments clés (Key Features Examination - KFE) sont peu connus des enseignants universitaires. Alors que près de la moitié des étudiants en médecine en deuxième cycle feront de la médecine générale, il semble important que les universitaires de médecine générale s'approprient pleinement les modalités des KFE pour alimenter les banques de question locales et nationales en KFE en lien avec la médecine générale afin d'orienter les apprentissages des étudiants vers les besoins spécifiques de la population.

S'approprier les principes d'un KFE Créer des items de KFE

A partir d’une exploration active des connaissances et représentations antérieures des participants, l’animateur proposera une co-construction des principes des KFE. Les apports théoriques (si nécessaires) utiliseront cette exploration préalable dans une logique socioconstructiviste. Il sera proposé aux participants de créer dans questions de KFE relatives à la médecine générale pour faciliter le transfert des apprentissages au de l'atelier à la pratique univeristaire.

Accueil - 5 min Exploration des connaissances et représentations antérieures : qu'est-ce qu'un KFE ? Pourquoi et comment utiliser cet outil ? Activité en plénière avec des post-it ou via Slido - 15 min Présentation des concepts-clés des KFE ; apports théoriques à adapter selon les résultats de l’activité exploratoire précédente - 15 min Activité de création de questions de KFE. Création d’une à trois questions en individuel dans le champ disciplinaire du participant puis échanges en petits groupes sur les éventuelles difficultés - 30 min Rétroaction en plénière sur les productions - 20 min Conclusion sur les points-clés - 5 min

Les participants seront en mesure de créer des questions de KFE Les participants alimenteront les bases de données locales et nationales en questions de KFE afin de répondre aux besoins de formation des étudiants de 2e cycle

Les grossesses non désirées chez les adolescentes ont un impact sociétal, psychologique (25,9% de dépression du post-partum) et médical (10,9% d’accouchements prématurés). Des mesures destinées à améliorer l’accès à la contraception des jeunes femmes ont été prises récemment mais leur impact n’a pas encore été évalué avec précision.

L’objectif principal était de décrire la primo-contraception des adolescentes de 15 à 19 ans. L’objectif secondaire était d’évaluer le taux de continuation de cette primo-contraception.

La base de données normande de l’Assurance Maladie a été interrogée sur la période 2014-2019 via une étude de cohorte rétrospective. Nous avons inclus toute adolescente née en 2000 et résidant en Normandie au 31/12/2019. Les données analysées concernaient la consommation de soins pris en charge par la Sécurité Sociale.

22819 adolescentes ont été inclues. 13 898 (60,9%) ont bénéficié d’une contraception remboursée sur la période étudiée. 88,3% des adolescentes ont débuté leur vie contraceptive par une pilule oestroprogestative (POP), 7,3% par une pilule progestative, 3,6% par un implant progestatif, 0,9% par un dispositif intra-utérin (DIU). Les implants et DIU étaient plus fréquemment prescrits chez les patientes plus âgées. Ils étaient davantage prescrits par les gynécologues et sages-femmes, les prescripteurs jeunes et de sexe féminin. Les généralistes (74,8%), gynécologues (17,9%), sages-femmes (3,8%) étaient à l’origine de la quasi-totalité des primo-prescriptions. La majorité (77,5%) des adolescentes a continué à l’identique sa contraception entre la première et la deuxième prescription, 2100 (15,1%) n’ont eu qu’une seule prescription sur la période étudiée. La continuation était significativement liée à la méthode contraceptive choisie (elle était plus faible en cas de prescription initiale d’implant ou de pilule progestative), à la consommation de soins (nombre de consultations, contraceptifs d’urgence prescrits, accouchements) et au prescripteur (âge, sexe, spécialité).

De nombreuses jeunes femmes débutent leur vie contraceptive à l’adolescence et optent pour la même contraception entre la première et la deuxième prescription. Leur primo-contraception reste majoritairement une POP. Les implants et DIU sont minoritaires malgré les avis favorables des sociétés savantes pour les proposer en première intention.

Les écrans sont omniprésents dans notre société et les tendances actuelles vont dans le sens du tout numérique, accélérées par la crise sanitaire actuelle. Une utilisation abusive, précoce et non raisonnée des écrans comporte des risques de troubles du langage, du comportement ou du sommeil surtout chez les plus jeunes. Le généraliste est un interlocuteur privilégié dans les familles pour véhiculer des messages de prévention.

L’objectif de l’étude était d’évaluer comment les généralistes abordent la thématique des écrans auprès des parents lors des consultations.

Une étude qualitative par entretiens semi dirigés a été menée auprès de médecins généralistes. Les entretiens ont été analysés selon la méthode inspirée de la théorisation ancrée.

14 médecins généralistes ont été interrogés. L’analyse a retrouvé plusieurs ambivalences. Les médecins estiment que les écrans sont un problème de santé publique et d’actualité. Pourtant, ils n’en parlent que très peu avec leurs patients. Ce sujet est abordé devant des signes d’appel, mais peu en préventif.  Les enquêtés estiment avoir un rôle dans cette prévention ; celle-ci devrait aussi être relayée par les pouvoirs publics et les professionnels de l’enfance, l’école par exemple. Les médecins intérrogés ne savent pas évaluer l’exposition aux écrans des enfants, ne se sentent pas à l’aise avec ce sujet qu’ils maitrisent mal et qui n’est pas prioritaire. Ils ignorent quels conseils donner aux parents. Le faible temps en consultation est un frein à leur prévention. Ils sont sceptiques sur l’impact que pourrait avoir leur intervention sur un changement d’habitude. Les médecins se renseignent peu sur les formations sur ce sujet. Ils suggèrent un item « écran » lors des examens obligatoires de l’enfant, pour créer des automatismes. Un support de conseils sur l’utilisation des écrans aiderait à faire passer les messages aux parents.

La prévention autour des écrans par les généralistes a été peu étudiée. Il n’a pas été possible de limiter l’entretien au moins de 6 ans, du fait du peu d'interventions faites auprès des enfants de cet âge. Les médecins pourraient être relais de campagnes nationales de prévention. Le format d’une intervention brève, comme pour le tabac, serait à réfléchir.

Les internes de médecine générale doivent effectuer un stage ambulatoire de niveau 1 auprès d'un médecin généraliste praticien agréé maître de stage des universités (MSU). Lors du stage, il existe une phase de supervision directe (SD), où les internes effectuent seuls la consultation, sous le regard du MSU. Une relation triangulaire patient-médecin-interne s’instaure, et l’interne doit trouver sa place au sein d’un binôme médecin-patient déjà constitué. Plusieurs études portent sur l’avis des patients concernant la présence des internes en consultation, certaines explorent le ressenti des internes sur leur stage ambulatoire de manière globale, mais aucune n’explore spécifiquement la phase de SD en France.

Explorer comment les internes de médecine générale gèrent la relation triangulaire patient-médecin-interne en phase de SD en stage de niveau 1.

Enquête qualitative par entretiens individuels semi-dirigés auprès de douze internes en stage de niveau 1, recrutés parmi ceux affectés en stage ambulatoire, entre mai 2018 et avril 2019. Enregistrement des entretiens, retranscription intégrale, et analyse dans une approche interprétative phénoménologique.

La place de l'interne dans la relation triangulaire dépendait principalement de l’interne lui-même, qui devait s’affirmer et accepter d’être observé. Le rôle du MSU était primordial, en réussissant à s’effacer tout en guidant le stagiaire, sans délaisser son patient. Enfin, le patient devait jouer le jeu et accepter l’interne. Les relations interpersonnelles entre les protagonistes étaient complexes et variables, mais déterminantes, surtout le binôme interne-MSU. Il existait de grandes disparités de pratiques entre les MSU.

Ce travail explorait pour la première fois la manière dont les internes parvenaient à s’intégrer au sein de la relation triangulaire, en phase de SD. La méthode choisie était adaptée, mais l’absence de triangulation des données pouvait induire un biais d’interprétation. L’importance du binôme interne-MSU dans le bon déroulement de la SD invite à réfléchir sur le rôle des MSU, et sur leur formation. L’organisation de groupes de pairs pédagogiques, afin d’améliorer les compétences des MSU, pourrait être une solution à explorer.

La réforme du 2e cycle des études médicales va introduire dès la rentrée 2020-2021 une diversification des méthodes d’évaluation des étudiants, associant épreuves écrites et orales, dans une transition vers une approche par compétences. Un des outils d’évaluation choisi est l’Examen Clinique Objectif et Structuré (ECOS). Alors que près de la moitié des étudiants en deuxième cycle entreront en DES de médecine générale, il semble important que les universitaires de notre discipline investissent cette nouvelle modalité d’évaluation. Les contenus proposés dans ces ECOS orienteront les apprentissages des étudiants et devront donc refléter la part prépondérante des soins primaires pour les futurs médecins.

Identifier les principes d’un examen ECOS. Rédiger une station ECOS (scénario, consignes à l’étudiant et au patient standardisé, grille d’évaluation).

Afin de favoriser les échanges entre les participants, nous utiliserons des méthodes de pédagogie active ancrées dans le paradigme socioconstructiviste. Nous commencerons par une exploration des attentes des participants et de leurs connaissances antérieures sur les notions clés « ECOS » et « patient standardisé » au moyen de discussions et d’échanges entre les participants. Nous utiliserons ensuite la méthode de la simulation pour se familiariser avec les ECOS, en proposant aux participants de rédiger leur station ECOS en petits groupes. Le rôle des animateurs sera d’animer les groupes pour favoriser l’émergence d’interrogations et de solutions pour la réalisation pratique des stations ECOS, en favorisant un apprentissage par et avec ses pairs plutôt que par transmission verticale.

Introduction avec exploration des attentes (5 minutes) Définir un ECOS et un PS (10 minutes) Rédiger une station ECOS de 7 minutes (45 minutes) o   Rédiger la situation clinique et sa grille d’évaluation o   Rédiger les consignes au patient standardisé et à l’étudiant o   Vérifier la faisabilité de la station par le jeu dans le groupe Discussion et conclusion, questions éventuelles (20 minutes)

Les participants seront capables de rédiger les différents éléments nécessaires à une station ECOS afin de les déployer dans les facultés de médecine françaises pour la réforme du 2e cycle des études médicales.

La France renforce et structure les soins primaires dans son système de santé. De nouvelles organisations et de nouveaux métiers émergent. De nouvelles compétences professionnelles et donc de nouvelles formations sont requises sur ces terrains et dans les structures de régulation sanitaire. L’Université XXX ouvre un parcours « Organisations et évaluations en soins primaires » en septembre 2020 au sein d’un master « Ingénierie des systèmes de santé ». Il n'existait pas de maquette ni de référentiel de compétences.

Concevoir la maquette du parcours en identifiant les compétences requises, les objectifs et modalités pédagogiques.

Etude qualitative en 2020 par recueil documentaire (fiches de poste) et entretiens semi-structurés d’un échantillon raisonné d’acteurs de l’organisation et de l’évaluation des soins primaires, évolutif en boule de neige. Le guide d’entretien était basé sur les concepts d’analyse du travail (tâches prescrites, comprises et effectives). Une analyse thématique a été menée par deux investigateurs. Le consentement oral des participants était recueilli.

Les acteurs identifiés étaient des professionnels de santé animateur d’équipe de soins coordonnée, des coordonnateurs de maison de santé et/ou de communauté professionnelle territoriale de santé, un informaticien, des chargés de mission aux seins des tutelles (ARS, CPAM, conseils régionaux, URPS) et des centres ressource et d’accompagnement de projet. La maquette comporte les 4 unités d’enseignement suivantes : méthodes (indicateurs, outils de gestion du risque, évaluation des pratiques, mobilisation de données probantes) ; leadership (gestion de groupe, gestion de projet, bases comptables et juridiques) ; organisations (définition et historique des soins primaires France et Monde, financement de la santé, recherche en soins primaires, institutions et régulation) ; systèmes (systèmes d’information et e-santé). Le distanciel sera prédominant et l'agenda conçu en alternance pour les professionnels déjà exerçant.

La conception pédagogique par analyse du travail a permis un ancrage dans les réalités et les diversités du terrain. Elle a permis à l’échelle locale une communication sur ce nouvel outil de formation et l’identification de personnes ressources pour l’enseignement. Les limites sont celles d’une approche pragmatique : retranscription non exhaustive et analyse thématique sans double-codage. Ce projet se poursuivra par le recueil d’indicateur de qualité de la formation : satisfaction et mesure du taux d’employabilité.

L'incertitude diagnostique est omniprésente en médecine générale puisqu'elle représenterait 70?% des consultations de médecine générale. Cette incertitude est souvent sous-estimée par les médecins généralistes. Qu'en est-il pour les internes de médecine générale qui débutent leur pratique et découvrent les spécificités de la profession??

L'objectif principal de notre étude était d'évaluer les connaissances et l’expérience des internes concernant l’incertitude diagnostique. L'objectif secondaire était d'étudier la tolérance des internes face à l’incertitude et les moyens à mettre en place pour améliorer cette tolérance.

Notre étude était une étude quantitative descriptive et comparative. Un questionnaire a été envoyé aux internes de médecine générale d’XXX  de première, deuxième, et troisième année, ainsi que les internes en année post DES (ECN 2016). 151 réponses ont été collectées entre janvier-mars 2020 sur une population totale de 307 internes.

Les internes interrogés connaissaient l’incertitude diagnostique, mais ils sous-estimaient sa fréquence. L’incertitude restait stimulante pour les internes, même si elle était parfois  source d’angoisse, de sentiment d’échec.  L’expérience influençait finalement peu le ressenti et les moyens utilisés par les internes pour faire face à une situation d’incertitude diagnostique. La tolérance était un facteur déterminant concernant l’épanouissement professionnel des internes et celle-ci augmentait avec l’expérience. L’enseignement délivré à la faculté d'XXX satisfaisait les internes, mais ils souhaitaient davantage de formation concernant les outils pouvant être utilisés en situation d’incertitude.

Au cours de nos recherches, nous avons constaté que peu de travaux se sont intéressés aux connaissances et à la tolérance de l’incertitude diagnostique chez les internes de médecine générale en France, ce qui renforce la pertinence de ce travail. Nous avons répondu à nos objectifs qui étaient d’évaluer les connaissances et l’expérience des internes concernant l’incertitude diagnostique et d'évaluer leur tolérance face à celle-ci. Il a été mis en évidence que l'enseignement universitaire était déterminant pour aider les internes à gérer les répercussions de l'incertitude et que les échanges avec les maitres de stage concernant l'incertitude étaient à encourager. Il pourrait être intéressant d'étudier dans un travail futur les connaissances et stratégies mises en place en situation d'incertitude par les maitres de stage.

Le taux de mortalité par suicide chez les agriculteurs est supérieur à toutes les catégories socio-professionnelles actives. Leur dépense en santé ambulatoire est la plus faible, et le recours en médecine générale pour souffrance psychologique serait rare. Ce paradoxe trouve peu d’explications dans la littérature.

Explorer les connaissances et le ressenti des agriculteurs sur le suicide et sur l’accompagnement proposé.

Entre décembre 2018 et mars 2020, une recherche qualitative par entretiens individuels semi-directifs a été conduite auprès d’un échantillon d’éleveurs bovins dans le département de … Ils ont été recrutés par vagues successives, en variation maximale. L’analyse a été réalisée en double codage par théorisation ancrée.

26 entretiens de 54 minutes en moyenne ont été réalisés. De nombreux agriculteurs interrogés comprennent que l’on puisse se suicider et ne se sentent pas à l’abri. Ils ont une très bonne connaissance des signes de crise suicidaire, notamment comme témoins de crise suicidaire d’un proche. Ils souffrent de la charge de travail, de la pression administrative, des faibles rémunérations, de la solitude et des critiques de la société. Beaucoup d’agriculteurs en difficulté préfèrent ne pas consulter et prendre sur eux. Ils ne comptent pas sur les aides extérieures. Certains agriculteurs en informeraient leurs proches. Le recours au médecin généraliste n’est pas unanime, et dépend de la relation médecin-patient préexistante.  Il y a une absence de connaissance des dispositifs existants dont ceux de la MSA.

La force de cette étude est la mise en évidence de l’importance des connaissances des agriculteurs sur la crise suicidaire, non retrouvée dans la littérature. La méthode qualitative permet d’éclairer l’absence de recours constatée dans les études quantitatives. La limite de l’étude est l’absence d’agriculteurs de moins de 35 ans. De plus, ils sont probablement davantage intéressés par le sujet que l’ensemble de la population étudiée, et beaucoup ont préféré nous parler des difficultés d'un collègue que des leurs. Leurs connaissances sur le suicide peuvent être un point de départ aux actions de prévention. Aborder le sujet avec cette population permettrait de faciliter un recours ultérieur si besoin, en particulier en consultation de médecine générale.

L’arrêt cardiaque touche près de 50 000 personnes en France chaque année, avec un taux de survie à 30 jours de 4,9 %. Ce taux peut être multiplié par deux à quatre si une réanimation cardiaque de base (RCB) est débutée rapidement par les premiers témoins. La population française est peu formée à la prise en charge de l’arrêt cardiaque. Un projet de sensibilisation à la RCB a été créé par les étudiants en santé. Il a permis, lors d'un évènement d'initiation, d’évaluer les connaissances théoriques du grand public en RCB.

Mesurer les connaissances du grand public en RCB et les facteurs qui leurs sont associés. Etudier leur ressenti vis-à-vis de leurs capacités à réaliser une RCB.

Étude descriptive transversale, sur une population de sujets ayant participé à une action de sensibilisation à la RCB. Un questionnaire en deux parties (données socio-démographiques et formation à la RCB d’une part, connaissances théoriques en RCB d’autre part) a été rempli avant l’initiation. Une note globale sur 8 évaluant les connaissances théoriques en RCB a été choisie comme critère principal d'évaluation. Analyse univariée et bivariée des données à l’aide du logiciel R.

130 questionnaires ont été analysés. La moyenne des notes obtenues pour le critère principal était de 5,2 (IC95 : 4,9-5,6). La note obtenue était meilleure chez les personnes ayant déjà été formées à la RCB (5,9 vs 4,6 ; p<0,0001). Elle était d’autant meilleure que la formation était récente (p<0,01) ou avait été répétée (p<0,001). La formation était également associée à un bon ressenti de ses capacités à réaliser une RCB (p<0,001). Les principaux freins déclarés à la réalisation d’une RCB étaient le manque de formation et la peur de blesser la victime.

Il n’existe, à notre connaissance, aucune étude évaluant les connaissances en réanimation cardiaque en population générale en France. Cette étude montre le manque d’information du public ainsi que l’existence d’un lien fort entre formation à la RCB et niveau de connaissances théoriques. Malgré un biais de recrutement, elle met en évidence la nécessité d’étendre cette formation à l’ensemble des citoyens.

La France se situe au deuxième rang des pays européens consommateurs d’hypnotiques. Les médecins en utilisent plus que le reste de la population mais cela influence-t-il leurs prescriptions ?

Décrire la population des médecins généralistes qui prescrivent des hypnotiques selon leur propre consommation, ainsi que la population des patients qui bénéficient de ces prescriptions.

Une étude observationnelle transversale analytique a été conduite à partir des données agrégées de l’Assurance Maladie de 2018. Les médecins généralistes libéraux ayant prescrit dans l’année des hypnotiques ont été inclus, ainsi que les patients concernés. Après la description des variables étudiées, une analyse uni-variée a étudié la consommation d’hypnotiques par les médecins selon leurs caractéristiques principales et celles des patients.

Sur la base des remboursements de médicaments prescrits, 9,9 % des 2334 médecins prescripteurs ont consommé des hypnotiques. Cette consommation était significativement plus importante chez les médecins en ALD (OR=1,88 ; IC95=1,35-2,62) et les plus âgés (OR=3,76 ; IC95=1,97-7,17), et moindre chez ceux qui participaient à la permanence de soins (OR=0,66 ; IC95=0,50-0,88). Il n’y avait pas de différence selon le genre (OR=0,98 ; IC95=0,74-1,30). Les médecins consommateurs ont proportionnellement davantage de patients avec une prescription d’hypnotiques (OR=1,20 ; IC95=1,05-1,39). Ils ont significativement prescrit moins d’hypnotiques aux patients les plus âgés (OR=0,81 ; IC95=0,78-0,84), et en ALD (OR=0,90 ; IC95=0,87-0,94), ainsi qu’un moins grand nombre de comprimés (OR = 0,91 ; IC95=0,88-0,95). Par contre, ils en ont prescrit davantage aux bénéficiaires de la CMU (OR=1,24 ; IC95=1,16-1,32).

L’analyse a porté sur la totalité des données de remboursement de la région sur une année. Les médecins consommant des hypnotiques sont plus âgés et en moins bonne santé. Ils semblent prescrire des hypnotiques à un peu plus de patients, mais en moindre quantité. Ils apparaissent plus attentifs à leurs prescriptions en populations fragiles, mais plus enclins à prescrire ces traitements dans les populations précaires. Les données étant agrégées et n’ayant pas d’information sur les patients sans prescriptions d’hypnotiques, ces résultats sont à interpréter avec précaution, et nécessiteraient d’étudier aussi les effectifs de patients sans prescription.

La cystite simple est un motif fréquent de consultation en médecine générale. Le risque de pyélonéphrite est faible. L’antibiotique est prescrit empiriquement à visée symptomatique. Il peut induire des effets indésirables et des résistances. Les patientes souhaitent parfois éviter de prendre des antibiotiques. Les médecins tendent à surestimer le souhait des patientes de prise d'antibiotique. Certains pays européens recommandent de discuter avec la patiente d’une prescription différée et de développer la décision partagée.

Notre étude a pour but de développer un outil d’aide à la décision utilisable en soins primaires, permettant de prendre une décision partagée concernant le traitement par antibiotique ou non d’une cystite simple.

Nous avons suivi les étapes recommandées par l’International Patient Decision Aids Standards, qui comprennent une phase de conception (focus groups de patientes, bibliographie) et une phase d’alpha-testing. Un groupe de pilotage a permis de développer une version préliminaire puis finale d’un prototype d’outil. Les patientes participantes ont été recrutées par l’intermédiaire d’associations de patients et lors de consultations de médecine générale. Les retranscriptions des focus groups ont fait l'objet d'un double codage avec le logiciel R (package RQDA).

Nous avons réalisé 6 focus groups avec 28 patientes de profils différents et 5 entretiens individuels de médecins et de patientes. Le groupe de pilotage a inclu 3 patientes et les 4 chercheurs de l'étude. Les informations inclues dans l’outil sont la définition de la cystite, les informations sur les options, leurs bénéfices, risques et conséquences. Les valeurs et les préférences de la patiente à prendre en compte lors de la décision sont relatifs à la gêne ressentie, à l’impact sur la vie quotidienne, aux représentations de l’antibiotique, à la position vis-à-vis du risque d’effet indésirable.

Nos résultats confirment un besoin décisionnel et l’équipoise dans le traitement de la cystite simple. Notre outil appuie une prise de décision impliquant la patiente dans cette situation. Nous avons manqué d’avis de médecins extérieurs à l’étude. Cet outil doit être validé lors d’une phase de bêta-testing. Il doit ensuite être testé dans une étude clinique comparant son utilisation avec la prescription systématique.

Le Human papillomavirus (HPV) est responsable de quasiment l’ensemble des cancers du col de l’utérus. C’est la plus fréquente des infections virales sexuellement transmissibles, la prevalence chez les femmes de moins de 25 ans est la plus forte variant de  29% à 45% en Europe. De nombreux pays recommandent de commencer le dépistage du cancer du col de l’utérus à partir de l’âge de 25 ans. Un dépistage prematuré (avant 25 ans) peu favoriser des examens non nécessaires et des complications ou des refus de soins ulterieurs.

Notre objectif est de préciser si des modalités contraceptives sont associées à un dépistage prématuré.

Cette étude transversal basée sur les données de la  cohorte CONSTANCES a inclu 4297 femmes agées de moins de 25 ans. Les facteurs associés à un dépistage prémature ont été analysés par regression logistique. Les données manquantes ont été imputées. L’analyse multivarié a été ajustée sur la vie sexuelle, l’état de santé, les données socio économique.

48.5% des femmes de moins de 25 ans avaient déjà réalisé un dépistage prématuré.  Les femmes sans contraception (aOR=0.3; CI95% [0.3-0.5]) et qui utilisait un moyen de contraception non médical (préservatif, spermicides, etc.) (aOR=0.5; CI95% [0.4-0.6]) avaient réalisé moins souvent un dépistage prématuré que celles qui utilisaient une pilule. Les femmes de 20 ans  et celles qui avaient eu plus de 5 partenaires au cours de leur vie avaient plus de risque de premature pap test screening (aOR=2.7; CI95% [2.2-3.3]) et (aOR=2.5; CI95% [2.0-3.1]) respectivement  par rapport aux femmes plus jeune et celles ayant eu moins de 5 partenaires au cours de leur vie

Les jeunes femmes qui utilisent une contraception nécessitant une prescription médicale sont plus exposées à un dépistage prématuré que celles sans contraception ou sous contraception non-médicalisée.

Les infections respiratoires hautes (IRH) sont un motif fréquent de consultation en médecine générale (MG). Les recommandations de prescription de corticoïdes dans les IRH sont très limitées, cependant ils semblent fréquemment utilisés par les médecins généralistes par voie orale ou nasale pour soulager les symptômes.

L’objectif principal était d’évaluer le taux de prescription total des corticoïdes oraux dans les IRH en médecine générale en période hivernale dans notre région. Les objectifs secondaires étaient d’identifier les éléments décisionnels influençant la prescription et la non-prescription de ces corticoïdes.

Étude observationnelle prospective : 12 internes en stage de niveau 1 auprès du praticien ont été recrutés et ont observé 3 demi-journées de consultation chez chacun de leur maître de stage universitaire (MSU) pendant la période hivernale. Le recueil des données a été double :  Un recueil quantitatif général sur une grille inspirée de celle utilisée dans l'étude ECOGEN réalisée de 2011 à 2012 par le collège national des généralistes enseignants. Les données ont été codées selon la classification CISP2.
Une grille spécifique pour les consultations pour IRH, qui s’appuyait sur les résultats des études PAIIR. Toutes les données ont été anonymisées à la source.

Sur 806 consultations observées, 170 concernent une IRH (21,1%), parmi lesquelles 25 consultations ont abouti à une prescription de corticoïdes oraux (14,7% des IRH). La prescription de corticoïdes oraux semble liée à celle des antibiotiques en analyse bivariée. Les données sont en cours d’analyse multivariée.

Étude d’envergure ayant mobilisé 12 internes de MG. Ses limites sont la variabilité inter-observateurs et le caractère transversal de cette étude observationnelle. Sujet peu traité, ce travail permettra de faire l’état des lieux des pratiques pour envisager des pistes d’amélioration des pratiques si nécessaire.

La pandémie liée au COVID-19 a provoqué des bouleversements socio-économiques dans le monde entier. En France dans le domaine de la santé, parallèlement à l’afflux de cas graves hospitaliers, les cabinets de ville ont été désertés, notamment du fait du confinement. Cette baisse d’activité a touché les médecins, en particulier les jeunes généralistes.

Cette étude a été réalisée pour évaluer le retentissement financier en mars et avril 2020 chez les médecins généralistes remplaçants et installés depuis moins de 5 ans.

Un questionnaire en ligne a été diffusé par mail et sur les réseaux sociaux du 24 avril au 9 mai 2020. 1384 personnes ont participé anonymement, 9 ont été exclues, totalisant 993 remplaçants et 382 installés.

Parmi 956 répondants ayant un remplacement prévu, 2/3 ont eu au moins un remplacement annulé, dont plus de la moitié avait signé un contrat. Globalement, 92% ont été impactés financièrement et 31% étaient inquiets pour l'avenir à court terme. En moyenne, la perte de chiffre d’affaires (CA) était de 40% en mars et 52% en avril. Les aides auxquelles les jeunes médecins pouvaient prétendre étaient peu connues ou inadaptées, notamment pour les remplaçants. En mars, la moitié ayant subi une diminution d’au moins 50% de leur CA n’avait pas demandé à bénéficier du Fonds de solidarité de l’État, en avril cette proportion passait à trois quarts des sondés. Concernant la CARMF, la banque, l’URSSAF ou les assurances, peu ont sollicité une aide de ces organismes pour diverses raisons comme la méconnaissance de l’existence de l’aide ou de son fonctionnement. Certains ont choisi de puiser dans leurs économies, d’autres culpabilisaient de demander une aide et d’autres encore ont essuyé un refus malgré le réel impact financier. L’étude a aussi mis en évidence l’absence de prévoyance pour 10 % des répondants.

Les remplaçants se sont sentis oubliés dans cette crise et certains doutaient même de poursuivre une activité libérale. Au total, cette étude a mis en exergue le fort impact économique de cette pandémie sur les jeunes généralistes et le peu d’aides sollicitées ou attribuées, bien que leur statut soit souvent fragile.

Le dépistage du cancer du sein par mammographie permet une baisse de la mortalité spécifique. Cependant, le rapport bénéfice/risques est difficile à anticiper pour une femme lorsque l’on se place dans une perspective individuelle. La HAS a souligné l’importance d’informer les femmes et de leur permettre de choisir de participer ou non au dépistage. L’INCa a conclu que l’information des femmes était insuffisante actuellement. Les outils d’aide à la décision (OAD) favorisent un choix éclairé du patient. Après une revue de littérature systématique évaluant les OAD selon les critères internationaux, nous avons constaté qu’il n’existe pas d’OAD en français de bonne qualité. L’INCa a financé un projet pour en construire un.

Construire un outil d’aide à la décision (OAD) pour le dépistage organisé du cancer du sein en France

Le comité de pilotage (7 professionnels de santé, 2 patients) a repris la méthode de construction d’OAD utilisée par Hersch (BMJ, 2014). La création du squelette de l’outil a intégré les critères nationaux et internationaux (IPDAS), et les résultats de 3 enquêtes qualitatives préalables. La rédaction du contenu (texte et figures) a été réalisée à partir d’outils internationaux existants. Plusieurs rondes Delphi ont été réalisées pour obtenir la version finale de l’outil en ligne que nous proposons : validation par le comité de pilotage, puis 2 rondes par un panel d’experts intégrant gynécologue, radiologue, sage-femme, patientes…

L’outil conçu est en ligne. Il comporte 5 chapitres : « Suis-je concernée ? », « Informations sur le dépistage », « Avantages et inconvénients » présentant les chiffres associés à la participation, ou non, au dépistage par tranche d’âge et sous forme d’iconographies afin de faciliter la lecture, « Mes préférences, mes inquiétudes » s’intéressant aux valeurs de la patiente, « Préparer mon échange » évaluant le niveau de décision de la patiente et fournissant une synthèse à discuter en consultation.

L’OAD sera utilisé lors d’un essai randomisé permettant de mesurer son impact sur la participation. Forces : originalité, présence de patients à toutes les étapes, appui sur des sources fiables, construction selon une méthode validée. Limite : ne proposer qu’un format numérique.

Les études montrent un manque d’investissement des généralistes dans les addictions. Les principales causes évoquées sont les carences en formation, le manque de temps et des problèmes de représentations. Par ailleurs, les études montrent que chez le patient, un déficit de représentation de son trouble diminue ses chances d’améliorer son addiction. Par ailleurs Internet est de plus en plus utilisé pour la sensibilisation ou la formation et les films d’animation de moins de 10 minutes ont montré un intérêt pédagogique supérieur au texte pour aborder un concept ou une représentation.

Notre objectif est de dresser un catalogue raisonné exhaustif des vidéos concernant la compréhension des addictions, accessibles sur Internet et pouvant être comprise par un généraliste ou un patient francophone puis de le rendre accessible.

L’étude « ACACIA » a défini 11 rubriques discriminantes : format du média, mode d’expression, objectif principal, objectif secondaire, « produits » principal, « produits » secondaire, niveau d’intérêt pour le généraliste, le patient, intérêt pour un délégué de prévention, durée et date de mise en ligne. Les vidéos ont été recherchées sur 3 plateformes vidéos (Youtube, Dailymotion,Viméo) et par Google par une interne. Le premier classement a fait ensuite l’objet d’une analyse de répartition des rubriques  de requête par un comité de 4 personnes: une interne, un généraliste chef de clinique, un généraliste addictologue et un délégué de prévention.

Le recueil internet a été réalisée du 28 mai au 27 novembre 2019. Des vidéos issues de collaborateurs impliqués dans la recherche ont été intégrées jusqu’au 01 mars 2020. Cela a permis de compiler et caractériser 287 vidéos de 10 minutes maximum. La finalisation consensuelle des classements est en cours et sera finie en juin. Un site est construit pour en faciliter l’accès, il sera présenté en première au congrès.

Ce travail considérable permet de faciliter les enseignements, la sensibilisation des médecins et des patients et de repérer les carences non encore abordées sur Internet. Il est cependant sujet à la subjectivité des auteurs qu’ils ont essayé de réduire en croisant les compétences complémentaires des relecteurs.

Seuls 4 professionnels sur 10 déclarent pratiquer un dépistage systématque des femmes victmes de violence. Parmi les freins souvent évoqués par les médecins, le manque de formation et la méconnaissance du réseau de prise en charge reviennent souvent. Fort de l’expérience acquise lors des formations dispensées depuis 2016, il semblait opportun de proposer un outils synthétique regroupant les idées-clés essentielles et les coordonnées des structures d’accueil.

L’objectif principal était de créer une fiche-pratique synthétique regroupant les informations essentielles au repérage et à l’orientation des femmes victimes de violences conjugales lors d’une consultation de médecine générale dans la région. L’objectif secondaire était d’alimenter la base de données du site declicviolence.fr.

1. Recensement des fiches pratiques existantes en ligne (moteurs de recherche Google et Ecosia) à l’aide de plusieurs combinaisons de mots-clés 2. Revue de la littérature des références bibliographiques citées dans les fiches recensées (littérature grise et articles) 3. Recensement des structures d’aide aux femmes victimes de violences conjugales sur le territoire 4. Sélection et hiérarchisation des informations pertinentes au travers d’un groupe de consensus nominal pluriprofessionnel  5. Conception de la fiche pratique régionale à partir des travaux du groupe de consensus

1. 6 fiches-pratiques ont été recensées en France, dont une spécifiquement destinée aux médecins généralistes 2. La revue de la littérature a fait émerger 4 grandes parties : contexte, signes d’alerte, repérage et orientation 3. La région compte 14 structures d’aide aux femmes victimes 4. Le groupe de consensus nominal pluriprofessionnel, composé de 9 experts a permis la hiérarchisation des informations 5. Les travaux du groupe de consensus ont débouché sur la création d’une fiche-pratique sous forme d’un dépliant à trois volets propre à chaque département

Le médecin généraliste est souvent le premier recours des femmes victimes de violences conjugales. Dépister systématiquement ces violences contribue à améliorer leur prise en charge. L’utilisation d’un outil synthétique tel que cette fiche-pratique devrait permet une modification des pratiques des médecins généralistes alsaciens vers un repérage plus fréquent des violences conjugales, à condition d’une diffusion large soutenue par les institutions régionales. Son évaluation pourra faire l’objet d’un prochain travail.

L’enseignement pour l’obtention du diplôme d’études spécialisées (DES) de médecine générale (MG) est basé sur un modèle d’apprentissage par compétence (APC). Les départements de médecine générale (DMG) utilisent la trace écrite d’apprentissage (TEA) à partir de situations cliniques vécues en stage comme outil certifiant les compétences des apprenants. L’évaluation des TEA est hétérogène selon les DMG, dépendante des ressources humaines, elle n’implique pas systématiquement le maître de stage des universités (MSU).

L’objectif de ce travail était d’évaluer la faisabilité de l’intégration à la formation de l’apprenant d’un outil numérique de rédaction de TEA qui permette la supervision de son travail par le MSU.

Six binômes composés d’un apprenant en stage ambulatoire et de son MSU ont été inclus. L’outil numérique créé par un informaticien, suivait la structure d’un dossier de patient informatisé. La Classification Internationale des Soins Primaires (CISP-2) a été utilisée pour harmoniser les données. L’apprenant devait rédiger des TEA, s’autoévaluer sur les compétences mobilisées, puis était évalué par son MSU. L’utilisabilité et la pertinence pédagogique de l’outil étaient évaluées par un questionnaire adapté du Computer System Usability Questionnaire.

22 situations cliniques ont été renseignées, qui mobilisaient toutes les compétences. Sur les 17 domaines de la CISP-2, 15 étaient mentionnés dans les situations cliniques. La pertinence pédagogique de l’outil était satisfaisante à 75,27%, son utilisabilité était satisfaisante à 67,45%.

Notre travail a permis d’établir la faisabilité et la pertinence de l’intégration de l’outil au DES de MG. C’est le premier outil numérique permettant une auto-évaluation et hétéro-évaluation, impliquant le MSU via une rétroaction pédagogique durant le stage. Il permet au MSU de guider la progression de l’apprenant dans les six grandes compétences et permet une vision sur sa réflexivité. L’utilisation de l’outil permettrait une harmonisation des pratiques pédagogiques des DMG et de l’évaluation des apprenants, il pourrait constituer une base de données pour la recherche en soins primaires. Sa structure numérique permettrait son interopérabilité avec le portfolio électronique.Son utilisation permettrait de répondre aux contraintes locales des DMG. En l’ouvrant au tuteur, il permettrait un regard croisé avec le MSU sur l’apprenant pour faciliter la certification de ses compétences.

La satisfaction du patient participe à la qualité des soins. Pour favoriser la satisfaction du patient, il convient de pouvoir l’évaluer en mesurant l’écart entre ses attentes (ses critères), et la perception des soins qu’il a reçus.

L’objectif de cette étude était de déterminer les critères de qualité d’une consultation de médecine générale selon les patients adultes français.

Revue systématique de la littérature des études qualitatives concernant les critères de qualité des soins en médecine générale réalisées en entretiens individuels ou semi-dirigés ou en focus groupauprès de patients adultes de la population française.

Au total, neuf études ont été analysées. Cinq grandes dimensions sont mises en évidence par les patients français : les locaux du cabinet, la prise de rendez-vous, le temps, les aptitudes et compétences du médecin généraliste, le paiement. La communication et la qualité de la relation médecin-patient sont des aptitudes appréciées. Des compétences techniques et biomédicales sont demandées. Malgré une homogénéité globale des points de vue, chaque patient possède ses propres critères. L’enjeu, pour le médecin, est de savoir les identifier pour pouvoir adapter sa pratique à la singularité de chaque patient.

Limites : un seul chercheur pour effectuer la recherche bibliographique Forces : intéret du sujet et méthodologie inédite, qui permet une réponse la plus exhaustive possible Les cinq dimensions se retrouvent en partie dans les versions françaises de questionnaires internationaux validés d’évaluation de la qualité des soins. Certains aspects des soins mis en évidence dans cette étude sont absents de ces questionnaires. Pour évaluer la satisfaction des patients quant aux soins en médecine générale en France, il paraît utile d’élaborer un questionnaire spécifique à la population française.

La sexualité est bouleversée dans le post-partum. Elle reste importante pour le bien-être de la femme et du couple. Les femmes ont peu d’informations sur celle-ci.

L’objectif de l’étude était d’apprécier si d’après les femmes, le médecin généraliste pourrait être un interlocuteur pour échanger sur les troubles de la sexualité du post-partum en explorant leur vécu et ressentis.

Étude qualitative en entretien semi dirigé auprès de 12 femmes recrutées via des médecins généralistes et une gynécologue entre mars et septembre 2019. Les critères d’inclusion : être une femme majeure, en couple, ayant déjà accouché d’un ou plusieurs enfants entre les 2 et 6 derniers mois. Les patientes inclues à l’étude ont participé à des entretiens anonymes, individuels et enregistrés. L’échantillonnage se fait en variable maximale jusqu’à saturation des données. Une perspective théorique phénoménologique a été utilisée pour l'analyse.

D’après les femmes, le médecin généraliste peut être un interlocuteur adapté pour échanger sur la sexualité du post-partum par sa prise en charge globale. Le suivi régulier et le secret médical instaurent une relation de confiance. Le dépistage précoce limite l’apparition des troubles. Initier la discussion sur ce thème serait bien accueilli par les patientes et permettrait de les rassurer et les informer sur celui-ci. Cet échange ne demande pas de formation particulière en sexologie car des explications simples sont attendues par les femmes.

Notre étude est unique en mettant en lumière un désir de la part des femmes d'échanger sur la sexualité avec les médecins généralistes du fait d'un manque d'information. L’étude qualitative est adaptée pour aborder le sujet intime de la sexualité favorisant la liberté de réponse des patientes. La méthodologie précise basée sur la fiche COREQ permet de limiter le biais dû au manque d'expérience des auteures. Un biais de sélection est présent par un manque de variété socio-culturelle. De plus, la grossesse gemellaire et celle obtenue par procréation médicalement assistée étaient des paramètres absents. Une consultation seule ou en couple serait interressante à proposer lors du post-partum avec un échange empathique. Les médecins généralistes réalisant des suivis gynécologiques pourraient être attentifs à la santé sexuelle des femmes.

Depuis 2005, plusieurs études rétrospectives ont associé la dompéridone à un allongement de l'intervalle QT, et un risque de mort subite. Ces études pharmacoépidémiologiques n'établissent pas formellement de lien de cause à effet. Fin 2013, la revue Prescrire incitait à éviter ce neuroleptique ; cette information a été largement relayée par la presse en France, où la dompéridone était l'antiémétique le plus commercialisé. Il existait alors le risque d'un passage à la métopimazine, molécule prokinétique apparentée aux phénothiazines (provoquant des arythmies ventriculaires), aux effets cardiaques moins décrits (65 articles sur MEDLINE, contre 2660 pour la dompéridone), et d'une commercialisation limitée en France et en Grèce.

Quel a été l'impact de cette information médiatique sur les prescriptions d'antiémétiques en France, et sur les effets indésirables rapportés de ces deux molécules (dompéridone et métopimazine) ?

Etude descriptive rétrospective dans la base de données OpenMEDIC (médicaments remboursés par l'assurance maladie inter-régimes) entre 2014 et 2018 et dans la base nationale française de pharmacovigilance entre 2004 et 2019.

Entre 2014 et 2018, les ventes de dompéridone sont passées de 8,52 millions de boîtes distribuées à 2,87 millions, tandis que les ventes de métopimazine ont augmenté de 3,37 millions à 6,4 millions de boîtes. Pour comparaison, les ventes de métoclopramide sont restées globalement stables sur la période (1,97 à 1,70 million de boîtes). Dans la base de données nationale de pharmacovigilance française entre 2004 et 2013, nous avons relevé 6 cas d'arrêt cardiorespiratoire ou de collapsus circulatoire avec la dompéridone (contre 2 avec la métopimazine) et 16 modifications électrocardiographiques (contre 2 avec la métopimazine) Une réévaluation sur la période 2014-2019 a révélé 6 cas signalés d'arrêt cardiorespiratoire ou de collapsus circulatoire avec la métopimazine contre 2 avec la dompéridone, et 1 changement électrocardiographique contre 21 avec la dompéridone. 

Il existe un biais de notoriété, expliquant probablement l'augmentation des déclarations de changements électrocardiographiques avec la dompéridone. Si la métopimazine reste peu étudiée, cette augmentation des déclarations de pharmacovigilance sur les arrêts cardiaques associée à l'augmentation de ses ventes interpelle. Il est important de tenir compte et d'anticiper cet impact médiatique dans les annonces de pharmacovigilance.

Les professionnels de santé ont été surpris par la gravité du Covid19 avec des conséquences majeures sur la réorganisation des soins et des relations intra et interprofessionnelles, l'explosion de la téléconsultation, la pénurie de matériel de protection et de diagnostic, le non-recours aux soins, ... Les médecins de la région XXX ont fait face quelques mois auparavant à l’incendie d’une usine Seveso.

Comment les médecins généralistes confrontés à des successions de crises extraordinaires se répétant ont-ils vécu et géré la crise du Covid19 ?

Cette enquête qualitative inclut 7 chercheurs (sociologues et médecins généralistes) et interroge 30 à 40 médecins généralistes exposés aux deux crises. Les entretiens semi-directifs sont réalisés en présentiel ou par visioconférence par binôme (MG et sociologue) d'une durée moyenne d'1h30. Le recrutement se fait par effet boule de neige. L'étude est en phase exploratoire.

Des trajectoires se regroupent dans la gestion des deux évènements. L’implication des MG dans l’organisation sanitaire a été distincte dans les deux crises : inexistante lors de la première et progressivement intégrée lors de la seconde. La gestion de l'information s'est avérée complexe avec une adaptation permanente des professionnels au début de la crise du Covid19 : absence d'informations « verticales » validées et une explosion des échanges « horizontaux » avec la création de nombreux groupes WhatsApp® professionnels, échanges de mails. La recherche et la sélection d’une information pertinente a été proactive et nécessaire dans les deux crises. En l'absence d'informations scientifiques de qualité, l'expertise médicale glisse vers un discours citoyen avec exacerbation des valeurs personnelles voire politique. L'anxiété des patients ont été des conséquences secondaires retrouvées dans les deux évènements. Concernant le Covid19, des situations conflictuelles intraprofessionnelles, ville/hôpital et des institutions apparaissent sur certains territoires dans la réorganisation des soins primaires. L'inactivité de soins a conduit à un sentiment d'inutilité voire de culpabilité des soignants. La pénurie de matériel a été soutenue par la solidarité interprofessionnelle, les dons de patients et des entreprises locales.

La succession de crises extraordinaires place le MG en situation d’incertitude. Le binôme médecin/sociologue pour conduire les entretiens enrichit la problématisation et la pertinence d'analyse.

La bande-dessinée est un médium mixte où le texte et le graphisme se complètent pour soutenir un récit ou relayer une information. Il existe des bandes-dessinées rédigées par des malades concernant leur parcours de soin, témoignant de leur expérience vécue de la maladie. Ces « pathographies dessinées » (de l’anglais graphic pathographies) sont étudiées par le groupe de médecins anglophones « Graphic Medicine » qui soulignent l’importance de les répertorier pour les étudier et les utiliser comme ressource dans le soin.

Analyser l’expérience vécue de la maladie dans les autopathographies dessinées francophones.

Revue exhaustive par effet boule de neige (libraires et sites internet spécialisés) des autopathographies dessinées francophones consacrées au témoignage personnel de malades. Analyse qualitative phénoménologique de type sémio-pragmatique du texte et analyse sémiotique des graphismes. Triangulation par 2 chercheurs.

22 ouvrages autobiographiques ont été répertoriés. Ils représentent la maladie comme un combat, une fatalité, voire une rencontre. Ils racontent les émotions et symptômes qui lui sont liés, et les ancrent dans la vie quotidienne, que la maladie altère toujours. Ils soulignent le rôle crucial de l’acceptation du statut de malade dans le parcours vers une amélioration ou une guérison. La place de la famille et des aidants est prépondérante. L’hospitalisation et la relation avec les soignants sont critiquées et perçues comme décalées des attentes du patient. Le vécu de la sortie de la maladie, quand elle est possible, est aussi complexe que le parcours de malade lui-même.

Cette approche originale permet une compréhension des expériences signifiantes pour les patients. Elle s’ancre dans le courant de la médecine narrative et de l’approche centrée-patient. Nous espérons, par ce travail préliminaire, étendre l’utilisation de ces supports et participer au développement d’une approche réflexive sur l’expérience vécue de la maladie, utile en pédagogie et dans le soin, pour les étudiants, les médecins, les aidants, et les patients. Nous avons écarté les ouvrages non autobiographiques et non francophones dans une logique de faisabilité. La plupart sont pourtant riches et ont été répertoriés en annexe de notre travail (120 titres). Les étudier apportera des éléments de réflexion complémentaires.

Les violences faites aux femmes représentent un phénomène massif et multiforme. Il s’agit d’une priorité en médecine générale car elles entraînent de nombreuses conséquences sur la santé physique et psychique. Les femmes victimes l’évoquent en premier au médecin pourtant le repérage est insuffisant. En 2016, une structure pluriprofessionnelle est créée à Saint-Denis, la Maison des Femmes (MdF), qui pourrait répondre à ces problématiques. Or, les déterminants de l’adressage des patientes victimes de violences dans cette structure par les généralistes n’ont jamais été étudiés.

Cette étude vise à identifier les facteurs perçus par les médecins comme influençant l'adressage des patientes et à détailler comment les médecins ont connu la MdF.

Il s'agit d'une étude qualitative par entretiens individuels semi-dirigés menés auprès de 15 médecins généralistes franciliens en 2019 qui ont adressé ou non des patientes à la MdF. Les entretiens ont été enregistrés puis retranscrits intégralement à l’aide du logiciel N'Vivo. Une triangulation de l'analyse a été effectuée.

Les déterminants sont liés à l’abord général des violences ; le type de dépistage ciblé ou systématique influençant les formes de violences dépistées et leur fréquence puis la prise en charge et ses difficultés. Il existe également des facteurs liés à la MdF ; son organisation, sa prise en charge et la connaissance qu’en ont les médecins. Ces facteurs renvoient à des expériences vécues ou des craintes exprimées.

Les limites de l'étude sont pour certaines inhérentes au type d'étude ; biais de recrutement et position du chercheur, et il n'y a pas eu de saturation des données après 15 entretiens. Cette étude a mis en évidence des phénomènes complexes influençant les choix des médecins, interdépendants, liés à la fois à la pratique personnelle du professionnel mais également à la place et la prise en compte des violences faites aux femmes par la société et les autorités. La MdF est une bonne structure pour les généralistes cependant l’ensemble des prises en soins proposées n'est pas connu et les intervenants de proximité sont choisis en première intention. Les deux sont complémentaires et doivent être renforcés simultanément. La MdF doit consolider et étendre sa communication.

La formation des étudiants en 3e cycle de médecine générale repose sur une alternance régulière entre temps de stage et temps hors stage dont la complémentarité est gage de qualité. Plusieurs enquêtes d’opinion ont fait état d’un dépassement fréquent du temps de travail en stage mais le niveau de preuve est bas.

Décrire le temps de travail en stage des étudiants en médecine générale et identifier les déterminants.

Enquête observationnelle transversale, descriptive et analytique menée auprès de l’ensemble des étudiants en 3e cycle de médecine générale en stage au moment de l’étude. Recueil des données entre septembre et octobre 2019. Une analyse univariée a été réalisée entre le temps de travail en stage et les caractéristiques des étudiants et des stages. Une analyse multivariée par régression linéaire multiple a été réalisée par la méthode du pas à pas descendant.

Deux mille trois étudiants ont répondu à l’enquête. Le nombre moyen de demi-journées passées en stage était de 9,54 IC95 % [9,43-9,65] tous stages confondus. L'analyse univariée et multivariée retrouvent plusieurs déterminants d’un allongement du temps de stage dont le caractère hospitalier du stage (p<0,01), une charge de travail ressentie importante (p<0,01) ou une difficulté ressentie à se rendre disponible pour participer aux cours (p<0,01).

Le temps de travail moyen des étudiants dépasse la limite réglementaire mais est mieux respecté en stage ambulatoire. Ce dépassement est principalement dû à un rôle jugé excessif des étudiants dans le fonctionnement du stage. Compte tenu de ces résultats, la description des caractéristiques des stages ambulatoires et hospitaliers pourrait faire l'objet d'un travail ultérieur.

L'alliance pédagogique est un modèle collaboratif reposant sur les notions de confiance mutuelle entre le superviseur et l'apprenant, de compréhension partagée quant aux objectifs d'apprentissage visés par la supervision et de partage, voire négociation, quant aux moyens de les réaliser. Fortement influencée par la qualité de la relation pédagogique, qui se construit en continu dès la première rencontre, une alliance pédagogique forte favorise la mise en place d'une dynamique d'apprentissage, à l'aide notamment d'une rétroaction efficiente prenant la forme d'un véritable dialogue entre l'apprenant et le superviseur. La qualité de la rétroaction est un des enjeux principaux de la formation des internes en stage, notamment SASPAS.

À l'issue de cet atelier, les participants seront capables de : - Transposer les principes de l'alliance thérapeutique (soins) à leur pratique de supervision d'étudiants (pédagogie) - Analyser la relation pédagogique en stage à la lumière du concept d'alliance pédagogique - Construire une alliance pédagogique de qualité avec les stagiaires

Il y aura deux animateurs. L'animation reposera sur des méthodes de pédagogie actives, s'inscrivant dans le paradigme socio-constructiviste, alternant des temps de travail individuel et en sous-groupes, d'échanges en plénière et d'apports ponctuels par les animateurs. Les attentes et connaissances antérieures des participants seront explorées. La stratégie d'animation favorisera les échanges et interactions entre les participants.

Introduction avec exploration des attentes (5mn) 1) Définir l'alliance pédagogique et transposer les principes de l'alliance thérapeutique à la pratique de supervision (25mn) : brainstorming concernant le terme ""alliance pédagogique"" puis travaux en sous-groupes concernant les parallèles entre les principes de l'alliance thérapeutique et ceux de l'alliance pédagogique. Mise en commun en plénière. 2) Stratégies pour développer l'alliance pédagogique (20mn) : travaux de groupe selon la méthode des ambassadeurs 3) Indicateurs de la qualité de la relation pédagogique et la force de l'alliance (25mn) : travaux de groupe (discussions ou élaboration d'une carte conceptuelle/carte mentale ou analyse de situations pédagogiques) Conclusion et réponses aux questions éventuelles (5mn)

L'atelier permettra aux participants d'entreprendre une démarche réflexive sur leurs pratiques de supervision et les aidera à enrichir leurs pratiques pédagogiques, en vue de favoriser une rétroaction de qualité.

En 2012, une étude observationnelle quantitative interrogeait les projets professionnels souhaités des internes en médecine générale d’Angers.

En 2019, l’objectif de cette étude était de faire le suivi de cette cohorte pour évaluer l’évolution de leurs projets, et tenter de mettre en évidence des facteurs d’évolution potentiels.

Une étude déclarative quantitative par questionnaire internet a été réalisée de mai à juillet 2019, s’intéressant aux données socio-démographiques, à l’exercice actuel et aux facteurs potentiels d’évolution du projet professionnel. Les critères d’inclusion étaient d’avoir répondu à l’étude de 2012 et accepté d’être recontacté (N=167). Un indicateur de suivi du projet initial entre 2012 et 2019, a été construit sur trois critères : mode d’exercice, structure d’exercice et type de patientèle envisagé en 2012. Un double classement en aveugle selon cet indicateur a été effectué. L’analyse a été réalisée avec Microsoft®Excel et EpiInfo, tests Khi-2 et Student, alpha = 5%. Déclaration CNIL enregistrée le 15/01/2020.

Le taux de réponse analysable était de 76,6%. En 2019, 48,4% étaient libéraux, 31,3% salariés, 11,7% avaient un exercice mixte. 64,8% exerçaient dans leur subdivision d’origine. Le temps médian avant l’installation en libéral était de 33 mois. Les principaux facteurs d’évolution déclarés des projets professionnels étaient la formation (77,3%) et la situation familiale (53,1%). Le projet professionnel envisagé pendant l’internat a été suivi totalement par 67,7% des internes et partiellement par 17,3%. Le SASPAS influait sur l’évolution du projet professionnel (p=0,023). La multiplication des stages en ambulatoires favorisait une installation en libéral (p<10-4).

Les anciens internes sont bien implantés à 7 ans dans le réseau de soin. Ce suivi original de cohorte sur 7 années a montré, grâce à une indicateur simple et reproductible, que plus de deux tiers des internes ont suivi leur projet initial. L’identification et le soutien de ces projets individuels durant la formation pourrait favoriser leur réalisation. Une piste de réflexion serait de réfléchir à l’organisation du DES de médecine générale pour favoriser et développer les projets professionnels individuels des internes et permettre une projection relativement fidèle du devenir démographique médical français.

Dans l’urgence liée à la situation inédite, la pratique de la téléconsultation (par vidéo et/ou par téléphone) s’est développée de façon exponentielle pour tenter de répondre aux impératifs sanitaires. Si d’autres disciplines pourraient se passer d’une consultation présentielle, la pratique de la « télémédecine générale » étendue par la pandémie, interroge la sécurité de ce mode de consultation, ainsi que les fondements de la pratique habituelle de la médecine générale et notamment la relation médecin-patient étroitement dépendante de leur communication.

Explorer les différences perçues par les patients, entre téléconsultations et consultations présentielles avec leur médecin généraliste (MG) Objectif secondaire : identifier avantages, limites et perspectives de la téléconsultation en période de pandémie, perçues par les patients

Entretiens individuels (téléphone ou en visiophonie) semi-dirigés exploratoires, menés de juin à juillet 2020, échantillonnage raisonné de patients français, recrutement « boule de neige » issus de zones rouges ou vertes COVID19, pratiquant ou non la téléconsultation. Recueil des verbatims anonymisés, retranscription Word, double codage humain, pour analyse phénoménologique (médecins, anthropologue, linguiste), complétée d’une analyse lexicométrique des données textuelles (logiciel TXM). Avis favorable comité d’éthique, étude déclarée CNIL MR004.

Représentations et attentes autour de la téléconsultation par rapport au présentiel, avant et au cours de l’épidémie. Evolution de l’utilisation de cet outil au cours de l’épidémie, ses limites, ses avantages perçus, la distance et les similitudes avec la consultation présentielle originelle. Les points de vue des patients sur les modifications éventuelles ultérieures de leurs pratiques de consultation liées à l’expansion de la téléconsultation.
Description des caractéristiques socio-démographiques du panel.

Force : son originalité, analyse phénoménologique multidisciplinaire, apport de l‘analyse lexicométrique. Limites : biais de recrutement, biais d’investigation. Perspectives : La téléconsultation de médecine générale doit être évaluée dans son contexte sociétal avant de pouvoir réévaluer son intérêt médico économique et ses implications. Cette étude exploratoire précède une enquête large en ligne à diffusion nationale.

La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), en France, a une prévalence de 7,5 % et se situe entre 3,2 à 10,1 % dans les autres pays. Les recommandations internationales s’accordent sur le fait que le diagnostic nécessite de réaliser une spirométrie pour les personnes de plus de 40 ans présentant des critères tels que : consommation de tabac, dyspnée, toux, crachats et exposition professionnelle à risque. Les stratégies de détection précoce visent à réduire le sous-diagnostic qui est de 70 % en moyenne (Herrera). Ces stratégies sont dépendantes de l’organisation de chaque système de santé.

Identifier et décrire les stratégies de détection précoce de la BPCO en soins primaires et les politiques de santé mises en place dans le monde pour réduire le sous-diagnostic de la BPCO.

Revue narrative de la littérature menée en 2019. L'équation de recherche a été utilisée sur les moteurs de recherche Google Scholar et PubMed, complétée par une consultation des sites officiels de santé publique et les sociétés savantes des pays sélectionnés. Tous les types de publications depuis 2005 à nos jours ont été analysés, si elles étaient dans le champ des soins primaires et du dépistage de la BPCO.

Les 3 premiers pays les plus industrialisés ont été analysés. Aux Etats-Unis, il existe un il existe un plan d’action préventif à destination de la population générale, ayant pour objectif de diffuser le mot « BPCO » par une vaste campagne d’information. Au Québec, un métier a été créé pour réaliser des spirométries : l'inhalothérapeute exerce au sein de groupes pluri professionnels. En Bavière, les patients identifiés à risque sont inclus par leur médecin généraliste dans un programme de gestion du parcours de soin. Une spirométrie est réalisée par les médecins au cabinet.

La force de l'étude est son originalité, un état des lieux des stratégies n'est, à notre connaissance, pas établi actuellement. La limite de l'étude est que les pays et leur stratégie sélectionnés ne sont pas exhaustifs. Les USA proposent une méthode originale ayant pour objectif de toucher la population générale dans son ensemble, nous pourrions nous inspirer de cette stratégie en France.

La participation au dépistage du cancer du col de l’utérus (CCU) fait l’objet d’inégalités socio-économiques (ISE). La prévention primaire du CCU par la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) oncogènes pourrait présenter des inégalités similaires. Le médecin généraliste intervenant auprès de l’ensemble des populations concernées par ces deux niveaux de prévention, il pourrait être un acteur privilégié pour agir conjointement sur les ISE de recours à la vaccination et au dépistage du CCU.

Comparer les ISE dans le recours à la vaccination contre les HPV oncogènes et dans la participation au dépistage du CCU.

Comparaison des taux de vaccination et de dépistage à l’aide de données de remboursement du régime général d'assurance maladie (RGAM) dans deux départements français sur une période de trois ans (avril 2012 à mars 2015). Pour la vaccination, nous recherchions les remboursements du code CIP des vaccins disponibles chez les femmes de 11-23 ans. Pour le dépistage, les remboursements recherchés concernaient la réalisation ou l’analyse des frottis cervico-utérin chez les femmes de 25-65 ans. Les ISE étaient mesurées en quintiles de défavorisation à l'aide d'un indicateur agrégé : l'indice européen de défavorisation, European Deprivation Index ou EDI défini au niveau infra-communal le plus précis disponible. L’adresse considérée était celle renseignée lors de l’extraction pour chaque assurée dans les bases de données de remboursement du RGAM.

Les deux extractions de données ont récupéré les remboursements de vaccins de 48'421 femmes de 11-23 ans et de dépistage de 252'485 femmes de 25-65 ans. Les données de couverture du RGAM n’étaient disponibles qu’au niveau communal et empêchaient les analyses infra-communales prévues. Enfin, seules 24,7 % des jeunes femmes de 11-23 ans dont les données avaient été extraites étaient effectivement géolocalisées dans les départements inclus, ne permettant pas de finaliser les analyses prévues.

La qualité et le contenu des données administratives et de remboursement des assurées du RGAM ont impliqué des retraitements et des remontées d’information auprès des instances en charge des données. Cela a permis d’envisager de nouvelles méthodes d’extraction et d’analyse du recours aux soins que nous vous présenterons dans le cadre de ce retour d’expérience.

En France, le taux d’antibiorésistance augmente. Face à cela, les recommandations pour la  prise en charge des infections urinaires (IU) ont été modifiées. En contexte de soins premiers, cela pose des difficultés qui font obstacle à une prise en charge optimale du patient.

L’objectif était de connaitre la nature des difficultés rencontrées par les médecins généralistes (MG) lors de la prise en charge des IU.

Une étude qualitative par entretiens individuels semi dirigés  a été menée auprès de 12 MG entre mars et juillet 2019.,.. Ces entretiens ont été menés jusqu’à suffisance des données, chaque entretien a été retranscrit mot à mot constituant le verbatim. Une analyse thématique de contenu a été réalisée avec une approche inductive phénoménologique et croisée entre plusieurs chercheurs.

L’analyse a permis de dégager 6 thèmes : savoir scientifique, situations caractérisées, incertitudes diagnostiques, relation médecin/patient, leviers de contournement, outils envisagés. Les situations cliniques caractérisées, et la relation médecin patient ne posaient pas de difficulté pour appliquer les référentiels. Les  IU masculines, les IU à répétition représentaient une difficulté pour les MG. Enfin, il a été décrit des tableaux intermédiaires, entre pyélonéphrite et cystite notamment entrainant des prises en charge intermédiaires entre ces deux tableaux cliniques.. Les leviers utilisés incluaient le recours à un avis spécialisé, le recours aux urgences, ou à des outils d’aide à la décision.

Ces résultats montrent que malgré une connaissance des enjeux et la volonté d’une prise en charge de qualité, les MG sont confrontés à plusieurs difficultés. Les situations cliniques intermédiaires et les IU masculines posent question sur la nécessité de compléter l’éventail nosologique des IU. Le développement des outils d’aide à la décision et l’accès à des laboratoires de gardes pourraient être des perspectives intéressantes.

Avec l’avènement d’Iinternet, des systèmes de notation sont apparus afin d’évaluer les pratiques en tout genre. Après l’hôtellerie et la restauration, ce phénomène s’est étendu à la médecine. Malgré un encadrement légal, les dérives sont fréquentes. L’e-réputation, terme utilisé pour désigner la réputation d'une entité sur Internet, devient donc un enjeu pour les médecins.

Comment les médecins généralistes vivent-ils le fait de recevoir des avis de patients sur Internet ?

Etude qualitative par entretiens individuels semi dirigés. Recrutement de médecins généralistes par échantillonnage raisonné, principalement sur le moteur de recherche Google. Les médecins à exercice particulier étaient exclus. Le codage et l’étiquetage ont été triangulés. Analyse des entretiens par théorisation ancrée.

15 médecins généralistes ont été interrogés. Les entretiens ont montré une connaissance variable du concept d'e-réputation. Les médecins considèrent généralement que les avis en ligne ne sont pas représentatifs. Trois ressentis principaux ont été exprimés?: les médecins se sentaient entraînés dans un combat inéquitable, ils s’inquiétaient pour la relation médecin-patient et éprouvaient un sentiment d’injustice. La réception d'un avis négatif semble provoquer des sentiments plus durables que les avis positifs. Les médecins avaient de nombreuses attentes pour être mieux protégés. Peu de médecins avaient réalisé des démarches, comme contacter l’hébergeur ou se déréférencer.

Ce travail permet de comprendre comment un médecin peut être affecté par des avis qu’il juge pourtant non représentatifs. Les ressentis principaux ont été appariés à la surprise, l’inquiétude et la colère. Une typologie des médecins a ainsi été établie?:  - les Indifférents, qui ne ressentaient aucune de ces émotions, - les Résilients, dont les émotions ressenties étaient fugaces, - les Opiniâtres, dont les émotions persistaient dans le temps, les conduisant à réaliser des démarches. Les attentes de protection sont nombreuses, mais c'est la réception d'avis négatifs et/ou anonymes qui semble agir comme un déclencheur pour entamer des démarches. La petite taille de l'échantillon n'a peut-être pas permis de mettre en évidence des ressentis moins fréquents éprouvés par certains médecins. Une recherche quantitative pourrait permettre de confirmer et mesurer la fréquence des ressentis identifiés et d'en identifier d'autres.

Le saturnisme infantile est une intoxication par le plomb. L’habitat ancien d’avant 1949 et le mal logement restent les principaux facteurs de risque, en particulier chez l'enfant en bas âge. Le département des XXX avec 10 quartiers prioritaires de la ville (QPV) est pressenti comme un lieu de forte prévalence . L'ARS des XXX a lancé en juillet 2016 une action de dépistage (""Action Saturnisme"") auprès des médecins généralistes (MG) et des populations des QPV : 161 plombémies, 15 diagnostics (9%).Le taux de réalisation des plombémies a été faible (<5%). Pourquoi ? Quels sont les leviers à l’amélioration du dépistage du saturnisme ?

Déterminer les leviers d'action à la réalisation des plombémies à la fois pour les médecins généralistes prescripteurs et les parents d'enfants de 0 à 6 ans vivant dans les QPV des XXX.

Travail en partenariat avec l’ARS et la MMUG des XXX (5 thèses d’internes). Présentation ici des résultats combinés de deux thèses (sur les MG et les parents). Deux études qualitatives descriptives par entretiens individuels semi-dirigés menées par deux investigateurs distincts jusqu'à saturation des données, de novembre 2018 à février 2019. Guide d’entretien à questions ouvertes. Obtention d'un consentement éclairé oral et écrit Anonymisation des données. Cible : Parents d’enfants de 0 à 6 ans vivant dans les QPV des XXX. Médecins traitants des patients inclus dans l'étude ""Action Saturnisme"". Recrutement : Via les fichiers d’inclusion de l’étude ""Action Saturnisme"", les associations locales, les cabinets infirmiers. Analyse thématique des verbatims, triangulation des résultats.

32 entretiens analysés Principaux leviers des MG :  - systématisation du dépistage en QPV - consultations de prévention des risques environnementaux - aide active d’un réseau pluri-professionnels (information,repérage,visite des habitats dégradés…)   Principaux leviers parentaux : Information : - plutôt orale - par des canaux multiples (MG, infirmiers, associations ) - sur l’innocuité de la prise de sang - sur l’obligation légale de rénovation des propriétaires.

Limites: Difficultés de compréhension (parents), biais de désirabilité (MG). Forces: Sujet peu exploré, pistes d’amélioration exploitables Un dépistage national organisé systématique des populations cibles paraît pertinent et participerait à la réduction des inégalités sociale en santé.

Contexte   En 2009, le rapport du Haut Conseil de Santé Publique préconisait d’intégrer dans tous les cycles des études médicales, un enseignement à l’ETP qui permettra aux médecins de développer l’ETP dans les bassins de santé. Le décret n°2010-906 du 2/08/201O définit sept compétences génériques, déclinables dans une formation de 40 heures, requises pour dispenser l’ETP. La construction d’un parcours d’enseignement à l’ETP au cours du DES de médecine générale (en formation initiale) basé sur l’acquisition de ces compétences (répondant à un paradigme de formation continue) est-elle faisable et évaluable ?

L’objectif principal était de qualifier les internes à une formation aux 40h d’ETP.

Il a été mené de 2013 à 2019 une recherche-action comprenant :  un travail bibliographique sur le décret n° 2010-906, des groupes nominaux composés de 5 à 7 enseignants de médecine générale permettant de dégager un consensus sur la faisabilité et l’organisation de l’enseignement : la forme des différentes séquences ,les modalités de mise en place au fil des trois années de DES, la rédaction d’un mémoire  et une évaluation de satisfaction par les étudiants.

Résultat principal Cet enseignement aux 40h a pu être réalisé avec 140 étudiants qui   en ont bénéficiés l'organisation de l'enseignement réparti comme suit : 24 de cours magistraux, 8 de stage pratique, 10 de travaux dirigés (construction, animation d’ateliers pédagogiques), 2 de jeux de rôle centrés sur la relation médecin-patient, 8 de rencontres avec les promoteurs institutionnels régionaux de l'ETP, rédigé un mémoire, obtenant ainsi la formation validante des 40 heures, intégrées dans le parcours pédagogique des trois années du DES. Les étudiants ont plébiscité la forme des séquences notamment le stage pratique et les compétences nouvelles obtenues.

Forces : Les enseignants de médecine générale ont adapté les préconisations officielles d’une formation professionnalisante pour la déployer auprès des étudiants dans le cadre de leur DES. Limites : Cet enseignement a été permis  gräce  à la motivation des enseignants et  des conditions locales favorables. Pourrait-il être reproductible dans d’autres  départements? Perspectives : Il reste à évaluer  l’impact sur la pratique de l’ETP à l’issue du DES.

Les benzodiazépines (BZD) et apparentés sont largement consommées chroniquement par la population gériatrique française, malgré des bénéfices incertains et une iatrogénie médicamenteuse indéniable. Au Canada, la brochure de l’étude EMPOWER a fait ses preuves concernant la déprescription des BZD chez les patients âgés.

Evaluer l’efficacité de la brochure de l’étude BZD65 inspirée d’EMPOWER sur le sevrage complet en BZD de plus de 3 mois consécutifs chez des patients âgés de plus de 65 ans. Evaluer  efficacité de la brochure interventionnelle sur la réduction de consommation habituelle en BZD > 25 % dans cette population gériatrique. Etablir un profil médico-sociodémographique des patients âgés bons et mauvais répondeurs au sevrage complet.

Essai randomisé ouvert selon une méthodologie en grappe avec 2 groupes parallèles. Les patients furent randomisés en groupe intervention (brochure et conseils oraux usuels) et groupe témoin (conseils oraux seuls), et suivis sur 6 mois.

Dans notre étude, 71 patients furent randomisés, 50 dans le bras intervention, 21 dans le bras témoin. Un arrêt complet en BZD fut observé chez 20 % des patients du bras intervention contre 9.5 % des témoins (p= 0,489). Une réduction de consommation habituelle de > 25% fut notée pour 30 % des patients avec brochure contre 24 % des patients témoins (p= 0,774). Une consommation déclarée à 6 mois de suivi comme occasionnelle fut notée chez 10 % des patients avec brochure contre 0 % des témoins (p=0,136). Les groupes bons et mauvais répondeurs au sevrage avaient des caractéristiques médico- sociodémographiques globalement similaires. 83,3% des patients bon répondeurs et  67,8 % des patients mauvais répondeurs au sevrage ont reçu la brochure éducative (p= 0,489).

L’étude BZD65 de faible puissance n’a pas permis de conclure sur l’efficacité de la brochure interventionnelle proposée, sur la consommation en BZD des patients de plus de 65 ans.

Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont la troisième classe médicamenteuse la plus vendue dans le monde. Des nombreux effets indésirables sont décris (fractures, infections pulmonnaires et digestives). Il existe aussi un phénomène de rebond d’acidité. A cause de ce phénomène les médecins génralistes (MG) rencontrent des difficultés à arrêter les IPP. Un arrêt brutal ou progressif est possible.

Faire un état des lieux des données de la science sur la meilleure méthode d’arrêt des IPP.

Revue systématique de littérature dans les bases de données PUBMED, EMBASE, COCHRANE de 1988 à 2019. Les articles en français ou en anglais, dans les pays développés ont été inclus. Les études éligibles devaient porter sur les méthodes d’arrêt des IPP : brutal ou décroissance progressive, chez les sujets en traitement quotidien depuis au moins 4 semaines. Les articles scientifiques sans études de cas ont été exclus. Une analyse de qualité a été réalisée grâce aux grilles SPIRIT et SURE

Parmi les 633 articles criblés, 36 étaient éligibles et évalués en texte complet. Les critères ont permis d’inclure 7 articles dont 5 sur la décroissance et 2 sur l’arrêt brutal. Après analyse de la qualité, nous avons retenus 2 articles. La première étude par Dr. Bjornsson sur les deux méthodes d’arrêt :  dans les 100 jours suivants le sevrage, la proportion de sujets reprenant leur traitement est similaire dans les deux groupes (60%). A 12 mois, 69% des sujets ont repris leur traitement dans le groupe décroissance, 78% dans le groupe arrêt brutal. Cette différence est non significative (LogrankP :0,59). Dans la seconde conduite par Dr. Reimer, l’interruption brutale des IPP a été favorable pour 25/78 (32%) des sujets, cependant 53/78 (68%) ont perçu une recrudescence symptomatique avec reprise du traitement  pour 81%. A la fin des 6 mois, seulement 11/78 (14%) ont abandonné les IPP avec succès.

Il n’y a pas de meilleure méthode d’arrêt des IPP en médecine générale, bien que certains auteurs considèrent la décroissance progressive supérieure.  La littérature est peu abondante et de faible qualité, la réalisation d’une étude randomisée en double aveugle est souhaitable.

L’oxomemazine, un dérivé de phénothiazine, est le principal antitussif anti-histaminique en France. Elle est toujours remboursée à 15% par la Sécurité Sociale Française à ce jour. Cela représente 1 591 647 € remboursés en 2018.

Nous avons conduit une revue systématique de la littérature sur l’efficacité de l’oxomémazine pour soulager la toux (de toute cause et toute durée).

Deux relecteurs indépendants ont conduit une revue systématique de la littérature. Nous avons interrogés les bases de données de la Medline, de la Cochrane library, Embase et ClinicalTrials.gov, avec l’équation de recherche (oxomemazine) OU (toplexil). Nous avons inclus uniquement les essais contrôlés randomisés contre placebo. Nous avons prévu une évaluation du risque de biais des études.

Aucun essai contrôlé randomisé comparant l’efficacité de l’oxomemazine sur la toux versus placebo n’a été publié au 1er Avril 2020 et n'a donc pu être inclus dans notre revue systématique. Les autres essais comparaient l'oxomemazine en association avec d'autres molécules et sans contrôle placebo, étaient précliniques ou ne traitaient pas de la toux.

Un essai contrôlé randomisé à simple-insu a été publié en 2002 mais il comparait une association oxomemazine-guaïfenesine au clobutinal, ce qui ne permet pas de conclure sur l’efficacité de l’oxomemazine seule. Nous avons également trouvé un essai non publié qui évaluait une association oxomemazine-guaifenesine-potassium iodate à une monothérapie de guafenesine, qui présentait donc le même problème. Aucun autre essai randomisé n’a été trouvé. Par ailleurs les effets indésirables des anti-histaminiques de première génération sont bien connus (sédation et effets anti-cholinergiques notamment). Il existe donc un manque de preuve concernant l’efficacité de l’oxomemazine pour soulager la toux.

La littérature suggère que 30 % des femmes souffrant de signes évocateurs d'infection urinaire pourraient se rendre en premier recours dans une pharmacie communautaire. Dans certains pays où elle a été testée, la délivrance protocolisée par le pharmacien d'un traitement antibiotique a été jugée appropriée et suscite la satisfaction des patientes.

L'objectif principal était de déterminer la proportion de femmes éligibles à un traitement monodose par fosfomycine parmi celles se présentant en première intention a l'officine pour une plainte évocatrice d'infection urinaire. Les objectifs secondaires visaient à déterminer le profil des requérantes sur des critères d'âge, de délai de recours, d'attitude d'auto-soin et de représentation sur le rôle du pharmacien.

Une étude non interventionnelle anonyme par questionnaire administré dans 21 pharmacies recrutées de façon pragmatique à interrogé les patientes consultant en première intention en officine pour une plainte compatible avec une infection urinaire. Le qestionnaire permettait l'identification d'une infection urinaire (avec une VPP > 90 %) ainsi que des situations à risque de complication et des infections hautes.

Pour 72 patientes incluses 50 (70 %) présentaient une infection urinaire dont 27 (38 %) une cystite simple. Pour les autres, 14 patientes nécessitaient une consultation médicale avant d'affirmer une infection urinaire, 2 présentaient un problème vulvo-vaginal, 4 une rechute précoce, 11 une cystite à risque de complication, 6 une suspicion de pyélonéphrite et 8 une cystite récidivante. Deux pics d'âge retrouvés, chez la femme jeune et en périménopause La médiane du délai de recours était de 48 h, le mode à 1 jour. 50 % des femmes engagent une démarche d'auto-soin avant le recours à l'officine, près d'une fois sur 5 par antibiotique. 60 % des patientes se déclarent favorable à une délivrance protocolisée d'antibiotique par le pharmacien.

Le score diagnostic utilisé et la courbe d'âge observée renforcent la validité des résultats, la représentation des patientes sur le rôle du pharmacien est surestimée par le mode de recrutement La minorité de femme éligible à la fosfomycine monodose justifie de bons canaux de communication pharmacien médecin et un protocole appliqué rigoureusement. Sa rédaction et son évaluation font l'objet d'un projet local.

L’épuisement professionnel touche près de la moitié des médecins généralistes. Parmi les facteurs protecteurs identifiés dans la littérature, les activités d’enseignement et de recherche sont associées à des scores moins élevés d’épuisement professionnel car elles permettraient une exposition accrue à la formation continue.  Les scores d’épuisement professionnel semblent également significativement inférieurs chez les généralistes maîtres de stage. Cependant dans une étude réalisée au sein d’une université du Colorado auprès de 561 membres, 42% envisageaient de quitter leur carrière universitaire dans les 5 ans.

Nous avons cherché à identifier les facteurs contribuant à l’épanouissement des médecins généralistes dans leur activité universitaire.

Nous avons conduit une étude qualitative par entretiens semi-dirigés entre novembre 2019 et mai 2020. Les médecins inclus devaient être médecins généralistes, actuellement ou précédemment en poste universitaire: chefs de clinique, assistants, maîtres de conférences, professeurs associés ou universitaires. Les entretiens ont été réalisés en binôme. Les données recueillies concernaient leur parcours universitaire, les critères positifs et négatifs de leur activité universitaire, leurs difficultés ponctuelles et récurrentes liées à l’activité universitaire, leur projection de carrière, l’articulation avec la part soin et la vie personnelle. Le guide a été construit à partir d’études sur l’épuisement professionnel et le stress au travail et a été relu par des enseignants universitaires. Les données ont été codées et triangulées avec le logiciel Nvivo. La rédaction s’est faite selon les critères COREQ.

Seize entretiens ont été réalisés. Les participants avaient 42 ans en moyenne, 50 % étaient des femmes. On dénombrait 2 PU, 3 PA, 2 MCU, 2 MCA, 3 CCU, 2 AU et 2 anciens titulaires. Les résultats sont en cours d’analyse. Les premiers facteurs positifs sont la diversification de l’activité pour permettre un maintien dans l’activité de soin, la possibilité de transmettre aux internes, et l’enrichissement personnel. Certains facteurs péjoratifs ressortent : la charge mentale importante supplémentaire apportée par le travail universitaire, l’absence de structuration claire des tâches, et les difficultés de projection de carrière.

L'activité universitaire permet un enrichissement de l'activité de soin et personnel, mais elle nécessite une structuration de l'organisation et des missions afin de limiter les départs évitables.

La multimorbidité concerne la moitié des patients consultant dans un cabinet de médecine générale. Leur prise en charge est souvent non satisfaisante. Elle est associée à une qualité? de vie réduite, une polymédication, un fardeau accru des traitements, un risque élevé? d’effets indésirables, un recours fréquent aux soins (y compris un risque plus élevé? d’hospitalisation) et une mortalité? élevée. Elle peut aussi avoir un impact sur la capacité? des personnes à gérer leurs différentes maladies ainsi que les traitements et les soins qui en découlent. Les objectifs de prise en charge des personnes atteintes de multimorbidité sont : 1) d’aider les personnes à préserver voire améliorer leur qualité? de vie, en encourageant une prise de décision partagée sur la base de ce qui est important pour la personne en termes de soins, des priorités de santé et du projet de vie ; 2) d’améliorer la communication, la collaboration et la coordination pour réduire le fardeau des traitements et des soins.

Élaborer une démarche décisionnelle adaptée à la multimorbidité

Groupe de pairs

L’atelier (1H30) débute en grand groupe par une présentation de la démarche décisionnelle adaptée à la multimorbidité en 4 étapes (présentation interactive - 20 min) :  1) Établir un diagnostic de multimorbidité
2) Rechercher un effet domino thérapeutique
3) Choisir un axe principal d’intervention
4) Évaluer et suivre l’axe principal d’intervention Puis répartis en petits groupes avec un animateur (expert de la méthode) par groupe (10 participants), les participants seront invités à mettre en application la démarche clinique exposée lors de à partir d’une situation clinique distribuée sous forme écrite (40min). Les participants construisent la démarche par étape avec la méthode du remue-méninge et échangent avec l’expert qui commente et apporte les explications nécessaires au cours de la progression. La dernière séquence en grand groupe permettra de faire une synthèse immédiate des groupes et de discuter l’enseignement de la démarche en maitrise de stage, comme en cours facultaire (30 min).

Expérimenter l’appropriation de la démarche décisionnelle adaptée à la multimorbidité par les enseignants de médecine générale Proposer des déclinaisons pédagogiques adaptées au cursus du DES de médecine générale

L’offre d’un traitement par Hydroxychloroquine et Azythromycine proposé par l'IHU dirigé par le Pr Raoult à toute personne testée positive au COVID-19 a pris de court les autorités de santé et les communautés médicales et lancé une controverse sans précédent sur l’utilisation de ce médicament, en l’absence de consensus scientifique.

Nous nous intéressons à la façon dont les médecins généralistes ont réagi face à la controverse sur l'hydroxychloroquine notamment ceux qui ont été confrontés dans leur ville à choisir entre deux référentiels de prise en charge concurrents.

Nous communiquerons une synthèse des résultats de plusieurs vagues enquêtes (méthode mixte) : 2 enquêtes transversale par questionnaire online réalisées pendant la période de confinement :
- auprès d'un panel national de 3300 médecins généralistes de ville. 
- auprès de 400 médecins généralistes exerçant à Marseille. 1 enquête qualitative ""longitudinale"" =  2 séries d''entretiens semi-dirigées auprès de 32 médecins généralistes à 6 semaines d'intervalles afin d'observer l'évolution de leur positionnement.

Résultats  Principaux  Sur le plan national :
- Plus d’1/4 des médecins ont déclaré avoir été mis en difficulté face à ses patients en raison de cette controverse, 1/2 en région PACA et 40 % dans les zones les plus touchées par l’épidémie, ces différences étant très significatives.
- L’adhésion globale à l’ensemble de ces recommandations des autorités sanitaires était significativement plus faible (RR=0,61) chez les médecins considérant que la controverse sur l’utilisation de l’hydroxychloroquine les avait mis en difficulté.

Sur le plan local :
- 40% des médecins généralistes répondants ont orienté leurs patients vers l'IHU pour qu'ils obtiennent le traitement par Hydroxychloroquine + azythromycine

- Force : documenter de manière fine  les positionnements et les pratiques des médecins généralistes pris au coeur d'une crise à la fois sanitaire et scientifique.
- Principale Limite : taux de réponse décevant de l'enquête locale par questionnaire

Le vieillissement de la population engendre une augmentation du nombre de cas de patients atteints de démences pris en charge à domicile. Ces patients nécessitent une aide quotidienne qui croît à mesure que leur pathologie évolue. Cet accompagnement effectué par un proche est générateur d’épuisement. Le test validé pour évaluer cet épuisement est le ZARIT trop long, et uniquement centré sur l’aidant, donc non adapté aux soins premier.

L’objectif de notre travail était d’évaluer une grille de repérage et d’évaluation de l'épuisement, adapté aux soins primaires, avec un objectif secondaire de modifications de cette dernière.

L’outil créé à l’occasion d’une thèse d’exercice, a été testé par 7 médecins généralistes de 4 départements différents. Nous avons réalisé une étude qualitative par la technique du groupe nominal lors duquel les médecins désignés comme experts ont évalué le fond, la forme, et le mode de cotation de l’outil, et ont également pu modifier l’outil pour le rendre conforme aux exigences de la médecine géénrale. La cotation se faisait de 0 à 9, selon l’accord des experts avec la proposition. Un score supérieur à 41 indiqué que la proposition était notable, une moyenne supérieure à 7 était nécessaire pour être retenue et la variance nous indiqué l’accord entre les experts.

Lors du groupe nominal, les experts ont proposé 4 reformulations et 4 items à rajouter à l’issu d’un premier tour de cotation lors du groupe nominal. A l’issu de ce premier tour nous avons abouti à une version enrichie à 16 items, ramenés à 12 items après le deuxième tour de cotation effectué après un premier travail d’analyse. L’outil modifié comprenait des items évaluant l’aidant et l’aidé et plus axée sur le repérage de l’épuisement. L’outil a été jugé pertinent et faisable.

L’outil EREA (Echelle de Repérage de l’Epuisement de l’Aidant) ainsi créé répond à un objectif de repérage de l’épuisement et a comme qualité de prendre en compte des facteurs concernant l’aidant et l’aidé. Il est rapide et simple d’utilisation, donc adapté à la médecine générale. Une évaluation à plus grande échelle sera nécessaire pour valider notre outil avant sa diffusion.

En 2017, l’étude FIAM avait montré que les capacités en addictologie des jeunes médecins généralistes variaient de façon croissante entre ceux issus d’université sans formation spécifique sur l’addictologie, avec formation optionnelle et avec formation obligatoire. Ces résultats interrogent le choix pédagogique constructiviste dominant.  Sur 34 Départements de médecine générale (DMG), 24 organisaient des formations spécifiques (14 optionnels, 10 obligatoires), et 10 n’organisaient rien de spécifique laissant l’initiative de cette formation aux étudiants ou aux maîtres de stages ou aux Groupes d’échanges de pratique.

L’objectif de cette étude était de mettre à jour en 2020 cette répartition de méthode d’approche de l’addictologie en soin primaire et d’en préciser les modes pédagogiques choisis par les DMG.

Une étude observationnelle descriptive a été menée par questionnaire et, ou entretien téléphonique auprès de chaque directeur de DMG ou responsable de l’enseignement. Le questionnaire s’inspirait des contenus et des modes pédagogiques existant ainsi que des données de la littérature sur l’enseignement en addictologie. L’analyse statistique à été effectuée avec le logiciel Google sheets.

L’étude sera finie en juin 2020. A ce jour, pour 33 DMG/34, 23 organisent des formations spécifiques (14 optionnelles, 9 obligatoires), et 10 n’organisent rien de spécifique.  Le mode d’enseignement majoritaire est l’atelier d’échange (87.5% ). Les types d’addictions abordées sont, dans l’ordre décroissant, l’alcool (95.7%), le tabac (87%), les opiacés (73.9%) et le cannabis (60%). La moyenne de la durée des enseignements est de 5, 6 h.)

Entre 2017 et 2020, les choix pédagogiques des DMG pour enseigner les compétences en addictologie n’ont pas vraiment changé. La répartition est semblable. Les limites de l’étude sont principalement dues à la difficulté de synthétiser des méthodes d’enseignements qui utilisent souvent plusieurs approches et sont donc peu comparables. Sa force est un recueil auprès de l’intégralité des DMG. Ces résultats interrogent une nouvelle fois le positionnement des DMG sur les choix pédagogiques opérés sur cette thématique en soins primaire par rapport aux orientations constructivistes préconisées.

Les soins de support en oncologie sont en plein développement, suite à l’augmentation constante du nombre de cancers et des effets secondaires des traitements. La musicothérapie et les interventions musicales apparaissent comme une réponse efficace dans le traitement des douleurs et des souffrances psychiques. Notre question de recherche Comment utiliser la musicothérapie en tant que soin de support.?

Objectif  Faire l’état des lieux des moyens permettant l’utilisation de la musicothérapie dans la prise en charge des douleurs et des souffrances psychiques chez les patients adultes atteints de cancer

Revue systématique de la littérature  à 2 chercheurs interrogeant les bases de données Pubmed, Web of science, la BDSP, et la Cochrane Library. Les critères de sélection étaient : articles originaux concernant une population de patients atteints de cancer, en langue française ou anglaise et publiés entre 2000 et 2019. Le processus de sélection s’est fait en plusieurs étapes en respectant les critères PICOS : exclusion des doublons, sélection sur titre puis sur résumé puis sur lecture complète. Les articles inclus devaient respecter tous les critères de sélection et détailler les méthodes de musicothérapie utilisées.

Dix études ont été incluses sur 87 sélectionnées. La musicothérapie est un soin de support oncologique efficace quel que soit la méthode utilisée et ne présente pas de danger. La majorité des articles étudiés utilisaient la musicothérapie réceptive. Il n’y avait pas de supériorité significative d’une des méthodes utilisées : musicothérapie réceptive, musicothérapie active, intervention musicale, techniques associées. Cependant, les données issues de études qualitatives montraient une préférence des patients pour les ateliers de musicothérapie avec la présence d’un musicothérapeute.

Forces : Cette revue a été menée avec rigueur par deux chercheuses suivant les critères PRISMA. Les études incluses étaient de bonne qualité méthodologique. Limites : Cependant les méthodes étaient hétérogènes et les échantillons de petite taille. Perspectives : L’utilisation de la musique dans la prise en charge globale du patient aussi bien dans les services hospitaliers qu’en ambulatoire semble pertinente et sa mise en place s’avère relativement aisée. Il convient de l’adapter à chaque patient et de privilégier des séances encadrées par un musicothérapeute.

Le recueil de données issues des consultations de soins primaires constitue un levier majeur pour améliorer la qualité de la prise en charge des patients. De nombreux pays, comme le Royaume-Uni ou les Pays-Bas, ont développé d’ambitieuses bases de données de soins primaires. En France, les données issues des soins primaires restent minoritaires dans le domaine de la recherche médicale. Le projet PlateFORM, porté par le CNGE, vise à constituer une base de données nationale en soins primaires.

Dresser, dans le contexte du projet PlateFORM, un état des lieux des bases de données en soins primaires existantes à travers le monde.

Ce travail se base sur une liste de 36 bases de données de soins primaires identifiées par une revue de la littérature publiée en 2017. Une analyse de la littérature menée le moteur de recherche PubMed a permis de décrire les caractéristiques principales chacune des bases de données identifiées. Des données complémentaires ont été apportées par la littérature grise et les sites internet officiels des bases de données concernées. Les données recueillies concernaient les thèmes suivants :  gouvernance et financement, recueil et contenu des données, architecture technologique, gestion des contraintes éthiques et de la recherche.

Les premiers résultats de notre travail ont permis d’identifier quatre principes directeurs sous-tendant la création et le fonctionnement de bases de données de soins primaires. Des structures de gouvernance doivent e?tre e?labore?es afin de de?finir le leadership, les responsabilités et l’obligation redditionnelle. Un cadre juridique et éthique est indispensable pour garantir la confidentialité? et la se?curite? des donne?es. Une architecture technologique robuste et su?re doit e?tre conçue, développée et mise en œuvre afin de faciliter l’utilisation des données. Des données de qualité doivent e?tre recueillies a? moindre effort, tout en valorisant les investigateurs.

Ce travail constitue une synthèse détaillée des caractéristiques des bases de données de soins primaires dans le monde. Il pourra permettre de faciliter le développement prochain du projet PlateFORM, qui constitue l’un des chantiers prioritaires de la recherche en soins primaires en France.

Dans 91,5% des cas, le recours à la pilule contraceptive d’urgence (PCU) permet d’éviter une grossesse non désirée. Malgré cela, seules 11% des femmes dans cette situation aurait recours à la PCU. Un des freins majeurs à son utilisation serait le manque de connaissances à son sujet.

L’objectif de ce travail était de faire un état des lieux des connaissances sur la PCU d’un échantillon de patientes consultant en cabinet de médecine générale en Poitou-Charentes.

Etude épidémiologique, transversale, quantitative et multicentrique par remplissage anonyme d’un questionnaire, menée de juin à septembre 2018. Etaient incluses les femmes de 15 à 50 ans consultant en cabinet de médecine générale. Les questionnaires étaient distribués aux patientes par des généralistes volontaires pour participer à l’étude. Les praticiens ont été recrutés par l’intermédiaire du collège des généralistes enseignants local.

12 médecins ont participé à l’étude et ont permis de recueillir 191 questionnaires exploitables. Les répondantes ayant déjà eu recours à la PCU estimaient avoir de meilleures connaissances sur la contraception d’urgence que les autres (p=0,001). Parmi les idées reçues, 20,4 % pensaient que la PCU est nocive pour le fœtus. Les connaissances des répondantes sur les effets de la PCU et son mode d’action étaient liées au recours antérieur à la PCU (p=0,023 et p=0,022). Les informations des répondantes sur la PCU étaient majoritairement obtenues hors milieu médical. Les femmes les plus jeunes et celles n’ayant jamais utilisé la PCU avaient plus de freins à se procurer la PCU (p<0,005 et p=0,011). Concernant la prescription conjointe de la PCU avec le contraceptif habituel, 54,5 % des répondantes y étaient favorables, plutôt chez les femmes de moins de 25ans (p=0,016).

Les limites de cette études sont : un possible biais de recrutement des médecins (volontaires et tous maîtres de stages), un biais de sélection des patientes qui acceptaient de remplir le questionnaire. Les connaissances des répondantes sur la PCU étaient globalement insuffisantes. Ceci pourrait être amélioré notamment par une information lors des consultations de contraception. Par ailleurs une évaluation de l’information délivrée en officine et des connaissances des pharmaciens est prévue dans un prochain travail.

Parmi la quinzaine de méthodes contraceptives répertoriées par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), seulement quatre s'adressent aux hommes. La vasectomie est la seule méthode contraceptive considérée comme exclusivement masculine et n'est choisie que par moins de 1% des hommes français en couple. Notre question de recherche :comment  déterminer les modalités de réalisation de la vasectomie afin que les médecins généralistes (MG) puissent informer de manière fiable les patients qui le souhaitent?

OBJECTIF Faire un état des lieux du cadre légal réglementaire et les conditions de réalisation de la vasectomie.

Revue narrative de la littérature réalisée par un chercheur via les bases de données PubMed, Web Of Science et Cochrane Library. Les critères de sélection étaient : articles concernant une population d’hommes sains fertiles en âge de procréer, publiés en français ou anglais entre le 01/07/2001 et le 01/07/2019. Le processus de sélection s’est fait en plusieurs étapes en respectant les critères PICOS : exclusion des doublons, sélection sur titre puis sur résumé puis sur lecture complète. Les articles inclus devaient respecter tous les critères de sélection et concerner les modalités de vasectomie.

Sur 76 articles sélectionnés, 12 articles ont été inclus et analysés. La vasectomie est une méthode contraceptive masculine fiable et efficace et doit être présentée au patient comme permanente et non réversible. Elle est reconnue comme une stérilisation à visée contraceptive depuis le 4 juillet 2001. L'intervention est prise en charge par l'assurance maladie. Un délai de réflexion de 4 mois est nécessaire après la première consultation médicale, réalisable par tout médecin. Les complications sont rares et bénignes et une technique chirurgicale mini-invasive sans incision devrait être privilégiée. L'efficacité n'est pas immédiate et un spermogramme réalisé à 3 mois après l'opération permettra de contrôler l'azoospermie.

Forces :  Cette revue porte sur un sujet original peu étudié en soins primaires et a été menée avec rigueur Limites : Cependant, cette revue n’a été réalisée que par un seul chercheur Perspectives : Le rôle du MG est d'informer ses patients sur les principes de réalisation de la vasectomie, afin que l'ensemble des méthodes contraceptives soit mieux connu du grand public.

La chirurgie bariatrique a un impact majeur sur la perte pondérale mais aussi sur l’amélioration des co-morbiditées associées au surpoids. Le nombre d’interventions en France a été multiplié par plus de 20, passant de 2 800 en 1997 à 59 300 en 2016. Le Médecin Généraliste est de plus en plus confronté à des patients ayant bénéficié de cette chirurgie. L’altération de la barrière acide stomacale et la dénutrition post-opératoire apparaissent comme des facteurs de risque d’infection. Cette chirurgie pourrait entrainer un sur-risque d’infections de par l’altération de la barrière acide stomacale. Comment la chirurgie bariatrique a-t-elle influencée la consommation d’antibiotique chez les patients opérés ?

Objectif : Notre objectif principal était d’évaluer la variation d’exposition aux antibiotiques des patients ayant bénéficié d’une chirurgie bariatrique.

Nous avons réalisé une étude observationnelle à partir des données du Système National des Données de Santé (SNDS) de notre région sur la période de janvier 2013 à mai 2017.  L’échantillon était constitué de patients français de plus de 17 ans dont l’IMC était supérieur à 30 kg/m2 et ayant subi une première opération de chirurgie bariatrique entre janvier 2014 et mai 2015. Les antibiotiques ont été identifiés via le code spécifique de la classification anatomique. Cette consommation a été calculé 12 mois avant la date de la première chirurgie bariatrique et 24 mois après par calcul du % de patients exposés sur ces 2 périodes aux antibiotiques.

Résultat principal: Notre étude montre une diminution de la consommation des antibiotiques dans les 2 ans qui suivent une chirurgie bariatrique. 2992 patients ont été inclus et parmi eux 1801 (60.2%) avaient consommé des antibiotiques. La diminution de consommation des antibiotiques était d’autant plus importante que l’IMC initial était important.

La principale force est l’exhaustivité des données sur une période de 3 ans consécutifs avec une absence de perdus de vue. Les limites principales de notre travail sont l’absence de données cliniques et des indications pré et post-opératoires des antibiotiques. Perspective : une étude par classe d’antibiotiques et une meilleure connaissance des indications thérapeutiques permettrait de mieux comprendre le type d’infections que la chirurgie bariatrique limite.

Les groupes Balint pédagogiques sont un lieu de formation à la relation médecin-patient (RMP)  où peut s’exprimer la souffrance au travail des internes de Médecine Générale (IMG).  Une approche centrée sur les soignants, à propos de l’étude de cas vécus  présentés,  permet une prise de conscience individuelle et collective des enjeux de la RMP.

Analyser  l’apport du groupe aux IMG participants à une initiation au groupe Balint (IGB), à propos d’un « cas » présenté par les internes sur une problématique relationnelle, chez des internes en SASPAS, en dernier semestre de DES de MG.

Analyse qualitative par la méthode de la théorisation ancrée, au travers  d’entretiens semi-directifs enregistrés et de focus groupe. Ceux-ci ont été réalisés  par deux internes, auprès des 21 participants aux quatre séances, une par mois, d’IGB. Une interne a utilisé des entretiens semi-dirigés pour interroger ceux  ayant présenté un cas et l’autre interne a employé le recueil par focus group auprès des autres participants. L’analyse des verbatim (transversale puis regroupement thématique) a été réalisée  avec l’aide du logiciel NVivo 12® avec triangulation des données.

Les entretiens semi-dirigés ont concerné 10 internes et les focus groupes 10 internes. Un interne n’a pas participé au recueil des données. Les 20 internes interrogés  sur les 21 présents ont trouvé utile d’avoir participé au groupe Balint. Des modifications de pratique, de l’exercice médical et du vécu psychologique du métier ont été rapportées. Le cheminement individuel s’est poursuivi au-delà du temps des séances. L’échange en groupe a permis une amélioration de l’écoute empathique  et une décharge des émotions allant jusqu’à devenir un temps thérapeutique pour certains.

Les émotions exprimées sont nombreuses, avec une prépondérance d’émotions négatives. Cette étude souligne que l’absence de formation à la relation médecin-malade augmente le risque d'épuisement émotionnel. La méthode Balint, permet un cheminement personnel avec une déculpabilisation du soignant,  une plus grande sérénité au travail  et une aide à l’élaboration de son identité professionnelle. Malheureusement tous les IMG ne pourront pas participer à (IGB), mais des propositions seront faites pour l’avenir.

Les enfants adoptés à l’international arrivent déjà grands, avec un comportement alimentaire influencé par des facteurs organiques, physiologiques, psychoaffectifs et socio-culturels. Ils sont à risque de présenter des troubles à rechercher par le médecin généraliste (MG).  La littérature conseille d’être vigilant à l’alimentation de ces enfants .Quelles sont les difficultés potentielles qui peuvent apparaitre ?

L’objectif principal Evaluer les comportements alimentaires des enfants adoptés à l’étranger au cours de leur première année en France.

étude quantitative, rétrospective et descriptive par questionnaire envoyé par mail aux parents d’enfants ayant consulté à la Consultation d’Orientation et de Conseils en Adoption (COCA) de notre CHU entre juin 2014 et mai 2018.  Il comportait 22 questions, avec 3 parties :1-les données sociales et médicales les conduites alimentaires de l’enfant à l’arrivée en France, six mois et un an après, 2-le vécu des parents vis-à-vis de l’alimentation de l’enfant.3- l’état nutritionnel de l’enfant à l’arrivée, et l'évolution staturo-pondérale.

64 réponses des parents ont été analysés (116 enfant Résultat principal Les troubles du comportement alimentaires touchent 86 % des enfants à leur arrivée. Au cours de la première année, 17 % des enfants présentent un comportement régressif, 29 % une néophobie et une hyper-sélectivité alimentaire, 22 % un désintérêt pour l’alimentation, 25 % un refus alimentaire, 19 % une hypersensibilité aux textures, 3 % un réflexe nauséeux, 26 % une hyperphagie et 7 % un comportement d’accumulation de nourriture. Le repas reste un moment familial agréable dans 66 % des cas. 30 % des enfants présentaient un retard de croissance staturale et/ou pondérale à leur arrivée récupèrent au bout d'un an dans 50% des cas

Forces : étude originale, aucune étude récente n'a permis d'évaluer la prévalence des troubles alimentaires de l’enfant adopté et leur évolution sur la première année en France. Limites : étude monocentrique, rétrospective avec un biais de mémorisation, limité aux enfants adoptés depuis moins de 5ans. Perspectives Les troubles de l’oralité très fréquents chez les enfants adoptés à l’étranger entrent dans le champ de la prévention du MG qui doivent rassurer les parents adoptifs sur le caractère transitoire de ces troubles.

La réponse aux demandes soins urgents ou non programmés (DNSP) est un enjeu majeur de la pratique de médecine générale. Les secrétaires médicales sont par leur positionnement dans l’organisation des cabinets médicaux en première ligne face à ces demandes.

L’objectif principal est d’étudier les difficultés ressenties par les secrétaires médicales dans le processus de tri des motifs urgents de consultation. Les objectifs secondaires sont de déterminer la fréquence des différents types d’urgences (vraies, relative et ressentie) en cabinet de médecine générale, ainsi que de déterminer ce qui pourrait être amélioré du côté du médecin, de la secrétaire et du patient pour permettre la facilitation de l’activité de tri des DSNP.

Une étude observationnelle, transversale et descriptive a été réalisée à l’aide d’un questionnaire d’un questionnaire en ligne auprès des secrétaires médicales de cabinets de médecine générale choisis aléatoirement au sein d’une région de France métropolitaine entre décembre 2019 et mars 2020. Les secrétaires pouvaient être sur place ou à distance du cabinet.

Sur 43 cabinets médicaux sélectionnés après randomisation, 17 cabinets ont répondu le questionnaire correspondant à 19 secrétaires. Les motifs décrits comme posant des difficultés par les secrétaires sont les douleurs thoraciques, le risque suicidaire et les chutes pour les urgences vraies, la gestion des arrêts de travail et les syndromes dépressifs pour les urgences relatives ainsi que les réévaluations de traitements chroniques et les demandes de certificat pour les urgences ressenties. Ces difficultés étaient liées au jugement global du patient (imprécision de la demande (47,4 %), jugement du caractère urgent (31,6 %)) et à leur positionnement d’intermédiaire entre le patient et le médecin (76,5 %). Ces difficultés étaient majorées par la surcharge du planning (68,8 %).

Les difficultés décrites par les secrétaires médicales étaient lié à leur positionnement face aux patients. Leur difficulté à traduire les messages bruts des patients pourraient être mise en lien par leur formation généraliste de secrétariat. Le faible effectif de répondants ne permet pas une étude précise des facteurs aidants ou bloquants. Une adaptation de la formation initiale et contniue au sein des cabinets pourraient être des pistes d’amélioration.

Le développement de la mesure ambulatoire de pression artérielle (MAPA) en soins premiers (SP) permet d’étudier les différents profils tensionnels nocturnes (riser, non-dipper, dipper, extreme dipper), eux-mêmes associées à des risques cardiovasculaires différents (supérieur pour les risers et non-dippers). Le faible développement de la MAPA en SP limite notre connaissance de la prévalence de ces profils tensionnels nocturnes.

Quelle est la proportion des différents profils tensionnels nocturnes mesurés en MAPA en SP ?

Etude de cohorte observationnelle menée entre 2011 et 2019, recueillant les données de patients réalisant une MAPA en SP, qu’elle qu’en soit l’indication. Il n’y avait pas de critère d’exclusion. Les données recueillies étaient l’âge, le sexe, les données biométriques, la présence d’un traitement antihypertenseur, et les principaux facteurs de risque cardiovasculaires. Les MAPA non interprétables ont été secondairement exclues. Les données ont fait l'objet d'une analyse univariée puis multivariée par le logiciel R.

Notre échantillon comprenait 1080 patients avec une MAPA interprétable, dont 53,40 % de femmes. L’âge moyen était de 62,18 ans. Les profils tensionnels nocturnes se répartissaient de la façon suivante : Riser 9,35 %, Non-dipper 41,85 %, Riser 40,37 %, extreme-dipper 8,43 %. 189 patients (17,5 %) présentait un profil de normotension ou d’HTA contrôlée avec un profil nocturne non-dipper ou riser. L’analyse multivariée par régression logistique montrait que l’âge supérieur à 75 ans était significativement associé à un profil non dipper et riser. La régression linéaire montrait une diminution significative du dipping à mesure que l’âge augmentait.

Notre proportion de patients présentant un profil tensionnel nocturne à risque sur le plan cardiovasculaire était relativement élevée comparativement aux données de la littérature. L’âge relativement élevé de notre échantillon est probablement en cause. La diminution du dipping avec l’âge concorde avec les données disponibles. En revanche, la diminution du dipping avec l’obésité fréquemment décrite dans la littérature n’a pas été retrouvée dans notre échantillon. L’existence de patients présentant un profil tensionnel nocturne à risque cardiovasculaire, malgré une normotension n’est pas un épiphénomène. Cela vient appuyer la nécessité d’études plus poussées afin de clarifier les recommandations les concernant.

La propagation de la pandémie de coronavirus (COVID-19) pourrait avoir des conséquences majeures sur l’état de santé des patients atteints de maladies chroniques qui ont besoin de contacts réguliers avec les professionnels de santé et doivent prendre des traitements au long cours.

Évaluer l'impact de l'épidémie de COVID-19 sur les patients chroniques à l'aide d'une communauté de patients en ligne.

Étude observationnelle transversale réalisée via la plateforme Carenity (communauté de patients en ligne) du 19 mars 2020 au 19 avril 2020.
Le questionnaire en ligne comprenait 24 questions fermées portant notamment sur les caractéristiques sociodémographiques, cliniques, les traitements, le suivi médical, la situation professionnelle, le stress et l’isolement. Seuls les patients de plus de 18 ans, résidants en France, atteints d'une maladie chronique et recevant actuellement un traitement de fond ont été inclus dans cette étude. Analyse statistique descriptive uniquement.

2 694 patients inclus. Trouver un médecin disponible était difficile pour 24,9% (n = 672) des répondants, et 39,5% (n = 1 063) ont déclaré qu’ils consultaient leur médecin moins que d'habitude. Des consultations ou interventions chirurgicales prévues de longue date ont été annulées ou reprogrammées pour 45,6% (n = 1 228) d’entre eux. Depuis le début de la pandémie, 12,4% (n=335) ont totalement ou temporairement arrêté leur traitement et 8,4% (n=225) ont déclaré qu'il était actuellement difficile de trouver leur traitement à la pharmacie.

La force de l'étude est d'être la première à fournir des informations, non disponibles dans les registres institutionnels traditionnels, sur le comportement d'un large échantillon de patients atteints de maladies chroniques. La possibilité donc de recueillir des informations médicales directement rapportées par le patient. La principale limite de l'étude est l'exclusion des personnes qui ont été hospitalisées et qui n'ont pas pu répondre aux questions à l'aide d'un appareil électronique. La diminution des visites chez le médecin, l'annulation ou la reprogrammation d'une consultation ou d'une intervention chirurgicale prévue de longue date et la non-observance du traitement peuvent avoir un impact sur la santé des patients chroniques. Les patients chroniques seront-ils les victimes collatérales de l'épidémie ?

L’internet est de plus en plus présent pour la recherche d’informations. Avide de mieux comprendre sa santé, le patient qui se lance dans une recherche internet trouve une source d’informations illimitée, dont la qualité scientifique peut être inégale sans qu’il en soit conscient.

L’objectif principal de l’étude était d’identifier les techniques d’accès à l’information utilisées par les patients lorsqu’ils réalisaient une recherche internet sur un sujet médical. Les objectifs secondaires étaient de percevoir le sentiment et la critique des patients vis-à-vis de l’information trouvée et d’établir un recueil des différents sites consultés.

Analyse qualitative par la méthode de la théorisation ancrée, avec entretiens semi-directifs enregistrés. Les entretiens ont été réalisés après que les patients aient effectué une recherche internet sur un sujet de leur choix, avec une tablette qui enregistrait leur recherche (logiciel OBS®) . Cela pour confronter le contenu des entretiens avec la réalité et établir la liste des sites visités. Les patients ont été recrutés en variation maximale dans des cabinets semi-ruraux dX XXX. L’analyse des verbatims (transversale puis regroupement thématique) a été réalisée à l’aide du logiciel NVivo 12® avec triangulation des données par deux chercheurs.

Saturation des données au 18é entretiens. Le patient internaute ne possède pas de stratégie pour répondre à une question médicale lorsqu’il réalise une recherche sur internet. Il tape sa requête sur le moteur de recherche Google®, il se laisse guider et sélectionne le premier lien de la liste des résultats, éventuellement en consulte un ou deux autres, principalement les sites de santé grand public. Les forums sont fréquentés par des patients atteints de maladies chroniques. Le principal moyen utilisé pour s’assurer de la fiabilité de l’information est de recouper les informations trouvées sur différents sites. La certification des sites est inconnue. Mais quel que soit le résultat, le patient internaute fait d'abord confiance à son médecin.

Echantillon de petite taille en milieu semi-rural. La stratégie de recherche du patient internaute est similaire à celle décrite en 2002 par Eysenbach et Köhler. Une étude quantitative basée sur cette technique d’ enregistrement de la navigation permettrait de s’affranchir du biais de sélection.

La plagiocéphalie positionnelle (PP) est une déformation crânienne fréquente chez le nourrisson. Elle est souvent minimisée par les soignants mais préoccupe de nombreux parents. Avant les récentes recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS), l’absence de ligne directrice pouvait favoriser une errance dans le parcours de soins. La satisfaction des parents à propos de la prise en charge de la PP de leur enfant n’est pas connue, elle permettrait aux soignants de mieux appréhender les attentes des parents.

Les objectifs étaient d’évaluer la satisfaction des parents concernant la prise en charge de leur nourrisson atteint de PP puis d’observer si la présence de cette déformation remettait en cause les recommandations autour du couchage.

Étude quantitative descriptive et observationnelle de Mai à Novembre 2019, sur trois départements. Les questionnaires papiers étaient adressés aux parents de nourrissons de 2 à 18 mois présentant une PP, au sein de cabinets randomisés de médecine générale et de pédiatrie, ainsi que dans les centres de protection maternelle et infantile.

104 questionnaires ont été analysés. La majorité des parents (69,1 %) étaient satisfaits de la prise en charge mais l’accompagnement inadapté des soignants représentait le principal motif d’insatisfaction dans 86,7 % des cas. Le manque d’information initiale et le sentiment d'isolement des parents ont participé aux difficultés rencontrées lors du parcours de soins. En présence d’une PP, 9,8 % des parents ont fait dormir leur nourrisson sur le ventre et 33,7 % sur le côté ; 33,7 % utilisaient du matériel de puériculture non recommandé.

Il s’agit d’un travail original permettant de réaliser un état des lieux du parcours de soins avant la diffusion des recommandations HAS. Les parents dont la prise en charge a été complexe ont pu se sentir plus concernés par l’étude entraînant un biais de sélection. Dans le carnet de santé, l’ajout d’un item « Présence d’une déformation crânienne positionnelle : oui ou non » serait une piste d'amélioration afin de sensibiliser les médecins et d’ouvrir la discussion avec les parents sur la PP et la prévention de la mort inattendue du nourrisson.

La détection précoce du cancer de la peau est essentielle au contrôle des dépenses de santé. L'évolution de la démographie médicale, notamment en France, pourrait conduire à un accès difficile aux soins dermatologiques. Cette situation entraîne un risque élevé d'augmentation significative du délai de diagnostic des cancers cutanés. Les médecins généralistes devraient être davantage impliqués dans la prévention, le dépistage et la prise en charge du cancer de la peau.

Évaluer les pratiques de reconnaissance et de prise en charge des internes en médecine générale (IMG) liées aux lésions cutanées en vue de proposer une formation spécifique aux étudiants durant leur troisiéme cycle.

Etude d'évaluation diagnostique. Un ensemble de test de 11 lésions cutanées sur des photographies couleur a été adressé aux Etudiants en troiséme cycle de Médecine Générale. Etude qualitative par questionnaire auprès des internes de première, deuxième et troisième années entre novembre 2019 et Février 2020.Le questionnaire visait à évaluer le niveau de compétence des internes sur des images de lésions cutanées en vision normale et en dermoscopie. Le test était validé au préalable sur 10 experts.

Cent quarante-deux IMG ont été inclus dans l'étude. Ils étaient la plupart du temps capables de distinguer les lésions bénignes des lésions malignes (81,4% des cas) mais significativement moins que les Internes dermatologues (DR) (86,8%) (p = 0,0001). La sensibilité et la spécificité pour le diagnostic des lésions malignes pour les IMG ont été calculées respectivement à 0,78 et 0,84, tandis que la sensibilité et la spécificité pour les DR étaient respectivement de 0,79 et 0,97. Concernant la prise en charge, 68,4% des IMG ont prescrit des soins adaptés pour les lésions contre 84,1% pour les DR avec une différence significative (p <0,0001). Une erreur courante était de traiter les lésions bénignes même si elles avaient été correctement identifiées.

Notre étude souligne l'intérêt de développer une formation au IMG non seulement pour renforcer leurs compétences dans la reconnaissance des lésions cutanées malignes, mais aussi pour améliorer leurs connaissances dans le diagnostic et la prise en charge des lésions bénignes fréquentes, qui ne nécessitent pas nécessairement une consultation spécialisée.

Le Papillomavirus Humain (HPV) est l'infection virale sexuellement transmissible la plus fréquente (concerne 80% de la population sexuellement active). Le préservatif n'offre qu'une protection relative à l'infection à HPV  responsable des 3000 nouveaux cas de cancer du col de l'utérus  chaque année et 1100 décès en découlant . La prévention du cancer du col de l'utérus repose sur la vaccination couplée au dépistage par frottis cervico-utérin.  En 2018 la couverture vaccinale réalisée majoritairement par le médecin généraliste reste médiocre (un quart des  jeunes filles). Quelles sont les connaissances actuelles des parents des jeunes filles âgées de 11 et 19 ans sur l’infection au Papillomavirus Humain et sa prévention ?

Objectif principal : Identifier les connaissances actuelles des parents des jeunes filles âgées de 11 à 19 ans sur l'infection à HPV et sa prévention.

Etude  descriptive transversale par questionnaires papiers anonymes distribués aux parents de jeunes filles âgées de 11 à 19 ans dans les cabinets médicaux de la région explorant leurs connaissances sur l’infection à HPV, la vaccination, le suivi gynécologique et les sources d’information. Les réponses anonymes ont été analysés statistiquement par le logiciel BiostatTGV.

résultat principal  43,7% des parents estimaient avoir reçu une information suffisante[HC1] .  60.3% des filles des parents interrogés n'étaient pas vaccinées contre l'infection à HPV oncogènes. Concernant celles-ci 47,3% ne l'étaient pas par refus des parents quand 29,7% déploraient n'avoir eu aucune information. Dans  86,1% des refus, la peur des effets secondaires était mentionnée mais 30,2% des parents évoquaient également le manque d'information.  [HC1]Tu annoces objectif secondaire mais ou est il soit tu developpes soit tu enleves

Forces Cette étude a permis d’identifier clairement les informations à délivrer aux parents pour promouvoir la vaccination des jeunes filles. Limites La population interrogée ne concernait que celle des parents de filles âgées de 11 à 19 ans, les recommandations vaccinales ayant changé depuis le début de l’étude. Perspectives  L'exclusion des parents de garçons maintenant concernés par la vaccination contre le HPV représente l'une des faiblesses de cette étude, et en fait également une perspective de recherche d'intérêt.

La cardiopathie ischémique est une des premières causes d’hospitalisation en France. La stratégie de reperfusion et le pronostic sont directement liés aux délais de prise en charge. Selon les recommandations européennes, pour une prise en charge optimale, le premier contact médical doit être un service de soins d’urgence mobile.

L’objectif prinicipal de ce travail est de connaitre la proportion d’usagers appelant le 15 en cas de douleur thoracique typique. L'objectif secondaire est de connaître la proportion d'usagers connaissant les symptômes de l'infarctus du myocarde.

Nous avons réalisé une étude quantitative, observationnelle et transversale. Le recueil de données a été fait via un questionnaire laissé à disposition dans des pharmacies de XXX, tirées au sort, de juin à août 2019. Le recueil des caractéristiques de la douleur a été réalisé sous forme de texte libre rédigé par le patient. Une analyse thématique des éléments de ce texte a été réalisée et traitée statistiquement. Nous avons utilisé RStudio® pour le test du Chi2 avec un seuil de significativité de 0,05. Les profils d’usagers ont été dégagés par classification hiérarchique.

Nous avons analysé 434 questionnaires. 65% ont déclaré qu’ils contacteraient le 15 en cas de suspicion de crise cardiaque, mais seulement 24,8% l’appelleraient en premier et immédiatement. Seulement 26% des personnes interrogées ont été considérées comme suffisamment informées. 67,7% ont cité la localisation thoracique mais moins de 20% ont pu citer plusieurs critères. 74,1% des personnes ayant une formation aux premiers secours étaient significativement mieux informées (p<0,01). Chez les fumeurs, 15,4% étaient suffisamment informés contre 28,9% de non-fumeurs suffisamment informés (p<0,01).

Peu d’études se sont intéressées au niveau d’information sur l’IDM en intégrant à la fois la connaissance des symptômes, le comportement et le délai de réaction dans la population générale. Le choix du recrutement dans les pharmacies a provoqué un biais de sélection avec une surreprésentation des femmes, des professions intermédiaires et des cadres et fonctions supérieurs par rapport à la moyenne départementale. Notre étude montre que nous pouvons renouveler les campagnes de sensibilisation en adaptant leur contenu et leur mode de diffusion aux différents profils de personnes ciblés.

En 2015, les maladies cardio-vasculaires (MCV) représentaient  31% des décès dans le monde. Le projet SPICES est une étude d’implémentation de stratégies de prévention primaire non médicamenteuse des MCV impliquant cinq pays. En France, l’étude se déroule dans un territoire rural, pauvre, sous-médicalisé, présentant une surmortalité cardiovasculaire. La première phase du projet était l’évaluation du risque cardiovasculaire (RCV) en population générale par les étudiants du service sanitaire et des volontaires dans les évènements culturels et sportifs et les lieux de passage du territoire. Le nombre d’évaluations réalisables, la pertinence de ce type d’évaluation et la qualité de ce recrutement étaient incertains.

Quelles sont les caractéristiques selon le score Interheart Non Laboratory (INL) des personnes acceptant de réaliser une évaluation du RCV pour SPICES ?

Une étude épidémiologique transversale descriptive a été menée à partir des évaluations réalisées par les étudiants du service sanitaire et les volontaires. Les évaluations ont été réalisées avec l’INL ne nécessitant pas de prélèvement sanguin. Les facteurs du score étaient l’âge, le sexe, les antécédents familiaux de crise cardiaque, le diabète, l’hypertension, le tabagisme, l’exercice physique, les habitudes alimentaires, les facteurs psychosociaux et l’obésité abdominale.

Du 15 avril au 14 septembre 2019, 3374 évaluations ont été réalisées par 280 étudiants du service sanitaire et volontaires sur 64 évènements. 1582 personnes étaient à RCV faible, 1304 à risque modéré, 488 à risque élevé. L’échantillon comprenait 38% d’hommes, 62% de femmes, sa moyenne d’âge était de 54 ans. 18,9% étaient fumeurs, 4,3% diabétiques, 18,9% hypertendus. 27% étaient sédentaires. Les pourcentages de personnes stressées ou déprimées étaient remarquablement élevés concernant respectivement 39 ,8% et 24 ,4% de l’échantillon.

Un recrutement original a été choisi pour préserver les soins ambulatoires. Les taux de diabétiques et de fumeurs étaient comparables à la population française tandis que l’hypertension et la sédentarité y étaient inférieurs. La population féminine était sur-représentée comme dans les études en médecine générale. Les niveaux de stress et de tristesse déclarés étaient inattendus et ont conduit à une adaptation du projet. Des évaluations qualitatives des freins et les facilitateurs à l’évaluation du RCV en population sont en cours.

Chaque année notre système de santé est frappé par nombreuses épidémies virales respiratoires et digestives, entraînant une non négligeable morbi-mortalité associée à un coût important. Le début d’année 2020 étant émaillé par l’avènement du SRAS-COV-2

Il est donc pertinent de s’intéresser au risque de transmissions croisées virales au sein des cabinets de médecine générale, plus précisément les zones dites administratives, peu décrites (accueil, secrétariat, salle d’attente,WC patients), en s’appuyant sur les recommandations déjà en place (SF2H et HAS 2007).

Nous avons mené une étude quantitative observationnelle descriptive sur un échantillon de cabinets de médecine général tirés au sort sur la période automne-hivers 2019-2020 à l’aide d’un questionnaire administré par des enquêteurs permettant de refléter l’organisation de chacun dans la lutte contre les transmissions croisées virales.

Il existe un cruel manque de moyen de prévention des transmissions croisées dans les cabinets de médecine générale. Les chaises sont trop nombreuses et trop proches en salle t’attente, il n’est que rarement rencontré du SHA ou des masques chirurgicaux à destination des patients, dans la majorité des cas il n’y a pas de poubelle dans la salle d’attente. L’organisation même des consultations produit un phénomène de concentration des patients. Bien que les petits cabinets soient architecturalement moins bien organisés, certaines maisons de santé récentes ne répondent pas aux normes des guides de bonne pratique. Tous ces résultats montrent que le risque théorique de transmission croisée est important dans les cabinets de médecine générale.

Cette étude est à notre connaissance inédite en France. Elle est d’actualité puisque les précautions standard étudiées ici sont les mêmes que pour le SRAS-COV-2. Le taux de recrutement est très bon avec 16 % de refus. L’échantillon est tiré au sort et l’étude est quantitative. Le questionnaire est administré par un enquêteur qui se rend dans les cabinets. Toute la partie portant sur l’organisation du ménage n’a pas été vérifiée et n’est garantie que par la bonne foi des répondants.

Depuis 2004 et la création du Diplôme d’Etudes Spécialisées de Médecine Générale(1), les enseignements théoriques et pratiques de Médecine Générale pour le second cycle se mettent en place dans les facultés. Le Département de Médecine Générale (DMG) de Poitiers décline depuis 2016 une formation obligatoire sous forme d'un séminaire d'une journée intitulée «Démarche décisionnelle en soins primaires ». Elle s'adresse aux étudiants du second cycle au début de leur stage ambulatoire de Médecine Générale. Les compétences abordées sont issues du référentiel métier du Collège National des Généralistes Enseignants (2) . Dans une démarche qualité, cette enseignement est évalué par les étudiants afin de l'améliorer.

Évaluer la satisfaction des étudiants de DFASM 1, 2 et 3 en stage ambulatoire de Médecine Générale  présents à cette formation.

Il s’agit d’une étude prospective, observationnelle, réalisée entre octobre 2016 et juin 2019, auprès des étudiants des trois années du DFASM de la faculté de Poitiers, ayant participé au séminaire de Médecine Générale. L'évaluation se fait sur l'Environnement Numérique de Travail par questionnaire selon un modèle de Likert à 6 niveaux, modifié à 4 niveaux en 2017, il est complété par trois questions ouvertes. Le questionnaire comprend 5 parties : les attentes des étudiants, la pertinence des objectifs pédagogiques, le sentiment d'amélioration des compétences, l'adhésion aux méthodes pédagogiques, l'animation et l'intervention des intervenants. L'évaluation est facultative.Le critère de jugement principal est fixé à 80% de satisfaction.

188 questionnaires ont été analysés, soit environ 43% des étudiants présents au séminaire. Il ressort une satisfaction globale des étudiants pour la formation avec 94% de réponses positives à l’ensemble des questions, ainsi qu’une forte adhésion pour tous les items étudiés, sans différence significative par promotion.

Il a été démontré une réelle satisfaction des étudiants de second cycle pour cet enseignement de Médecine Générale, pour le contenu comme pour la forme. La force principale de l'étude est une participation importante à cette évaluation facultative. Cela conforte le DMG dans sa direction pédagogique. Il reste dorénavant à évaluer les apprentissages  à l’aide d’une trace écrite, rédigée par l'étudiant, après la formation, sur une situation authentique vécue en stage(3). 

ASALEE permet aux médecins généralistes d'exercer en collaboration avec des infirmiers d'éducation thérapeutique, dans le but d'améliorer la prise en charge de certaines pathologies chroniques, dont le diabète de type 2 (DT2). Le suivi dans une maison de santé pluridisciplinaire (MSP) dont les médecins coopèrent avec une infirmière ASALEE améliore t-il la réalisation des examens recommandés par la HAS, ainsi que certains marqueurs cliniques ou biologiques du DT2, comparativement à un suivi en cabinet médical de groupe sans coopération ASALEE ?

Comparaison du tux de réalisation des examens de suivi annuellement recommandés par la HAS (HbA1c, bilan lipidique, créatinine, microalbuminurie, test au mono-filament, ECG et fond d'oeil) chez les patients atteints de DT2, entre une MSP ASALEE et un cabinet médical de groupe non ASALEE (critère de jugement principal). Comparaison de différentes données telles que pratique d'une activité physique, tabagisme, évolution du poids, de la tension artérielle et de l'HbA1c moyenne, et prescription des traitements antidiabétiques (critères secondaires).

Etude épidémiologique observationnelle analytique rétrospective, réalisée entre le 1er juillet 2017 et le 1er juillet 2018. 60 patients atteints de DT2 ont été tirés au sort dans chaque centre (une MSP ASALEE et un cabinet médical non ASALEE). Des variables quantitatives et qualitatives ont été analysées rétroscpectivement sur consultation de leur dossier.

Nous retrouvons une supériorité statistiquement significative de la prise en charge en MSP ASALEE en ce qui concerne les réalisations annuelles du mono-filament (73,33% vers 15%; p<0,001), et de la micro-albuminurie (88,33% versus 63,33% ; p=0,0014). Les patients MSP ASALEE pratiquaient une activité physique régulière de façon statistiquement plus importante (58,33% vers 35% ; p=0,010) et semblaient recevoir un traitement médicamenteux moindre (33,33% équilibrés par règles hygiéno-diététiques seules versus 11,67%), les taux d'HbA1c moyenne n'étant pas significativement différents entre les deux groupes (7,16% versus 7,14% ; p=0,91).

Malgrè des limites en termes de puissance (effectifs limités) et de comparabilité (MSP versus cabinet de groupe), ce travail semble confirmer la supériorité d'un suivi dans une structure pluri-professionnelle dont les médecins exercent avec une infirmière ASALEE, corrobrant ainsi les données de la littérature (rapport de l'IRDES 2008 notamment (1).

Dans le cadre de la pandémie à SarsCov-2, les sociétés savantes (OMS, SPLF, SFH2) recommandent, dans certaines situations, le port de masque FFP2 du fait de leur étanchéité. Leur mise en place nécessite 7 étapes et leur retrait 2. Un mésusage entraîne un risque de contamination. Les données concernant leur utilisation et leur étanchéité en pratique sont rares.

L’étude évaluait si des professionnels de santé étaient en capacité d’utiliser correctement un masque FFP2 lors d’une évaluation pratique puis d’analyser les facteurs associés à une utilisation conforme.

Cette étude transversale incluait le personnel soignant d’un Service d’Aide Médicale Urgente (médecins généralistes, spécialistes, étudiants, paramédicaux). Les professionnels réalisaient une épreuve pratique consistant en la mise en place d’un masque FFP2 puis son retrait. Le sexe, l’âge, la profession, les formations et le sentiment d’avoir réussi l’épreuve étaient recueillis. Deux évaluateurs indépendants cotaient la réalisation des 9 étapes. Les discordances étaient résolues par consensus. Des commentaires personnalisés et une brochure d’information étaient dispensés à chaque professionnel en fin d’évaluation. Le critère de jugement principal consistait en un score sur 9 points (1 par étape réussie) décrit par une moyenne et un écart type. L’analyse des facteurs associés au score était réalisée par des régressions linéaires simples puis multiples.

Cette étude incluait 107 professionnels. Le score moyen de l’épreuve pratique était de 6,7(+/-1,6) et 15(14%) des professionnels avaient effectué correctement l’ensemble des étapes. L’étape la moins souvent effectuée était le test d’étanchéité. Quand elle était effectuée, l’étanchéité était satisfaisante dans 85% des cas. La concordance entre l’impression d’avoir bien effectué les manipulations et le score obtenu était très faible. En analyses multivariées, la profession était le seul facteur associé au critère de jugement principal.

Cette étude retrouve que l’étanchéité des masques FFP2 est peu vérifiée et insuffisamment obtenue. Un point fort de l’étude réside dans la passation d’une épreuve pratique et non théorique. Le caractère monocentrique en milieu universitaire peut limiter la généralisation des données. Compte tenu de l’étanchéité imparfaite en pratique, le bénéfice clinique des masque FFP2 par rapport aux masques chirurgicaux semble faible. Ceci devra être confirmé par d'autres études.

La prise en charge de l’obésité sévère (IMC>40kg/m2) repose sur la nutrition, l’activité physique, l’état psychique et la chirurgie bariatrique afin de limiter les facteurs de risque cardio-métaboliques. Si la perte de poids est amorcée par l’éducation thérapeutique au moyen du rééquilibrage alimentaire et de la mise en place d’une activité physique adaptée dans les premiers temps, les bénéfices à long terme sont moins clairement établis.

Evaluer l’évolution du poids et de l’activité physique 5 ans après une chirurgie bariatrique.

Les patients obèses de grade 3 ou grade 2 avec complications ayant eu une chirurgie bariatrique ont été suivis. Les données clinico-biologiques ont été recueillies de même que les aptitudes physique (test de marche, souplesse, équilibre, force), mode de déplacement, fréquence de l’activité.

Entre octobre 2011 et mai 2014, 94 patients, principalement des femmes (75,8%) ayant eu une chirurgie bariatrique d’âge moyen (46,4 ans + /-10,5) ont été recrutés au CHU, centre spécialisé de l’obésité (CSO) et suivis pendant 60,8 mois. Le poids était initialement à 123kg ±22 pour diminuer à 5 ans à 94kg± 21,4 significativement (p<0,001). La masse grasse diminuait significativement (p=0,001) tout comme la masse maigre (p=0,001). Concernant l’activité physique, le test de marche de 6 minutes, l’équilibre, la souplesse et le mode de déplacement s’amélioraient significativement au cours du temps (p=0,002 ; p=0,001 ; p=0,001 ; p=0,004). Les traitements des comorbidités (diabète, dyslipidémie, HTA) ont pu être arrêté largement à 1 an, ils ont été repris à 5 ans et même majorés.

Le poids minimal était atteint à un an, la reprise était progressive même s’il restait significativement diminué. Les scores d’activité physique étaient inversement proportionnels à la courbe de poids au cours du temps. Le suivi en CSO est annuel. Le rôle du médecin généraliste parait majeur dans l’éducation thérapeutique pour maintenir les résultats obtenus au moyen d’un suivi plus fréquent plus facilement accessible au patient. Le développement de l'éducation thérapeutique en groupe ou en individuel par le médecin généraliste, infirmière asalée ou équipe pluridisciplinaire reste à développer pour la prise en charge de l'obésité et de ses comorbidités (HTA, diabète, pathologies cardio-vasculaires).

En France, la prise en charge par l’assurance maladie des traitements de substitution nicotinique (TSN) a évolué en 3 grandes étapes : forfait de 150€/an avec avance de frais le 1er novembre 2016 ; remboursement de certains TSN à 65 % sans avance de frais et sans plafond à partir du 20 mai 2018 ; remboursement de tous les TSN selon les mêmes conditions à partir du 1er janvier 2019.

Notre objectif était de décrire l’évolution des dépenses et le nombre de boîtes de substituts nicotiniques remboursées par l’assurance maladie entre 2016 et 2019 en France.

Etude épidémiologique descriptive et analytique entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2019 à partir d'un recueil rétrospectif des données du site public OpenMEDIC (base complète sur les dépenses de médicaments inter-régimes) sur le nombre de boîtes délivrées et le coût des TSN remboursés de chaque année.

En 4 ans, 7 426 104 boîtes de TSN ont été remboursés (coût total de 148,4 millions d'euros), respectivement 296 997 en 2016, 659 178 en 2017, 1 881 486 en 2018 et 4 588 443 en 2019, soit une augmentation de 1545 % entre 2016 et 2019. Cette augmentation a été légèrement plus marquée chez les hommes (+ 1665 % vs + 1430 %), et a augmenté le recours relatif aux TSN à délivrance ponctuelle : ainsi, les dispositifs transdermiques sont passés de 79,7 % des TSN remboursés en 2016 à 52,9 % en 2019 avec une augmentation des gommes (8 % à 13,3 %) et comprimés sublinguaux (8,4 % à 15,8 %) sur la même période.

La principale limite de notre travail est que le remboursement n'implique pas l'utilisation et l'efficacité sur le sevrage tabagique. Toutefois, l'évolution continue au fil des modifications légales évoque davantage un réel besoin médical qu'un ""effet de mode"". Déterminer l'impact sur le sevrage tabagique pourrait se faire à l'aide de questionnaires nationaux diffusés par l'Assurance Maladie à toute personne ayant eu la délivrance de TSN, ou par échantillonnage via le programme Sophia.

Malgré la féminisation de la profession médicale, le monde académique reste majoritairement masculin. Plusieurs études réalisées dans les pays anglo-saxons ont démontré que les femmes publient moins que les hommes.

L'objectif principal a été de déterminer l'évolution de la place des femmes comme auteures dans cinq revues médicales françaises. L'objectif secondaire a été de déterminer cette évolution au sein de la revue Exercer, revue de la discipline de médecine générale.

Les articles de cinq revues (Revue du Praticien, Bulletin du Cancer, Exercer, Presse Médicale et Cancer, Radiothérapie) publiés au mois de février entre 1983 et 2019 ont été inclus. Une sélection de douze années sur cette période a été effectuée. L'analyse a été réalisée par des tests de Cochran-Armitage avec un seuil de significativité inférieur à 0.05.

Au total, 4397 auteurs ont été inclus et le genre a pu être déterminé pour 4309 d'entre eux. Le pourcentage de femmes parmi les auteurs d'article est passé de 16% en 1983 à 36.4% en 2019 (p<0.001). Cette augmentation est plus marquée pour les spécialités chirurgicales avec un pourcentage passant de 14% à 38.5% (p<0.001), alors qu'il passe de 16.8% à 35.4% (p<0.001) pour les spécialités médicales. En 2019, les femmes ne représentent pourtant que 30.2% des derniers auteurs, 27.6% des auteurs d'éditoriaux et 30.6% des auteurs correspondants. La revue Exercer, revue de la spécialité de médecine générale, n'a pu être incluse qu'à partir de son édition en 1993. Elle est la seule à atteindre la parité en 2016 et à la dépasser en 2019 avec 60.5% des femmes parmi les auteurs.

Notre étude permet de constater une augmentation nette de la part des femmes parmi les auteurs. Elle confirme cependant leur moindre présence aux positions les plus prestigieuses de l'autorat. Si cette évolution est positive, elle reste inférieure à la part des femmes parmi les médecins en exercice, sauf pour la revue Exercer. Le passé universitaire récent de la médecine générale explique ces résultats : la profession se féminisant, plusieurs des membres nommés dans les départements sont des femmes, encouragées à publier, notamment dans la revue de la discipline.

L’incertitude, omniprésente en médecine générale, est appréhendée par l’interne lors de ses premiers stages ambulatoires. Les réactions peuvent avoir des effets pédagogiques bénéfiques (curiosité d’apprendre, réflexivité) ou délétères (épuisement professionnel). Aucune étude à ce jour n'a évalué l’évolution de ces réactions au cours d’un semestre.

Quelles sont les réactions face à cette incertitude ? Objectif : Mesurer l’évolution des réactions face à l’incertitude des internes en médecine générale en 1ère et 2e année de DES, pendant un  semestre en médecine générale.

Méthodes Étude épidémiologique, prospective, de cohorte auprès d’internes en 1ère et 2e année, en stage ambulatoire. Recueil effectué en début et fin de semestre utilisant le questionnaire Physicians’ Reactions to Uncertainty, traduit et validé en français (Le Roux 2015), avec 4 dimensions : Anxiété liée à l’incertitude, Inquiétude quant aux conséquences négatives, Réticence à révéler l’incertitude au patient, Réticence à parler de ses erreurs à un confrère. L'analyse descriptive a été réalisée pour chaque item et dimensions du questionnaire La significativité de l’évolution a été calculée à l’aide du test des rangs signés de Wilcoxon,le rapport de corrélation entre certains déterminants et l’évolution des réactions face à l’incertitude  calculé à l’aide du test de Student avec un risque alpha inférieur à 5 %.

102 internes en 1ère et 2e année et en stage ambulatoire ont été inclus. Résultat principal : l’anxiété liée à l’incertitude s’améliorait de façon significative chez les internes de 1ère et 2e année. L’inquiétude quant aux conséquences négatives s’améliorait de façon non significative pour les 2 années. La réticence à révéler l’incertitude au patient s’améliorait pour les internes en 1ère année, restait stable en 2e année. La réticence à parler de ses erreurs aux confrères s’améliorait de façon non significative chez les internes de 1ère année, était stable en 2e année.

Forces de l’étude était la mesure de l’évolution au cours du semestre de l’incertitude avec deux populations distinctes. Limites  était la durée de la phase prospective limité à 6 mois. Perspectives La prochaine étape serait de recueillir les situations cliniques générant le plus de réactions négatives face à l’incertitude pour améliorer l’accompagnement des internes.

Le choix de la médecine générale (MG) après les épreuves classantes nationales (ECN) concerne la majorité des étudiants. C’est un choix difficile, souvent encore par défaut. Au 3ème cycle, les étudiants de médecine générale (EMG) sont satisfaits de ce choix. Les représentations du 3ème cycle, connues au 2ème, permettraient-elles un choix plus éclairé ?

Etudier l’évolution des représentations de la MG des étudiants entre les 2ème cycle et le 3ème cycle de MG. Secondairement : étudier le vécu du choix de spécialité et dégager des solutions pour améliorer l’information sur la MG au 2ème cycle.

Etude qualitative, par entretiens semi-dirigés et focus groupe, conduite jusqu’à obtenir une tendance à la saturation des données, auprès de 17 EMG.

La formation au 2ème cycle était hospitalo-centrée. Les étudiants recevaient peu d’informations sur la MG, non abordée aux évaluations. Tous ne réalisaient pas de stage ambulatoire en soins premiers. La dévalorisation de la MG, hospitalière et universitaire, avait une influence négative. La pratique ambulatoire était mal connue pour toutes les spécialités. Avec le 3ème cycle, les étudiants affinaient leurs notions de diversité du métier, d’approches globale et centrée. Ils développaient une meilleure approche bio-psycho-sociale et découvraient l’aspect professionnel et la rigueur du métier. La représentation des étudiants sur la MG était plus complète avec l’enseignement facultaire dispensé par des pairs. Théorisée, la MG devenait identifiable, transmissible, accessible. L’immersion en stages ambulatoires apportait des informations pragmatiques. La MG n’y étant plus dénigrée, les étudiants s’investissaient dans leur formation. S’orientant vers la MG ou d’autres voies, les étudiants, connaissant mieux cette spécialité, la respectaient mieux. Les futurs MG pouvaient enfin assumer leur choix.

Limites : possible biais de mémoire, possible biais d’influence, grande quantité de données de réponse. Forces : grande nombre de données, entretiens individuels et focus groupe, triangulation des données, intérêt du sujet de recherche pour le choix de la MG aux ECN. Il découle de ce travail des propositions de solutions permettant un choix plus judicieux, réfléchi et éclairé après les ECN.

En France, le plan « Ma santé 2022 » soutient politiquement la place des patients dans l’enseignement supérieur. Quelques facultés de médecine se sont déjà structurées pour à la fois reconnaitre le statut de patient enseignant et l’intégrer dans les curriculums, notamment en médecine générale. Les groupes d’échanges de pratique (GEP), largement développés dans la formation des internes de médecine générale, sont un des contextes pédagogiques de cette implication. Un apport spécifique désigné sous le terme de « perspective patient » est décrit chez des internes de médecine générale dans le cadre de GEP. Toutefois, l’étude des représentations d’internes en médecine générale sur la place du patient enseignant dans l’enseignement manque dans la littérature.

L’objectif de cette étude est d’explorer l’évolution des représentations des internes en médecine générale sur la place des patients enseignant dans l’enseignement après intervention d’un patient enseignant dans le cadre des GEP.

Une étude qualitative par entretiens de groupe sera réalisée auprès de 3 GEP d’internes, réalisant leur stage ambulatoire de niveau 1, avant et après l’intervention du patient enseignant. L’intervention consiste en une co-animation par un maitre de stage des universités et un patient enseignant des GEP, réalisés mensuellement sur la période du semestre d’été 2020. Les entretiens de groupe se dérouleront en visioconférence et seront animés par un enseignant du département de médecine générale (DMG). L’analyse sera menée selon une approche inspirée de la théorisation ancrée.

Les résultats seront disponibles pour le congrès de fin novembre. Les entretiens individuels exploratoires semblent démontrer une évolution favorable dans l’acceptabilité de la présence des patients enseignants par les étudiants, y compris lorsqu’une crainte existait initialement. La réalisation d’un enseignement préalable introduisant le dispositif du patient enseignant semblait favoriser l’acceptabilité du dispositif. Leur présence était jugée indispensable par les étudiants à l’issue des six mois d’intervention.

Les forces de ce travail sont de démontrer l’acceptabilité de l’intervention de patients enseignants dans la formation des internes en médecine générale. La limite est l’étude des représentations des étudiants en groupe, animé par un membre du DMG qui peut freiner l’expression des craintes des étudiants.

Donner aux maîtres de stage universitaire des outils supplémentaires permet d’approfondir l’évaluation des compétences ainsi que leur progression durant les séances de supervision lors des stages en soins premiers en supervision directe et surtout indirecte. L’appropriation de cette méthode de supervision rend indispensable la maitrise d’outils : réalisation d’une séance de supervision, évaluation de la progression des compétences dont la compétence relationnelle à l'aide d'une grille d'évaluation des compétences.

Maîtriser deux outils: la vidéo pour la réalisation de consulations filmées et la supervision par l'analyse structurée des vidéos grâce à la grille formative d'évaluation des compétences

Travail en groupe, réalisation de vidéo, abnalyse des vidéos avec grille de supervision par les participants

Description des ateliers En groupe : Jeux de rôles : Consultation jouée et filmée par deux participants : les autres membres du groupe évaluent sans grille et sans la vidéo et font leur rapport (synthèse de groupe écrite) Appropriation de la grille d’évaluation des compétences : compréhension, méthodes permettant l’appropriation par l’étudiant, Synthèse : présentation en plénière et réponses aux questions
Utilisation de la grille pour superviser à nouveau la consultation précédemment jouée et filmée. Comparaison ces évaluation effectuées : Apport de La consultation filmée (SODEV) et de la structuration de la supervision par l’utilisation de la grille. Synthèse de groupe présentée en plénière Plénière : - Grille : Appropriation, utilisations, questions - Supervision : comparaison des deux méthodes de supervision

La supervision est amplifiée et améliorée par la maîtrise de la consultation filmée, élément essentiel de la SODEV et la structuration de l’analyse des vidéos par l’utilisation de la grille de supervision. La maitrise de ces outils permet à l’étudiant de progresser dans l’acquisition de ces compétences. A l’issue de l’atelier, le participant saura maitriser l’outil vidéo et de la grille de structuration permettant d’évaluer et accompagner la progression de l’étudiant dans ses compétences dont la compétence relationnelle.

Des problématiques de santé spécifiques aux patientes FSF ainsi que leur invisibilité dans le système de soins sont démontrées dans la littérature scientifique. Des plans gouvernementaux français évoquent ainsi la nécessité d'améliorer la prise en charge de leur Santé. Cependant, les recommandations médicales françaises concernant cette population sont inexistantes.

Comprendre l'expérience de généralistes, sensibilisés à la médecine de la Femme, auprès des patientes FSF, ainsi que sur l'abord du sujet lors de la formation complémentaire en gynécologie-obstétrique auprès des généralistes de la faculté XXX.

Etude qualitative réalisée auprès d'un échantillon recruté via le site Doctolib ou par effet boule de neige. Expérience des sujets recueillie lors d'entretiens semi-dirigés, avec retranscription des enregistrements, et analyse jusqu'à saturation des données par thématisation continue.

Enquête menée auprès de douze généralistes femmes, huit ont suivi la formation de gynécologie-obstétrique. Malgré des sources diverses d'enseignement sur la Santé de la Femme, toutes pensaient n'avoir jamais eu de cours évoquant les patientes FSF. Les médecins ont construit alors leurs connaissances sur la Santé de cette population, notamment par des élaborations cognitives et des comparaisons de leurs pratiques auprès d'autres patients LGBTQI+. Aborder l'orientation sexuelle risquait d'être discriminant ou était nécessaire, selon les médecins. Leurs consultations de patientes FSF semblaient variées, parfois spécifiques à leur orientation sexuelle, entourées de représentations, parfois de difficultés et d'inconforts. Des médecins ont critiqué cette étude ou énoncé des besoins.

L'absence de participants masculins, les méconnaissances et une désirabilité sociale des participantes limitent cette étude, sa méthodologie qualitative a permis la compréhension des généralistes et la visibilisation d'un sujet méconnu. Les patientes FSF sont invisibles, sans prise de conscience des médecins, aux pratiques quotidiennes parfois incohérentes. Distinguer ces patientes semble une nécessité, sous certaines conditions. Afin d'éviter un accueil médical informel voire inconfortable, qui pourraient être une origine des inégalités qu'elles subissent (appréhension à consulter, dépistages irréguliers, etc...). L'élaboration de recommandations de bonnes pratiques, l'amélioration des formations pratiques et théoriques, la visibilisation des associations, pourraient être des outils destinés aux généralistes pour réduire ces inégalités sociales de santé modifiables, parallèlement à l'amélioration de la médecine communautaire et de l'empowerment des patientes.

Malgré la médiatisation du sujet, les violences conjugales restent difficiles à aborder en consultation pour les médecins généralistes. Il existe de nombreux freins au dépistage comme le manque d’outils. The Women Abuste Screening Tool (WAST) est le seul questionnaire de dépistage des violences conjugales traduit et validé. Son utilisation en consultation peut-elle aider les médecins généralistes à aborder ce sujet tabou ?

L’expérimentation du dépistage systématique des violences conjugales avec le questionnaire WAST, dans le cadre d’une thèse qualitative, modifie-t-elle l’abord des violences conjugales par les médecins généralistes participants ?

Recherche qualitative par entretiens individuels semi-dirigés de médecins généralistes installés et volontaires, jusqu’à saturation des données. Les médecins recrutés devaient appliquer systématiquement le questionnaire WAST à toutes les femmes consultant au cabinet durant 5 jours. L'investigatrice interrogeait les médecins sur leur ressenti après cette expérimentation. Les entretiens ont été enregistrés, retranscrits et analysés selon les principes de la théorisation ancrée. Un comité d’éthique a donné son accord.

Douze entretiens furent menés en 2018-2019, d’une durée moyenne de 40 minutes. Avec son expérimentation, les médecins ont pris conscience que la pratique réelle du dépistage systématique des violences conjugales est différente de leurs a priori. Elle apportait aux médecins participants un ressenti positif qui pouvait contrecarrer les émotions négatives de leurs expériences antérieures, parfois intenses. Toutefois, même après l’avoir expérimenté, les médecins généralistes n’étaient pas prêts à pratiquer le dépistage au long-court. Les freins d’ordre émotionnels restaient prédominants. Dans le cadre du dépistage systématique des violences conjugales, l’expérimentation était indispensable mais pas suffisante pour ancrer une pratique au long-court.

Forces : la méthodologie qualitative et la longueur des entretiens ont permises la mise en confiance, l’expression des émotions et le recueil de données inattendues. Limites : certains médecins ne se sont pas rappelés des consignes pour l ‘expérimentation. Cela peut être un biais de l’étude mais traduit également une limite du questionnaire : chaque praticien peut se l’approprier. Perspectives : Promouvoir le dépistage systématique des violences conjugales par un ressenti positif expérimenté lors de la participation à une thèse d’exercice sur le sujet.

Les objectifs intermédiaires (OI) au nombre de 4 en T1 et 3 en 2 ET T3  flèchent la progression de l’interne durant son parcours professionnalisant au sein de notre DMG. Un outil d’évaluation de ces objectifs pourrait etre intégrée  à une évaluation certificative en fin de phase d’approfondissement. Après une revue narrative portée sur les modalités d’évaluation des cursus professionnalisant médicaux en France, Canada, Suisse et Belgique, aucun outil n’a été retrouvé reprenant la notion d’objectifs intermédiaires. Comment évaluer ces objectifs intermédiaires ?

Comment évaluer ces OI ? Objectif principal Créer un outil d’évaluation des OI ; secondaire : Tester l’outil créé sur un panel de MSU de notre région ,évaluer  le niveau de satisfaction.

L’outil d’évaluation  élaboré par un groupe de travail d’experts MG-enseignants nommés, s'est inspiré  des autres méthodes d’évaluation connues. Une phase test a déterminé sa faisabilité : Utilisation  de l’outil par le MSU au 2ème et au 6ème mois de 2 semestres consécutifs auprès des internes des 3 années de DES en 2019, et   remplissage d’un questionnaire de satisfaction en fin de semestre par l’interne et le MSU s’interessant aux objectifs et la pertinence de l’outil de mesure

Résultat principal : élaboration de l’outil d’évaluation à savoir une grille d’évaluation reposant sur une situation clinique prototypique illustrantr le contenu pédagogique attendu pour valider les OI. 39 MSU ont participé à l’évaluation en juin et 41 en octobre 2019 évaluant,respectivement, 56 et 54 internes, répartis de façon homogène entre 3 années du DES. Evaluation de l’outil :87% des MSU et 62% des internes l'ont considéré  pertinents, 84% des MSU et 52% des internes ont trouvé  la grille comme  outil de mesure de la progression durant le D.E.S.

Forces elle réside dans la complémentarité des recherches faites et l’utilisation d’un échantillon de MSU aux profils variés. Limites certains items du questionnaire n'étaient pas  suffisamment précis pour permettre une analyse en sous-groupes des MSU. Perspectives L’outil proposé a reçu un accueil plutôt positif durant la phase test. Il est nécessaire de le présenter plus en détails aux internes et  MSU avant d'évaluer a plus grande échelle et  préciser sa plus-value.

Les affections ostéo-articulaires sont fréquentes en médecine générale. Leur prise en charge est basée sur une approche biopsychosociale, comprenant parfois la prescription de kinésithérapie (PK). Parmi l’ensemble des PK, 76,1% sont initiées par les médecins généralistes (MG) mais les facteurs associés à cette prescription en cas d’affection ostéo-articulaire sont peu connus.

Evaluer les facteurs associés à la prescription de kinésithérapie en médecine générale parmi les patients adultes consultant pour affection ostéo-articulaire.

Cette étude est basée sur l’étude transversale observationnelle française ECOGEN conduite entre 2011 et 2012 auprès de 128 MG. Les caractéristiques des patients et des médecins, les résultats de consultation et les procédures de soin associés étaient systématiquement recueillis à l’aide de la Classification Internationale des Soins Primaires (CISP-2). La fréquence des PK a été déterminée parmi les patients âgés de 18 à 65 ans consultant pour affection ostéo-articulaire, puis les facteurs associés à cette prescription ont été explorés à l’aide d’un modèle logistique multivarié multiniveaux (patient, médecin, bassin de vie géographique). Une classification hiérarchique ascendante (CAH) a été réalisée pour identifier des profils de patients.

Parmi les 2305 patients inclus, 456 (19,8%) ont eu une PK. Cette dernière était plus fréquente pour les femmes (OR 1,30; 1,16-1,46) et parmi les patients avec une affection rachidienne (OR 1,98; 1,74-2,26) ou du membre supérieur (OR 2,43; 2,06-2,87). La PK était moins fréquente pour les patients âgés de plus de 50 ans (OR 0,66; 0,57-0,77), quand le MG était âgé de plus de 50 ans (OR 0,59; 0,50-0,71), avec une forte activité (OR 0.79; 0.63-0.99), exerçant en milieu semi-urbain (OR 0.62; 0.42-0.90) en équipe pluridisciplinaire (OR 0.62; 0.43-0.90) et quand les patients vivaient dans un bassin de vie précaire (OR 0.60; 0.40-0.90). Sept clusters cliniquement pertinents ont été identifiés par CAH.

Cette étude apporte des informations originales sur les facteurs associés à la PK. La description précise des affections ostéo-articulaires est limitée par le caractère transversal de l’étude et l’utilisation de la CISP-2. L’analyse a été enrichie avec des facteurs géographiques propres au bassin de vie du patient, à considérer dans une optique de réduction des inégalités sociales de santé.

Les femmes ayant des relations sexuelles avec des femmes (FSF) sont à risque d’infection par le Human Papillomavirus (HPV). Elles font pourtant moins fréquemment réaliser le dépistage du cancer du col de l’utérus par le frottis cervico-utérin (FCU).

Identifier les facteurs liés à la réalisation du FCU chez les FSF en France.

Nous avons mené une enquête transversale anonyme par questionnaire diffusé sur internet et les réseaux sociaux par des associations et médias LGBT+ du 19 juin au 15 aout 2019. Pouvaient être incluses les femmes cisgenres résidant en France âgées de 25 à 65 ans ayant eu au moins un rapport sexuel avec une femme dans l’année.

Au total, 711 femmes âgées en moyenne de 35,2 ans ont répondu complètement au questionnaire. En analyse multivariée, la réalisation du FCU était plus souvent retardée lorsqu’elles percevaient une faible nécessité personnelle de le réaliser (OR=2.6) et si elles ne savaient pas évaluer leur risque personnel d’infection à HPV (OR=9.7). Les FSF ayant eu des rapports avec un homme au cours des douze derniers mois étaient plus susceptibles d’être à jour de leur FCU par rapport aux FSF ayant eu exclusivement des relations sexuelles avec des femmes au cours de leur vie (OR=5.5).  La recommandation du FCU par un médecin triplait les chances d’être à jour. Pour 12% des FSF un médecin avait dit que la réalisation du FCU était inutile en raison de leur orientation sexuelle ce qui augmentait leur risque d’être en retard dans leur dépistage (OR 3.7) et multipliait par 6 leur risque de n’avoir jamais réalisé de FCU.

Pour cette première étude en France sur ce sujet, la principale limite était le biais de sélection lié à l’échantillonnage de convenance au sein de la communauté LGBT+. Mais de nombreuses participantes aux profils socio-économiques variés ont pu être recrutées. Conclusion : Les FSF doivent bénéficier de recommandations positives de réalisation du FCU de la part des médecins. Il est nécessaire d’inclure dans la formation médicale les spécificités de santé des FSF et de les visibiliser dans des campagnes de prévention de la transmission des IST.

L’hypertension artérielle (HTA) est le second facteur de risque cardiovasculaire modifiable, dont la prise en charge permet de diminuer la morbi-mortalité. Différents type d’HTA sont décrits, en fonction de la mesure effectuée hors cabinet : normotension, hypertension blouse blanche, hypertension vraie, et hypertension masquée (HM). Ce dernier type, se définissant par une pression artérielle normale au cabinet et élevée en dehors, est évidemment le plus difficile à prendre en charge.

Quelle est la proportion de patients présentant une HM dans une cohorte de patients ayant bénéficié d’une MAPA en soins premiers ? Et quelles sont les variables associées à l'HM ?

Etude de cohorte observationnelle menée entre 2011 et 2019, recueillant les données de patients réalisant une mesure ambulatoire de pression artérielle en soins premiers, qu’elle qu’en soit l’indication. Il n’y avait pas de critère d’exclusion. Les données recueillies étaient l’âge, le sexe, les données biométriques, la présence d’un traitement antihypertenseur, et les principaux facteurs de risque cardiovasculaires. Les données ont été analysée en uni puis multivariée avec R.

Notre échantillon comprenait 1080 patients avec une MAPA interprétable, dont 53,40 % de femmes. L’âge moyen était de 62,18 ans. 25,38 % des patients avaient une mesure de pression artérielle normale au cabinet. Les profils tensionnels se répartissaient de la façon suivante : HTA blouse blanche 20,09 %, HTA masquée 13,80 %, contrôlée 7,41 %, normotension 6,11 %. L’analyse multivariée ne retrouvait aucune association statistiquement significative avec les variables étudiées.

L’échantillonnage n’était pas construit pour dépister l’HM, ce qui aboutit probablement à une sous-estimation de la proportion de personne avec une HM. Cela concorde avec les données de la littérature, puisque notre échantillon se situe dans la fourchette plutôt basse des estimations de la proportion d’HM (de 8,5 à 23 % selon les études). Malgré cela, l’HM concernait une partie non négligeable de notre échantillon, relativement important. En pratique, nous ne disposons pas de recommandations pour le dépistage de l’HM parmi nos patients, alors que ce facteur de risque cardiovasculaire concerner une part non négligeable de nos patients. L’évaluation de l’efficience d’un dépistage de l’HM est donc bien nécessaire.

Le vieillissement de la population n’étant pas uniforme, il n’existe pas de standardisation de la décision médicale. Le médecin généraliste fait face à des situations polypathologiques complexes, nécessitant une décision adaptée, efficiente et éthique.

L'objectif principal est de déterminer les facteurs décisionnels influençant les médecins généralistes dans les situations de limitation diagnostique et thérapeutique chez les patients âgés de plus de 75 ans.

Etude descriptive transversale, sur un échantillon représentatif de 600 médecins généralistes français, tirés au sort sur l’annuaire sante?. Le critère d’inclusion était d’exercer en médecine générale. Le questionnaire, réalise? sur Lime Survey®, a été diffuse? par mail et voie postale, et élaboré a? partir des résultats d’une thèse d’exercice qualitative. Il se composait de trois parties : caractéristiques générales et formation des médecins, explorations des facteurs limitants dans la décision médicale, proposition de cas cliniques. L’analyse des données a été réalisée sur RStudio®.

Le taux de réponse était de 29,3%, soit 176 médecins inclus. Plus de 75% des médecins interrogés ont rapporté être influencés, dans leur décision de limitation diagnostique et thérapeutique,  par l’état général du patient, la bonne tolérance de l’épisode aigu, la qualité de vie après intervention et le souhait du patient. La qualité de vie du patient est évaluée de préférence par une discussion avec le patient et son entourage. Pour les trois quart des médecins de l’échantillon, la décision n’était pas facile. Les médecins exprimant des difficultés semblent plus influencés par l’autonomie de leur patient. Quatre-vingt-cinq pour cent des médecins ne prenaient pas un avis systématique auprès de confrères. La décision se fait alors avec le patient, sa famille, les paramédicaux et s’appuie sur les directives anticipées, la formation et l’expérience du médecin.

Une des forces de ce travail est l'utilisation d'une méthode mixte. Il s'est intéressé à la décision médicale pour le patient âgé, sans se focaliser sur une pathologie particulière. Un biais de sélection existe car les médecins généralistes les plus sensibilisés aux problématiques gériatriques ou palliatives ont dû répondre au questionnaire. L'évaluation de l'autonomie de la personne âgée en soins premiers pourrait poursuivre la réflexion sur la décision partagée.

La fragilité est un état de vulnérabilité à un stress secondaire, liée à une diminution des réserves physiologiques. Elle touche une population agée croissante. La fragilité peut être réversible et est un facteur de risque de perte d'autonomie, d'hospitalisation et de décès. Il existe un contraste entre son enjeu majeur et un manque de mise en oeuvre de ses outils en médecine générale.

Quelle est l’implémentation et la faisabilité des outils de dépistages de la fragilité chez les personnes âgées de plus de 65 ans en médecine générale ?

Nous avons réalisé une revue systématique de la littérature, en double lecture à toutes les étapes d'inclusion. Les articles sélectionnés avec une équation de recherche ont été soumis aux critères d'inclusion et d'exclusion : Population étudiée, intervention étudié, type de résultats, méthodologie, langue. La qualité des articles a été analysée par une grille d'évaluation ""ROB2"" et ""ROBINS-I Tool"". Nous avons extrait les données de notre critère de jugement principal : faisabilité et implémentation.

13 articles ont été inclus. 9 outils ont été étudiés dans leur faisabilité et présentaient une bonne faisabilité. Les outils de dépistage de la fragilité physique avaient un temps de réalisation de moins de 10 minutes.  L’outil informatique et la coopération interprofessionnelle permettait une bonne faisabilité. 3 outils présentaient une mauvaise implémentation. Un outil présentait une bonne faisabilité et une mauvaise implémentation. Il existe un contraste entre le nombre d’outils dans la littérature, et le faible nombre d’étude d’implémentation dans notre revue. La faisabilité ne suffirait pas pour garantir une bonne implémentation. Il faudrait prendre en compte les facteurs facilitants et les obstacles de la pratique de médecine générale.

La force de notre étude était sa méthologie permettant un haut niveau de preuve. Les limites de notre étude étaient la difficulté rencontrée pour le recueil des articles, la sélection des articles etun probable biais de publication. Le nombre d'article faible ne permettaient pas de conclure formellement. Il faut instaurer un cadre et prendre en compte si nécessaire les outils informatiques, la coopération interprofessionnelle et l’implication d'étudiants qui semblent être des facteurs facilitants de réussite à une implémentation.

Selon l'Inserm, l'hypnose est un état modifié de conscience qui n'est ni un état de vigilance, ni un état de sommeil. Ses nombreuses applications thérapeutiques suscitent un intérêt croissant chez les médecins généralistes, et de plus en plus tôt dans leur exercice. Peu d'études ont exploré les attentes et le vécu des internes et jeunes remplaçants se formant à l'hypnose.

L'objectif de cette étude était d'explorer les attentes et le vécu de médecins généralistes s'étant formés à l'hypnose thérapeutique pendant ou au décours de leur internat en XXX.

Il s'agit d'une étude qualitative par entretiens individuels semi-dirigés. Des internes ou anciens internes de XXX s'étant formés à l'hypnose thérapeutique pendant leur internat ou au cours des deux années suivant la fin de leur internat ont été recrutés par mail. Les entretiens ont été menés en face à face et enregistrés. Ils ont été intégralement retranscrits et ont fait l'objet d'une analyse thématique.

Les attentes principales des jeunes médecins interrogés étaient d'acquérir un outil psychothérapeutique et de rendre le patient acteur de sa prise en charge. Ces jeunes médecins ressentaient également le besoin d'exprimer leur créativité dans leur métier. La formation a été appréciée pour la place accordée à la mise en pratique, chacun adoptant tour à tour le rôle de sujet, de thérapeute et d'observateur. Le lâcher-prise du sujet, nécessaire à l'expérience hypnotique, était obtenu grâce à la bienveillance et au sentiment de sécurité générés par le collègue-thérapeute. Au quotidien, cette pratique est décrite comme une source d'épanouissement professionnel. L'attention portée au lien thérapeutique impacte positivement l'ensemble de la pratique de la médecine générale. L'incertitude concernant la juste tarification de cet acte non remboursé a été évoquée.

Une des limites de cette étude est la faible diversité des types de formations des médecins interrogés. Une de ses forces est que l'échantillon était varié concernant le degré de pratique de l'hypnose. L'importance du lien thérapeutique est d'autant mieux comprise qu'elle est vécue en tant que sujet, comme dans la formation à l'hypnose. La formation médicale initiale ne gagnerait-elle pas à intégrer ce type d'expérience ?

23% des grossesses non désirées (GND) surviennent sous pilule. L’oubli de comprimé(s) étant responsable de 60% des cas. La littérature a montré une méconnaissance globale des femmes quant à la conduite à tenir en cas d’oubli, et l’impact modeste de la carte INPES comme support d’aide.

L’objectif était de comparer l’intérêt pratique de l’application Pill’Oops® pour gérer ses oublis, par rapport au support papier INPES.

Une étude prospective observationnelle randomisée a été menée en médecine générale et en pharmacies dans les Landes de mai et novembre 2018. Les femmes majeures sous pilule étaient incluses lorsqu’elles se présentaient soit chez le médecin généraliste quelque soit le motif de consultation, soit chez le pharmacien pour retirer une prescription de pilule. Elles recevaient soit la carte INPES soit un document d’information sur l’application Pill’oops® et devaient remplir un questionnaire court. Elles étaient de nouveau contactées à 3 mois.

165 patientes ont été incluses initialement. 81 patientes ont reçu l’information sur l’application et 84 patientes ont reçu la carte INPES. Après 3 mois, 109 femmes ont répondu au 2e questionnaire (55/81 et 54/84 respectivement dans chaque groupe). 52 % des femmes n’avait pas gardé la carte, 64% n'avait pas téléchargé l’application, malgré un taux d’oubli de pilule global à 47%. L'utilisation des outils n'est pas corrélée à une situation d'oubli de pilule. Les tranches d’âge jeune (18-25 ans) et les étudiantes avaient statistiquement et significativement (p=0.02) plus souvent téléchargé l’application. L’application avait été statistiquement (p=0.02) plus consultée et utilisée que la carte parmi les femmes ayant soit téléchargé l’application soit gardé la carte.

Notre étude manque de puissance. Elle est uniquement déclarative. Par contre les inclusions en pharmacie ont été plus importantes et c'est une piste de recrutement à creuser pour des études évaluant l'utilisation des traitements et l'observance. L’application Pill'Oops est un outil intéressant pour gérer l’oubli de pilule notamment pour la jeune génération car lorsqu'elle est téléchargée elle est plus souvent consultée qu'une carte INPES conservée. Une étude à plus grande échelle sur un temps prolongé, est indispensable pour rendre ces résultats significatifs ou démontrer un impact sur les GND.

Depuis plusieurs années la prévalence de burnout est élevée parmi les internes. Ils ont été particulièrement impactés par la pandémie COVID-19. La participation à des ateliers de gestion du stress est une mesure demandée par les internes pour prévenir le burnout. 
L’autohypnose, pratique autonome de l’hypnose, optimise les ressources physiologiques et émotionnelles. D’apprentissage simple et rapide, c'est une solution de gestion personnelle du stress particulièrement adaptée à leur besoin.

Objectif principal : Initier les participants à l’autohypnose.
Objectif secondaire : Mettre en place une stratégie personnelle pratique de prévention et de réduction du stress.

Apprentissage collectif de l’autohypnose en atelier de 1h40 pour 40 participants, 2 experts animateurs. Pédagogie expérientielle : Les participants vivent l’expérience de l’autohypnose pour l'intégrer et la reproduire en autonomie.

Horaires - Objectifs - Séquence et contenu - Méthode pédagogique 0 à 10 mn : Accueil, création du lien. Présentation des formateurs. Découverte du groupe : professions, expérience de l’hypnose. Contexte de la formation : importance de la disponibilité, la motivation et la sécurité nécessaires pour vivre cette expérience. Partage des vécus corporels et émotionnels pour découvrir la variété des transes. 11 à 20 mn : Bases théoriques. Intérêt de l’hypnose dans la gestion du stress. Neurosciences. Exposé théorique court (5 diapositives). 21 à 60 mn : Découverte de l’état hypnotique, apprentissage de l’autohypnose. Induction en 1, 2 puis 3 mn. Exploration du VAKOG dans un espace et un temps « non choisis » puis « voyage intérieur » dans le corps. Partage des vécus individuels puis répétition des exercices. Appropriation progressive de l’autohypnose. Alternance de temps d’hypnose collective de 3 à 5 mn guidés par les formateurs et de tours de table avec retours d’expériences. 61 à 70 mn : Autonomisation. Autohypnose. Hypnose collective non guidée. 71 à 85 mn : Élaboration des pistes d’amélioration des pratiques. Projections dans l’utilisation de la technique. Par groupes de 5.  86 à 100 mn : Conclusion. Retour des rapporteurs. Présentation en plénière.

A l’issue de l’atelier, les participants seront capables de pratiquer l’autohypnose et d'envisager son utilisation en pratique.

En France, les benzodiazépines sont largement prescrites et 15% de leurs instaurations seront prolongées hors des délais. La HAS recommande de privilégier des alternatives non médicamenteuses. L'hypnose pourrait être une de ces alternatives.

L’objectif est d’évaluer les données de la Rémunération sur Objectifs de Santé Publique (ROSP) concernant le traitement par benzodiazépines hors délai chez les médecins généralistes (MG) formés en hypnothérapie).

L'IFH et cinq des dix Universités proposant un DU d’hypnose reconnu par l'HAS ont accepté de transmettre les noms des diplômés. Une étude descriptive de cohorte a été menée de juin à décembre 2019 pour recueillir les données ROSP concernant leurs prescriptions en 2019. Parmi les 189 médecins, seuls 81 exerçaient en libéral avec une convention. 25 n’ont pas pu être contacté et six ont refusé de répondre. Au total, 50 MG libéraux français sur un échantillon de 81 (62%) ont été interrogés par téléphone ou par email. Le critère de jugement principal était le taux de prescriptions hors délai par rapport au nombre total de prescriptions de benzodiazépines (données de la ROSP sur le site espacepro.ameli.fr).

38,4% des prescriptions d'hypnotiques étaient prolongées hors délai pour un taux national de 42.8% (ns.) 14,9% des prescriptions d'anxiolytiques étaient prolongées hors délai pour un taux national de 14,8% (ns.)

Le fort taux de participation et la taille de notre échantillon (environ 30% de la population nationale) suggèrent que ces résultats sont représentatifs. La principale limite de ce travail tient en son critère de jugement principal (ROSP), influencé par différents facteurs, toutefois suffisamment pertinent pour avoir été choisi comme objectif de santé publique par les caisses d'assurance maladie. Le nombre de médecins libéraux français formés à l'hypnose est faible.

La violence interpersonnelle est définie comme la menace ou l’utilisation intentionnelle de la force physique ou de pouvoir contre autrui, un groupe ou une communauté. Ses conséquences sur la santé sont désastreuses, ce qui en fait un problème de santé publique de premier plan à l’échelle mondiale. Le médecin généraliste est un acteur de premier plan dans la prise en charge de ces violences.

l’objectif principal était d’identifier les symptômes et comportements permettant le repérage des violences interpersonnelles en consultation de médecine générale en Poitou-Charentes.

Une étude qualitative par l’enregistrement de vingt-cinq consultations de médecine générale a été réalisée. Trois praticiens ont réalisé les consultations  dans la région Poitou-Charentes. Les patients inclus ont été ceux ayant subi au moins un type de violence, ayant donné leur accord oral de participation, les patients de plus de 18 ans, et ceux parlant suffisamment bien le français. Un questionnaire a été rempli à la suite de la consultation, afin que l’investigateur puisse exprimer son ressenti concernant l’attitude du patient pendant la consultation. Les enregistrements ont été retranscrits et analysées par triangulation par deux investigateurs différents grâce au logiciel RQDA.

Vingt-cinq enregistrements ont été réalisées dont 19 femmes et 6 hommes. Les symptômes retrouvés ont été  : physiques (asthénie, troubles du sommeil, troubles du comportement alimentaire, troubles spécifiques d’organe…), psychiques (comportements à risque, symptômes dissociatifs, troubles anxio-dépressifs…), troubles de interactions sociales (opposition aux soins, position de sauveur, sentiment d’injustice, sentiment de solitude, hypervigilance…) et troubles de l’intégration sociale (isolement professionnel, familial, handicap…). Certaines attitudes ont été identifiées chez la patient telles une victimisation, une minimisation des violences subies, une difficulté dans les relations physiques, des atypies de langages, une attitude fermée…

la validité interne de l'etude aura été permise par la triangulation des données. La variation maximale de l'echantillon a été obtenue. il existait un biais d'information l'interraction médecin patient n'aura peut etre pas toujours permis la révélation des violences.  nos résultats ont permis  de former un « syndrome violence », qui peut être utilisé pour le repérage par les professionnels de santé.

Les relations entre les médecins et les entreprises du médicament ont un impact avéré en termes de santé publique et font l'objet d'une littérature fournie. En France, les rencontres entre les internes et les représentant de l'industrie pharmaceutique sont fréquentes : 1.9 contact par mois en moyenne. Parmi les conditions qui amènent les internes à prescrire plus facilement, 64% ont déclaré que c'était lorsque le visiteur médical leur paraissait sympathique. 2 études en 2014 montrent que 75% des étudiants estiment ne pas avoir une formation suffisante pour appréhender la promotion pharmaceutique.

Identifier un besoin de formation à l'analyse crituqe de la promotion pharmaceutique chez les internes de médecine générale de XXX

Il a été réalisé une étude descriptive par auto questionnaire de 18 questions anonyme informatisé avec Limesurvey via les boites courriel universitaire de juin à juillet 2018. Un rappel informatique a été réalisé. Les données ont été traitées avec BiostatTGV. Une valeur de p inférieure à 0.05 était considérée comme significative.

108 questionnaires ont été analysés avec un taux de réponse de 31.95%. Les internes ont ressenti un besoin de formation à 83.33% et dès l'externat pour 51.11%. L'exposition des internes à l'industrie pharmaceutique a commencé à l'externat pour 81.48%. Ils ont eu entre 1 à 9 contacts avec un visiteur médical durant le dernier semestre avec debriefing pour 33.33%. Les contacts étaient de la volonté de l'interne pour 20.37% des cas. La visite médicale était perçu comme utile pour 62% d'entre eux.

Le recueil a été réalisé par auto questionnaire et est donc soumis à un biais de mémorisation, de déclaration et de sélection comme la réponse était basée sur le volontariat. L'échantillon de 108 internes était de faible puissance mais le taux de réponse de 31.95% était satisfaisant. Plusieurs internes ont contacté les investigateurs pour avoir un complément de bibliographie et demander des informations sur la troupe du rire ou le FORMINDEP. Un enseignement obligatoire va ainsi être mis en place à la faculté de XXX.

Compte tenu de l’importante consommation des benzodiazépines en France, de leur profil de sécurité d’emploi et de certains usages problématiques, ces dernières font l’objet d’une attention particulière des autorités sanitaires depuis plusieurs années. Une molécule en particulier, le Zolpidem, présente un risque plus élevé de pharmacodépendance, d’abus et d’usage détourné. De ce fait, depuis le 10 avril 2017, sa prescription se fait sur ordonnance sécurisée.

L’objectif principal de cette étude est d’évaluer l’impact de cette réforme en termes de délivrances. L’objectif secondaire est d’évaluer le report des délivrances sur le zopiclone, l’alprazolam et l’hydroxyzine.

Nous avons utilisé la base de données Medic’AM de l’assurance maladie. Elle renseigne notamment le nombre de boîtes et le coût des médicaments délivrés par les pharmacies de villes. Le recueil s’est fait entre janvier 2015 et juin 2019. Les délivrances ont été exprimées en daily day dose (DDD). L’évolution du nombre de DDD délivrées a été évaluée en utilisant une analyse de régression linéaire segmentée.

Au moment de la réforme, nous avons mis en évidence une diminution significative du nombre moyen de DDD délivrées du zolpidem parallèlement à une augmentation significative du nombre moyen de DDD délivrées du zopiclone. De même, une diminution non significative du nombre moyen de DDD délivrées pour l’alprazolam et l’hydroxyzine est observée. La diminution des délivrances de Zolpidem augmente significativement jusqu’à la fin de l’étude, tandis que les délivrances du Zopiclone ne sont pas significativement modifiées. Au moment de la réforme, la baisse des DDD du zolpidem a entrainé une diminution moyenne de 650 000€ qui s’est poursuivie les mois suivant avec une diminution moyenne d’environ 9 700€ par mois.

La principale force de cette étude vient du caractère national des données. L’autre force vient du fait que le zolpidem et le zopiclone n’ont pas d’autre indication que l’insomnie. La principale limite vient également de la base de données qui fournit des informations à l’échelle de la population. Il aurait été intéressant de connaitre les délivrances à l’échelle individuelle. Ces données auraient permis d’analyser les primo-prescriptions d’une part et les renouvellements d’autre part.

De nombreuses études se sont intéressées à l’impact de la tenue vestimentaire du médecin généraliste au cours de la consultation : préférence des patients, confiance accordée au médecin ou à sa prescription (Rehman, 2012; Lil et Wilkinson, 2005). L'étude Coréenne de Chung (2012), non extrapolable à la population française, s’est intéressée au lien entre la tenue vestimentaire du médecin et son impact sur l’empathie perçue par le patient.

La tenue vestimentaire du médecin généraliste a-t-elle un impact sur l'empathie perçue par le patient ? Etude transversale auprès de médecins généralistes du XXX, et de patients atteints d'une pathologie chronique.

Etude transversale, descriptive, non interventionnelle, menée dans la région XXX. La population comportait 50 clusters : chaque cluster était composé de 20 patients atteints de maladie chronique ayant déclaré comme médecin traitant un même médecin généraliste.  Les médecins étaient recrutés de façon consécutive à partir d'une liste tirée au sort. Ceux-ci recrutaient alors les patients. La tenue du médecin est évaluée par l’investigateur, selon 4 catégories. L’empathie perçue est évaluée par le patient via le questionnaire CARE, imprimé, à remplir en salle d'attente après la consultation.

En analyse multivariée, on ne retrouve pas de corrélation significative entre les différentes tenues et le score CARE global. Le port d'une tenue semi-formelle ainsi que le port de lunettes sont corrélés de façon négative avec le score CARE écoute (respectivement : pente -1.3, IC95% [-2.5;-0.1], p=0.03  ; et pente -1.0, IC95% [-1.8; -0.2], p=0.02) Parmi les 4 catégories de tenues, les patients semblent en moyenne préférer celle portée par leur médecin traitant.

L'étude, innovante, utilisant des échelles validées, présente une bonne validité interne, avec un nombre de patients recrutés important (788). L'association retrouvée a une force et une constance comparables aux données de la littérature. L'étude peut présenter un biais de sélection des médecins et des patients, atténué par un recrutement standardisé consécutif. La mesure de l'empathie a pu être biaisée par un effet Hawthorne, et par un biais de désirabilité sociale du patient. D'autres études seraient nécessaires pour confirmer ce lien et préciser les déterminants de l'empathie perçue par le patient.

Les violences faites aux femmes constituent un problème de santé publique. En Europe, une femme sur trois est victime de violences physiques ou sexuelles au moins une fois dans sa vie dès l’âge de 15 ans. . Ces violences ont des conséquences sur la santé des victimes et nécessitent d’être pris en charge par des professionnels. Les nouvelles recommandations de l’HAS de 2019 les encouragent à activement dépister les violences pour mieux les prendre en charge. Cependant, travailler après de victimes de violences peut aussi avoir des conséquences sur les professionnels : on parle alors de traumatisme vicariant, de fatigue de compassion ou encore de stress traumatique secondaire.

L'objectif de cette étude est d'explorer l'impact vicariant ressenti par les professionnels, avant et après avoir intégré une structure pluridisciplinaire.

Des entretiens semi dirigés ont été réalisés courant 2020 auprès des professionnels de santé travaillant à la XXX. Après recueil de leur consentement, ils ont été enregistrés et retranscrit intégralement. Le verbatim a ensuite été double codé et analysé par théorie ancrée.

Les résultats préliminaires montrent un impact personnel et interpersonnel sur les soignants impliqués dans la prise en charge des victimes de violences : ils ressentent une multitude d'émotions négatives, des conséquences psychosomatiques et parfois le sentiment d'etre dépassé, déconnecté voir une modification de leur schéma de pensée. Sur le plan interpersonnel, ils relevent un rapport aux hommes modifiés, des conséquences sur leur vision du monde et sur leur sexualité, ou encore sur leur rapport à leur entourage. Professionnellement, cela les conduit à des remises en questions, sur leur place en tant que professionnel ou encore à une modification de leur pratique. Les soignants soulignent certains facteurs protecteurs ou aggravants, et le travail en structure pluridisciplinaire semble permettre de limiter cet impact vicariant.

Cette étude de l'impact du travail aupres des victimes de violences ainsi que des facteurs aggravants et protecteurs permettra une meilleure sensibilisation des professionnels à cette problématique et la proposition de recommandations pour en limiter l'impact.

La spécificité de la prise en charge des patients multimorbides nécessitait une approche globale combinant les interventions de plusieurs professionnels de santé dans un parcours de soins coordonné. Les structures pluri-professionnelles illustraient ce modèle. L’évaluation de la qualité des soins au sein de ces structures pourrait aider à améliorer la prise en charge du patient. En l'absence d'outil validé existant, l'étude se propose de développer un outil d'évaluation de la qualité des soins premiers pour les patients. La phase initiale consistait à rechercher les aspects pertinents des soins premiers du point de vue des professionnels de santé, des patients et de leurs aidants.

Comprendre si le soignant et le soigné partageaient une vision commune des soins premiers de qualité.

Analyse qualitative secondaire à partir de résultats d’entretiens semi-dirigés réalisés auprès de professionnels de santé et de couples patients/aidants dans 5 sites d’exercice coordonné. Une analyse comparative des données qualitatives a précédé une analyse transversale permettant de discerner les discordances et les points de recoupement, dans chaque dimension de soins retenue.

60 professionnels de santé et 26 patients ont été interrogés. 9 dimensions du soin premier ont émergé : la disponibilité, l’accessibilité, l’aménagement des locaux, les soins médico-techniques, la relation professionnel-patient, les soins centrés sur le patient, l’implication de l’aidant, l’organisation des soins dans la structure, l’organisation territoriale des soins. Des attentes communes et des divergences sont apparues : professionnels et patients semblaient avant tout vouloir bénéficier d’une relation de qualité, à l’origine d’une démarche de soins centrée sur le patient, dans laquelle le rôle de coordinateur du médecin traitant prenait une place prépondérante. Ces données enrichissaient celles retrouvées dans la littérature.

La relation professionnel-patient a pris sa place parmi les préoccupations des professionnels de santé dans une prise en charge centrée sur le patient. La participation et l’implication des patients sont nécessaires et constituent un levier pour faire évoluer le système de santé. Intégrer le point de vue des patients et de leurs aidants dans un questionnaire d’évaluation de la qualité des soins devrait permettre de faire évoluer ces nouveaux modes d’exercices en les rapprochant des attentes des usagers.

La prévalence des troubles communs de santé mentale augmente selon les inégalités sociales de santé ; en outre l’adéquation de leur prise en charge thérapeutique semble différer selon le niveau socio-économique (Finegan M et al. Depression & Anxiety 2018). Ces résultats préliminaires sont à étayer, ce qui justifierait une amélioration des conditions d’accès aux soins adéquats pour les populations concernées.

Evaluer l’influence du niveau socioéconomique (indice EDI) sur le nombre de délivrances de benzodiazépines et d’antidépresseurs, et sur l’adéquation avec les durées recommandées de traitement, dans la population adulte d’une région de France.

Étude transversale populationnelle. Analyse secondaire de données issues du système d'information de l'Assurance maladie et d'un indice écologique de défavorisation, dans une région de France en 2012. Les données de 2,5millions de bénéficiaires ont été recueillies par les régimes d’Assurance maladie dans leurs systèmes d’information (SIAM-ERASME, Base Santé et OCAPI). Une modélisation par régression linéaire a évalué l'association entre le niveau socio-économique (score écologique de déprivation à base géographique : l’European Deprivation Index) et le nombre de délivrances de benzodiazépines et d'antidépresseurs et leur adéquation avec les durées de traitement recommandées en France. Le protocole a préalablement été déposé sur la base ENCePP.

Sur les 2032775 individus, le nombre de délivrances de benzodiazépines augmentait significativement &linéairement avec la classe du score EDI (quintile 5 vs.1 OR=1,20[1,19;1,22]p<0,001). Augmentation significative mais non linéaire pour les antidépresseurs. Parmi les 461484 patients qui ont reçu au moins un antidépresseur/benzodiazépine 45,2% (n=208455) des schémas de délivrance étaient conformes aux durées des recommandations françaises. L'inadéquation avec la durée de traitement recommandée augmentait significativement &linéairement avec la classe du score EDI (quintile 5 vs.1 OR=0.71[0,70;0,72]p<0,001).

Le large effectif de notre étude est à la fois sa principale force -montrant une association significative entre faible niveau socio-économique et délivrance de benzodiazepines plus importante et moins adéquate- et sa faiblesse : la puissance trop élevée conduit à interpréter la significativité avec précaution. Seules les dates distinctes de délivrance étaient disponibles dans nos données. L'influence du niveau socio-économique mériterait d'être évalué sur l'adéquation des traitements (médicamenteux et non médicamenteux) en fonction du diagnostic et des indications.

I Le Médecin Généraliste (MG) a une place centrale dans l’organisation des soins des patients porteur d’un cancer et sa place s’agrandi avec l’augmentation des thérapies orales et de la survie. L’amélioration du suivi et la qualité de vie ces patients, nécessite une meilleure coordination entre les onco-hématologues et les MG (Gonzalo, BMC-Health-Serv-Res, 2016). Est-il possible d’inclure la participation des MG aux RCP, afin d’initier la coordination ville hôpital en amont de la prise en charge ?

Objectifs : Etudier la faisabilité de la participation à distance des MG aux Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) des patients atteints d’une myélodysplasie et secondairement d’étudier l’influence du MG participant sur la décision thérapeutique

Etude de faisabilité prospective interventionnelle monocentrique. Elle a été réalisée sur l’ensemble des patients présenté en RCP myélodysplasie du 01/01/2016 au 31/03/2016 de notre centre. Les critères d’inclusion étaient d’avoir plus de 18 ans, une myélodysplasie, un MG référent et avoir donné son consentement éclairé. Etaient exclus les patients déjà présentés en RCP, ou déjà traités. L’étude a été réalisée en 3 appels avec le MG : un pour organiser la RCP, un lors de la RCP et un de satisfaction. Le critère principal était le taux de participation des MG à la RCP.

Résultat principal La participation des MG aux RCP est faisable.Sur 86 dossiers de patients présentés, 44 étaient éligibles et 27 ont participé ( 61% des MG) .  Elle a modifié 5 prises en charge (19%). Avec quatre escalades thérapeutiques et une désescalade . De nombreux domaines (médical, social, familial et psychologique) ont été explorés lors de la concertation grâce à l’apport du MG.

La principale force de l’étude, outre l’originalité de la participation du MG à distance aux RCP, est qu’elle étudie la faisabilité de cette participation. Les principales faiblesses restent la faible taille de l’échantillon et le choix de la myélodysplasie qui peut majorer l’implication des MG chez ces patients. Perspectives :Ce travail propose une méthode effective de participation des MG aux RCP, Il serait intéressant d’étendre cette participation à tous types de RCP, puis d’étudier cette participation.

L’intégration de patients-enseignants dans le cursus des professions de santé est effective depuis longtemps dans plusieurs pays. En France, cette intégration est moindre mais de récentes recommandations incitent à l’étendre, dont la dernière loi de santé. Depuis 2016, 20 patients-enseignants ont été intégrés comme collègues et enseignants dans notre département universitaire de médecine générale. En 2019, un deuxième programme d’ordre interprofessionnel et centré autour de patients-mentors a été créé. Ces innovations pédagogiques ont été primées (Ministères de la santé et de la recherche, Les transmetteurs, Maison des sciences de l’homme) et font l’objet de plusieurs recherches et publications, nationales et internationales. Ces travaux nous ont permis de développer une expertise concernant les facteurs de réussite, les freins et les points de vigilance pour mener à bien de tels programmes.

Travailler sur les motivations des équipes à développer de tels programmes afin qu’elles identifient ce qu’elles peuvent en attendre. Réfléchir collectivement aux moyens à mettre en œuvre pour assurer leur réussite et leur pérennité.

L’accès à cet atelier devra être limité (15 à 20 participants) afin de permettre interactivité et production de la part des participants. Une première séquence (15 minutes), utilisant un métaplan, visera à faciliter l’expression des motivations à intégrer des patients-enseignants dans les programmes pédagogiques. La deuxième séquence, en travaux de petits groupes (20 minutes) avec restitution (40 minutes), visera à identifier les moyens à mettre en œuvre. L’ensemble de l’atelier bénéficiera de l’expertise d’un patient-enseignant expérimenté et des deux responsables des programmes suscités.

Salle de 25 personnes, organisée en 4 groupes de cinq personnes. Matériel pédagogique nécessaire : papillons adhésifs, tableau blanc, vidéoprojecteur. Une inscription préalable des participants serait pertinente pour permettre l’envoi de documents supports.

Chaque participant devrait être en mesure d’acquérir des outils permettant, au sein de son équipe pédagogique, de mener à bien la mise en place d’un programme de patients-enseignants. Plus généralement, cet atelier devrait permettre de renforcer le réseau inter-universitaire visant l’engagement des patients dans les formations en santé, actuellement en cours de consolidation.

La lutte contre les infections sexuellement transmissibles (IST) est une priorité pour les agences de santé publique nationales et internationales qui préconisent des approches combinées de prévention. Si certaines stratégies ont permis des avancées importantes dans la lutte contre le VIH, comme la prophylaxie pré-exposition (PrEP), les stratégies comportementales et le port du préservatif restent essentiels dans la lutte contre l'ensemble des IST. Les médecins généralistes ont un rôle clé à jouer pour la réduction des risques mais le sujet reste insuffisamment abordé. L'utilisation d'outils validé pourrait les aider à dépasser certains freins et proposer des stratégies efficaces.

L'objectif était d'analyser les interventions de réduction des comportements à risque d'IST proposées en soins primaires dans les pays de l'OCDE, en vue d'élaborer un outil facilitant la prévention en santé sexuelle en médecine générale.

Nous avons conduit une revue systématique de la littérature des essais contrôlés (randomisés ou non) menés en soins primaires. Les bases de données PubMed, Cochrane Library, Scopus, PsycINFO, PsycArticle, PBSC, SocINDEX, Google Scholar et CAIRN ont été consultées. Les participants, pris en charge en soins primaires, étaient de tous âges, sans restriction de genre ou d'orientation sexuelle. L'éligibilité des articles a été évaluée par deux auteurs indépendants, les conflits ont été résolus par discussion. La procédure d'extraction des données a été standardisée en amont. Le risque de biais a été évalué à l'aide d'outils validés selon le type d'étude.

Au total, 937 références ont été évaluées. Après élimination des doublons, tri sur titres et résumés puis sur textes entiers, nous avons inclus et analysé 30 études. Seule une minorité était menée dans structures non spécifiques de la santé sexuelle. Certaines interventions sembles efficaces pour réduire le taux d'IST incidentes et/ou les comportements à risque d'IST, mais les résultats sont parfois discordants.

Outre une méthodologie rigoureuse, ce travail ouvre de nombreuses perspectives, malgré un risque de scotomes et des limites concernant l'extrapolabilité des résultats des études incluses. Face au manque d'études réalisées en soins primaires et plus encore en France, il est nécessaire de développer des interventions en santé sexuelle, en leur apportant une validation scientifique.

Devant une médecine toujours plus technique et dans un système de soins qui exige toujours plus de résultats et d'efficacité, on ressent le besoin de se recentrer sur une relation médecin patient apaisée, bienveillante, et investie dans sa singularité et sa richesse. Des récits de patients que ce soit dans notre quotidien de médecin ou à travers des travaux universitaires relatant des témoignages de patients montrent la violence de certaines prises en charge et le manque d'empathie, parfois témoin d'une souffrance du soignant qu'il renvoie à son patient.

Les objectifs de cet atelier sont -d'ouvrir une réflexion sur sa position et sur sa disposition empathique par rapport au patient.
-et de prendre conscience des facteurs modulant l'empathie en la diminuant ou au contraire en l'intensifiant, au risque de tomber dans la contagion émotionnelle.

Nous optons pour la méthode de pédagogie active s'inscrivant dans le paradigme socio constructiviste afin de favoriser les échanges entre les participants. Nous explorerons dans un premier temps les représentations des participants concernant l'empathie. Puis nous utiliserons des vidéos permettant d'observer et de mettre en évidence les facteurs pouvant moduler l'empathie. Le rôle des animateurs serait de favoriser une réflexion de groupe et un apprentissage par et avec ses pairs, plutôt qu'une transmission verticale.

L'atelier débutera par une réflexion et discussion de groupe sur les représentations de l'empathie en 20 minutes. Puis nous proposerons l'observation d'une vidéo de consultation mettant en scène des éléments pouvant amener à mobiliser une réflexion autour de l'empathie, en 15 minutes. Le débriefing de 30 minutes nous amènera à une synthèse, une conclusion et aux questions pendant 15 minutes.

Le résultat attendu de cet atelier est d'être capable d'identifier les facteurs influençant notre empathie.

La pertinence des références bibliographique est un préalable à tout travail de recherche dans le domaine médical. Au cours de précédents congrès le CNGE a permis aux participants de travailler les bases méthodologiques relatives à l’élaboration des questions et équations de recherche bibliographiques en soins premiers. Différentes bases de données documentaires regroupent des publications scientifiques potentiellement pertinentes en soins premiers. Cependant, savoir choisir et utiliser les bases de données adaptées au travail de recherche envisagé nécessite une formation préalable.

Savoir choisir et utiliser une base de donnée bibliographique en fonction de la thématique Connaître les particularités des principales bases de données bibliographique utiles en soins premiers.  Cet atelier s’adresse aux étudiants de 3ème cycle ainsi qu’à leurs (futurs) encadrants, afin de développer leurs compétences en matière de recherche bibliographique.

Atelier pratique, 30 à 40 participants, de préférence sur inscription préalable. Les participants, équipés de leur ordinateur personnel connecté en wifi (meilleure configuration) voire d’un simple téléphone portable ou tablette (configuration minimale) seront guidés pour utiliser les bases de données. Ils pourront découvrir les spécificités, intérêts et limites des différentes bases de données et autre ressources bibliographiques utiles en soins premiers. Les quatre enseignants de l’atelier Recherche Bibliographique de notre DMG expertiseront et animeront cet atelier.

L'atelier (1h30 environ) comprendra : - un temps de rappels concernant l’utilisation des bases de données documentaires (présentation dynamique, questionnaire interactif Socrative®) ;
- un temps pratique d’utilisation des différentes fonctions de PubMed (recherche et collecte de références, veille documentaire, accès aux sources libres) ;
- un temps pratique d’utilisation des outils du CiSMEF (HeTOP, CRBM, LiSSa) ;
- un temps pratique d’utilisation d’autres bases de données (Cairn.info et Cochrane) et de ressources indépendantes en langue française (Exercer, Médecine, Minerva et Prescrire). Un temps de libre questions-réponses sera aménagé en fin d’atelier.

Les participants sauront choisir et utiliser les bases de données et ressources bibliographiques pertinentes destinées aux travaux de recherche en soins premiers.
Un support de synthèse sera donné en fin d’atelier.

La bibliothérapie est l'usage de supports écrits (livres notamment) à des fins curatives. C'est un outil facile d'accès et à l'efficacité démontrée dans de nombreux problèmes de santé couramment rencontrés en Médecine Générale (souffrance psychologique, trouble psychiatrique, affections chroniques). Elle s'est beaucoup développée ces dernières années dans
les pays anglo-saxons, mais semble quasi inexistante en médecine générale en France.

Question de recherche: La bibliothérapie est-elle connue et utilisée par les MG ?
 Objectif principal : faire l'état des lieux des connaissances et de l'utilisation de la bibliothérapie par les médecins généralistes.
 Objectifs secondaires : identifier les obstacles à l'utilisation de la bibliothérapie en pratique courante;lister les ouvrages déjà utilisés par les praticiens et en identifier les indications; promouvoir les travaux déjà menés dans ce domaine et en tirer des applications pour la médecine générale.

Étude quantitative par auto-questionnaire diffusé par mail auprès des médecins généralistes

L'échantillon se composait de 52% d'hommes et 48% de femmes La répartition des âges semblait homogène:de 30 à 70ans avec une majorité entre 50 et 59 ans.Le médecin s'intéressait à la bibliothérapie s'il était lui-même lecteur et trouvait des lecteurs dans sa patientèle. La majorité des médecins déclarait ne pas connaître le mot « bibliothérapie » (81% de l'effectif) alors que (65%) déclaraient l'avoir déjà pratiquée. La plupart ayant déjà eu recours à des livres en consultation, sans connaître le mot « bibliothérapie »L'utilisation de livres avait été majoritairement à destination de patients en souffrance psychologique ou présentant des troubles psychiatriques:troubles anxieux et dépressifs.Une part importante était donnée aux ouvrages d'aide à la parentalité ,aux troubles de l'apprentissage et à l'aide au sevrage tabagique.Le profil des auteurs était plutôt des médecins, psychiatres ou psychologues.La majorité des livres présentait des contenus tels que témoignage autobiographique, développement personnel,articles, livrets d'information sur une maladie.

forces:original; chercheur impliqué indications limites:échantillon avec un faible le taux de réponse (27,6%)  mais représentatif  Le livre est associé à des notions de soin, de prévention et de santé  Les freins à son utilisation  serait  le doute sur son efficacité.  La bibliothérapie est peut-être le chainon manquant dans une prise en charge globale des patients. Le médecin traitant souhaiterait une bibliothèque en ligne dédiée.

Répondre à la demande de dépistage du cancer colorectal (CCR) nécessite pour le médecin d’avoir acquis des compétences d'ordre techniques et communicationnelles. Elles sont enseignées aux items 287 et 298 des ECN. La réforme du deuxième cycle propose un classement des contenus en rang A B C. La simulation virtuelle ou les stations ECOS  figurent parmi les outils d’évaluations sommatives ou formatives qu’il est préconisé de développer. Déterminer les niveaux de compétences attendus en fin de deuxième cycle est un préalable qui se base sur la proposition consensuelle d’enseignants basé sur un référentiel. Mais il nous semblait qu’observer et attester du niveau des étudiants en situation quasi-authentique permettrait d’affiner à la fois les objectifs de formation et les critères d’évaluation.

Déterminer les niveaux de compétence des étudiants de 3e cycle en début de stage de niveau 1, face à un patient simulé standardisé en demande de dépistage de CCR.

Montage du scénario de la consultation puis formation du patient. 10 étudiants soumis à ce patient fictif en situation de stage. Utilisation de la vidéo et de son enregistrement pour observer la performance. Réalisation et utilisation d’une grille critériée de 40 items basés sur le référentiel métier du CNGE pour évaluer les niveaux de compétences. Deux évaluateurs ont visionné les enregistrements et quantifié la réalisation des items.  Ils ont également triangulé le verbatim pour faire une approche qualitative de l’ensemble de la consultation.

Le score moyen de performance était de 23.6/40. 15 items n’étaient abordés que par moins de la moitié des étudiants. 4 items n’étaient jamais abordés. A la lumière de l’analyse qualitative, nous avons notamment identifié que le motif principal de consultation venait scléroser la démarche de dépistage attendue plus globale.

Ce travail a permis de déterminer des besoins de formation centrés sur les scotomes, mais seulement sur 10 étudiants. Il pourrait aider à classer le rang A B C des contenus de l’item 287 et 298 concernant la consultation de dépistage du CCR. Ces résultats seront à considérer lorsqu’il s’agira de créer un scénario pédagogique transposable en simulation numérique ou pour un contenu d’ECOS.

La France a une forte dépense médicamenteuse. En 2005 l'étude « le rapport des français et des européens aux médicaments et à l’ordonnance » a été réalisée par IPSOS. A cette époque, seulement 10% des consultations se terminaient sans prescription de médicaments, loin des voisins européens, 50% aux Pays-Bas par exemple. Une discordance existait entre les médecins, ressentant une pression de prescription et les patients, déclarant souhaiter des conseils plutôt que des médicaments.

Observer l’évolution du nombre de consultations sans prescription médicamenteuse (CSPM) en France et en Europe de 2005 à 2019. Observer l’évolution du ressenti des patients et des médecins généralistes (MG).

Revue mixte et systématique de la littérature européenne de 2005 à 2019. Les études, en français ou en anglais, en Europe, ont été incluses, avec des résultats sur le nombre de CSPM et/ou le ressenti des patients ou des médecins. La qualité a été analysée selon deux grilles d’évaluation distinctes.

31 études ont été incluses et analysées après évaluation. Le nombre de CSPM est passé à 22,5% en France, et la consommation médicamenteuse a baissé. En Europe les CSPM sont beaucoup plus fréquentes, la différence avec nos voisins est donc toujours présente. Les freins à la CSPM sont :  la non-reconnaissance du statut de malade, le manque de temps, les habitudes et le paiement à l’acte pour les médecins. Les éléments facilitants sont : les explications, l’expérience des médecins, l’évocation de la iatrogénie, la communication. Médecins et patients évoquent tous une évolution récente vers moins de prescriptions médicamenteuses.  La CSPM s’inscrit dans la décision médicale partagée.

Il existe peu de données quantitatives sur les consultations en médecine générale. La recherche doit être développée pour en obtenir plus. Force, ce travail a été réalisé par deux chercheurs avec croisement des évaluations des études. Les études qualitatives sont abondantes (plus de 20 thèses récentes) donnant une bonne vision des freins et facteurs facilitants. Le MG n’est plus seulement un prescripteur et la CSPM s’inscrit dans la démarche centrée patient. D'autres voies existent pour promouvoir la CSPM : travailler la communication (grille de Calgary), responsabiliser les patients.

En France, les nouveaux-nés depuis le 1er janvier 2018 sont soumis à une obligation vaccinale de 11 vaccins. Le médecin généraliste (MG) est considéré comme une des premières sources d’information sur la vaccination. Pourtant une étude de l’ORS PACA en 2016 retrouve une hésitation vaccinale (HV) élevée, ce qui pourrait compromettre l’application de cette loi.

Analyser les perceptions et les attitudes des MG face à cette nouvelle obligation vaccinale.

Etude qualitative menée de janvier à mai 2018, par entretiens semi dirigés auprès de MG des Bouches du Rhône. L’inclusion s’est faite par échantillonnage raisonné en variation maximale jusqu’à saturation des données. L’analyse était inductive selon la théorisation ancrée dans les données.

Cette obligation est promulguée dans un climat de défiance générale envers les autorités sanitaires et la vaccination. Divers profils de médecins ont été individualisés en fonction de leurs opinions sur l’obligation mais aussi de leur degré d’(HV) préexistant. Un débat existe concernant l’acceptation de cette obligation par les patients et donc l’efficacité de l’obligation sur l’augmentation de la couverture vaccinale. Cette obligation est vécue par certains comme un échec car elle ne permettra pas de restaurer la confiance des patients. D’autres considèrent qu’elle simplifie et apporte plus de cohérence. L’impact de cette loi sur leurs pratiques est variable en fonction des profils des médecins allant d’une absence de changements de pratiques à des effets bénéfiques ou au contraire des conséquences chronophages et délétères au niveau relationnel. Un questionnement éthique préoccupe les médecins mettant en balance bienfaisance individuelle et collective avec le principe d’autonomie. La problématique d’accès à la scolarité est abordée avec un risque de déscolarisation pour les réticents

Le double codage a permis une triangulation des données, diminuant le biais d’interprétation. La principale limite est l’exploration auprès de MG d’un périmètre restreint, au sein d’une région ayant un des taux d’(HV) les plus élevés de France. La formation des médecins aux vaccins et aux outils de communication apparait primordiale car l’obligation ne remplace ni l’explication ni l’éducation des patients. L’information des médecins par les autorités sanitaires ainsi que l’information du public permettrait d’accompagner cette nouvelle obligation vaccinale.

La perception d’insuffisance de lait pendant l'allaitement maternel est une situation où une mère a l’impression subjective de ne pas avoir une quantité de lait suffisante pour son bébé. Ce phénomène semble être fréquent, avec des conséquences telles que l’arrêt de l’allaitement ou la complémentation en lait artificiel. Son vécu par les parents n’a jamais été exploré à notre connaissance. Par son statut de référent en soins primaires auprès des familles, le médecin généraliste a un rôle à jouer dans l’accompagnement de l’allaitement.

L’objectif de cette étude était de comprendre comment la perception d’insuffisance de lait est vécue par les parents.

Nous avons réalisé une étude qualitative, par entretiens semi-dirigés auprès de couples ayant vécu une perception d'insuffisance de lait. Les participants ont été recrutés dans l’entourage de l’auteur, via des professionnels ou des associations, et par effet boule de neige. Les entretiens étaient codés selon la méthodologie préconisée par le Collège National des Généralistes Enseignants.

Les participants décrivaient une importante détresse psychologique due à la perception d’insuffisance de lait. Elle faisait douter les mères de leurs capacités à allaiter. Les parents étaient souvent dans l’incertitude sur la réalité de l’insuffisance de lait, et souhaitaient des informations claires et fiables sur la conduite à avoir. Ils montraient une grande détermination à poursuivre l’allaitement, et trouvaient des ressources auprès de professionnels, d’associations, sur internet ou dans leurs lectures. Ils se sentaient insuffisamment soutenus et préparés à l’allaitement. Les informations délivrées par le milieu médical leur semblaient divergentes et empiriques. Les pères se sentaient investis et trouvaient de nombreux moyens de soutenir les mères.

Les forces de cette étude résident dans le respect rigoureux des principes de la méthodologie qualitative. Les limites en sont la réalisation de certains entretiens en appel vidéo. Notre étude a montré un besoin de soutien et d’information des parents. L’actualisation des connaissances des professionnels est essentielle pour délivrer une information homogène. Au terme de cette étude, nous avons créé un document d’aide aux parents qui pourra être évalué lors d’une future thèse et proposé aux acteurs du soutien à l’allaitement maternel.

Un projet régional cherche à organiser l’accompagnement plus systématique de l’arrêt du tabac sur les territoires par des professionnels de santé en soins primaires. L’absence de demande d’aide à l’arrêt du tabac de la part du patient est un obstacle majeur à l’implication du médecin généraliste. L’affichage fait partie des moyens de communication qui pourraient favoriser le dialogue. Les données de la littérature sont contradictoires sur son efficacité.

Une question demeure : un affichage avec photographie des professionnels est-il plus efficace pour attirer l’attention et favoriser la mémorisation du message ? L'objectif de l'étude est de mesurer une différence de mémorisation du message, par les patients en salle d’attente de cabinet de médecine générale, selon que l’affiche est avec ou sans photographie.

Essai contrôlé randomisé en grappe. Deux types d’affiches ont été exposées dans les mêmes salles d’attente, les deux jours d’exposition étant randomisés. Les conditions d’exposition étaient identiques. Les majeurs volontaires qui consultaient les jours de l’étude ont été inclus. Critère de jugement principal : différence des proportions de mémorisation selon la présence ou pas de la photographie sur l'affiche, mesurée par hétéro-questionnaire, analysée par un test du Chi2.

268 patients ont été inclus dans 5 cabinets de médecine générale, sur deux jours d’étude par cabinet. 43,92% des 148 patients exposés à l’affiche avec photographie et 20,83% des 120 patients exposés à l’affiche standard ont retenu le message de l’affiche (p=0,0001). Les facteurs semblant augmenter la mémorisation sont le nombre faible de personnes sur la photographie, le nombre faible d’affiches dans la salle d’attente et le temps d’attente long.

Cette étude originale, montre un doublement de la mémorisation d’un message simple porté par une affiche disposant de la photographie des professionnels du patient. Ce résultat peut justifier le coût supplémentaire, notamment dans les conditions optimales précisées. L’exploration sur seulement 5 cabinets, avec une hétérogénéité des résultats selon les sites, même expliquée, constitue une limite. Une affiche n’a de sens qu’intégrée dans une organisation territoriale, avec relai du message en consultation par le professionnel. Même d’efficacité réduite, elle peut favoriser des demandes utiles, sans mobiliser du temps soignant.

Les difficultés d’accès aux soins sont en majorité le fait de territoires où une offre de soins est insuffisante pour répondre à la demande. En France, seule 8 % de la population réside dans une commune sous-dense en médecins généralistes. La délégation de tâches vers d’autres professionnels a permis de libérer du temps aux médecins. Plusieurs études ont montré un bénéfice de l’intervention du pharmacien dans la prise en charge des patients.

L’objectif de ce travail était d’analyser les perceptions qu’ont les patients de la place du pharmacien d’officine dans leur recours aux soins primaires.

Une étude qualitative par entretiens individuels semi-dirigés a été menée auprès de  quinze patients recrutés en cabinet de médecine générale et en pharmacie d’officine. Le recrutement a été fait directement par la chercheuse ou par les pharmaciens et médecins des lieux de recrutement jusqu’à suffisance des données en recherchant un échantillonnage hétérogène selon l’âge, le sexe, le lieu d’habitation, la profession et la prise ou non d’un traitement au long cours. Les entretiens ont été retranscrits et analysés par regroupement thématique des données. Un double codage a été réalisé.

La proximité géographique du pharmacien en fait un interlocuteur privilégié et un acteur de premier plan en soins primaires. Les patients sont souvent fidèles au même pharmacien et entretiennent avec lui une relation de confiance. Ils considèrent le pharmacien comme un professionnel de santé à part entière qu’ils peuvent solliciter en premier recours. Ils sont favorables à l’élargissement des missions du pharmacien ce qui permettrait de libérer du temps aux médecins et favoriserait la coopération interprofessionnelle.

L'hétérogénéité des lieux de recrutement et la recherche de variation maximale de l'échantillonnage ont permis de recueillir une large diversité d'opinion. Le double codage a permis de limiter le biais d'interprétation. Le fait que la chercheuse soit médecin généraliste a pu influencer le discours des patients.  La coopération interprofessionnelle est considérée par les patients comme indispensable à des soins de qualité. Le développement d’ESP ou de CPTS permet de décloisonner les soins et aide les professionnels à se coordonner autour d’un objectif commun : la santé des patients.

La (non)prescription d’antibiotiques chez l'enfant est une situation fréquemment rencontrée par les médecins généralistes (MG). La prescription des antibiotiques (PA) croissante et leur mésusage sont en partie responsables de l’antibiorésistance. La maîtrise de la PA nécessite une meilleure compréhension de ses déterminants. Les études disponibles s’intéressent à la PA lors d’infections ciblées mais peu analysent la PA globale en population pédiatrique.

L’objectif était d’analyser la PA des MG chez les enfants et d’analyser les variables associées.

Étude observationnelle, transversale, rétrospective à partir des données CPAM. La PA des MG installés en région XXX était estimée grâce aux indicateurs de rémunération sur objectif de santé publique entre juillet 2018 et juin 2019. La part d’enfants traités par une céphalosporine de 3ème/4ème génération était calculée parmi la patientèle médecin traitant <4 ans et de 4-16 ans. L’âge, le sexe du MG, l’exercice regroupé, l’activité annuelle, la commande de test angine (TDR), le statut de maître de stage (MSU), le lieu d’exercice, sa défavorisation sociale et son accessibilité potentielle localisée étaient analysées. Des régressions linéaires multiples ont été réalisées pour analyser les variables associées à la PA.

Au total, 2167 MG étaient inclus. La part d’enfants traités par une céphalosporine de 3ème/4ème génération était de 12,1% des <4 ans et 10,2% des 4-16 ans. L’âge faible du MG et une bonne accessibilité au MG étaient associés à une diminution de la PA, quel que soit l’âge des enfants. L’exercice regroupé et la commande de TDR étaient associés à une moindre PA aux enfants <4 ans par les MG femmes. Le nombre d’actes élevé était associé à une sur-PA par les MG hommes uniquement.

Certains facteurs inhérents au MG semblent intervenir dans la PA des enfants. Cette étude originale, régionale comprend un effectif important de MG, contrairement aux précédentes réalisées à plus faible échelle. L’utilisation d’une base de données limite les variables étudiées et ne permet d’analyser qu’une famille d’antibiotiques. Néanmoins, certaines hypothèses peuvent être formulées quant aux mécanismes de PA selon le contexte du MG. Des études complémentaires sont nécessaires pour prendre en compte la complexité des situations à l’origine des PA.

L’antibiorésistance génère une morbi-mortalité importante. La prescription antibiotique (PA) croissante et son mésusage en sont en partie responsables. La maîtrise de la PA requiert une meilleure compréhension de ses déterminants. La PA s’effectue majoritairement en ambulatoire par des médecins généralistes (MG). Certains facteurs influençant la PA ont été décrits mais peu d’études se sont focalisées sur les facteurs liés au MG.

L’objectif était d’analyser la PA des MG chez l’adulte et d’analyser les variables associées.

Étude observationnelle, transversale, rétrospective, à partir des données CPAM. La PA des MG installés en région XXX était estimée grâce aux indicateurs de rémunération sur objectif de santé publique entre juillet 2018 et juin 2019. La part de patients sous antibiotiques parmi la patientèle médecin traitant de 16 à 65 ans, la part sous antibiotiques générateurs de résistances (AGR) et le nombre de traitements antibiotiques prescrits en dose définie journalière (DDJ) étaient calculés. L’âge, le sexe du MG, l’exercice regroupé, l’activité annuelle, la commande de test angine, le statut de maître de stage (MSU), le lieu d’exercice, sa défavorisation sociale et son accessibilité potentielle localisée (APL) étaient analysées. Des régressions linéaires multiples ont été réalisées pour analyser les variables associées à chaque PA.

Au total, 2167 MG ont été inclus. Dans la patientèle adulte, 32,4% avaient reçu des antibiotiques, dont 29,7% traités par AGR. Le nombre d’antibiotiques était de 9,93 DDJ/1000/jour. L’âge, l’exercice isolé et le nombre d’actes élevé étaient associés à une augmentation de la PA globale et du nombre d’antibiotiques. Le statut MSU était associé à une diminution de toutes les PA des MG hommes. La défavorisation sociale et l’APL étaient associés à la prescription d’AGR des MG hommes et femmes.

Certains facteurs inhérents au MG semblent influencer la PA chez l’adulte. L’étude d’un effectif régional de MG et l’implémentation de données sociodémographiques valorisent les résultats. Même si l’utilisation de bases de données ne permet pas de considérer la complexité des situations à l’origine des PA, ce projet original apporte une vision globale de la PA en médecine générale. Il pourrait permettre de cibler des groupes de MG pour des études ultérieures.

Les bénéfices sur la santé d’une activité physique (AP) régulière sont prouvés par de nombreuses études. Ces bénéfices sont évidents dans des situations de prévention primaire, mais aussi secondaire, tertiaire, et pour la prise en charge de nombreuses pathologies chroniques. La pratique d’une AP régulière est insuffisante dans la population française et la sédentarité a nettement augmenté ces dernières années. L’AP devrait donc faire l’objet de prescription médicale fréquente. Elle reste cependant rare en médecine générale malgré une incitation à prescrire liée à la loi santé de 2016 et l’émergence de nombreux dispositifs locaux d’aide à la prescription et d’accompagnement à la pratique d’AP.

Déterminer la proportion des médecins généralistes (MG) d’un département français ayant réalisé une prescription écrite d’AP à au moins un de leurs patients adultes durant les six derniers mois, et les facteurs associés à cette prescription.

Étude de pratique, descriptive, par questionnaire téléphonique, auprès d’un échantillon aléatoire de MG d’un département français, doublée d’une étude descriptive des caractéristiques des derniers patients ayant bénéficié d’une prescription écrite d’AP. Comparaison en analyse bivariée des caractéristiques des médecins prescripteurs et non prescripteurs.

307 MG ont été appelés, 168 ont été inclus (54,7 %). 54 MG (32,1 %) ont réalisé une prescription durant les 6 derniers mois. Seul le fait d’être installé dans un territoire bénéficiant d’un dispositif local d’AP adaptée (p < 0,0001) et d’être formé à la prescription d’AP (p = 0,007) étaient associés à la prescription. Ces associations persistaient en analyse multivariable. Les patients ayant bénéficié de ces prescriptions étaient à 73,1 % bénéficiaires d’une ALD, 42,3 % d’entre eux présentaient un diabète. Un seul était bénéficiaire de la CMU et aucun de l’ACS. 84,6% des patients était orientée vers une structure proposant une AP adaptée, dont 53,8 % vers une association sportive.

Cette étude montre, par rapport aux travaux existants, une proportion plus importante de MG prescripteurs d’AP sur ordonnance. Elle met aussi en évidence la pertinence des dispositifs locaux d’AP adaptée, ainsi que la place de la formation des MG à cette prescription. Cependant, l’apparente exclusion des patients précaires mériterait des études complémentaires.

Depuis 2016, la loi française permet aux médecins généralistes (MG) de prescrire de l’activité physique adaptée (APA) aux patients en affection de longue durée (ALD). Plusieurs études ont montré un intérêt de médecins pour cette pratique, mais très peu ont étudié les attentes des patients sur un large échantillon.

Etudier l’opinion et les attentes des patients sur la prescription médicale d’APA.

Étude observationnelle semi-quantitative transversale. Recueil des données par questionnaire dans des cabinets de MG en XXX entre juin et septembre 2019. Inclusion de patients de plus de 18 ans présent dans la salle d’attente. Analyse descriptive puis recherche des facteurs indépendants de sur le critère de jugement principal de motivation des patients à intégrer un programme par analyse multivariée par  regression logisitique.

252 patients interrogés dans 9 cabinets. Taux de réponse 90%. 95,2% des patients trouvent que l'idée de remettre des ordonnances d’APA est bonne. 80,2% se déclarent motivés à intégrer un programme d’APA. 67,4 % pensent qu’une ordonnance d’AP augmenterait leur motivation. Les principales contraintes sont le manque de temps (59,9%) puis le manque de motivation (31,7%). Les principales mesures qui aideraient à mieux suivre un programme d’APA sont des séances en groupe encadrées par un professionnel (64,7%) puis l’implication du médecin dans le suivi (41,7%). Les facteurs influant de façon indépendante la motivation à intégrer à un programme d’APA sont : genre féminin (p = 0,01), titulaire d'un baccalauréat (p = 0,01), le fait de considérer comme bonne l’idée de remettre des ordonnances d’APA (p = 0,01).

Les forces de notre étude sont la taille de l'échantillon, et le taux de réponse. Les limites sont liées au recueil par questionnaire (biais d'interpratation, biais de désirabilité sociale), et liées spécifiquement au mode de recrutement (patients se déplaçant au cabinet uniquement, nombre de centres restreint). Nos résultats suggèrent un engouement des patients pour la prescription d’APA. Les patients diplômés ou de sexe feminin semblent être les plus motivés.
Prescrire de l'AP par écrit sur une ordonnance semble être une mesure attendue par les patients. Cette étude mériterait d'être reproduite dans d'autres régions pour confirmer ces résultats.

Les Mineurs Non Accompagne?s (MNA) sont des enfants e?trangers, sans responsable le?gal, isole?s. La France, en ratifiant le Convention internationale des Droits de l’Enfant, doit assurer les droits fondamentaux des MNA et ainsi pre?server leur sante?. Cette responsabilite? revient aux De?partements au titre de la protection de l’enfance. De nombreux re?seaux de sante? me?dico-sociaux s'organisent autour de ces jeunes vulnérables dont les besoins en sante? sont multiples, importants et spécifiques.

L’objectif de cette recherche est de comprendre la prise en charge en sante? des MNA à XXX à travers l’expe?rience des acteurs de sante? engage?s auprès de ces enfants. Comment la santé des MNA est-elle prise en charge actuellement à XXX?

Une e?tude qualitative reposant sur 15 entretiens semi-dirige?s auprès d’acteurs de sante? issus d’un panel de professions me?dico-sociales large a e?te? mene?e entre juillet 2018 et mai 2019 à XXX. Le recrutement des acteurs de soins est base? sur une pre?-enquête observationnelle de six mois. Une analyse phe?nome?nologique comple?te?e d’une approche se?mio-pragmatique a e?te? re?alise?e.

Les parcours de sante? sont complexes et de?pendent de la couverture sociale et du statut de protection des jeunes. La coordination entre les partenaires de?partementaux, libe?raux, hospitaliers et associatifs est insuffisante et influence la qualite? des soins. La sante? n’est pas prise en charge à hauteur de leurs besoins, particulièrement en terme de santé psychique; en pratique, des facteurs freinent l’accès aux soins de ces jeunes dont la prise en charge globale est inquie?tante.

C'est une étude originale, d'actualité et engagée dont la méthodologie a été appliquée avec rigueur. Par ailleurs, le saturation de donnée n'a pas été véritablement obtenue et il n'y pas de triangulation de donnée. Bien que celles-ci soit en permanente evolution, l’expe?rience des acteurs traduit une organisation, une coordination et une qualite? des soins actuellement inadapte?es aux besoins des MNA à XXX. Celles-ci pourraient être en partie ame?liore?es par des formations et des e?changes organise?s entre les acteurs de sante? et les MNA. Un médiateur en santé pourrait aider à améliorer ces échanges.

Le paysage contraceptif français est en perpétuelle évolution. Les femmes sont de plus en plus intéressées par des méthodes dites « naturelles » de contraception, dont les méthodes d’observation des cycles font partie. Le médecin généraliste occupe une place centrale dans la prescription de contraception, et doit donc informer sur l'ensemble des méthodes de contraception existant lors d'une consultation personnalisée.

Comprendre les raisons du choix de ces méthodes comme moyen de régulation des naissances. Identifier les avantages et les inconvénients à leur utilisation.

Une étude qualitative par entretiens individuels semi-dirigés a été réalisée de février à mai 2019. Le recrutement s’est effectué via différents cabinets de médecine générale ainsi que sur les réseaux sociaux. Une variation maximale dans l’échantillonnage a été obtenue. Quatorze entretiens ont été analysés par théorisation ancrée.

Les femmes qui choisissaient ces méthodes étaient principalement à la recherche d’une alternative aux méthodes de contraception médicale, sans hormones et sans effets secondaires. Elles avaient le plus souvent un désir de respecter le cycle féminin physiologique et l’environnement, dans une mouvance écologique et féministe globale. Elles voyaient de nombreux avantages à mieux se connaitre, pour elles-mêmes en tant que femme et pour leur couple, appréciant la parité dans la responsabilité de la fécondité. Mais ces méthodes étaient souvent décrites comme contraignantes notamment du fait de l’abstinence sexuelle périodique . Elles semblaient également ne pas correspondre à toutes les femmes : le type d’utilisatrice interrogée était des femmes en couple stable, et toutes d’un niveau socio-économique plutôt élevé.

Les forces de ce travail étaient d'une part la méthodologie qualitative, particulièrement adaptée. D'autre part, il s'agit d'un sujet d'actualité, du fait d'une désaffection récente pour la contraception hormonale et d'un engouement pour le ""naturel"", mais un sujet peu étudié jusqu'à présent. Les limites identifées étaient la présence d'un biais d'investigation (manque d'expérience), un biais d'interprétation (absence de triangulation des données) et un biais de sélection (recrutement sur le volontariat). Pour conclure, pour être en mesure d'apporter une réponse à ces femmes et de les renseigner au mieux, il serait intéressant que les médecins généralistes soit plus informés sur ces méthodes.

La pathologie dépressive, première cause d’incapacité dans le monde, touche 350 millions de personnes (OMS, 2017). La médecine générale est un premier maillon du réseau des soignants auquel peut s’adresser une personne présentant des symptômes dépressifs. Des thérapeutiques non médicamenteuses utilisant les domaines artistiques ont été encouragées par la Convention culture et santé (1999). La littérature a récemment étudié leur apport.

Explorer l’expérience vécue par les patients présentant des symptômes dépressifs au cours d’une représentation en art du cirque.

Après accord d’un comité d’éthique, 23 sujets volontaires présentant des symptômes dépressifs ont été orientés par des médecins généralistes vers le programme culture et santé ambulatoire d’une association. Après avoir assisté à un spectacle de cirque, ils ont été invités à exprimer leur vécu de la représentation lors d’entretiens semi-structurés d’inspiration phénoménologique, analysés selon l’IPA (Interpretative Phenomenological Analysis).

L’expérience vécue par 12 patients au cours d’une représentation de cirque est apparue comme un phénomène cognitif induisant une influence sur le spectateur touché par des symptômes dépressifs. Un effet bénéfique impliquait le contenu artistique sélectionné, l’accompagnement par l’opérateur associatif, et l’orientation médicale qui permet la proposition au juste moment. L’analyse a mis en évidence le ressenti positif des patients en situation d’interaction festive avec un spectacle vivant, ainsi que les bienfaits spécifiquement liés à la nature des arts du cirque : être ensemble, poésie, rire, collectif artistique, force joyeuse, exploits réussis, sensationnel, universalité. Les émotions joyeuses produites par un spectacle de cirque formaient une ressource permettant la résilience face aux aléas des parcours de vie accidentés.

Dans cette étude phénoménologique la personne vulnérable devient le point central d’évaluation de la nécessité d’intervention et de la mesure du bénéfice atteint. Le paradigme salutogénique adopté pour la réponse aux souffrances dépressives élève le niveau de santé mentale espéré pour l’individu. Cette étude pilote incite à générer un dialogue sur l’intérêt des propositions « culture et santé avec les arts du cirque » pour contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des personnes.

Le médecin généraliste (MG) est le principal acteur du suivi de l’enfant. Le dépistage des troubles visuels fait partie des recommandations. S'il existe de nombreux supports guidant ce dépistage, il n'est que peu réalisé en pratique par les MG.

Élaborer, à partir des recommandations par consensus d'experts, un outil clinique de dépistage des troubles visuels de l’enfant de moins de 3 ans, adapté à la pratique du MG.

Consensus par méthode Delphi réalisé par un panel de MG experts pratiquant le dépistage des troubles visuels de l’enfant. Recueil, via un questionnaire en ligne sur LimeSurvey® réalisé à partir des recommandations, des avis des experts. Analyse des évaluations quantitatives de chaque proposition, selon les règles de la fondation RAND. Analyse thématique des commentaires libres. Reformulation des propositions n’ayant pas obtenu de consensus ou jugées appropriées mais accompagnées de commentaires discordants entre chaque tour. Réévaluation et analyse des nouvelles propositions selon la même méthode jusqu'à obtention d'un consensus.

55 experts ont été contactés, 24 ont accepté de participer. Deux tours ont été nécessaires à l’obtention d’un consensus. 20 MG ont répondu au premier tour et 16 au second. Un consensus final a été obtenu pour 51 propositions sur 62 initiales. Un outil simple, pratique et synthétique, destiné aux MG, comprenant une fiche mémo et une liste du matériel nécessaire a pu être réalisé.

La principale difficulté de ce travail a été le recrutement des experts. L’objectif était que le consensus soit réalisé par des MG exerçant en omnipraticien sans orientation spécifiquement pédiatrique. L'outil devait s'appuyer sur les différentes recommandations des sociétés savantes et des autorités publiques, qui ne sont pas toujours consensuelles. Cependant, le fait que les propositions soient issues de recommandations a pu freiner leur exclusion du consensus par certains experts et donc d'une proposition de stratégies de dépistage encore plus simplifiée. Reste à évaluer l’applicabilité de l’outil en consultation de MG et son apport dans la pratique du dépistage des troubles visuels de l’enfant en soins primaires. La diffusion de cet outil pourrait favoriser la réalisation du dépistage par les acteurs de soins primaires.

Contexte. Les zones sous-denses en médecins généralistes concernent une part croissante de la population française, engendrant une forte attente vis-à-vis des jeunes médecins. La médecine générale ambulatoire est-elle délaissée par la nouvelle génération au profit des autres opportunités qui lui sont désormais couramment accessibles en soins de second recours ?

Objectif. Déterminer la proportion d’anciens internes de notre DUMG ayant choisi la médecine générale (MG) ambulatoire pour activité professionnelle principale (critère de jugement principal), trois à cinq ans post-internat.

Méthode. Etude quantitative descriptive, par questionnaire Google form©, diffusé par courrier électronique aux 460 anciens internes toulousains des promotions ECN 2011, 2012 et 2013. Les thématiques étaient : type d’activité, lieu d’exercice et zonage conventionnel, temps de travail, exercice coordonné. Les données étaient décrites en effectifs, pourcentages, moyennes et médianes, via Excel©.

Résultat principal  après une période transitoire de remplacement une activité réguliere de MG semble rester la mode d'exercice favori .Le taux de réponse était de 68,9% (n=317). 67,8% des anciens internes exerçaient la MG ambulatoire, dont 66% en activité régulière (installation, collaboration, salariat en centre de santé) et 34% en remplacement. Parmi ceux en activité régulière, 39% exerçaient en zone sous-dense, 27% en maisons de santé pluri-professionnelles, 5% étaient salariés et le temps de travail moyen était de 7,5 demi-journées par semaine. 30,6% des anciens internes n’exerçaient pas la MG ambulatoire mais une autre activité médicale, dont 48% la médecine d’urgence. Les choix du type et du lieu d’exercice étaient comparables entre hommes et femmes.

Discussion. Forces Ce travail exploitait des données originales : zonage conventionnel, MG salarié, exercice coordonné, comparaison hommes/femmes. Limites Il est possible que les remplaçants n’ayant pas encore choisi leur activité définitive aient moins répondu (biais de sélection). Le biais de déclaration était inhérent au recueil par questionnaire. Perspectives L’activité régulière de MG ambulatoire semble rester le mode d’exercice favori après une période transitoire de remplacement. Les zones sous-denses peinent à attirer. L’augmentation du nombre de MG de ville, attendue de la suppression du numerus clausus et de la réforme du troisième cycle, ne sera qu’une partie de la complexe réponse aux déserts médicaux.

Les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) accueillent des résidents de plus en plus âgés et dépendants. Les médecins généralistes (MG) y jouent un rôle primordial, assurant leurs missions de premier recours, de prévention et de suivi. Les freins aux visites à domicile des MG sont bien connus. Les EHPAD, structures organisées, pourraient faciliter les visites des MG.

Décrire l’organisation des visites des médecins généralistes au sein des EHPAD d’un territoire et analyser l’influence des caractéristiques des EHPAD sur cette organisation.

Étude quantitative descriptive auprès des 65 EHPAD du territoire. Un questionnaire a été construit à partir de la littérature sur les freins à la visite à domicile et en EHPAD du médecin généraliste, et administré de mars 2019 à février 2020.

Cinquante EHPAD (77 %) ont répondu. Cet échantillon était représentatif des EHPAD du territoire, en termes de statut juridique et de capacité d’accueil. La majorité des visites duraient de 10 à 15 min. Les visites se déroulaient majoritairement (88 %) dans la chambre du patient. Les visites étaient anticipées par 36 % des MG, pour 42 % d’entre eux quelques jours auparavant. Les dossiers médicaux étaient le plus souvent (84 %) en double format, papier et informatique. La formation au logiciel se faisait majoritairement sur un temps informel (46 %). De même, les MG échangeaient avec le médecin/infirmier(ère) coordonnateur(trice) (62 %) et les infirmier(ère)s (86 %) sur un temps informel (80 %). Des tests statistiques sont en cours afin de mesurer l’influence des caractéristiques des EHPAD sur l’organisation des visites des MG.

L’activité des MG au sein des EHPAD est peu organisée et son cadre est très informel. Ce cadre ne répond pas aux freins connus à la visite à domicile et le MG apparaît comme un acteur incongru au sein de ces établissements. Des travaux devraient être menés entre les MG et les EHPAD, afin d’émettre des recommandations visant à améliorer l’exercice des MG au sein des EHPAD, et la qualité des soins délivrés à leurs résidents.

Les antispasmodiques tel que le phloroglucinol sont utilisés en pratique courante à visée antalgique. Ils sont notamment recommandés par des collèges de spécialistes et autres autorités de santé pour la prise en charge des dysménorrhées, menace d’accouchement prématuré ou douleurs de travail. Le phloroglucinol est aujourd’hui encore remboursé par la sécurité sociale en France. Mais existe-t-il des preuves solides d’efficacité de ce traitement ?

L’objectif était de réaliser une revue systématique de la littérature pour rechercher des données sur l’efficacité du phloroglucinol dans le traitement de douleurs d’origine obstétrical ou gynécologique chez des patientes d'au moins18ans.

En accord avec un protocole enregistré au préalable, les mots-clés « phloroglucinol » et « randomised controlled trials » ont été utilisé pour interroger Medline, Embase et The Cochrane Library. Les études inclues étaient des essais randomisés et contrôlés contre placebo étudiant l’efficacité du phloroglucinol sur la douleur (patient-important outcome), que ce soit le critère principal de jugement ou pas de l’étude, dans des cas de gynécologie ou d’obstétrique. Les cas de douleurs abdominales, néphrétiques, métaboliques ou autre étaient exclus. Une méta-analyse était prévue en cas de données assez homogènes.

Seulement 2 études répondaient aux critères d’inclusion de notre revue, parmi les 12 études identifiées qui évaluaient le phloroglucinol dans des cas de gynécologie ou d’obstétrique. De plus, une de ces deux études n’était disponible qu’en chinois et n’a pas pu être inclue dans la synthèse descriptive présentée.

La force de cette étude est de poser une question très spécifique et de réaliser une recherche de différentes bases de données pour souligner l’absence de publications sur ce sujet. La faiblesse de l’étude découle du fait que le phloroglucinol n’est pas prescrit dans beaucoup de pays en dehors de la France et de la Chine et les publications sont donc plus rares et parfois plus difficiles d’accès. Que ce soit pour des douleurs de grossesse, de travail ou de douleurs gynécologiques bénignes, il n’existe pas de preuves solides pour justifier la prescription du phloroglucinol à visée antalgique.

Les femmes enceintes consultent massivement internet pour répondre à leurs questions autour de la grossesse mais la qualité des sites est le plus souvent médiocre. Pourtant des sites de qualité existent mais sont méconnus des patientes. La Haute Autorité de Santé rappelle le rôle essentiel de conseil des professionnels de santé sur l'usage d'internet. Il n’existe aucun guide exhaustif de qualité destiné aux patientes réalisé par un médecin généraliste sur ce sujet.

Création d'un guide concis imprimable sur une page A4 regroupant les meilleurs sites internet destinés aux patientes,abordant des thèmes pertinents autour de la  grossesse.

Refusant une recherche à l’aveugle via Google, nous avons  créé une méthode quantitative originale, rigoureuse et novatrice : 1- Recueil des sites par la méthode du proche en proche, à partir de ceux cités dans le guide de référence de l’INPES sur la grossesse de 2010, 2- Evaluation des sites à partir d'une grille validée (grille Sandvik abrégée côtée sur 14 points), Critères d’inclusion: Sites grand public, source identifiable, mise à jour régulière, dédié à un/peu de thème(s), score Sandvik > à 8, Critères d’exclusion: Sites de patientes, étrangers, à but lucratif, 3- Classement par thèmes: Le site ayant le meilleur score Sandvik a été retenu pour chaque thème.

191 sites ont été analysés , 113 inclus. 71 thèmes en lien avec la grossesse ont été identifiés et 43 sélectionnés. Le score moyen Sandvik était de 8,8. Les meilleurs sites par thème avaient un score moyen de 12,2. Nous les avons regroupés et classés sur un document imprimable,les sites en langue étrangère sont mentionnés. Les 4 meilleurs sites généraux étaient: mPedia.fr, Ameli.fr, Naitreetgrandir.com et Agir-pour-bebe.fr. Ils traitent à eux seuls 94% des thèmes.

Limites: Travail non exhaustif,certains choix étaient subjectifs. Sa mise à jour assurée par l'auteur devra être régulière. Forces: Travail original proposant un outil simple utilisable en consultation, répondant à la demande des patientes d'être guidées à l'usage d'internet. Notre méthode d’analyse de sites internet est extrapolable à d’autres thèmes fréquemment abordés en médecine générale (infections pédiatriques bénignes,troubles du sommeil etc...) et donner lieu à la création de nouveaux guides.

Afin d’améliorer la couverture vaccinale en France et de stopper la recrudescence de certaines maladies infectieuses, dans le cadre du Plan de Financement de la Sécurité Sociale, le Ministère de la Santé, sous la direction de Madame la Ministre Agnès Buzyn, a élaboré le texte de loi n°2017-1836 visant à élargir les obligations vaccinales à onze pathogènes pour tout individu né à partir du 1er janvier 2018. Ce texte a été présenté au Parlement fin 2017 et accepté.

Ce travail a pour objectif de décrire le ressenti des médecins généralistes vis-à-vis de la nouvelle politique d’obligation vaccinale et de déterminer si des adaptations comportementales sont mises en œuvre.

Étude qualitative par entretiens semi-dirigés de médecins généralistes libéraux du XXX (départements XXX et XXX) entre août et décembre 2019. Après saturation théorique des données, une analyse du verbatim intégralement retranscrit a fait émerger des catégories signifiantes et permis d’appréhender le ressenti des médecins et leurs adaptations comportementales.

La majorité des médecins interrogés étaient favorable à la vaccination de manière générale et au nouveau calendrier vaccinal obligatoire à 11 vaccins. La loi vaccinale a été globalement facilitante pour leurs consultations. Malgré tout, des adaptations ont été nécessaires tant au niveau du discours que du comportement vaccinal des médecins envers le patient, ainsi que sur la nécessité de se former à cette nouveauté venue parfois perturber la perception qu’avait le médecin de la vaccination.

L’hésitation vaccinale est un sujet d’actualité, alimentée par les polémiques vaccinales, les mouvements anti-vaccins et les réseaux sociaux. La loi vaccinale a eu des retentissements sur la pratique des médecins généralistes qui restent une source d’information principale pour les parents au sujet de la vaccination de leurs enfants. Pour améliorer la couverture vaccinale et lutter contre la méfiance de certains parents, replacer la vaccination dans un exercice coordonné, facile d'accès, s'appuyant sur l'éducation thérapeutique et les nouveaux réseaux de communication pourrait être une piste intéressante.

La décoration du bureau d’un soignant peut présupposer de ses compétences, voire de la relation soignant-soigné. Cette influence est connue en psychothérapie, mais peu étudiée en médecine générale.

Nous avons souhaité explorer les représentations que les patients entrant dans une salle de consultation de médecin généraliste (MG) pressentaient de ses compétences.

Etude qualitative auprès de patients majeurs, recrutés en cabinet de MG, par entretiens semi-dirigés avec présentation de 4 cabinets de consultation par projection de photographies. Les données recueillies ont bénéficié d’une analyse thématique.

Dix entretiens ont été réalisés, du 15 mai au 2 décembre 2019, chez 5 femmes et 5 hommes âgés de 21 à 81 ans (moyenne de 50 ans). Pour les interrogés, la décoration et l’agencement du bureau reflétaient certaines compétences du MG : professionnalisme, expertise technique et  approche relationnelle. Le rangement  du bureau reflétait sa conscience professionnelle et  son respect de l’hygiène. L’organisation du bureau était mise en parallèle avec sa vigilance lors de l’examen physique et sa rigueur de raisonnement. Les livres et  modèles anatomiques rappelaient son statut d’expert médecin. Les patients aimaient percevoir une touche personnelle dans la décoration, témoin de l’investissement du MG dans son activité. Le degré de personnalisation objectivait pour eux la distance souhaitée par le médecin dans la relation. La disponibilité du praticien, son approche globale de la santé du patient, était déduites de l’ambiance générale du bureau, du confort et de son encombrement. Une approche centrée sur le patient était perceptible dans l’aspect bienveillant et accueillant de la pièce. Son ouverture à la discussion était suggérée par la modernité du lieu et les supports pédagogiques.

Ce travail original présente la limite du nombre d’entretiens réalisés, et de l’absence de triangulation. Le décor du cabinet de consultation impacte la scène qui s’y déroule entre médecin et patient. Il peut s’intégrer dans la démarche de soin du MG comme y faire obstacle. Il serait utile d’intéresser les étudiants à cet aspect du cadre de la relation médecin patient, de leur faire anticiper ce futur aménagement, et le caractère authentique mais non ostentatoire de sa décoration.

La sédentarité est un problème de santé publique et les bénéfices de la pratique d’une activité physique en prévention primaire ou secondaire sont désormais reconnus. Depuis 2016, les médecins généralistes peuvent prescrire de l’activité physique adaptée (APA) chez les patients obèses et/ou en affection longue durée (ALD), encadrée par des enseignants en APA. Ce dispositif et ses modalités restent cependant peu connus des médecins, ainsi que le retour des patients en bénéficiant.

Évaluer et mettre en avant le ressenti des patients en ALD et/ou obèses pratiquant l’APA concernant leur expérience en APA.

Étude qualitative avec entretiens semi-dirigés, individuels, menée par deux investigatrices. Les participants étaient des patients volontaires, majeurs, en ALD et/ou obèses, ayant bénéficié de l’APA, recrutés via des enseignants d’APA, au sein des associations d'APA. Les données verbales ont été enregistrées, anonymisées, retranscrites mot pour mot, analysées en codage ouvert, axial, puis sélectif. Les données ont été triangulées entre les deux enquêtrices à chaque étape de l’analyse.

Seize entretiens ont été réalisés de février à octobre 2019. L’analyse des témoignages des participants a mis en évidence la vulnérabilité et la fragilité des personnes malades sur le plan physique, psychologique et social. Grâce à l’adaptation, l’APA leur permettait d’avoir accès à des sports qu’ils ne pouvaient pas pratiquer seuls. Cela leur était bénéfique, tant du point de vue physique que psychosociologique. Ils considéraient l’APA comme faisant partie intégrante du traitement de leur maladie. Cependant, il existait une réelle inégalité d’accès à l’APA et peu de patients en bénéficiaient. Des pistes d’amélioration ont été proposées par les participants.

Les forces de l’étude sont la méthodologie rigoureuse avec une mise en avant très fidèle des ressentis des patients. Les limites sont l’échantillon restreint et la sélection de patients volontaires donc ayant potentiellement apprécié cette forme de soin. L’APA semble être un concept à développer, tant l’expérience des patients qui en bénéficient est positive. Des études complémentaires seront nécessaires pour confirmer nos résultats et suivre le développement de ce dispositif.

L’obésité est en constante augmentation en France et dans le monde depuis 40 ans, source d’inégalité sociale de santé, elle est plus présente dans les populations précaires. Devant un constat d’échec des politiques de santé publique dans les milieux précaires, nous avons élaboré un projet de recherche collaboratif d’envergure, pluriméthode, dans des quartiers prioritaires de la ville (QPV). Ce projet s’intitule FETOMP (Formation à l’Éducation thérapeutique sur l’obésité en Milieu Précaire) et vise à interroger les déterminants sociaux et territoriaux de l’obésité et le rapport au poids des adultes précaires.

Ce travail s’inscrit dans le projet FETOMP, nous avons réalisé des entretiens téléphoniques d’un échantillon de patients obèses ou en surpoids et précaires. L’objectif était de recueillir les différentes représentations que peuvent avoir ces patients de leur poids.

Étude qualitative, les entretiens ont été semi-dirigés et les patients ont été recrutés à partir des consultations de médecine générale observées dans la première partie du projet, dans les quartiers prioritaires de la ville entre 2016 et 2018. Une retranscription intégrale des entretiens a été réalisée ainsi qu’une double codification puis une analyse selon la méthode de la théorisation ancrée.

40 entretiens téléphoniques ont été réalisés. Les résultats montrent que l’excès de poids n’est souvent pas perçu comme problématique. Lorsqu’il l’est, sa prise en charge est mise en concurrence avec d’autres difficultés rencontrées par les patients précaires. De multiples cercles vicieux existent et compliquent leur volonté de perte pondérale. Leurs difficultés à comprendre les mécanismes pondéraux diminuent leur chance de succès. La dimension bio-psycho-sociale du poids est essentielle et nos résultats révèlent l’étendue des champs d’action possibles.

Ce travail permet de questionner la pertinence des politiques de santé publique actuelles qui font de l’approche médicale du poids le « gold standard » en oubliant la part psycho-sociale prépondérante dans la genèse des problèmes de poids. Les conclusions du projet FETOMP ont déjà permis la création d’un enseignement complémentaire sur l’alimentation et le rapport au corps, ouvert aux étudiants en médecine de 2e année de notre faculté, ainsi que des actions de santé publique dans le cadre du Service Sanitaire.

La cigarette électronique (CE) est utilisée majoritairement en France par des fumeurs actuels ou anciens, afin de se sevrer du tabac (3,8% d’utilisateurs quotidiens en 2018). Dans la littérature, les fumeurs se sevrant du tabac adoptent des comportements de réduction des risques en matière de santé. Les données concernant les consommateurs initiant la CE dans un but de sevrage tabagique sont discordantes. L’activité physique, l’alimentation et d’autres mesures de prévention peuvent être augmentées ou diminuées selon les études.

L’objectif de ce travail est d’explorer les comportements en matière de santé des usagers de la CE se sevrant du tabac.

Une étude qualitative a été réalisée auprès d’usagers majeurs de la CE se sevrant du tabac à l’aide d’entretiens individuels semi-dirigés. Le recrutement s’est effectué par connaissances personnelles des chercheurs et dans des magasins de vente de cigarette électronique. Le guide d’entretien explorait l’environnement, la relation avec les produits (cigarette et CE) et le comportement en matière de santé depuis l’initiation de la CE Les entretiens ont été menés jusqu’à saturation des données et analysés par théorisation ancrée avec triangulation. Le codage s’est effectué via le logiciel Nvivo 12©.

L’analyse est en cours. Un comportement de santé dit « contrôle » est retrouvé dans les premiers entretiens. L’attention portée à l’alimentation et à l’activité physique, une personnalité curieuse et indépendante, la préservation de l’équilibre corporel le caractérisent. Ce contrôle semble préexister à l’initiation de la CE. Celle-ci engendrerait donc peu de changements en matière de comportement de santé.

Les premières données de notre travail mettent en évidence l’existence d’un comportement dit « contrôle » en matière de santé chez les utilisateurs de la CE. Il reflète une réflexivité du patient et pourrait être plus prégnant que lors des sevrages avec traitements nicotiniques substitutifs. Des études comportementales comparant les différentes méthodes de sevrage sont nécessaires, afin de permettre aux médecins généralistes d’adapter leur prise en charge en respectant l’autonomie du patient.

L'expérience d'une interruption volontaire de grossesse (IVG) pour une femme est un moment impactant sur le plan psychique. Le vécu des patientes ayant pratiqué une IVG médicamenteuse ambulatoire a été peu étudié.

Quelle est l'expérience vécue des femmes ayant pratiqué une IVG médicamenteuse ambulatoire en hospitalisation de jour ou à domicile accompagnées par un médecin généraliste?

Méthode qualitative la plus adaptée pour explorer l'expérience vécue. Patientes volontaires recrutées  en consultations des centres inclus par l'investigateur principal,d'août 2018 à avril 2019. Entretiens individuels semi-dirigés par guide d'entretien à questions ouvertes,auprès de femmes majeures ayant fait une IVG médicamenteuse: -en hospitalisation de jour à la clinique XXX de XXX et au CH de XXX -à domicile via deux médecins généralistes (MG) de XXX . Obtention d'un consentement éclairé oral et écrit. Anonymisation des données. Analyse thématique par théorisation ancrée,triangulation des résultats.

13 entretiens analysés (8 en clinique/CH et 5 en MG) Saturation à 10 entretiens. Age moyen:29 ans,6 avaient des enfants. L'IVG médicamenteuse en ambulatoire n'a pas toujours été proposée comme alternative à l'IVG par aspiration. La bonne qualité du premier contact avec un professionnel de santé et de la première échographie sont déterminants. Le ressenti des femmes est très lié à la qualité de l'écoute des professionnels rencontrés. Une grande confiance est accordée aux MG pratiquant des IVG. Le ressenti autour de la prise médicamenteuse,de l'expulsion et des effets secondaires possibles sont dépendants de l’histoire des patientes,de la qualité des explications préalables,du soutien et de l’écoute reçus. Les sentiments d'angoisse et de culpabilité sont fréquemment retrouvés. Le mode de contrôle de l’IVG par dosage seul des BHCG est plébiscité. La période du post-abortum est un moment de grande fragillité psychologique.

Limites:Biais de mémorisation,inexpérience relative de l'investigateur. Forces:Première étude qualitative sur ce sujet dans ce territoire. En tant que MG,laisser le choix aux femmes sur la méthode et les modalités de contrôle de l'IVG,les accompagner en post-abortum sont des éléments déterminants dans leur vécu. L’extension au XXX du réseau ville-hôpital ""REIV-XX pourrait améliorer la coordination des acteurs de soins premiers dans la prise en charge de l'IVG en ambulatoire.

Plus de 80 % des primo-prescriptions de benzodiazépines sont effectuées par des médecins généralistes.Les injonctions pour diminuer leur prescription sont nombreuses, mais en  pratique les ’alternatives sont mal connues des médecins, leur efficacité sujette à caution, et leur mise en pratique difficile.

Réaliser une revue systématique des études d ’intervention substituant à la primo-prescription des benzodiazépines des alternatives non médicamenteuses, afin de repérer les techniques alternatives les plus crédibles, ayant fait l’objet de travaux de bonne qualité méthodologique.

Les équations de recherche ont été réalisé entre le 18/12/2018 et le 25/01/2019 avec l’aide de la bibliothécaire de la BIUM. Les bases de données interrogées étaient Pubmed, Embase, Cochrane Library, BDSP, Lissa. Les exclusions concernaient la dépression, et les travaux publiés dans d’autres langues que l’anglais et le français et la littérature grise. Cette méthode aura permi de sélectionner 15 articles: 5 étaient des revues Cochrane , et 10 étaient des articles de recherche clinique. Ces derniers ont été analysés avec la grille  CONSORT 2010 pour les essais randomisés, la grille TIDieR pour les études interventionnelles, et la grille PRISMA   les méta-analyses. La double lecture,n'a permie de retenir que  la moitié des articles de recherche clinique.

L ’insomnie était analysée dans  deux-tiers des articles.Les principales techniques efficaces  étaient  la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et l’hypnose.  D’autres alternatives  comme l’acupuncture, et la méditation,ou l'activité physique nécessitaient des travaux complémentaires. Des études ont comparées l'utilisation des  TCC seules ou  mixées avec une prescription courte de benzodiazépine.  Ces deux solutions étaient équivalentes en termes de résultat final. L'impact de modules électroniques de formation  développé à partir des facteurs connus déterminant la pratique de prescription de benzodiazépines des médecins généralistes,ont montré une efficacité durable, ainsi que des  interventions comportementales structurées  par l’intermédiaire d’Internet pour des adultes insomniaques.

Plusieurs auteurs soulignent que nombre de symptômes, ou évènements de vie délétères, sont des indications potentielles  de ces techniques en médecine générale.Les TCC  doivent être  considérées comme des relais précoces à la prescription d’une benzodiazépine souvent nécessaire en phase aigüe.Enfin l’accompagnement des patients et des médecins par des pédagogies innovantes est probablement un atout majeur insuffisamment exploité. ?

Les certificats médicaux ont une place significative en consultation de médecine générale. Depuis 2011, les autorités ont souligné l’absence de fondement réglementaire de certains certificats, émanant notamment de services publics

L’objectif de cette étude était de rechercher sur quels textes réglementaires reposaient les certificats médicaux requis par une administration municipale, 8 ans après la circulaire de rationalisation des certificats médicaux de 2011.

Étude qualitative par observation et analyse critique de certificats par mini-revues de littérature suivant les principaux critères de qualité PRISMA (Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses). La première étape a consisté en le recensement des certificats médicaux requis par la municipalité, en associant les sites officiel et professionnel de la ville, la participation du comité de direction de la municipalité et des médecins généralistes des centres municipaux de santé. La deuxième étape a consisté en l’analyse des certificats demandés d’après la réglementation en vigueur au moyen de moteurs de recherche classés par niveau, en priorisant leur valeur réglementaire. Les équations de recherche ont été construites par un procédé inductif au fur et à mesure du recueil des certificats.

Quarante-deux certificats ont été recueillis et analysés. Vingt-six bénéficiaient d’un support réglementaire dont deux (hors du champ des soins primaires) en respectaient le contenu. Aucun support réglementaire n’a été retrouvé pour les 16 autres certificats. Finalement, aucun des certificats demandés aux médecins généralistes n’avait de fondement légal.

Le médecin généraliste semble souvent mis en position difficile et ambivalente, entre la demande du patient, son support légal d’exercice, le champ assurantiel et l’abus d’autorité institutionnel. Ce travail original a permis d’obtenir des résultats solides et extrapolables, malgré un recensement non exhaustif des certificats demandés. L’absence d’étude similaire dans la littérature médicale limite les comparaisons méthodologiques et des résultats. Un engagement institutionnel devrait renforcer la rationalisation des certificats médicaux, la mise en application de la loi par les requérants et l’éducation en santé des usagers.

Les difficultés d’accès aux soins premiers ne sont pas spécifiques à la France. La répartition territoriale des médecins généralistes est inégale dans de nombreux pays. L’origine de ces déséquilibres réside notamment dans les parcours professionnels des médecins.

L’objectif de ce travail est de recenser les déterminants de ces parcours dans différents pays. Les objectifs secondaires sont de décrire les modalités d’exercice des médecins généralistes, et d’identifier les déterminants modifiables les plus pertinents.

Une revue systématique de littérature s’intéressant aux déterminants de l’installation en France a été réalisée en 2019. Les bases de données interrogées étaient celle de l’IRDES, le SUDOC, la BDSP, PubMed. Une seconde revue s’intéressant aux déterminants en Allemagne, Australie, Belgique, Espagne, Québec, Royaume-Uni, Suisse est en cours, à partir des bases de données Pubmed et Embase. Ces deux revues ont inclus des études quantitatives s’intéressant au parcours des médecins exerçant la médecine générale ambulatoire de premier recours.

43 études ont été analysées dans la revue française. Quatorze facteurs favorisants l’installation étaient retrouvés. Des facteurs non modifiables étaient identifiés ; la proximité de l’environnement familial et le travail du conjoint. Seize études relevaient la possibilité d’un travail pour le conjoint comme favorisant l’installation. Différents facteurs modifiables étaient retrouvés. L’importance de l’expérience professionnelle antérieure en médecine générale (des stages aux remplacements) sur un territoire était soulignée dans 21 études. Un environnement professionnel de qualité favorisait l’installation. L’indépendance professionnelle, le suivi de patientèle, la liberté de travail associés à l’installation la favorisait. Seize freins à l’installation étaient recensés, dont l’importante charge de travail et le coût de l’installation. Les résultats de la revue de la littérature internationale sont en cours d’analyse.

Ce travail confirme l’importance de certains facteurs modifiables comme le lieu de stage, encourageant ainsi une meilleure répartition territoriale des stages de médecine générale. La diversité des méthodes utilisées et de la qualité des études limite l’analyse. Les résultats attendus de la revue de littérature internationale, en particulier sur les initiatives réussies dans d’autres pays, pourraient inspirer les politiques françaises autour des soins premiers.

La lutte contre la surmédicalisation est un enjeu majeur de ces dernières années. Depuis la campagne « Choosing Wisely » initiée aux Etats-Unis en 2012, de nombreuses « Top Five List » ont été publiées dans différentes spécialités. En 2017, quarante médecins généralistes répartis dans toute la France, de profils différents, ont procédé à une sélection progressive de services (traitement, examen ou procédure) et en ont retenu cinq dont le taux de prescription devrait être prioritairement réduit.

Il était alors intéressant de comprendre comment les médecins avaient fait leurs choix pour mieux sensibiliser les actions à venir. L’objectif principal de ce travail était d’identifier les facteurs qui ont influencé le choix des investigateurs.

Une étude qualitative par théorisation ancrée a été réalisée. Quatorze médecins qui avaient participé à la sélection finale ont été interrogés au cours d’entretiens individuels semi-dirigés. Ils ont été recrutés de manière raisonnée afin de varier les profils.

Il est apparu que le choix qui était proposé était difficile à réaliser et qu’il prenait en compte de nombreux critères qui tenaient autant aux profils des participants qu’aux services à évaluer. Les fiches-synthèses de la littérature qui avaient été préalablement distribuées pour éclairer les choix, n’ont pas été déterminantes bien que les niveaux de preuve, la balance bénéfices-risques, les coûts engendrés étaient pris en compte. Les médecins ont davantage légitimé leurs sélections par la présentation de leur parcours professionnel et des compétences pour lesquelles ils étaient reconnus. La confrontation de la description de leurs pratiques aux discours théoriques qu’ils pouvaient tenir était parfois ambivalente. L’intérêt du patient restait au centre des préoccupations et permettait de justifier les comportements transgressifs.

Cette étude a souligné la complexité d’un processus qui mettait en résonnance les réflexions individuelles, les données de la science, les croyances, les certitudes et les parcours de vie. Cette complexité a favorisé le consensus. Les choix réalisés traduisaient le positionnement des médecins face aux normes de pratique et aux recommandations auxquelles ils sont confrontés. La présentation et la diffusion de la « top five list » devra en tenir compte.

Utiliser l'approche centrée-patient (ACP) améliore la satisfaction personnelle des soignants et des patients. La formation des jeunes médecins à l’ACP est primordiale et vise à l’acquisition de compétences relationnelles, éducatives, de réflexivité et d'éthique du soin. Au Département Universitaire de Médecine Générale ciblé par notre étude, 2 séminaires sur la relation professionnelle médecin patient utilisent les outils pédagogiques suivant : un abécédaire pour explorer les concepts, des exercices d’écoute active et des jeux de rôle.

Analyser le niveau de satisfaction des internes DES 1 et 2 à propos de cet enseignement Recueillir les points-forts appris et les possibilités de mise en pratique.

étude quantitative Recueil systématique de questionnaires remplis en fin de 5 sessions des 2 séminaires concernant la relation professionnelle médecin-patient. Critère de jugement principal : taux d'étudiants ayant jugé l'atelier « Bon » ou « Excellent ». Les commentaires libres et pistes d'amélioration ont été analysées de façon thématique.

300 questionnaires analysés. 90% des étudiants ont jugé l'atelier bon ou excellent. 91% l’ont jugé utile pour la pratique et 89% ont été satisfaits par la qualité des supports pédagogiques. La satisfaction globale moyenne était de 3,27/4. L'apprentissage d'outils de communication, de l'écoute active, des valeurs de l’ACP, de la gestion de situations relationnelles complexes a été appréciée. Les jeux de rôle étaient jugés interactifs, enrichissants et applicables en pratique. L’abécédaire a été peu apprécié.

Notre évaluation ne repose que sur le 1er et 2ème niveau du modèle de Kirkpatrick (ce que l’étudiant a apprécié et ce qu’il a appris) mais le recueil systématique des données en fin d’enseignement est une force. De nombreux outils pédagogiques permettent de stimuler la réflexion des étudiants, comme la simulation ou la supervision vidéo. La pédagogie expérientielle permet l'acquisition d'aptitudes communicationnelles. Des ateliers de formation à la relation et des groupes de pratique sont complémentaires. L'amélioration de l'enseignement repose sur la rétroaction des étudiants, la formation des enseignants et des modèles de rôle à une relation médecin-patient adéquate (place prédominante des MSU). La recherche autour des outils de validation harmonisés de ces compétences est à poursuivre, en lien avec le portfolio tuteuré.

L’empathie joue un rôle thérapeutique dans la prise en charge des malades. Cependant, les comportements empathiques s’émoussent au fil des années d’études médicales. Une approche américaine consiste en l’étude d’œuvres littéraires afin de développer l’empathie chez les étudiants : la médecine narrative.

La littérature en tant que loisir est-elle un déterminant de l’empathie des internes ?

Étude observationnelle transversale réalisée auprès d’internes en médecine de Février à Avril 2019. Recueil par formulaire informatique des habitudes littéraires des internes et comparaison des scores JSPE-Fr des internes « moyens à grands lecteurs » (lisant plus de 5 livres par an) a ceux des internes « non et petits lecteurs ».

151 internes ont répondu au questionnaire. La moyenne du score JSPE Fr était de 108,78 (12,05). Les moyens et grands lecteurs représentaient 53,64% de l’échantillon. Il existait une différence significative entre les « moyens et grands lecteurs » et « petits lecteurs » pour la JSPE Fr (112 vs 105 ; p<0.01), la compréhension émotionnelle (42,5 vs 39,4 ; p<0.001) et la prise de perspective (54,7 vs 51,7 ; p=0.028). Aucune différence n’a été mise en évidence pour la capacité à se mettre à la place de (14,5 vs 14,3 p=0,7). L’analyse multivariée met en évidence que les internes « moyens et grands lecteurs » ont des scores significativement plus élevés que les « non et petits lecteurs » de manière indépendante (Coefficient = 4.48 [0.805 ; 8.16] ; p=0.017).

La littérature de loisir permet sans doute aux internes de se recentrer sur eux-même dans le même temps qu’elle les rend plus réceptifs aux patients. Il serait intéressant d’étudier si ces caractéristiques sont retrouvées chez des médecins thésés de différentes spécialités. La lecture régulière serait liée à des capacités empathiques plus importantes chez les internes. Cependant, l’empathie est une aptitude complexe, liée au genre, mais aussi aux sources de satisfactions dans l’exercice professionnel et probablement à d’autres facteurs intrinsèques et environnementaux qui restent à explorer.

Les « internautes santé » mais aussi les sites de notation de médecins se multiplient. Google®, leader mondial, référence les médecins et permet aux internautes de les noter, de laisser des avis à leur sujet. Ces avis, associés aux photos, vidéos, commentaires, où les médecins sont cités constituent l’e-réputation. L’étude de ce nouveau concept, peu évalué en France, s’avère très pertinente pour la médecine générale (MG), directement concernée au quotidien.

Notre objectif est principal d’évaluer les connaissances des MG concernant la e-re?putation.

Il s’agit d’une étude quantitative, descriptive, transversale ciblant les MG installés en France. Les participants ont répondu à questionnaire élaboré sur Google forms®, après revue de la littérature (mémoire de DES), diffusé via Facebook® auprès de 2 groupes (QMG-MP, regroupant des MG de Midi-Pyrénées et Le divan des médecins regroupant 11 000 médecins toutes spécialités confondues) du 1er 11  au 31 12 2019. Il comprenait 22 questions, 8 parties (Critères inclusion, Données démographiques, Définition e-réputation, Référencement, législation, Impact/patient, Impact/pratique, Ressenti) L'analyse des résultats a été effectuée par Microsoft© Excel et BiostaTGV.

254 réponses Résultat principal : 89,8% des médecins interrogés déclarent savoir ce qu’est la e-re?putation. 41,3% pensent qu’elle ne concerne que les avis en ligne. 48,4% que ceux-ci ne sont pas légaux. 83,5% qu’ils sont consultés par les patients, 68,5% que cela impacte leur venue en consultation. Enfin, 45,7% ne sont pas indifférents aux avis en ligne.

Discussion : Forces : Ce travail est le premier à notre connaissance interrogeant directement les MG. Grâce à une diffusion internet, le nombre de réponses est très satisfaisant. Le questionnaire rapide à remplir (QCM) a évité la lassitude des répondants. Limites : un biais d’auto-sélection (probable sur-représentation d’une population plus sensible à la e-re?putation), un biais déclaratif et un cognitif (tendance à l’acquiescement devant l’originalité de la question). Conclusion : La e-re?putation des professionnels de santé fait aujourd’hui partie de la norme sociale. Les MG ont conscience d’avoir une e-re?putation et de l’impact qu’elle peut avoir. Ils restent toutefois mal à l’aise dans sa gestion. Une étude sur l’opinion des patients semble utile.

Selon les enquêtes socio-anthropologiques antérieures, les médecines non conventionnelles constitueraient encore en première instance, le principal recours de la majeure partie de la population camerounaise, contredisant ainsi dans les faits l’organisation officielle du système de santé.

L’objectif de cette enquête était d’étudier les représentations sociales et les attitudes des populations du Cameroun et en particulier celles de Douala quant aux soins de premiers recours.

Il s’agissait d’une étude exploratoire qualitative, réalisée au moyen de 50 entretiens semi-dirigés auprès d'habitants de la ville de Douala, capitale économique. L’analyse des entretiens a combiné à la fois une approche inductive, une approche phénoménologique et une théorisation ancrée.

L’analyse a trouvé l’absence de repères pour le recours aux soins, un délai d’attente considérable dans le secteur public, une mauvaise prise en charge relationnelle et biomédicale des malades et une méfiance vis-à-vis du personnel hospitalier en particulier dans le secteur public. Elle a trouvé également des représentations traditionnelles concernant certaines affections dont certaines se référant au surnaturel. Il a été aussi rapporté le coût élevé des soins médicaux conventionnels qui en limitaient grandement l’accès. Les attitudes des habitants quant aux soins de premier recours ont semblé être principalement liées à leurs expériences vécues dans les parcours de soins, leurs représentations sociales des états de santé en termes de causes et de traitements, leurs opinions sur l’organisation des soins, la valeur sociale qu’ils attribuaient à la santé, le coût et les modes de financement des soins. La médecine traditionnelle très sollicitée par les habitants n'était cependant plus très clairement appréhendée par rapport à d'autres pratiques non conventionnelles florissant en milieu urbain sur un mode marchand et non régulé.

Ces résultats sont sans doute transposables à l’ensemble des soins primaires urbains du Cameroun et posent la question de l'articulation du secteur de la médecine occidentalisée avec celui important des médecines traditionnelles. Ils posent aussi la question du développement et de la structuration des soins primaires dans les pays économiquement faibles. Ce développement et cette structuration apparaissent paradoxalement comme une caractéristique de pays riches disposant de financements sociaux et d'une intervention structurée de la puissance publique.

Depuis la campagne de prévention de la mort subite du nourrisson en 1992 et le couchage des nourrissons sur le dos,l’incidence de la plagiocéphalie a considérablement augmenté. Les pratiques de prévention et de prise en charge en soins primaires des nourrissons atteints sont hétérogènes. Les représentations, l'expérience vécue et les attentes envers leur médecin généraliste (MG) des parents d'enfants atteints n'a jamais été étudiée.

Explorer en soins primaires le point de vue,l'expérience vécue, les représentations et les attentes envers leur médecin généraliste des parents de jeunes enfants atteints de plagiocéphalie.

Choix d'une méthode qualitative la plus adaptée pour explorer l'expérience vécue. Entretiens individuels semi-dirigés auprès de parents d'enfants atteints,de moins de 3 ans,du XXX,recrutés par l'investigateur principal via les cabinets de MG et de kinésithérapie-ostéopathie, d'avril à juillet 2019. Guide d'entretien à questions ouvertes. Obtention d'un consentement éclairé oral et écrit. Anonymisation des données. Analyse thématique par théorisation ancrée avec triangulation des résultats.

15 entretiens analysés, saturation à 13 entretiens,. Les représentations des parents sont polymorphes entre méconnaissance,angoisse,poids du regard extérieur et culpabilité. L'acceptation du diagnostic est le plus souvent difficile. Ils se sentent peu informés et accompagnés tout au long du parcours de soins. Leurs attentes envers leur MG sont des connaissances de la pathologie dès la grossesse,des conseils simples de prévention,une orientation si besoin vers des professionnels paramédicaux formés et remboursés par les caisses ou les mutuelles. Une plaquette d'information papier et un site internet dédiés sont plébiscités.

Limites:Biais de mémorisation ou de désirabilité, inexpérience relative de l'investigateur Forces:Première étude qualitative française sur ce sujet. Elle met en lumière des difficultés parentales importantes essentiellement liées au manque d'information.   Le MG par une approche centrée patient doit renforcer son rôle d'information des parents au sein d'un parcours de soin bien identifié. Une meilleure prise en charge financière des mutuelles et de la CPAM pourrait lever les freins financiers évoqués. La HAS vient de rédiger des recommandations aux parents et aux professionnels sur la prévention de la plagiocéphalie (février 2020). D'autres supports d'information papiers et internet de qualité sont à créer,sujets de prochains travaux de thèses.

Les souffrances psychosociales ordinaires concernent des plaintes subjectives non pathologiques, en lien avec une souffrance au travail, des conflits familiaux, des difficultés financières ou tout autre évènement de vie douloureux. Elles sont un motif fréquent de consultation en médecine générale. Peu de publications existent sur le sujet. Aucune recommandation n'a été émise sur la prise en charge de ce type de plainte.

Principal : analyser comment les médecins généralistes (MG) répondent aux souffrances ordinaires apportées par les patients en consultation. Secondaire : créer un guide directement utilisable par le MG pour l’aider à prendre en charge ces souffrances ordinaires en consultation.

Étude qualitative, par entretiens individuels semi directif réalisés auprès de MG entre octobre 2019 et janvier 2020. Les MG ont été récrutés selon des critères de diversités pour obtenir un échantillon diversifié. Les entretiens enregistrés puis retranscrit intégralement ont été codés par 2 chercheurs. Une analyse thématique partant de la Grounded theory a permis aux checheurs d'aboutir aux résultats.

Repérer, répondre par un soutien psychologique et suivre sont les étapes principales pour accompagner un patient en souffrance psychosociale ordinaire. Un guide de prise en charge de ce type de patient a été élaboré. Le MG était un interlocuteur privilégié pour prendre en charge ces souffrances. L’écoute sans jugement, en prenant le temps nécessaire, était la première réponse apportée par les médecins, pouvant être suffisante. Les prescriptions médicamenteuses ou arrêts de travail n’étaient pas systématiques. L’orientation vers d’autres professionnels pouvait s’avérer utile, via un réseau que le MG a constitué au cours de ses années d’exercice. Les difficultés rencontrées étaient : le manque de temps, le sentiment d’incompétence, leur propre fatigue et leurs problèmes personnels qui affectaient la prise en charge de leurs patients.

Limites :  - Absence de MG réalisant plus de 30 ou moins de 20 consultations par jour dans l'échantillon - Etude réalisé sur une seule région Forces : - recherche originale sur un sujet très fréquent en MG pour lequel ne sont paru que très peu de publications  - double codage et analyse - nombre d'entretien Perspective : utilisation du guide par les MG

Seuls 51 % des Français sous antihypertenseurs atteignent leurs objectifs tensionnels. De nombreuses molécules antihypertensives sont disponibles, classiquement prescrites en prise matinale. Pourtant, la prise vespérale améliorerait le contrôle de la pression artérielle (PA) et réduirait la morbimortalité cardio-vasculaire. Peu de données françaises existent sur l’association entre le moment d’ingestion des antihypertenseurs et l’équilibre tensionnel nycthéméral.

L’objectif était d’analyser le schéma thérapeutique et le profil tensionnel des patients présentant une PA élevée en consultation de médecine générale.

Étude observationnelle, transversale, multicentrique avec inclusion prospective de patients de 23 patientèles de médecine générale. Le premier patient de la journée présentant une PA ?140/90 mmHg, quels que soient son motif et son traitement, était inclus et bénéficiait d’une mesure ambulatoire de PA sur 24 heures (MAPA). Les données médicales et thérapeutiques étaient recueillies par le médecin puis complétées via le dossier médical. Les PA diastoliques et systoliques de veille et de sommeil étaient comparées selon le schéma thérapeutique (nombre de molécules, classes médicamenteuses et moments de prise).

Entre juillet 2015 et septembre 2019, 461 patients ont été analysés. La PA en consultation était de 158/92 mmHg. Le risque SCORE était élevé/très élevé pour 63,3 % et 49,9 % n’avaient pas de traitement antihypertenseur. Au total, 82,4 % des traitements étaient pris le matin, 8,4 % le soir et 9,3 % matin et soir. En moyenne, les patients traités avaient 2,1 molécules : 22,5 % avaient une molécule, 17,1 % deux, 10,6 % trois ou plus. En MAPA, 71 % avaient une hypertension diurne et 77,7 % une hypertension nocturne. L’augmentation du nombre de molécules antihypertensives était associée à une réduction des PA diastoliques de veille et de sommeil (p<0,01), sans différence significative sur les PA systoliques.

Cette étude originale s’intéresse au phénomène de chronobiologie, peu étudié en soins premiers. Même si l’échantillon régional et l’effectif modéré de patients traités limitent la puissance de l’étude, l’adaptation du moment de prise des antihypertenseurs semble primordiale. L’utilisation de la MAPA permettrait d’optimiser la prise en charge des hypertendus selon leur profil tensionnel nycthéméral et de réduire le risque cardiovasculaire, dans une approche thérapeutique individualisée.

Les inégalités sociales de santé (ISS) sont une problématique complexe à laquelle tous les systèmes de santé occidentaux sont confrontés. Depuis leur mise en évidence, de nombreux équipes de recherche, tentent de trouver les leviers de compréhension et d'actions pour réduire les ISS entre patients de catégories sociales favorisées et défavorisées. Le concept de vulnérabilité a émergé recemment comme un paramétre important. En croisant l'analyse du travail de terrain d'un samsah (service d'accompagnement médico-social pour adultes handicapés) prenant en charge essentiellement des patients précaires et les données issues de la littérature scientifique, nous avons cherché à préciser ce qui définit la vulnérabilité individuelle, pour en faire un concept cliniquement opérationnel et évaluable.

Comment définir la vulnérabilité individuelle pour en faire une entité clinique précise afin de mieux la répérer, particulièrement en soins de santé primaire ? Proposer des critères cliniques qui pourront faire l'objet de travaux complémentaires, cherchant à valider leur sensibilté et leur spécificité.

Analyse descriptive, retrospective de 3 ans d'expérience d'un samsah accompagnant des personnes souffrant d'un handicap principalement psycho-social croisée à une métasynthèse qualitative de la littérature.

80 dossiers ont été étudiés. L'âge moyen des patients essentiellement masculins était de 46 ans. 16 % des patients étaient de nationalité étrangère. La pathologie principale était psychiatrique (43%), essentiellement addictive. 31% des patients étaient porteur d'un polyhandicap. 90% des patients bénéficiaient d'une ALD. Seul 20% des patients étaient autonomes dans la gestion de leur traitement. 60% étaient sous mandat de justice. La métasynthèse de la litterature a mis en évidence plusieurs points : le cumul des facteurs entrainant une vulnérabilité individuelle : médicaux, sociaux, psychiatriques et administratifs. Les questions de la litteratie et de l''expositions à des violences sont aussi resorties.

étude monocentrique et retrospective n'offrant qu'une approche descriptive. Mais méthodologie originale transversale croisant une expérience opérationelle importante à des données issues d'une métasynthèse qualitative de la littérature. Les résultats obtenus permettent de clarifier et de définir sur des critères précis le concept de vulnérabilté. Le cadre syndromique proposé pourra servir de base à des travaux de validation pour un dépistage de routine en soins de santé primaire.

En France des femmes accouchent à domicile de façon programmée avec un professionnel de santé. Depuis 2012 cette pratique a été évaluée dans d’autres pays sans majoration de la morbi-mortalité maternelle et infantile dans le cas des grossesses à bas risque obstétrical. Les médecins généralistes suivent des grossesses et peuvent être confronté à cette demande.En France en 2019, il n’existe aucune recommandation ni de donnée épidémiologique sur cette pratique. Quels sont les professionnels de santé qui accouchent à domicile?

L’objectif principal Décrire les cas d’accouchements programmés à domicile avec un professionnel dans la région. L’objectif secondaire d’identifier le nombre, les motifs et les issues des cas de transfert hospitalier.

Etude prospective descriptive des accouchements à domicile dans la région avec un terme prévu entre le 25/05/2018 et le 25/05/2019. Les professionnels, contactés par effet boule de neige à partir d’une sage-femme réalisant cette pratique, ont recueilli le consentement des patientes et les ont inclus. Les caractéristiques sociodémographiques, les conditions de suivi et d’accouchement ont été recueillies via un questionnaire rempli par le professionnel ou la chercheuse. Les données qualitatives sont présentées sous forme d’effectif et de pourcentage.

Les professionnels encadrant des accouchements à domicile étaient uniquement des sages-femmes. Parmi les 201 femmes, 87 (43%) étaient nullipares. En début de suivi, 192 (96%) avaient un suivi de type A ou A1. Les motifs de transfert avant l’accouchement pour raison médicale étaient corrélés à un type de suivi A2 ou B. 159 (79%) femmes ont débuté leur accouchement à domicile. Sur les 159 femmes, 28 (18%) ont été transférées pendant l’accouchement et 10 (6%) après. 2 (1%) nouveau-nés et 8 (5%) femmes ont eu une issue défavorable (4 césariennes, 4 transfusions sanguines, 2 morts fœtales).

La force étude prospective était l’exhaustivité du recueil. Limite Le biais de recueil du fait de la multiplicité et de l’implication des investigateurs était la principale limite. Perspectives L’accouchement à domicile était marginalet ,non réalisé par les MG,  représentant 0.6% rapporté aux 31422 naissances annuelles en région. Organiser la gestion des transferts et étudier leur vécu par les différents acteurs permettraient d’approfondir l’étude de cette pratique.

Les troubles de l’alimentation et les comportements associés touchent 5 à 10% des adolescents et adultes jeunes. La pratique des régimes alimentaires spécifiques (restrictifs, végétariens, végétaliens…) sont fréquents mais pas toujours sans risques. La pratique de certains régimes est prédictive de comportements alimentaires perturbés et d'une prise de poids à distance.

Identifier dans la littérature les éléments pertinents à connaitre concernant les régimes alimentaires pour suivre un adolescent et un adulte jeune de 13 à 24 ans.

Revue de la littérature utilisant la grille PRISMA. Inclusion de documents publiés de 2013 à 2019 intéressant les adolescents de 13 à 24 ans dans les recommandations officielles, SUDOC, littérature grise, revue médicale exercer et Prescrire, Cochrane Library et PubMed. Analyse  des documents par des grilles de référence : Jaddad, R-Amstar,Casp, AgreeII, Strobe.

1397 documents ont été identifié dont 57 inclus : 6 recommandations, 1 revue médicale française, 8 thèses, 23 publications de la littérature grise et 19 articles PubMed. Les régimes amaigrissants qui s’éloignaient de la « méthode globale » étaient les plus à risque. 30% des jeunes déclaraient faire un régime ou avoir besoin de perdre du poids alors que 23 % d’entre eux déclaraient un poids normal ou insuffisant. L’échec habituel de ces régimes à court ou à moyen terme exposait au risque de régimes répétés, de troubles du comportement alimentaire et de carences. Si le régime végétarien ne devait pas entrainer de carence, le régime végétalien nécessitait une supplémentation alimentaire pour éviter les conséquences négatives sur l’organisme particulièrement chez les adolescents.

Les forces de cette revue sont la méthodologie et le grand nombre de publications analysées. La  limite principale est la recherche faite par une seule personne. Le questionnement sur les habitudes alimentaires, la réalisation d’un examen de santé approfondi et la connaissance des régimes à risques peuvent aider le médecin généraliste dans sa prise en charge de l’adolescent en soin primaire. En cas de repérage d’un adolescent à risque d’obésité ou de Trouble du Comportement Alimentaire, le médecin généraliste devrait s’appuyer sur un réseau interprofessionnel pour débuter une prise en charge précoce.

L’approche par compétences (APC) est, en sciences de l’éducation, un cadre théorique sur lequel s’appuie le diplôme d’études spécialisées (DES) de médecine générale (MG) en France.  Toutefois, la relation des internes à ce paradigme pédagogique n’a été que peu explorée jusqu’ici.

L’objectif principal de ce travail était d’explorer le point de vue des internes de médecine générale (IMG) XXX sur l’APC, et d’évaluer leur compréhension et leur adhésion à ce concept.

Cette étude s’est appuyée sur une méthodologie mixte. Concernant la phase qualitative, des entretiens de groupe semi dirigés rassemblant des IMG ont été réalisés. Dans un 2ème temps, la phase quantitative comportait un questionnaire auto-administré visant à évaluer l’adhésion des  internes aux idées et propositions issues de la phase quantitative. Lors de ces deux phases, le recrutement des IMG XXX a été fait toutes années confondues.

Cinq focus groups ont été menés entre 2017 et 2018, incluant un total de 22 IMG. De février à avril 2019, 126 étudiants ont répondu au questionnaire, soit un taux de réponse de 15% des IMG XXX. Notre travail a montré que la compréhension et l’adhésion des IMG XXX à l’APC était réduite, mais que cette situation s’améliorait au cours du DES. Par ailleurs,  les internes souhaitant s’engager dans l’enseignement ou la recherche déclaraient comprendre significativement mieux l’APC.

Notre étude était principalement forte de sa méthodologie mixte et de la triangulation des données. Le statut d’internes des investigateurs était une force dans la mesure où elle permettait une libération de la parole des internes mais cela pouvait néanmoins induire un biais d’encliquage. Une autre limite était le taux de réponse modeste au questionnaire. L’APC nécessite une compréhension et une appropriation du concept par les étudiants dès le début du DES de médecine générale. Cette démarche peut reposer sur les explications des enseignants, des pairs-étudiants avec des temps dédiés. La réalisation du stage chez le praticien niveau 1 pendant la phase socle peut être une étape facilitatrice(1). (1) Hernandez, Elodie «Perception de l'acquisition des compétences du métier de médecin généraliste par les internes de médecine générale : enquête nationale.» Pédagogie Médicale, 2017: 109-120.

L’engagement de patients partenaires dans l’enseignement médical est devenu incontournable. Il permet de concrétiser l’expertise patient sur l’expérience vécue de la maladie, essentiel à l’approche centrée patient (ACP).

Quel est le niveau d’implication des patients partenaires au sein des facultés françaises en 2018-2019 ?

Enquête nationale transversale à l’aide d’un questionnaire envoyé dans chaque faculté française par la voie mixte des secrétariats facultaires et des DMG en deux vagues. Le questionnaire portait à la fois sur les modalités de cet enseignement, les thématiques abordés au sein des différents cycles, l’organisation et la formation des patients, les freins à ces expériences et les projets.

Au total, 40% (14/35) des facultés françaises avaient mis en place un partenariat avec une grande variété d’expérience vécue. Parmi les 21 facultés restantes, 11 avaient pour projet de le développer dans un avenir proche, 8 n’avaient pas de projet et 2 facultés n’ont pas répondu à cette enquête. La plupart des interventions se faisaient sous forme d’ED ou plus rarement intégrées à des groupes d’échange de pratique. Les thématiques abordées étaient transversales (ACP, ETP, communication médecin-patient, prise de décision médicale partagée…), spécifiques (Expérience vécue du diabète, addiction alcool…) et plus rarement sociales (démocratie sanitaire) ou interprofessionnelles.

Les freins ressentis par les répondants étaient le frein financier puis le manque de temps et de ressources humaines. Mais il n’y avait aucun doute sur son utilité et l’intérêt pour les étudiants. La compétence des patients était basée sur le savoir expérientiel et des pratiques associatives. Les formations pédagogiques étaient peu développées de même que l’implication des patients dans l’organisation et l’évaluation. La question du statut et de la rémunération était le plus souvent sujet à questionnement. La limite de cette enquête était son manque possible d’exhaustivité par le biais de la porte d’entrée. Elle s’est faite principalement par les DMG et le répondant n’était pas toujours au courant de ce qui se faisait en cycle 1 et 2 de médecine. Cette enquête a permis de mettre en perspective l’émergence de l’engagement des patients dans l’enseignement médical en France. Elle encourage à son développement.

Le paradigme de l’apprentissage, centré sur l’étudiant, et l’approche par compétences ont accompagné l’apparition du Diplôme d’études spécialisée de médecine générale. Les Enseignements hors stages (EHS), orientés vers l’acquisition des compétences, regroupent les Groupes d’échanges de pratique (GEP), les séminaires et le tutorat. Ils ont été évalués et révisés en 2017. Une réévaluation du programme au terme de la formation de la promotion 2017 est nécessaire.

L’objectif principal était d’évaluer la satisfaction des enseignants du programme pédagogique mis en place en 2017 et de la comparer avec la satisfaction concernant le programme antérieur de 2014.

Étude observationnelle, monocentrique, concernant les enseignants hors stage actifs au moment de l’étude, invités par un courriel à participer à un questionnaire en ligne. Le ressenti sur les choix pédagogiques, les modalités de chacun des enseignements et les perspectives de nouvelles modalités ont été recueillies de mars à avril 2020 à l’aide d’une échelle de Likert avec correspondance numérique, permettant l’établissement de moyennes et leurs comparaisons avec celles de l’évaluation de 2017.

La révision du programme pédagogique de 2017 a permis d’améliorer la satisfaction des enseignants hors stage. Ils étaient satisfaits de la taille des groupes de GEP, des groupes de GEP fixes, expliquant une amélioration de la cohésion du groupe. Ils demandaient une révision des thèmes des GEP et des séminaires. Les tuteurs semblaient préférer les rencontres individuelles aux rencontres de groupe. Le ressenti le moins positif concernait la capacité à apprécier le niveau de compétence de leurs EMG.

L’enseignement hors stage de notre faculté est apprécié des enseignants mais peut être perfectionné, en tenant compte également du ressenti des EMG qui sont au centre de la formation. Le passage à un DES en 4 ans est l’opportunité d’une révision des programmes pédagogiques de chaque faculté. Il est nécessaire de créer des critères d’évaluation objectifs pour poursuivre l’amélioration de la qualité de la formation.

L’incertitude est inhérente à l’exercice de la médecine générale. Face aux plaintes des patients, parfois multiples et vagues, le médecin généraliste (MG) peut se sentir démuni, indécis, anxieux, et doit trouver un moyen d’intégrer cette incertitude dans sa prise de décision. Cette composante a été étudiée dans diverses études qualitatives.

Apporter une analyse compréhensive de l’incertitude médicale dans la prise de décision en soins premiers, à partir d’une métasynthèse qualitative.

Méthode d’analyse secondaire des études qualitatives : métasynthèse. - revue de la littérature avec sélection des études qualitatives selon des critères d’inclusion et de qualité. - identification de thèmes clé et « translation réciproque » des différents thèmes entre les études pour aboutir à une synthèse globale avec une nouvelle interprétation. - triangulation par 2 chercheurs - protocole ENTREQ et guide eMERge pour la rédaction.

Dans la synthèse des 53 articles inclus, la prise de décision médicale en situation d’incertitude en soins premiers a pu être comprise comme : -             Une décision qui s’appuie sur le modèle de l’approche centrée patient, par une relation de confiance thérapeutique et en s’adaptant au patient dans sa complexité. -             Une décision guidée par un sentiment viscéral : le gut-feeling, visant à écarter le danger. -             Une décision médicale devant être partagée, de même que l’incertitude qui l’accompagne -             Une décision contextualisée, influencée par la notion de pression. -             Une situation conditionnant le ressenti des MG vis-à-vis des expériences (manque de confiance, anxiété, stress).

Cette synthèse originale précise comment la décision médicale partagée avec le patient, son entourage et les autres professionnels, ainsi que l’approche centrée-patient permettent au MG de mieux tolérer son incertitude. Elle est une composante intrinsèque complexe du métier de MG et doit être considérée comme une compétence à enseigner dès le début de la formation. Elle ne disparait pas avec l’expérience mais la façon de l’appréhender peut s’améliorer par une posture réflexive et en lien avec les valeurs du médecin. Les critères de validité d’une métasynthèse ont été recherchés. Certains articles pertinents n’ont pas été inclus en raison des critères définis, mais utilisés pour la discussion.

Différentes études ont démontré que les médecins généralistes souhaitent majoritairement s'installer en groupe. Ce souhait peut venir de plusieurs origines : pratique de la médecine, permanence et continuité des soins, partage des frais, retour d'expérience, enrichissement lié au groupe. Il est également possible qu'il vienne de la personnalité des médecins choisissant de s'installer en groupe par rapport à ceux qui décident de rester seuls.  cette perspective poermettrait d'aider les jeunes médecins à choisir un mode d'installation en fonction de leurs personnalité.

l’installation des médecins seuls ou en groupes dépend-elle de leurs personnalités ?

Étude quantitative, observationnelle et transversale. Étaient inclus les médecins installés seuls ou en groupe dans le Finistère. l'étude a été réalisée en utilisant le questionnaire Big Five Inventory qui explore l'extraversion, l'agréabilité, la conscience, le névrotisme et l'ouverture à l'expérience des participants. Elle a été diffusée par mail du 1er mai 2019 au 17 juillet 2019. la taille de l'échantillon a été construite pour retrouver une différence d'au moins 20 % entre les deux groupes amenant à recruter au moins 129 répondants. les tests du khi 2 et de Fisher ont été utilisés pour comparer les groupes.

129 médecins ont répondu sur les 256 sollicités, dont 83 installés en groupe et 44 installés seuls. 2 n’ont pas été inclus, car ne répondant pas aux critères d’inclusion.  Aucune différence n’a été détecté les critères de personnalité entre les deux groupes. l'ensemble des médecins est retrouvé comme consciencieux et agréables sans aucune différence statistique entre les deux groupes.

Il n’existe pas de différence significative entre les traits de personnalités des médecins généralistes exerçant seuls ou en groupe. Les autres critères d'installation en groupe ou en solo sont à explorer pour comprendre les déterminants de ces installations.

Le 1er janvier 2018, l’obligation vaccinale étendue  de 3 à 11 vaccins en France est intervenue dans un climat de défiance vaccinale marqué et d’appréhension dans la population de nos cabinets. Cette obligation a-t-elle eu un impact sur les notifications d’effets indésirables (EI) ?

Objectif : Notre objectif principal : comparer le nombre de notifications concernant les vaccins avant et après l’extension de l’obligation. Notre objectif secondaire comparer les caractéristiques des notifications entre les années puis d’identifier les facteurs à l’origine des variations du nombre de notifications.

Une requête a été réalisée sur la Base Nationale de Pharmacovigilance (BNPV) des notifications d’EI liés aux vaccins du CRPV de notre région du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2018 inclus.  3 périodes retenues:2016, 2017 et 2018 (année de l’obligation vaccinale). Les caractéristiques démographiques (sexe, âge) et les caractéristiques des EI  ont été décrites. Le nombre et les caractéristiques des notifications d’EI liés aux vaccins ont été comparés entre les 3 périodes. Notre critère de jugement principal était l’analyse  du nombre et de la gravité des EI notifiés. Utilisation des tests de Kruskal-Wallis et du Chi2 (remplacé par le test de Fisher en cas d’effectif < 5).

Résultat principal : augmentation statistiquement significative du nombre de notifications d’EI   en 2018 comparée à 2016 et 2017. 192 notifications évaluées : 57 en 2016, 47 en 2017 , 88 en 2018. 68 (35.4 %) étaient “graves” sans différence entre les années. Pas de  caractéristique spécifique des notifications en fonction des années, l’augmentation des déclarations émanant des patients semblaient expliquer partiellement l’augmentation des déclarations.

Forces  le caractère exhaustif des données, l’inclusion de tous les vaccins dans la base de données et la possibilité de se référer au dossier complet en cas de données manquante et seule étude  à notre connaissance  réalisée sur cette base Principale limite  est liée à la sous-notification des effets indésirables. Son caractère mono-centrique et le faible effectif qui a été recruté rend difficile l’interprétation des résultats et leur extrapolation sur le plan national.  Perspectives . Une réévaluation de ces notifications à l’échelon national permettrait de suivre l’évolution des notifications d’année en année.

L’utilité de la mesure ambulatoire de la pression artérielle sur 24 heures (MAPA) dans le diagnostic et le suivi des patients hypertendus est largement démontrée. Le coût relativement important de l’appareil est l’un des principaux freins à son développement en soins premiers. Dans ce contexte, l'URPS médecins libéraux de la région XXX a fourni des appareils de MAPA à titre gracieux aux médecins généralistes en faisant la demande, à l'aide d'un financement ARS.

L’objectif de l’étude UTIMAP était d’évaluer l’utilisation de ces appareils de MAPA en pratique courante.

En mars 2018, des appareils de MAPA ont été distribués aux médecins généralistes exerçant en cabinet de groupe ou en maison de santé pluridisciplinaire sur la base du volontariat. Les données ont été recueillies sur un an. Elles comprennent l’enregistrement de la MAPA, des données sociodémographiques sur les médecins (âge, sexe, lieu d’activité, diplôme complémentaires), des données médicales sur les patients (âge, poids, taille, IMC, sexe, antécédents cardiovasculaires, traitement médicamenteux, indication de la pose de MAPA). Des analyses descriptives ont été réalisées.

Sur les 50 centres ayant reçus un appareil, 23 ont réalisé au moins une MAPA. Au total, 754 MAPA ont été effectuées, soit en moyenne 32.9 (ET = 29.8) MAPA par centre actif. L’utilisation des appareils a augmenté progressivement jusqu’au début de l’année 2019, avant de diminuer jusqu’à la fin du recueil. Les MAPA étaient valides dans 82% des cas. Cette proportion variait entre les différents centres. Il existait une différence significative sur la validité des MAPA en fonction du professionnel qui posait l'appareil. Le nombre insuffisant de mesures réussies sur 24h et en période de sommeil étaient les principaux critères d’invalidité.

Il s'agissait de la première initiative visant à promouvoir l'utilisation des appareils de MAPA en soins premiers. Cependant, elle reste modeste malgré la levée du frein financier. Ce travail nécessite d’être complété par une évaluation qualitative afin de définir les autres freins à leur utilisation. Une intervention pourrait alors être envisagée en parallèle de la distribution des appareils.

L'âge moyen lors du diagnostic de la maladie de Parkinson est de 58 ans. L'activité professionnelle est une dimension sociale importante dans la vie d'un individu. Les personnes ayant  la maladie de Parkinson peuvent affronter des difficultés au travail, pouvant entrainer, un arrêt précoce de leur activité professionnelle, allant jusqu'à la mort sociale.

Quels sont les avis des patients vis-vis cette situation complexe face à leurs collègues, employeurs? Comment éviter la mise en inaptitude professionnelle? La reconversion est-elle possible? Quelles sont les solutions proposées par les patients pour maintenir leur activité professionnelle le plus longtemps possible ?

Etude qualitative par cinq Focus Groups présentiels et durant la pandémie en virtuel avec des personnes en activité professionnelle très variée, ayant la maladie de Parkinson. Une analyse thématique sous format de SWOT a été réalisée pour identifier les Strengts (forces), Weaknesses (faiblesses), Opportunities (opportunités), Threats (menaces).

Au total, 15 participants ont été inclus dans l’étude dont 10 femmes. La moyenne d’âge était de 49,58 ans (DS ±7,84; ET 32 à 62 ans). La durée moyenne de la maladie de Parkinson était de 5,63 ans (DS±5,28 ans). La majorité des participants était mariés, et ont 2 ou 3 enfants. Les facteurs suivants ont été considérés comme une force pour un vécu positif de l'activité professionnelle: les aménagements de poste par des mesures très variables et l'effet thérapeutique de ne pas penser à la maladie durant le travail. Le soutien de l’entourage familial et des collègues a été cité comme une opportunité de maintenir l'activité le plus longtemps possible. Les symptomes comme la fatigue et la lenteur étaient perçus comme des faiblesses, instaurant la peur d'une baisse de performance. Le dossier de reconnaissance en travailleur handicapé a été perçu comme stigmatisant et menaçant.

Limites: la pandémie a imposé un passage en entretiens collectifs virtuels. Forces:Sujet original et sous-représenté dans la littérature. Le recrutement en virtuel a permis une variation riche sur le plan géographique. Perspectives: L'analyse de SWOT pourra facilement être réalisée en consultation pour évaluer le vécu de l'activité professionnelle avec la maladie de Parkinson et prévenir un ârret de travail précoce.

La maltraitance médicale est l’ensemble des violences, abus ou négligences commis par des professionnels envers les usagers. Dans les pays nordiques, elle est estimée entre 13 et 28%. Bien que médiatisée, elle est peu étudiée en gynécologie-obstétrique en France. Ayant une implication croissante dans le suivi gynécologique et obstétrical, il paraît pertinent pour le médecin généraliste d'y être sensibilisé.

L’objectif principal était d’identifier les éléments vécus comme maltraitants par les patientes lors de consultations ambulatoires gynéco-obstétricales. L’objectif secondaire était d’évaluer le retentissement sur leur suivi.

Pour cette étude qualitative, des fiches informatives étaient disposées dans les salles d’attentes de cabinets libéraux, centres de planning familiaux et hôpitaux de plusieurs départements français. Les femmes intéressées laissaient leurs coordonnées dans une urne ou aux secrétaires. Seize participantes ont été incluses pour la réalisation des entretiens individuels semi-dirigés. L’analyse des données était faite indépendamment par deux investigatrices en codage ouvert, axial puis matriciel.

Les participantes étaient françaises, âgées de 25 à 65 ans. La durée médiane des entretiens était de 31min. Les éléments vécus comme maltraitants étaient d’une part liés à la relation aux praticiens : manque d’information et de considération, absence de consentement, personnalité des praticiens, actes ou attitudes violents physiquement ou psychologiquement. D’autre part, ils étaient liés à la structure de soins : organisation, surcharge de travail, mauvais état des locaux. Ces éléments avaient des répercussions sur la représentation des soins et la vie personnelle des participantes. Elles appréhendaient leur suivi mais sa fréquence était peu impactée. Quelques unes renonçaient à certains soins.

Le manque d'études françaises sur le sujet rend ce travail original. Il a été mené méthodiquement avec une triangulation des données pour limiter la subjectivité. L'échantillon était varié sur plusieurs critères (âge, antécédents, situations rapportées...) mais pas sur le plan culturel ni sur le niveau d'éducation. Le recrutement des participantes via leur manifestation spontanée aux fiches informatives laisse supposer qu'elles étaient sensibilisées au sujet. Ce vécu maltraitant semble découler d'attitudes non intentionnelles des professionnels de santé favorisées par un contexte organisationnel défavorable. D'autres études pourraient apporter des éléments supplémentaires afin d'organiser sa prévention.

Au cours du XXème siècle, avec la modification de la relation patient-médecin d’un modèle paternaliste pour un modèle qualifié de délibératif et la judiciarisation grandissante dans le milieu médicale, le concept de « Médecine défensive » (MD) est né en 1960 aux États-Unis. Il est finalement défini comme la déviation de la pratique médicale standard en conséquence à diverses sources de pressions.

L'objectif de cette étude était d'explorer le vécu et le ressenti de la médecine défensive chez les médecins généralistes (MG) français.

Il s’agit d’une étude qualitative par focus group (FG) d'une durée comprise entre 70 et 90 minutes auprès de MG recrutés par effet boule de neige en Nouvelle Aquitaine. Les entretiens ont été retranscrits et analysés par théorie ancrée avec un double codage réalisés par les investigateurs.

Quatre FG ont été réalisés entre février et juin 2019. 21 MG ont été recrutés pour cette étude. Ils ont défini la MD comme une modification de leurs pratiques à diverses sources de pressions, ayant des conséquences négatives mais aussi positives sur leur exercice. Ces sources de pressions étaient variées : principalement les patients, la peur d’un procès, la propre pression des MG, leurs confrères et les conditions de déroulement de la consultation. Elles avaient des répercussions sur leur examen clinique, la tenue des dossiers médicaux, leurs prescriptions et leur vécu. Finalement, la médecine défensive était une pratique s'inscrivant dans des mécanismes de défense, d'adaptation et de réassurance du médecin.

La MD est la modification des pratiques médicales secondaires à diverses sources de pression. Si la pression judiciaire est majoritaire aux États-Unis, la cause la plus fréquentes de MD pour les MG européens est la pression exercée par les patients. Sensibiliser les médecins et les patients sur le modèle de « Choosing Widely », « Choisir avec soin » permettrait de limiter les conséquences délétères de la MD tout en conservant ses effets positifs.

Depuis les cinquante dernières années, la substitution des dérivés opioïdes, particulièrement l'héroïne, s'est décuplé par le biais de la démocratisation de la Méthadone puis l'introduction de la Buprénorphine. Il n'existe toujours pas de consensus faisant pencher la balance vers l'une ou l'autre molécule. Une diversité culturelle existe entre les pays anglo saxons et le reste du monde. Qu'en est il des femmes enceinte? Existe t'il une molécule à privilégier?

Notre étude visait à chercher des arguments en faveur de la Buprénorphine ou de la Méthadone dans le suivi des grossesses et en prévention du syndrome de sevrage du nouveau-né.

Nous avons analysé 81 dossiers d'enfants ayant eu un syndrome de sevrage néonatal liés aux opiacés en relevant les caractéristiques maternelles, les symptômes des enfants et les traitements engagés.

Parmi les sujets étudiés, les enfants de mère ayant été sevré à la Méthadone avait en moyenne des syndromes de sevrage plus long, nécessitant des temps d'hospitalisations plus conséquents. Ils recevaient plus souvent un traitement pour aider le sevrage, en moyenne avec de plus fortes doses d'attaque ainsi que des doses maximales plus élevées de chlorhydrate de morphine. Aucune différence sur les caractéristiques du suivi maternel n'a été relevée.

La question de la substitution aux opioïdes avec la Méthadone ou la Buprénorphine présente de nombreuses facettes. Notre étude se penche sur la conséquence néonatale de cette substiution. Elle tend à montrer que les syndromes de sevrages néonataux sont moins sévère et nécessite une moindre thérapie. Cependant, comme aucune étude ne suit ces enfants sur le long terme, il est difficile d'extrapoler les bénéfices dans le développement psycho moteur. Nous constatons que le suivi maternel a été identique pour les deux molécules même si plusieurs publications anglosaxonnes annoncent une plus grande stabilité avec la Méthadone. Il nous parait nécessaire d'engager des études de suivi précoce de ces femmes mais aussi des enfants sur des temps plus long afin de déterminer les conséquences de ces substitutions et des traitements néonataux.

Les dispositifs intra-utérins au cuivre (DIU) et systèmes intra-utérins hormonaux (SIU) sont des méthodes de contraception efficaces, pourtant leur taux d’utilisation reste faible. La peur de la douleur liée à l’insertion constituerait l’un des freins à leur utilisation. La méthode directe de pose des DIU/SIU est une technique d’insertion décrite en 2005 dans le but de réduire la douleur. En France cette technique est utilisée pas de nombreux professionnels qui décrivent un meilleur confort pour les femmes et un meilleur taux de réussite de pose, mais elle n’a jamais été évaluée en comparaison avec la méthode standard.

L’objectif était de comparer la méthode directe et la méthode standard en termes de douleur à l’insertion et de suivi des complications à 6 mois.

Une étude prospective observationnelle a été menée en France de juin 2016 à juin 2017. Des médecins généralistes, gynécologues et sages-femmes ont recruté des femmes consultant pour la pose d’un DIU/SIU. Les participantes complétaient 2 auto-questionnaires le jour de la pose puis étaient recontactées 1 mois et 6 mois après. Une analyse multivariée multiniveau a été menée.

535 femmes ont été incluses : 281 dans le groupe « pose directe » et 254 dans le groupe « pose standard ». Les femmes du groupe pose directe rapportaient moins de douleur (moyenne EVA/100 : 19,9 vs. 33,4 ; p<0,001), différence confirmée en analyse multivariée (-8,3 avec la pose directe, IC95 % -14,3;-2,3). Un mois après la pose les femmes du groupe pose directe présentaient moins souvent des douleurs intenses (p<0,001) ou des complications nécessitant un avis médical (p=0,03). À 6 mois, il n’y avait pas de différence dans la survenue d’infections (1,4% vs. 2,8% ; p=0,366) ni dans le taux de continuation (89,4% vs. 89,2% ; p=0,936). Le taux de satisfaction était supérieur dans le groupe pose directe (93,6% vs. 87,4% ; p=0,019).

Ces résultats suggèrent que la méthode directe est associée à moins de douleur et qu’elle n’augmente pas le risque d’effets indésirables liés à la pose. Des études de plus grande puissance sont nécessaires pour établir l'efficacité contraceptive des DIU/SIU insérés suivant cette méthode.

En France, la couverture vaccinale pour les vaccins recommandés reste insuffisante. Le parcours vaccinal actuel, jugé trop chronophage, a été pointé du doigt à de nombreuses reprises, notamment par la dernière concertation citoyenne sur le sujet. Les données de la littérature insistent également sur l’importance d’un accès facile à la vaccination pour améliorer les taux vaccinaux.

L’objectif principal de cette étude était de déterminer si la mise à disposition des vaccins au cabinet des médecins généralistes permettait d’améliorer le taux de vaccinations réalisées dans le délai souhaité par le prescripteur.

il s’agit d’un essai d’intervention prospectif, réalisé auprès de médecins libéraux exerçant dans un même département, du 17 au 29 septembre 2012. Les médecins étaient randomisés dans 3 groupes : « témoin », « rendez-vous », et « vaccination immédiate ». Une première semaine où les médecins vaccinaient selon leurs habitudes était comparée à une deuxième semaine où les médecins devaient appliquer le protocole de l’étude. Le critère de jugement principal était l’amélioration du taux de vaccination réalisé dans les délais souhaités entre la 1ère et la 2e semaine. Les schémas vaccinaux étudiés étaient le diphtérie-tétanos-poliomyélite / diphtérie-tétanos-poliomyélite-coqueluche et le rougeole-oreillons-rubéole.

74 médecins ont été inclus et répartis dans les 3 groupes, 69 ont réellement participé à l’étude, pour un total de 302 formulaires de vaccination exploitables. Le taux de vaccinations réalisées dans le délai souhaité ne diffère pas significativement entre les 3 groupes lors de la première semaine d’observation (p=0,38). Lors de la deuxième semaine, l’amélioration du taux de vaccination est significative dans le seul groupe « vaccination immédiate », passant de 50,0% à 82,2% (p=0,0006).

Lorsque les vaccins sont disponibles au cabinet du médecin généraliste, avec un stock renouvelé sous la supervision d’un pharmacien, le taux de vaccinations réalisées dans les délais souhaités atteint 82% dans cette étude départementale. Ces données demandant à être confirmées par une étude de plus grande ampleur, un protocole au niveau régional voire national pourrait être proposé.

Depuis 2007, le nombre de chefs de cliniques de médecine générale (CCU-MG) ne cesse d’augmenter. Les rencontres des jeunes universitaires (JU) lors des congrès de la discipline et une enquête de 2016 montrent que les fonctions de ces derniers peuvent être floues et hétérogènes sur le territoire national.

Créer une fiche de poste pour accompagner les JU dans leur prise de fonction et la construction de leur parcours.

Le collège des JU de ReAGJIR (Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants) a mené trois étapes de création. En 2016, lors du séminaire pré-congrès du CNGE, un world-café a recueilli les rôles, missions et devoirs pour chaque valence (soins, recherche, pédagogie et rayonnement de la discipline). En 2017, lors d’un atelier au congrès du CNGE, trois groupes nominaux ont été réalisés afin de déterminer les éléments devant figurer sur une fiche de poste. Ces deux étapes ont servi à la rédaction d’une fiche relue par plusieurs membres de 7 départements universitaires de médecine générale (DUMG) en 2019.

Une fiche de poste nationale a été créée et sera proposée aux JU entrant en 2020. Nous proposons à chaque DUMG de la présenter lors d’un rendez-vous avec un référent à la prise de fonction. Elle sera adaptable et modifiable en fonction du parcours du JU et des particularités de chaque DUMG. Elle comprend trois parties : une première explicative (avec une partie propre à chaque DUMG), une deuxième regroupant pour chaque valence les attendus sur les deux premières années et une dernière présentant une proposition de trame du relevé d’activités. Cette fiche pourra servir de contrat entre le référent du DUMG et le JU.

La fiche actuelle sera soumise à une évaluation dès la première année. Elle n’est pas exhaustive et devra être personnalisée sous forme de contrat de clinicat. La force de son contenu réside en un travail de consensus de membres de différents DUMG. La limite principale est l’absence de critères chiffrés parfois demandés mais cela permettra de favoriser l’adaptabilité et la personnalisation de cette fiche.

Dans un contexte de désertification médicale, l'attente d'un rendez-vous avec un dermatologue est longue. Le médecin généraliste se retrouve donc confronté à des situations difficiles : incertitude diagnostique, échec de la première ligne des thérapeutiques ou patient difficilement déplaçable. C'est dans cette problématique de santé publique que cette application a été conçue. Les médecins généralistes demandent un avis dermatologique à l'aide de renseignements cliniques et de  photographies. Ils obtiennent la réponse d'un dermatologue libéral de leur secteur ou du CHU le plus proche dans les 72 heures.

Question : comment l'application est-elle utilisée par les médecins généralistes ?  Objectif principal : nombre d'avis par médecin sur la durée du recueil. Objectifs secondaires : nombres de photos, durée d'évolution de la pathologie, traitement déjà mis en place par le médecin généraliste, délai de réponse du dermatologue, qualité des photos, nécessité de renseignements complémentaires, type de pathologies, satisfaction des médecins généralistes, satisfaction des dermatologues.

Il s'agit d'une étude épidémiologique observationnelle descriptive transversale prospective. Les données issues des demandes d'avis ont été recueillies sur 20 mois, permettant l'analyse de plus de 300 cas. De plus, un questionnaire de satisfaction intermédiaire a été envoyé aux médecins généralistes en janvier 2020. Le questionnaire final sera proposé en juin. Une enquête de satisfaction a été réalisée auprès des dermatologues en mars 2020.

Les résultats sont actuellement partiels, le recueil de données se finissant le mois prochain. Ils seront définitifs pour le congrès.  Le résultat principal est de 8 demandes par médecin sur la durée du recueil (18 mois), bien inférieur aux attentes. Pour les critères secondaires, à titre d'exemple, 90% des médecins généralistes ont utilisé l'application en cas d'incertitude diagnostique et ils ont jugé qu'elle permettait une meilleure prise en charge de leur patient dans 93,3% des cas.

Les résultats partiels montrent une sous utilisation de l'application par les médecins généralistes.  Ils ont estimé qu'elle avait répondu à leurs attentes, mais qu'elle était chronophage, que la formation était insuffisante et la cotation difficile.  La faible participation des dermatologues locaux pose la question de la création d'un poste régional de dermatologue référent à la téléexpertise dermatologique.

L’OMS insiste depuis 2010 sur l’importance des formations interprofessionnelles en santé pour relever les défis sanitaires actuels liés au vieillissement de la population, aux maladies chroniques et aux déserts médicaux.

En vue de la mise en place d’un enseignement interprofessionnel (EI) à l’Université de Lyon, il semblait nécessaire de recueillir les attentes des étudiants et des enseignants de différentes filières médico-sociales concernant cet enseignement.

Notre étude qualitative avait deux versants : la réalisation de focus groups auprès d’étudiants volontaires de médecine, pharmacie et sciences sociales, ainsi que la réalisation d’entretiens semi-dirigés auprès de 12 enseignants en médecine, pharmacie, kinésithérapie, orthophonie, soins infirmiers et sciences sociales. Une analyse déductive puis inductive a été réalisée et triangulée par quatre chercheurs.

Les étudiants ont souligné l’importance d’instaurer une culture de l’interprofessionnalité dès le début des études. Pour eux comme pour les enseignants, un EI permettrait de questionner les représentations, de connaître les compétences de chacun et d’apprendre à travailler en équipe. Lutter contre des relations hiérarchiques serait un objectif pédagogique incontournable. En pratique, les étudiants attendent un enseignement convivial et ludique, afin de faciliter les échanges entre étudiants. La formation interprofessionnelle nécessiterait d’être échelonnée au cours des études, basée sur la découverte du métier de l’autre en début de cursus, suivie d’un enseignement pratique à partir de méthodes pédagogiques innovantes et interactives, afin d’apprendre à travailler ensemble, lors de la phase de professionnalisation.

Les objectifs pédagogiques renvoient aux compétences identifiées par la Canadian Interprofessional Health Collaborative. Les modalités pédagogiques proposées font écho aux expériences d’EI en France et à l’étranger, en tenant compte des spécificités locales. On peut supposer que l’enthousiasme des étudiants et enseignants volontaires dans cette étude ne reflète pas le point de vue de tous sur la mise en place d’un EI. Des freins cognitifs et organisationnels ont été malgré tout identifiés. Une application effective de l’EI proposé et son évaluation permettront de mieux percevoir la faisabilité et l’intérêt perçu par les étudiants lyonnais.

La Supervision par Observation Directe avec Enregistrement Vidéo (SODEV) est peu utilisée en France bien qu’ayant démontré son rôle dans l’amélioration des habiletés communicationnelles des médecins dans les pays anglo-saxons.

L’objectif était d’explorer le ressenti des internes de médecine générale (MG) concernant la faisabilité et l’intérêt de la SODEV comme outil de formation et d’évaluation au cours des stages ambulatoires.

Dans le cadre de l’étude SENSAS (Mise en œuvre d’une Supervision directe par ENregistrement vidéo en Situation Authentique de Soins), les internes de MG de l’Université XXX ont expérimenté la SODEV de novembre 2017 à octobre 2018, lors de leurs stages ambulatoires. Une étude qualitative a été menée par entretiens semi-dirigés individuels auprès des internes, jusqu’à une suffisance des données. Une analyse thématique de contenu a été effectuée avec une approche inductive et phénoménologique. Un travail parallèle a été conduit chez les maîtres de stage ayant participé à l’étude.

Quatorze entretiens ont été menés auprès des internes. La SODEV leur apparaissait comme faisable sur le plan logistique et présenter un intérêt en termes d’apprentissage. Le matériel utilisé (caméra GoPro®) était facile et pratique d’utilisation. Chaque interne s’organisait avec son maître de stage respectif pour les enregistrements vidéo des consultations. L’effet miroir apporté par la SODEV permettait une auto-évaluation des internes, une visualisation de leurs progrès, une objectivité des situations rapportées, une illustration des propos des maîtres de stage lors de la rétroaction, et donc une évaluation pertinente. Les internes décrivaient des apprentissages sur leur posture en consultation, sur leur attitude en tant que professionnel, sur la structure de l’entretien, et plus globalement, sur la relation médecin malade. Il existait des craintes liées à l’exposition importante, qui pouvaient être mieux acceptées si la relation enseignant-étudiant était bienveillante. L’aspect chronophage de chaque étape a été le principal aspect négatif rapporté.

Cette étude originale auprès des apprenants a permis de confirmer les données de l’étude parallèle menée chez leurs enseignants. L’investissement des internes, des maîtres de stage et des départements de médecine générale est nécessaire à la pérennisation de la SODEV. Cette étude nécessite des travaux complémentaires afin d’élaborer un protocole d’application.

La Supervision par Observation Directe avec Enregistrement Vidéo (SODEV) est peu utilisée en France bien qu’ayant démontré son rôle dans l’amélioration des habiletés communicationnelles des médecins dans les pays anglo-saxons. Dans le cadre de l’étude SENSAS (Mise en œuvre d’une Supervision directe par ENregistrement vidéo en Situation Authentique de Soins), la SODEV a été proposée aux maîtres de stage des Universités (MSU) du département de médecine générale de l’Université XXX durant deux semestres, entre novembre 2017 et octobre 2018.  Vingt-sept MSU au premier semestre et 32 au second semestre de l’étude ont été recrutés.

L’objectif était d’établir auprès des MSU de l’étude un consensus non formalisé d’un protocole d’application de la SODEV dans le cursus des internes de médecine générale.

Une étude qualitative exploratoire par focus groups a été menée auprès de 18 MSU de l’étude, ayant effectué de la SODEV. Chaque focus group a été retranscrit mot à mot. Une analyse thématique de contenu a été réalisée avec une approche phénoménologique.

Trois focus groups ont été réalisés, dégageant 5 axes d’amélioration de l’utilisation de la SODEV. Les idées semblant faire consensus étaient l’intérêt de l’outil en complément des supervisions directe et indirecte, l’aspect chronophage, la nécessité d’un matériel technique plus fonctionnel et maniable, et la nécessité de programmer les enregistrements à l’avance dans l’agenda afin de prévoir le temps de rétroaction nécessaire à la SODEV. Selon plusieurs MSU, il existait un intérêt du visionnage de la vidéo pour l’interne même sans rétroaction du MSU, l’enregistrement vidéo permettant d’augmenter les capacités d’autoévaluation de l’interne. Il n’y avait pas de consensus quant au nombre de SODEV nécessaires, sur le caractère obligatoire ou facultatif de celle-ci, sur l’utilisation d’outils lors de la rétroaction. Si la SODEV devenait obligatoire, il apparaissait indispensable pour les MSU que cette obligation vienne du département de médecine générale et non des MSU.

Cette étude originale a permis d’établir un consensus sur l’intérêt de la SODEV. Un protocole de son application est en cours d’élaboration suite aux résultats obtenus. D’autres travaux apparaissent nécessaires sur l’autoévaluation des internes et le point de vue des patients concernant la SODEV.

Le contrôle de l’hypertension artérielle (HTA) est insuffisant en France, alors que la mesure de la pression artérielle (PA) est réalisée presque à chaque consultation. Une mesure tous les 3 ans est suffisante d’après les dernières recommandations internationales. Les conditions pour une mesure valable de la PA sont rarement remplies. Selon une étude qualitative de 2018, les patients sont indifférents à l'absence de mesure de la PA, alors que les médecins généralistes (MG) réalisent ce geste pour satisfaire les patients.

Valider une hypothèse émise lors d'une étude qualitative par une étude quantitative. Évaluer quantitativement le ressenti des patients majeurs en l’absence de mesure de la PA. Etudier les facteurs associés au ressenti positif ou négatif des patients.

Une étude de satisfaction observationnelle quantitative prospective, déclarative par auto-questionnaire rempli par les patients a été menée de novembre 2019 à janvier 2020.  20 cabinets médicaux ont été sélectionnés par tirage au sort sur l'annuaire du site du Conseil National de l'Ordre des Médecins. Des questionnaires ont été déposés dans les salles d'attente.

La majorité (59,8%) des 492 personnes inclues étaient indifférentes ou positives face à de l’absence de mesure de la PA, dont 93,2 % parce qu’elles avaient confiance en leur médecin. Un âge plus jeune, le genre masculin, l’absence de problèmes de santé chroniques, notamment d’HTA, ou de problèmes psychiatriques, et une faible fréquence de consultation, étaient plus associées à un ressenti positif. Seules l’absence d’antécédent d’HTA et l’absence d’antécédents psychiatriques sont significativement associées à un ressenti positif.

Ce thème est peu traité dans la littérature, surtout en quantitatif, l’échantillon était conséquent et diversifié, représentatif des patients de médecine générale. Le questionnaire « neutre » (questions posées pour ne pas influencer les réponses des personnes interrogées), évitait le biais de satisfaction. Un biais de sélection est possible, le taux de réponses était très variable selon les cabinet médicaux. Les patients font confiance à leur médecin, la communication médecin-patient pourrait être améliorée autour de ce geste. Les médecins pourraient être plus efficients. En mesurant moins et mieux la PA, l'HTA pourrait être mieux dépistée et traitée.

En 2012 le cancer du col utérin (CCU) représentait le deuxième cancer mondial. En France, la mortalité annuelle était de 1 102 femmes. Le dépistage individuel par frottis cervico-utérin (FCU), recommandé mais opportuniste, touchait moins de 60 % des françaises en 2010-2013 et était réalisé par les gynécologues dans 80 à 90 % des cas. L’absence de dépistage était associée à des caractéristiques socio-économiques et géographiques individuelles : bas niveau socioéconomique, faible revenu, isolement, résidence en zone défavorisée.

L’objectif de cette étude était d’étudier la corrélation entre le niveau socio-économique autour des cabinets de médecine générale des Flandres et le taux de participation au dépistage du CCU des patientes concernées du cabinet.

La population étudiée était l’ensemble des médecins généralistes (MG) libéraux inscrits à la Caisse Primaire d’Assurance Maladie des Flandres au 1er janvier 2015. Le niveau socio-économique du quartier où était implanté le cabinet du MG était estimé par l’EDI (European Deprivation Index). Le taux de dépistage du CCU de chaque cabinet était mesuré sur la base des remboursements de frottis pour les patientes de 25 à 65 ans en 2013-2014.

Sur 348 MG éligibles, 343 (98,6%) furent inclus dans l'étude après avoir répondu à un sondage téléphonique sur leur pratique personnelle du FCU, ce qui représentaient 88.152 patientes de 25-65 ans. Il existait une corrélation significative entre un faible taux de dépistage et un faible niveau socio-économique (p < 0,001) dans un modèle statistique multivarié ajusté sur le genre du médecin, sa propre pratique du frottis et l'urbanisation du quartier du cabinet médical.

Ce travail était basé sur les premières données de l’étude PaCUDAHL-Gé dont l’objectif était la comparaison de deux dépistages du CCU, ciblés chez 2 000 femmes non précédemment dépistées, et proposés par leur médecin traitant : 1) par la méthode conventionnelle du FCU et analyse cytologique ou 2) par un dispositif d’autoprélèvement puis recherche de papillomavirus oncogènes. Une corrélation entre EDI et taux de dépistage du CCU apportait un argument fort pour un dépistage organisé ciblant directement les patientes des cabinets de MG des quartiers caractérisés comme défavorisés par cet indice agrégé.

La nouvelle loi concernant l’obligation vaccinale à 11 vaccins chez le nourrisson est entrée en vigueur au 1er janvier 2018 dans un contexte d’hésitation vaccinale en France.

Explorer le vécu des parents de nourrisson concernant l’obligation vaccinale de 2018.

Etude qualitative phénoménologique par entretiens semi-dirigés individuels conduite jusqu’à saturation des occurrences auprès de parents de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Les entretiens ont été analysés indépendamment par deux chercheurs avec une approche sémiopragmatique de Peirce et une triangulation des analyses a été effectuée.

21 parents ont été interrogés. Pour certains, la nouvelle loi a été vécue comme une solution réfléchie dans un contexte où la vaccination était ancrée dans la société et où l’Etat était responsable de la santé de sa population. D’autres évoquaient une infantilisation, une ingérence de l’Etat générant une défiance. Certains parents doutaient d’un lien entre la nouvelle loi et les lobbyings pharmaceutiques. Pour certains, la  loi avait été bien annoncée, pour d’autres, elle était vue comme un travail inachevé de l’Etat. Les parents attendaient de la clarté sur cette loi. Dans cette communication de l’Etat, les parents attendaient du médecin généraliste un discours adapté et professionnel.

Première expérience de recherche qualitative pour l’investigatrice ayant pu engendrer une limite d’influence, atténuée par l’expérience et la formation de la directrice de thèse, le guide d’entretien, la tenue d’un journal de bord avec posture de chercheur évolutive et autocritiques. Etude originale sur une thématique d’actualité en lien avec la médecine générale, avec un grand nombre d’entretiens. L’importance de la communication auprès des parents lors de la mise en place de cette nouvelle loi est mise en avant. Ils souhaitaient des informations claires, adaptées. Le médecin devait avoir des outils adaptés pour communiquer avec eux. Perspectives : Utilisation de fascicules existants contenant des informations vulgarisées. Réflexion sur le moment « opportun »à la délivrance de l’information : anténatal ? Une formation médicale continue des médecins type approche motivationnelle des parents, centrée sur le thème de la vaccination pourrait être utile. Mise en œuvre de l’approche motivationnelle auprès des parents, exemple du modèle québécois EMMIE.

Depuis 2016, de nouvelles mesures visent à faciliter l’accès des mineures à une contraception et depuis 2017, une nouvelle Consultation Contraception et Prévention a été créée, peu protocolisée et peu évaluée.

Connaître les attentes des mineures concernant cette nouvelle consultation afin d’adapter celle-ci à leurs besoins.

Etude qualitative avec 25 entretiens semi-directifs. Echantillonnage raisonné d’adolescentes lycéennes de 15 à 18 ans. Analyse des données selon une approche interprétative phénoménologique.

Ces nouvelles mesures semblent utiles aux mineures mais insuffisamment connues. Une information adaptée est souhaitée, plutôt présentielle avec un retour d’expérience. Le médecin en charge de la consultation devra faire preuve d’une communication adaptée à l’adolescente, sans jugement. Loin d’une prise en charge type, cette consultation devra être totalement personnalisée et ouvrir un panel de thématiques, comme la contraception mais aussi les infections sexuellement transmissibles, la sexualité, l’identité sexuelle ou les violences, pour offrir une consultation préventive diversifiée. Au terme de la consultation, la jeune fille devra être rassurée, mais aussi savoir se protéger de divers risques et prendre part de manière active à la gestion de sa santé. Vectrice d’autonomisation, cette consultation doit s’inscrire dans un cadre plus large et être proposée au public masculin.

La méthode phénoménologique, avec un guide d’entretien évolutif, était adaptée notre objectif. L’échantillonnage en variation maximale a permis d’explorer une diversité d’opinons, jusqu’à saturation des données. La triangulation des données a pu accroître la validité interne des résultats, bien qu’elle n’ait pas été faite en aveugle. Cependant l’enquêtrice demeure novice en recherche qualitative. Il a pu exister un biais de participation chez les mineures interrogées, qui ont aussi pu se renseigner en amont sur le sujet. Des axes d’amélioration persistent sur la mise en œuvre de ces mesures, comme une meilleure information des mineures. Offrir une prise en charge globale est souhaitable, en se dirigeant vers une gestion contraceptive paritaire. Si ces mesures semblent répondre aux attentes des mineures lors d’une demande de contraception, le cadre de la consultation reste à approfondir. Mieux connaître les attentes des professionnels de santé qui en ont la charge demeure nécessaire.

Les Permanences d'Accès aux Soins de Santé (PASS)  ont pour principale mission la prise en charge médicosociale des personnes précaires. Malgré un système de santé qui tente de pallier à ces inégalités, il persiste de grandes disparités concernant l'état de santé des patients les plus vulnérables. Les professionnels des PASS sont ainsi régulièrement amenés à  orienter leurs patients auprès de spécialistes.

L'objectif principal est de mettre en avant les obstacles ressentis par les professionnels des PASS dans l'accès aux spécialistes. L'objectif secondaire est de déterminer les leviers pour y faire face.

Il s'agit d'une étude qualitative par entretiens semi-dirigés, auprès des professionnels des PASS (médecins, IDE, assistantes sociales, psychologues et sages-femmes), par analyse thématique.

23 entretiens ont été réalisés. Les principaux freins étaient les problèmes organisationnels: absence de couverture médicale, barrière linguistique ou encore difficultés de mobilité. Certains obstacles émanaient directement des spécialistes, par stigmatisation, appréhensions, ou prises en charge inadaptées au mode de vie du patient; d'autres venaient des patients eux-mêmes. L'absence de reconnaissance des PASS au sein de l'hôpital était un frein régulièrement rapporté. Parmi les facteurs facilitant ont été cités le développement de réseaux, une meilleure sensibilisation des professionnels de santé, des alternatives à la facturation en attente de l'ouverture des droits, le développement de l'interprétariat, ou encore un meilleur accompagnement des patients dans leur prise en charge. Malgré de nombreuses convergences, on note une certaine hétérogénéité des obstacles rapportés, selon la taille de la structure, son intégration dans l'hôpital, ou encore des professionnels interrogés.

Le nombre important d'enquêtés, la diversité des professionnels, ainsi que l'hétérogénéité des structures étudiées, ont permis une vision globale et représentative des problèmes rencontrés. Une limite de l'étude concerne les modalités des entretiens, principalement par téléphone du fait du contexte épidémique. On note parfois une variabilité des réponses au sein d’une même structure, probablement dues à des interprétations différentes des difficultés rencontrées, du fait de la profession, de l'expérience ou encore de la sensibilité du professionnel interrogé. Cette étude donne ainsi des axes d'amélioration pour faciliter l'accès aux spécialistes et faire face aux divers obstacles organisationnels, relationnels ou liés aux patients.

L’évaluation hospitalière de patients âgés fragiles existe depuis 2011. Le nombre potentiel de ces patients dans la population générale ne rend ni possible ni souhaitable une évaluation uniquement hospitalière. Les soins premiers par le biais des Maisons de Santé Pluridisciplinaires (MSP) commencent à s’approprier cette évaluation.Quelles modalités de cette prise en charge  Ieamuloir

L’objectif principal :décrire le fonctionnement des programmes de prise en charge pluri professionnelle de patients âgés fragiles au sein des MSP de notre région, et les éventuelles difficultés rencontrées. L’objectif secondaire :décrire les patients évalués, et l’application du plan personnalisé de soins (PPS) à un an.

L’étude concernant les MSP impliquées dans un programme de prises en charge pluri professionnelle de la population âgée fragile, était divisé en deux parties. La première partie répondait à l’objectif principal. Elle a évalué par le biais d’un questionnaire construit à partie des données de la littérature, le fonctionnement des programmes de prise en charge de la fragilité de la phase de repérage jusqu’au suivi à un an du PPS, ainsi que les problématiques rencontrées. La deuxième partie répondait à l’objectif secondaire. Elle a évalué les caractéristiques de la population gériatrique évaluée au sein des MSP, et la mise en place des actions proposées dans le PPS.

Concernant l’objectif principal, l’évaluation gériatrique était réalisée par les infirmières. Le suivi des patients était protocolisé et reproductible dans la moitié des cas. Il y avait 7 types de difficultés rencontrées lors du suivi Concernant l’objectif secondaire, les caractéristiques gériatriques des 235 patients évalués étaient proches de la population fragile évaluée sur les plateformes hospitalières. Trois quarts des 574 propositions des PPS ont pu être mis en place, que le suivi soit protocolisé ou pas.

Forces être novateur sur cette thématique, et que l’ensemble des MSP impliquées de notre région a pu être évaluées. Faiblesses  la nature déclarative et rétrospective des données, et un possible biais de mesure. Les perspectives / cibler préférentiellement des patients préfragiles. Cela permettrait aux équipes débutantes sur cette thématique de prendre en charge des patients moins complexes.

La compétence relation, communication, approche centrée patient (RCAP) est centrale en médecine générale. L’expérience seule est insuffisante pour développer les habiletés de communication, ces dernières s’enseignent et s’apprennent. La réforme du DES de 2017 ainsi que l’intégration de patients partenaires enseignants (PPE) ont été l’occasion de modifier le programme du module « communication » des étudiants en troisième cycle de médecine générale.

Etablir un programme de formation progressif, thématisé en fonction des situations de stage, en cohérence avec la nouvelle maquette du DES et permettre l’intégration des PPE.

Consensus non formalisé des enseignants de communication du DMG et des représentants étudiants. Recueil des propositions au cours des deux réunions présentielles en juin et septembre 2018 permettant l’écriture du module. Une réunion présentielle et une demi-journée de formation étaient dédiées à l’intégration des PPE. Une évaluation des enseignements par les étudiants a été menée en juin 2019.

Projet de formation comportant 4 séances de 2 heures/an, soit 24 heures sur les 3 années du DES. Onze enseignants généralistes et trois PPE participent à ce module, animent des groupes de 10 à 14 étudiants, dans des salles équipées de matériel audio-visuel adapté à la réalisation de consultations simulées exemplaires (apportés par les enseignants). Les enseignements sont thématisés en fonction de la maquette des stages du DES. Les PPE interviennent auprès des 3 cohortes d’internes pour les cours thématisés sur l’annonce de la mauvaise nouvelle, le travail autour du refus du patient et l’éducation thérapeutique. Plus de 90% des étudiants ayant évalué le module considéraient que les apprentissages étaient utiles pour leur développement personnel et que leur réflexion était stimulée.

La réorganisation du module devrait permettre d’améliorer l’adéquation entre l’enseignement de la communication et les situations rencontrées en stage par les internes. L’apport des PPE permettrait de mieux intégrer la perspective patient et ainsi améliorer la construction de la compétence RCACP. La formalisation du projet pourrait faciliter l’harmonisation des pratiques entre enseignants afin d’être décliné de manière cohérente pour chaque étudiant. Les évaluations des enseignements et des enseignants doivent être poursuivies.

La lombalgie est un problème de santé publique aux répercussions humaines et socio économiques majeures. Sa prise en charge est le plus souvent complexe pour le médecin traitant et pour le patient. Dépassant le modèle biomédical, des facteurs de risque psychosociaux ont été mis en évidence. Néanmoins à ce jour, cela ne s’est pas traduit par une meilleure efficacité des interventions proposées.

Comprendre les représentations des patients lombalgiques sur leur parcours de soins.

Démarche qualitative d’approche biographique et compréhensive des représentations sociales et du vécu de patients lombalgiques quels que soient leur parcours de soin et leur type de lombalgie et suivis dans des cabinets de médecine générale d’Ile de France. Entretiens biographiques réalisés à l’aide d’un guide non directif. L’interprétation des données a porté sur chaque entretien puis sur l’analyse de l’ensemble des récits afin de trouver des points de convergence et d’intersection entre les différents parcours et les expériences vécues.

Saturation obtenue à treize patients.  Globalement, la lombalgie semble être mal représentée et peu valorisée avec un faible investissement au niveau de la prévention chez les patients.  Le parcours biographique des patients en rapport avec la maladie permet de distinguer deux profils : “l’agir avec prise de risque” et “l’agir progressif” avec quête de sens. Le passage d’une conduite à l’autre pourrait s’expliquer par la représentation que se font les patients de leur maladie et son rapport à la société.

L’espace de réflexion développé par les patients reste pauvre et les apprentissages pour y faire face aussi.La prévention est essentielle mais encore trop ponctuelle dans le parcours de soins, sans suivi pour permettre l’accompagnement d’une autonomie bienveillante.  Comprendre le vécu des patients à partir de leur histoire de vie, ainsi que leurs représentations et conduites dans la gestion de leur lombalgie semble être un élément à considérer pour améliorer le projet de soins. Bien que les recommandations actuelles prônent une prise en charge globale centrée patients, l’approche compréhensive individuelle n’est pas représentée et pourrait constituer un levier d’action plus approprié que d’enquêter sur les facteurs de risques trop nombreux dans la prise en charge de la lombalgie.

La prise en compte de la précarité fait partie des situations prévalentes en Médecine Générale (famille de situations cliniques 10). Un travail de thèse (Ernst et Mériaux, Aix-Marseille, 2012) réalisé auprès de 250 internes de Médecine Générale a montré une méconnaissance des inégalités sociales de santé et l'existence de préjugés erronés, confirmant un besoin urgent de formation des soignants. Le DMG de XXX a créé en 2019 une formation à destination des Internes en Médecine Générale afin de lutter contre les idées reçues et d'optimiser la prise en charge des patients précaires par les futurs Médecins Généralistes.

Construire le scénario d'une ""formation précarité"" à destination des internes de Médecine Générale.
Identifier les ressources locales et les intervenants possibles pour la création de la formation (associations, professionnels de santé, réseaux de soin, permanence d’accès aux soins).

Nous prévoyons un temps d’exploration des attentes des participants, de discussion autour des formations déjà existantes autour du thème de la précarité. Nous proposerons ensuite des travaux en groupe (méthode des ambassadeurs, cartes conceptuelles) autour de trois grands thèmes : contenu de la formation, ingénierie pédagogique, intervenants mobilisables.

Introduction avec exploration des attentes, formations déjà existantes (10 minutes) 1) Travaux de groupe autour de trois grands thèmes (30 minutes) : - contenu de la formation : définir les objectifs, préciser les prérequis, puis le contenu à proposer - ingénierie pédagogique : quelles activités proposer ? Comment favoriser l’interactivité avec les internes ? Comment faciliter les apprentissages ? - intervenants mobilisables : qui pour nous aider à créer cette formation dans nos DMG respectifs ? 2) Mise en commun du travail de chaque groupe en plénière et Discussion. (25 minutes) 3) Présentation de l’exemple de la ""formation précarité"" du Département de Médecine Générale de XXX (10 minutes) Conclusion et questions éventuelles (5 minutes)

Les participants auront réfléchi à la construction d’une ""formation précarité"" pour les Internes en Médecine Générale dans l’objectif de pouvoir proposer une formation équivalente dans leurs DMG respectifs. Favorisation de la collaboration entre les DMG autour de nos enseignements.

Les étudiants en médecine de deuxième cycle sont exposés aux risques psychosociaux. La réforme du deuxième cycle pour 2020 prévoit un renforcement des mesures de prévention de ces risques. La prise de conscience de leurs risques par les étudiants, actuellement insuffisante, est une étape nécessaire pour pouvoir bénéficier de ces mesures et permettre un encadrement adapté.

Comment les étudiants perçoivent-ils les risques psychosociaux inhérent à leur cursus ? Objectif :  Explorer les perceptions des étudiants en médecine concernant les risques psychosociaux auxquels ils sont exposés pendant le deuxième cycle de leurs études.

Etude qualitative auprès d’étudiants en médecine de deuxième cycle, recrutés selon un échantillonnage théorique. Les données ont été recueillies par entretiens individuels semi-dirigés, jusqu’à saturation des données théoriques.
L’analyse a été réalisée, avec triangulation des chercheuses, selon la méthode de la théorisation ancrée.

13 entretiens ont été réalisés. Résultat principal : les risques psychosociaux étaient retrouvés à travers l’expression des difficultés vécues mais la notion de risque y était peu rattachée. Des résistances et des vecteurs de réflexion ont été identifiés sur le chemin de réflexion de l’étudiant vers l’analyse de ses risques.            
Le sentiment de non-légitimité, le poids de la hiérarchie, le dogme du médecin infaillible, le tabou des difficultés dont la neutralisation des émotions semblaient former un huis clos psychique contraignant la réflexion vers l’analyse des risques. Ce huis clos pourrait trouver son origine dans le curriculum caché des études de médecine. Au contraire, une sortie de ce huis clos semblait être permise par l’expérience d’autres référentiels de pensée et par davantage de possibilités d’introspection et d’expression.

La force de l’étude résidait dans la rigueur de la méthode permettant l’exploration des perceptions des étudiants. En limite, l’existence d’un tabou des difficultés a pu gêner l’expression des étudiants, mais la méthode d’entretiens semi-dirigés devait en limiter l’impact.
Perspectives L’éclairage du curriculum caché, en interaction avec le développement d’une pratique réflexive et des enseignements de sciences humaines, pourrait favoriser l’analyse des risques et participer au développement du professionnalisme des étudiants. Le stage en médecine générale semble être un terrain particulièrement propice

La démographie médicale insuffisante dans certains territoires est un problème majeur de santé publique en France. Pour pallier le manque de professionnels de santé, diverses solutions sont développées sur le territoire. Nous nous sommes intéressés à un centre de téléconsultations créé récemment. Il s’agit d’une salle de consultation équipée d’outils d’examens connectés. Le patient, accompagné d’une infirmière sur place, est reçu pour une téléconsultation avec un médecin généraliste de la région.

L’objectif de notre étude était de recueillir la perception des médecins généralistes quant à leur pratique des téléconsultations dans le nouveau centre.

Il s’agissait d’une étude qualitative, par entretiens individuels semi-dirigés, avec chacun des médecins généralistes pratiquant les téléconsultations au sein du centre. Une analyse thématique avec triangulation des données a été réalisée.

Tous les médecins s’accordaient pour reconnaître le service rendu au patient et la satisfaction de celui-ci, ainsi que l’importance de sélectionner des motifs de consultation adaptés à ce mode de consultation. La présence d’une infirmière était globalement considérée comme un réel apport relationnel, sans perturber la relation médecin-malade, qui restait inchangée par rapport à une consultation en présentiel. Les avis portant sur l’usage et la qualité des outils connectés étaient divergents. Le caractère chronophage était une critique majeure. Tous reconnaissaient l’importance de s’adapter à l’évolution technologique et la place croissante de ce type de pratique à l’avenir.

Les forces de notre étude était l’emploi de la méthodologie qualitative qui permettait une exploration vaste de la problématique ainsi que la possibilité de recueillir les données concernant tous les médecins du centre de téléconsultations. L’expérience de novice de l’enquêteur et l'étude en unicentrique étaient les limites principales de l’étude. Il serait intéressant afin de mieux évaluer le dispositif de réaliser des études auprès des autres intervenants du dispositif et ainsi que dans d'autres centres afin de confirmer les résultats retrouvés dans notre étude.

Le recours aux médicaments antalgiques opioïdes s’est largement généralisé, dans le cadre du programme de la lutte contre la douleur. Leur utilisation peut mener à des abus et/ou une addiction..Quelle  perception de ce risque dans  population générale?  [

L’objectif de cette étude était d’évaluer la perception du risque d’addiction aux opioïdes antalgiques par la population générale.

Enquête transversale utilisant la cohorte GrippeNet.fr. Etaient éligibles à notre étude les titulaires d'un compte GrippeNet.fr de plus de 18 ans ayant rempli au moins un questionnaire d'inclusion au cours de la saison grippale 2019-20. Le critère de jugement principal était la perception de la probabilité pour une personne de développer une dépendance en utilisant des médicaments antalgiques opioïdes, évaluée selon quatre niveaux (très probable, assez probable, plutôt improbable, très improbable). Les facteurs associés à la perception du risque d'addiction et les caractéristiques de traitement de la sous-population des personnes ayant déjà utilisé des médicaments opioïdes étaient étudiés. Les auto-questionnaires en ligne ont été proposés à 10 876 participants de la cohorte, du 6 mai au 11 mai 2020.

103 personnes  incluses. L’âge moyen  55 ans, 61,9% de  femmes. Résultat principal: probabilité de développer une dépendance aux médicaments antalgique opioïdes, 2,1% considéraient que c’était très improbable ; 21,0% que c’était plutôt improbable, 46,9% que c’était assez probable et 16,3 % que c’était très probable. 72,5% considéraient que les problèmes liés aux médicaments antalgiques opioïdes étaient assez ou très graves en France. 35,1% des personnes interrogées avaient pris un médicament antalgique opioïde durant les deux dernières années ; 70,3% de ceux-ci disaient ne pas avoir été inquiets du risque d’addiction aptres la prise des médicaments.

Force la thématique du mésusage et l'originalité limites Cet échantillon n’étant pas représentatif de la population générale, un redressement sera effectué. Un biais d’optimisme est révélé par cette étude, les répondants étaient peu inquiets pour eux-mêmes quand ils prenaient ces médicaments alors qu’ils étaient nombreux à considérer les problèmes d’addiction à ces médicaments comme graves en France. PerpcvesCe résultat interroge sur l’information faite par les MG à propos du risque d’abus et d’addiction lié à l’usage de ces médicaments.   perspectives

Le nombre de personnes très âgées (défini par un âge >90 ans) va tripler en France d’ici à 2040 et dans le monde d’ici à 2050. Plusieurs cohortes (Vitality 90+ Study, The 90+ Study, etc.) étudient les caractéristiques physiques de cette population mais peu de données existent sur les perceptions de ces personnes quant à leur trajectoire de vie. L’hypothèse était une bascule ressentie à 90 ans entre grand âge et très grand âge.

Afin d’adapter nos pratiques à cette population, notre question  : quel est leur ressenti du très grand âge sur les perceptions  quant à leur trajectoire de vie?  Objectif :Explorer le ressenti des personnes âgées vivant à domicile concernant le très grand âge.

Étude qualitative  par entretiens individuels semi-structurés de personnes de plus de 75 ans (échantillon raisonné) vivant à domicile sur 2 régions  menée  par deux chercheurs jusqu’à saturation des donnés théoriques. L'analyse était basée la méthode de la théorisation ancrée. Une triangulation des chercheurs a été effectuée.

Quatorze entretiens permettant  d’atteindre la saturation des données théoriques, ont été analysés. La déprise observée dans le discours sur les activités quotidiennes jugées non indispensables a été identifié comme un facteur prédisposant à la bascule dans le très grand âge.  Le résultat principal était l’identification de prise de conscience d’être très âgée lorsque le sujet ressentait un déclin irréversible de son parcours de vie, responsable de l'abandon des projets, du questionnement de la mort et d'un isolement. Des facteurs de risques et des facteurs protecteurs à un vieillissement réussi ont pu être extrait de l’analyse des discours.

Forces de l’étude :l’originalité sur une population en pleine expansion, et la rigueur de la méthode employée.  Limites  les sujets interrogés connaissaient le statut de médecins des chercheurs, pouvant modifier le discours sur certains aspects de leur parcours médical.  Perspectives Les médecins généralistes et les aidants naturels, par leur proximité et leurs connaissances de ces sujets très âgés, doivent participer au repérage de la bascule dans le grand âge, en étant attentifs aux facteurs à risque de bascule et en s'efforçant de préserver les facteurs protecteurs.

Un enfant sur 1000 nait sourd en France, 92% dans des familles entendantes. Les sourds dépendent de leur entourage pour communiquer. C’est une source de vulnérabilité, les principaux auteurs de violences étant des proches. Cette vulnérabilité s’explique par l’isolement, le défaut d’accès à l’information, aux soins et aux structures d’aides. Hommes comme femmes subissent 2 à 3 fois plus de violences (physiques, psychologiques, sexuelles) que les entendants, dès l’enfance. Les sourds utilisent spécifiquement le regard et le toucher pour interagir et communiquer.

Nous avons testé l’hypothèse selon laquelle les spécificités communicationnelles pouvaient influencer l’interprétation qu’ont les sourds de situations potentiellement violentes, aggravant leur vulnérabilité. L’objectif est d’identifier des situations à risque pour les y sensibiliser, et secondairement faire un état des lieux des violences subies par les sourds Français.

Nous avons mené une étude cas-témoin auprès de Français majeurs sourds (surdité avant 2 ans = pré-linguale) et entendants sans handicap, recrutés lors de consultations et par les réseaux sociaux. Un questionnaire informatique bilingue Français/Langue des signes a été créé. Les répondants devaient juger l’acceptabilité de 12 situations à risque de violences, faisant intervenir soit le toucher soit le regard, puis préciser leurs antécédents de maltraitance. Des analyses bi-variées ont comparé l’acceptabilité des situations selon le statut auditif puis selon les antécédents personnels.

72 sourds et 176 entendants ont été inclus. L’acceptabilité de 8 situations diffère statistiquement (p<0,05) entre nos populations. Les sourds n’acceptent aucune situation où le regard intervient. Ils acceptent mieux le toucher pour communiquer, les entendants le toucher pour aider. Les sourds ont plus subi tout type de violences significativement. Les différences d’acceptabilité entre nos populations augmentent avec l’importance des abus psychologiques et physiques, et diminuent avec l’importance des abus sexuels.

Nous nous attendions à ce que les sourds acceptent mieux les situations. Les sourds se sont peut-être plus identifiés aux situations choisies du fait de leur vécu que de leur mode de communication. La vulnérabilité des sourds est indéniable. Avec nos situations, nous n’avons pas mis en évidence de lien avec leurs spécificités communicationnelles. Il faut renforcer le dépistage et la prévention auprès d’eux.

Bien qu’en diminution depuis 60 ans, la consommation d’alcool reste un problème de santé publique dans notre pays avec 41000 décès en 2015.

Notre objectif était de comprendre comment les personnes appréhendent la consommation d’alcool et perçoivent ses risques quand elles parlent de leur santé.

Il s’agit d’une étude qualitative par entretiens individuels semi-directifs auprès d’un échantillon socialement diversifié, de sujets âgés de 25 à 67 ans, bien portants, recrutés hors contexte de soin par contacts indirects ou effet « boule de neige ». Soixante-treize entretiens, portant sur les façons de voir et d’entretenir la santé, de 1h30 en moyenne, ont été réalisés, retranscrits, et analysés à l’aide du logiciel NVivo®, selon les principes de la théorisation ancrée, par un collectif de médecins et sociologues.

Les personnes rapportent leur consommation d’alcool à des contextes circonstanciés qui, de leur point de vue, neutralisent en partie les risques et le produit : « en mangeant », « jamais seul », « pas le midi ». Des distinctions sont faites entre les alcools en en qualifiant certains de « doux », « bons » ou « bio ». De nombreuses techniques de régulation de la consommation d’alcool par les pratiques et au cours de la vie sont repérées, qui semblent domestiquer le risque de consommer. Les dangers de l'alcoolisme chronique avec les répercussions physiques et psychosociales sont cités de manière disséminée dans les entretiens, sans notion de continuum des risques. Le médecin généraliste est le principal professionnel identifié dans la prévention et le repérage des troubles liés à l’alcool. Son intervention parait bien vécue mais est perçue comme superficielle et non systématique, plutôt orientée selon les motifs de consultation. Son discours semble aussi, au vu des entretiens, banaliser et lisser les risques de l’alcool plus que réellement alerter. Les campagnes préventives antialcooliques sont souvent critiquées, considérées comme peu efficaces et le manque d’action des pouvoirs publics est dénoncé.

Ce travail pluridisciplinaire permet de comprendre, d’un point de vue plus large, les représentations et des expériences afin d’être plus efficace, en curatif comme en préventif, pour une médecine générale centrée sur la personne.

En 2012, 90% des consultations de médecine générale comprenaient un examen clinique selon l'étude ECOGEN. La description des micro-séquences de la consultation en soins premiers fait précéder cet examen d'une invitation au déshabillage du patient. Dans un contexte de mutations sociétales du rapport au corps des individus, les attentes des patients concernant l'étape du déshabillage sont mal connues des médecins.

Comprendre comment les patients adultes perçoivent la demande de déshabillage du médecin généraliste, et évaluer leurs besoins de communication à cette étape de la consultation.

Une étude qualitative, menée de décembre 2016 à décembre 2019, incluait : l'observation non-participante de consultations auprès de 3 médecins généralistes habitués à recevoir des stagiaires, afin d'élaborer un guide d'entretien; des entretiens semi-dirigés de 17 patients adultes consultant en médecine générale, recrutés par méthode ""boule de neige"" ou en salle d'attente. Le codage était thématique et axial. L'approche inspirée de la théorisation ancrée a bénéficié de l'apport d'un groupe de chercheurs.

L’invitation au déshabillage par le médecin généraliste est souvent imprécise, voire implicite. Pour les patients qui consultent régulièrement, une routine de déshabillage rend la demande du médecin superflue, mais limite aussi la flexibilité du déshabillage. Le consentement au déshabillage est facilité par la relation de confiance et ne nécessite pas d'être explicite. Pourtant, les patients osent rarement exprimer leurs réticences ou leurs incompréhensions au médecin. Ces non-dits peuvent occasionner des incohérences entre la demande du médecin et l’attitude de déshabillage, voire dans certains cas un non-recours aux soins. Des précisions et des explications du médecin avant le déshabillage pourraient permettre une meilleure implication du patient dans sa prise en charge, ainsi qu’une meilleure adaptation du déshabillage à chaque situation.

Ce travail se distingue par l'utilisation d'une méthode mixte et le temps long du recueil de données, matérialisé par la tenue d'un journal de bord. Une triangulation basée sur l'observation de consultations suivie des entretiens croisés du médecin et du patient aurait pu permettre de mieux s'ancrer dans l'expérience réellement vécue. L'étude d'un versant de l'interaction laisse cependant entrevoir la richesse pédagogique d'une réflexion sur les micro-séquences de la consultation en médecine générale.

La pandémie de COVID-19 génère craintes et anxiété au sein de la population. Les précédentes crises sanitaires dues à des maladies infectieuses ont montré l'importance de recueillir les perceptions des professionnels de santé pour mieux gérer l'épidémie.

Décrire les perceptions et le sentiment de préparation des médecins de soins primaires face à l’émergence du COVID-19 dans trois pays européens : Belgique, Espagne et France.

Une étude transversale a été menée fin février 2020 pour recueillir des données sur les perceptions des médecins de soins primaires, à travers différentes thématiques : anxiété perçue ; changements de pratiques ; informations reçues ; niveau de préparation et mesures mises en place. Les facteurs associés au sentiment de préparation ont été étudiés à l'aide de modèles de régression logistique univariés et multivarié.

Un formulaire électronique a été rempli par 35,2% (511/1450) des praticiens enquêtés. Parmi les médecins participants, 96,1% (n=491) étaient des médecins généralistes et 3,9% (n=20) des pédiatres, 12,1% (n=62) venaient de Belgique, 20,8% (n=106) d'Espagne, et 67,1% (n=343) de France. Au début de la pandémie, seuls 16,3% (n=82) des médecins de soins primaires étaient très ou extrêmement inquiets, et 80,5% (n=409) trouvaient les mesures prises par les autorités sanitaires appropriées pour limiter la propagation de l'épidémie. La moitié des médecins (n=254) avaient le sentiment de recevoir des informations claires de la part des autorités sanitaires. Moins de la moitié des médecins (45,2%, n=229) se sentaient prêts à l'arrivée de l'épidémie. Le sentiment d'être correctement informé était le principal facteur associé au fait de se sentir prêt (aOR=4,82, IC95% [2,62 ; 9,19]), comme trouver approprié les mesures prises par les autorités sanitaires (aOR=1,72, IC95% [1,01 ; 3,00]).

Cette étude a montré que des campagnes d'information efficaces pourraient représenter un levier d'action pour les autorités sanitaires dans la gestion de cette crise sanitaire. La connaissance des perceptions des médecins de soins primaires lors de l’émergence d’une épidémie permet d'élaborer des pistes d’amélioration ciblées des mesures mises en place par les autorités sanitaires (informations, recommandations, etc.), pour mieux aider les médecins de premier recours à faire face à l’épidémie.

Il n'existe actuellement pas de recommandation internationale ni de texte de loi en France précisant le contenu du certificat d'absence de contre-indication à la pratique sportive (CACIPS) en compétition. Un débat persiste sur la stratégie de dépistage cardiovasculaire la plus efficace pour prévenir la mort subite cardiaque (MSC), à grande échelle. La pertinence de l'électrocardiogramme est très controversée. L’incidence de la MSC chez l’adolescent est difficile à établir, en l’absence de registre. Elle reste un évènement rare mais dramatique. L'interprétation de l’électrocardiogramme chez l'adolescent est plus complexe.

Préciser la place de l'électrocardiogramme, dans le CACIPS en compétition chez l'adolescent de 13 à 18 ans.

Une revue systématique de la littérature a été entreprise en explorant différentes bases de données. Les documents retenus, selon les critères d’inclusion précis, concernaient la France ou des pays ayant un mode de vie proche. La qualité méthodologique des études a été évaluée à l'aide de grilles de lecture de référence. La rédaction du travail s’est basée sur le guide PRISMA.

Vingt-trois références ont été incluses. Les résultats sont contradictoires. Globalement, ceux qui sont favorables à la pratique de l'électrocardiogramme s'appuient sur les résultats de l'expérience italienne malgré ses limites. La recommandation actuelle des sociétés américaines et européenne est de classe IIb. et ne permet pas de déterminer la pertinence de l'électrocardiogramme, comme test de dépistage des maladies à risque de MSC. La problématique du dépistage cardiovasculaire avec ou sans électrocardiogramme est complexe et va bien au-delà d'une simple question de rapport coût-efficacité.

Il n'existe pas en 2019 de données probantes dans la littérature pour recommander systématiquement l'électrocardiogramme pour le CACIPS en compétition de l'adolescent. Des études prospectives sur de grandes populations d'athlètes sont nécessaires. La formation à la lecture de l'électrocardiogramme de l'adolescent et le ciblage des facteurs de risque par un examen et interrogatoire de qualité sont indispensables. L'apprentissage des gestes de réanimation par la population générale reste également une priorité. Ce travail a respecté les critères de qualité d’une revue de littérature mais avec quelques limites (recueil des articles par un seul chercheur, qualité des études parfois difficilement évaluable).

Les infections urinaires (IU) sont l’un des motifs de recours les plus fréquents au médecin généraliste. Elles participent pour une large part à la surconsommation d’antibiotiques et à l’émergence de résistances bactériennes acquises. La stratégie diagnostique recommandée par la Société de Pathologie Infectieuse en Lange Française (SPILF) inclut le recours à la bandelette urinaire (BU) dans les suspicions d’IU basse (pour sa très bonne valeur prédictive positive) afin d’éliminer le diagnostic et de limiter les traitements aux cas pour lesquels cela est strictement nécessaire. Pourtant de très nombreux travaux montrent que les médecins français ne suivent pas ces recommandations et que le recours à la BU est faible.

Notre objectif était de rechercher les déterminants cliniques, contextuels et/ou personnels à l’utilisation de la BU dans le diagnostic des IU simples.

Le recueil des données a été effectué sur le modèle ECOGEN, par des internes en médecine générale en stage chez le praticien (Maître de Stage des Universités). La classification standardisée CISP-2 a été utilisée. Toutes les consultations en lien avec une IU simple ou des symptômes urinaires ont été incluses. Une analyse statistique a été menée sur ces données permettant de mettre en évidence les déterminants à l’utilisation de la BU.

Quarante et une consultations ont été incluses sur plus de 1500 recueils : le recours à la BU n’était que de 32 % lorsque cela était recommandé. Les déterminants à son utilisation étaient : plus la patiente était jeune (p = 0.07) et plus la patiente rapportait de signes fonctionnels urinaires (p = 0.039), plus le praticien avait recours à la BU. Les praticiens réalisant un examen clinique complet avaient moins recours à la BU (p = 0.0004).

Nous avons identifié différents déterminants (notamment liés aux caractéristiques de la patiente et à l’anamnèse) qui montrent que le recours à la BU est une stratégie mal comprise et peu utilisée par les praticiens en France.

Les infections urinaires (IU) sont l’un des motifs de recours les plus fréquents au médecin généraliste. Elles participent pour une large part à la surconsommation d’antibiotiques et à l’émergence de résistances bactériennes acquises. La stratégie diagnostique recommandée par la Société de Pathologie Infectieuse en Lange Française (SPILF) inclut le recours à la bandelette urinaire (BU) dans les suspicions d’IU basse (pour sa très bonne valeur prédictive positive(VPP)) afin d’éliminer le diagnostic et de limiter les traitements aux cas pour lesquels cela est strictement nécessaire. Pourtant de très nombreux travaux montrent que les médecins français ne suivent pas ces recommandations et que le recours à la BU est faible.

L'objectif était de comparer les performances de cet outil par rapport à d’autres stratégies diagnostiques potentiellement plus acceptables par le praticien (critères anamnestiques, scores diagnostiques, recours immédiat à l’examen cyto-bactériologique des urines (ECBU)).

Revue systématique de la littérature avec critères PRISMA  pour conduire l'analyse. On été explorées les bases de données PubMed®, Cochrane et Web Of Science. Les critères d’inclusion étaient : article ou étude portant sur un test et/ou une procédure diagnostique utilisée dans le diagnostic des IU simples, utilisant l’ECBU comme test de référence et présentant des caractéristiques telles que la sensibilité, la spécificité, la valeur prédictive négative (VPN), la VPP, la probabilité pré-test ou post-test.

Quatorze études ont été incluses sur 230 références analysées. Les performances des différents stratégies diagnostiques ont été comparées entre elles. La recherche de leucocytes et/ou nitrites sur la BU était supérieure à la prise en compte de signes cliniques isolés. Peu de données étaient disponibles sur les associations de symptômes ou scores diagnostiques.

Cette revue de la littérature a permis d’identifier des stratégies alternatives dont les performances intrinsèques sont proches de la BU et qui pourraient permettre d’optimiser le diagnostic d’IU et de limiter le recours inapproprié aux antibiotiques.

La médecine narrative se définit comme « une médecine exercée avec une compétence narrative permettant de reconnaître, d’absorber, d’interpréter les histoires de maladie, et d’être ému par elles » (Rita Charon). Le dispositif pédagogique du troisième cycle de médecine générale propose aux internes la rédaction de récits de situation complexes et authentiques afin de développer la réflexivité sur leur pratique. L'exercice narratif est utilisé à XXX dans les premières séances de tutorat de la phase socle, en collaboration avec des enseignants de sciences humaines et sociales. Son utilisation dans la pratique permet d'accorder une écoute particulière au récit du patient, de partir de son ressenti pour l'intégrer dans un projet de soin commun.

L'objectif de cet atelier est de faire découvrir la médecine narrative, de s'y initier afin de pouvoir l'utiliser dans sa pratique quotidienne.

Nous proposerons une exploration initiale des attentes des participants, puis une mise en commun des connaissances autour de la médecine narrative, afin d'identifier des exemples de son utilisation. Ensuite, les participants travailleront en groupes de dix autour d'un récit de consultation d'un médecin. Le groupe analysera le cadre de la narration, l'ordre d'exposition des faits, les mots choisis, les sentiments et le sens donné par le narrateur. Chacun rédigera ensuite le récit en se mettant à la place du patient, avec mise en commun au sein du groupe.  Les réflexions et les conclusions du groupe seront restitués en plénière pour une synthèse.

Temps d'introduction pour faire émerger une définition de la médecine narrative par les participants, dégager des exemples de son utilisation (RSCA, pratique quotidienne) : 10 minutes. Travail en groupe avec lecture individuelle du récit (10 minutes), partage des réflexions et analyse en groupe : 20 minutes. Rédaction individuelle : 15 minutes. Mise en commun au sein du groupe : 15 minutes. Synthèse en plénière : 10 minutes.

Faire découvrir la médecine narrative aux participants, les initier et les sensibiliser aux techniques d'analyse de récit de patients ou de médecins. Comprendre son rôle dans la pratique quotidienne pour dégager l'importance du récit et des sentiments de chacun dans une consultation de médecine générale.

Lors des prises en charge oncologique, le Dr Vernant (rapport 2013) a constaté un manque d’implication des Médecins Généralistes (MG) qui est le médecin de recours en ambulatoire. Intégrer le MG dès le début de la prise en charge permettrait de coordonner les soins centré autour du patient. Il est expérimenté une « Concertation REtour à DOmicile » (CREDO), dispositif novateur de partage d’informations entre un médecin hospitalier, le patient et son MG référent dès l’initiation d’un nouveau traitement. Quelle est l’opinion des MG ayant participé à cette concertation précoce ?

Objectifs : Mesurer la satisfaction des MG à propos de la concertation de retour à domicile ciblant l’un de leurs patients atteint de cancer métastatique.

Etude transversale multicentrique, via un questionnaire téléphonique soumis aux MG en hétéro-passation téléphonique. 198 MG ayant participés à une concertation ville-hôpital prévue par l’étude CREDO ont été inclus entre juillet 2017 et février 2019. Leurs patients devaient être majeur, être porteur d’un cancer solide métastatique, avoir un MG référent et avoir signé un consentement éclairé. Le questionnaire aux MG comprend deux parties : leurs vécus de la concertation et leurs satisfactions. Il était retenu comme critère principal le taux de satisfaction.

Cent MG ont répondu au questionnaire. Résultat principal Ils étaient à 84 % satisfaits de la concertation, et majoritairement satisfaits de ses modalités. 51 % des MG apprenaient de nouvelles informations (chimiothérapie, effets secondaires…), 77 % notaient un impact dans leur pratique (prise en charge, communication avec le patient), et 94 % d’entre eux pensaient ce type de coordination pouvait améliorer le lien ville-hôpital.

La force de ce travail est qu’il s’agit à notre connaissance de la première étude étudiant un dispositif hospitalier de coordination des soins fait pour et par des MG avec un fort taux de participation (51 %). Les principales faiblesses de notre étude sont le biais de mémorisation dû au recueil par questionnaire, majoré par le délai nécessaire entre la concertation et la réalisation de notre évaluation. Perspectives La systématisation de la concertation à chaque modification majeure de prise en charge permettrait d’améliorer l’approche centré patients.

L’épidémie de COVID-19 a profondément impacté le fonctionnement du système de santé en France. Elle a imposé aux médecins généralistes (MG) des adaptations massives de leurs pratiques et organisations. La levée du confinement le 11 mai 2020 s’est accompagnée pour les MG de nouvelles missions, s'ajoutant à la poursuite des soins courants et la nécessité de poursuivre les gestes barrière.

Décrire les modifications de pratiques et d’organisations mises en œuvre par les MG pour faire faire à la situation épidémiologique à la mi-mai 2020, en fonction de leurs caractéristiques individuelles et mode d'exercice (solo, groupe, pluriprofessionnel).

Etude transversale déclarative adressée entre le 7 et le 20 mai 2020 à environ 30 000 médecins généralistes par le biais des structures partenaires de l’enquête: CNGE, SFMG, SFTG, SFDRMG, Avec Santé, Institut Jean-François Rey, association Asalée, CMG, FAYR-GP, et des réseaux sociaux. Le questionnaire interrogeait les médecins sur leur volume global d’activité, sur leur utilisation de la télé consultation, sur leurs pratiques et organisations pour les patients suspects ou atteints du COVID-19 et pour les autres patients, sur leur activité en EHPAD, sur leurs liens avec les partenaires territoriaux, et enfin sur leurs caractéristiques individuelles et professionnelles.

Environ 3000 réponses ont été obtenues au 20 mai, et la base de données est en cours de consolidation. Les analyses chercheront à mettre en évidence une association entre le mode d’exercice (en particulier l’exercice en groupe pluriprofessionnel) d’une part, et, d’autre part, certains modalités d’adaptation, par exemple : un accueil des patients suspects de COVID-19 préférentiellememnt dans le lieu de soins habituel, une poursuite plus large des soins courants ou encore un renforcement des liens avec les partenaires du territoire.

Etant donné la stratégie de diffusion du questionnaire, les biais connus de ce type d’enquête, et le sujet étudié, une surreprésentation des jeunes médecins, femmes, exerçant en groupe pluriprofessionnel, est attendue. Néanmoins, cette enquête permettra, au sein d’une fraction de la communauté généraliste particulièrement mobilisée durant cette situation inédite, de décrire les adaptations mises en œuvre, et de les étudier en fonction du mode d’exercice (solo, groupe, pluriprofessionnel).

L’intérêt de pratiquer une activité physique régulière pour la santé n’est plus à démontrer. Depuis 2016, les médecins français ont la possibilité de prescrire de l’activité physique à leurs patients sédentaires souffrant d’une affection de longue durée. Dans ce contexte, de nombreux dispositifs « Sport santé » ont été créés. Ils proposent des séances sportives adaptées et permettent de faire le lien entre le patient et la prescription du médecin généraliste.

Nous nous sommes intéressés à l’un de ses dispositifs non évalué jusqu’à présent. L’objectif principal de notre étude était de décrire l’évolution des capacités physiques de ses bénéficiaires.

Nous avons réalisé une étude quantitative sur une cohorte historique de 100 patients suivis pour une maladie chronique ayant intégré ce programme de remobilisation physique entre 2017 et 2018. Une évaluation des bénéficiaires était réalisée par un éducateur sportif à leur entrée, après 15 séances et au bout des 30 séances. Le protocole d’évaluation comportait des tests physiques, ainsi qu’une évaluation de la motivation et des temps d’activités physiques avec l’utilisation d’un questionnaire RPAQ. Notre critère de jugement principal était l’évolution du test de marche de 6 minutes.

Après 30 séances, il était retrouvé une amélioration significative moyenne de 115 mètres au test de marche de 6 minutes (p < 0,001). On retrouvait également une amélioration significative au test du lever de chaise, ainsi qu’aux tests de souplesse (p < 0,001). Le temps hebdomadaire d’activités physiques était augmenté de plus de 2h et le temps quotidien d’activités sédentaires était diminué de près d’1h30 (p < 0,001). De plus, 57 % des bénéficiaires se sont inscrits à une association sportive.

Cette première étude sur ce dispositif montre une amélioration globale des capacités physiques de ses bénéficiaires. Il permet à des patients sédentaires de se diriger vers un mode de vie plus actif. Malgré un échantillon faible et une probable variabilité dans le recueil des données, ce dispositif semble être un partenaire prometteur pour le médecin généraliste dans l’orientation de ses patients concernés par une prescription d’activités physiques adaptées.

Les maladies cardiovasculaires représentent la principale cause de mortalité en Europe avec plus de 4 millions de décès en 2015. Parmi les interventions ciblant les facteurs de risque cardiovasculaire, la prescription de statines, en prévention primaire, permet de réduire la morbi-mortalité cardiovasculaire. Malgré tout, dans de nombreux pays, les études réalisées retrouvent une sous prescription des statines. Les déterminants liés à cette prescription ne sont pas connus. Par ailleurs, la prévalence de la multimorbidité et la polymédication dans la population générale ne cesse d’augmenter.

L’objectif de cette étude était d’observer l’association entre multimorbidité, polymédication et pourcentage de prescription appropriée de statine en prévention primaire en médecine générale

Nous avons réalisé une étude observationnelle transversale prospective dans des cabinets de médecine général. Les sujets étaient des patients chez qui la recommandation HAS 2017 sur la prescription de statines en prévention primaire pouvait être appliquée. Ces sujets ont été recrupté directement dans des cabinets de médecine générale par l'auteur et d'autres investigateurs (internes en médecine générale. L'analyse statistique a consisté en une analyse univariée puis multavariée avec comme variable explorée la prescription de statine en accord avec les recommandation HAS 2017 et comme variables explicatives la multimoridité la polymédication et d'autres critères jugés pertinent sur le plan statistique ou clinique (age, sexe, facteurs de risque cardiovasculaires....)

328 patients ont été inclus, seuls 31% des patients éligibles à un traitement par statine étaient effectivement traités. Cette sous prescription était moins importantes chez les patients polymédiqués, multimorbides ou à haut risque cardiovasculaire et chez les hommes. Les patients multimorbides inclus présentaient une multimorbidité très largement cardiovasculaire.

Ces résultats apportent des informations nouvelles  mais ne sont néamoins pas suffisants pour comprendre les déterminants influençant la décision de traiter un patient par statine en prévention primaire. Il semble donc important de compléter cet aperçu par une étude qualitative, notamment pour mieux cerner le rôle de la polymédication et la multimorbidité dans la prescription de statines et mieux comprendre de façon générale les mécanismes mis en jeu dans cette presciprion

La schizophrénie est un trouble mental sévère et chronique qui touche plus de 23 millions de personnes dans le monde et 0,5 à 1% de la population française. L’espérance de vie des patients schizophrènes est réduite de 15 ans par rapport à la population générale, en raison de la surmortalité en particulier par suicides, cancers, maladies cardiovasculaires, pathologies respiratoires et addictions. Le suivi par les médecins généralistes est jugé difficile. Il existe une réticence d’une partie des médecins généralistes (MG) à prendre en charge ces patients, et une difficulté des patients à adhérer aux soins somatiques.

Obtenir  un consensus sur les difficultés prioritaires rencontrées par les médecins généralistes dans la pratique du suivi des patients schizophrènes.

Une étude Delphi a été menée auprès de 29 médecins généralistes en France. Les problématiques ont été obtenues à partir d’une revue de la littérature. Au cours des trois tours, les participants ont évalué chaque problématique en fonction de sa pertinence dans leur pratique.

Au terme des trois tours, 9 propositions ont atteint un consensus. Il s’agit de : «Gestion des addictions », «Accès à un avis psychiatrique diagnostique et thérapeutique, adressage pour suivi conjoint», «Informations sur l’hospitalisation: entrée, courrier de sortie, projet de suivi», «Contact avec le psychiatre référent : connaissance du psychiatre référent, communication au cours du suivi »,« Prévention somatique »,« Surveillance somatique des traitements antipsychotiques »,« Gestion des urgences psychiatriques »,« Prise en charge sociale »et« Observance médicamenteuse ».

Le nombre d'experts recrutés, la qualité des commentaires, le faible nombre de perdus de vue sont des critères de qualité de cette étude et des indicateurs de l’intérêt porté par les MG pour cette thématique. Les problèmes étaient parfois mal définis avec plusieurs notions dans le même énoncé qui pouvaient perturber les experts et conduire à une inexactitude dans les réponses. Cette étude nous a permis d'identifier les difficultés auxquelles sont confrontés les médecins généralistes dans leur suivi des patients schizophrènes. Les neuf problématiques identifiées serviront de support à la recherche de solutions à l’aide d’un groupe nominal pour l’élaboration d’un guide pratique.

La spécificité de la prise en charge des patients multimorbides nécessite une approche globale combinant les interventions de plusieurs professionnels de santé dans un parcours de soins coordonné. Les groupes d’exercice coordonné illustrent parfaitement ce modèle et se développent fortement ces dernières années en France. Devant l’essor des regroupements de professionnels de santé, et la promotion qui en était faite par les autorités compétentes, il était légitime de se demander ce qui motivait les professionnels à s’y installer, et ensuite ce qui s’y déroulait. S’agissait-il simplement de bâtiments partagés avec financements accordés sur obligations à remplir ou étaient-ils le lieu de réelles collaborations ?

L’objectif de cette étude était de déterminer les facteurs influençant l’installation en regroupement pluri-professionnel, la collaboration et sa pérennisation dans le temps.

Analyse qualitative d’entretiens semi-dirigés réalisés auprès de professionnels de santé sur 5 sites d’exercice coordonné.

L’analyse des 63 entretiens, représentant 13 professions de soins premiers, a permis de mettre en évidence 3 grands thèmes illustrant la dynamique de la collaboration : la genèse du regroupement pluri-professionnel (leviers et freins à l’installation), la construction de la collaboration (communication et construction de liens), et son évolution (renforcement de la collaboration ou virage vers une collocation). Des acteurs clés de la collaboration avaient été identifiés.

Les professionnels de santé interrogés ont éclairé la dynamique de collaboration. Depuis leurs peurs et leurs motivations initiales à l’installation, leur mise en colocation ; aux éléments influençant le passage de la colocation à la collaboration pluri-professionnelle ; jusqu’à sa pérennisation dans le temps, menant à l’exercice coordonné. Un grand nombre de facteurs influençant cette marche vers une vraie collaboration a été mis en évidence, notamment la capacité des professionnels à communiquer et créer des liens allant au delà des seuls liens professionnels. Le médecin généraliste apparaît en personnage clé et est au centre des projets fédérant le plus grand nombre des professionnels. Les différents leviers mis en évidence devront être anticipés, enseignés afin d’accompagner l’essor du développement des regroupements pluri-professionnels sur le territoire et mener au travail collaboratif plus généralisé.

Déterminer les raisons de ce déséquilibre doit permettre d’orienter la prise en charge de ces patients. L’hypothèse principale est que les diabétiques de type 2 ayant une HbA1c ? 10% ont des caractéristiques spécifiques nécessitant une approche thérapeutique ciblée.

L’objectif principal était de décrire les caractéristiques sociodémographiques, comportementales et cliniques des diabétiques de type 2 (DT2) avec une hémoglobine glyquée (HbA1c) ? 10%. L’objectif secondaire était de déterminer des profils de patients.

Étude descriptive et analytique à partir de patients suivis en médecine générale. Les critères d’inclusion : patients DT2 traités depuis au moins un an, avec une HbA1c ? 10% à au moins une occasion au cours de la dernière année, suivis en médecine générale avec éventuellement recours à des consultations auprès d’un diabétologue. Les données ont été recueillies sous forme d’auto-questionnaires envoyés au patient par voie postale.

De novembre 2018 à octobre 2019, 104 patients ont été inclus. La population comportait 69 hommes et 35 femmes. L’âge médian était de 66 ans (± 12), l’indice de masse corporelle moyen de 30,7 kg/m² (± 6,2) et 47% étaient en situation de vulnérabilité socio-économique. Cinquante patients (48%) étaient suivis exclusivement par leur médecin généraliste et seulement 30% ne déclarait aucun problème d’observance. La créatininurie a été dosée au moins une fois au cours de l’année chez 92% des patients tandis que la microalbuminurie n’a été réalisée que pour 20% au cours de la dernière année. L’âge, la précarité, un traitement par insuline et un suivi par plusieurs professionnels de santé influençaient négativement la qualité de vie (QdV). Deux profils de patients ont été définis 1) patient jeune, rural, fumeur, isolé socialement, précaire avec une observance et une QdV mauvaises, et 2) patient plus âgé, urbain, pratiquant une activité physique régulière, vivant en couple, sans précarité et avec une QdV satisfaisante.

Biais de recrutement et de désirabilité sociale, nombre minimum de patients de 120  Approche originale avec analyse factorielle, pas d'étude antérieure L’analyse des caractéristiques des diabétiques de type 2 en déséquilibre glycémique révèlent des profils utiles pour une approche personnalisée du traitement et une prévention active des complications.

Chaque année une femme sur dix est victime de violences conjugales (VC) et parmi elles la moitié n'en ont jamais parlé. Parmi celles qui l'ont fait, un quart en ont parlé à leur médecin généraliste qui sont souvent les intervenants de première ligne. De nombreuses travaux qualitatifs se sont intéressés aux attentes de cette population, mais il n'existe pas de données quantitatives à ce propos.

Observer si les femmes victimes de VC aimeraient e?tre questionne?es a? ce sujet par les MG, de?crire la population des femmes consultant dans les structures d’aides aux victimes et les caracte?ristiques de leur(s) consultation(s) en me?decine ge?ne?rale au cours des 12 derniers mois.

Il s'agissait d'une étude e?pide?miologique descriptive multirégionale réalisée au cours de l'année 2019 et 2020. Après recensement des structures associatives recevant les femmes victimes de VC, les femmes victimes majeures et francophone y consultant se sont vu remettre un auto-questionnaire anonymisé de 13 questions. L'étude a fait l'objet d'une déclaration CNIL et d'un accord du comité éthique du CNGE.

D'après les résultats préliminaires, la majorité des victimes de VC voulait être dépistée par leur MG et estimait que cela entrait dans ses attributions. Quasiment toutes les femmes avaient consultées leur MG, majoritairement pour des motifs de consultation psychologiques, des prescriptions de psychotropes ou parfois pour des renouvellements d'ordonnances ou pour leurs enfants. Parmi elles, seulement une petite partie ont été dépistées, environ la moitié avaient évoquées elles même les VC avec leur MG. Malgré l'information des MG, peu d'entre eux les ont orientés vers les associations.

Les femmes victimes consultant dans les associations aimeraient e?tre questionne?es pour les VC par leur me?decin et pensent qu’il a toute sa place dans la prise en charge, ce qui va dans le sens des nouvelles recommandations d'octobre 2019. Cependant, il existe une problématique dans la connaissance du réseau et dans la ré-orientation des victimes vers les structures spécialisées.

Les professionnels de santé (PDS) des Maisons de santé pluridisciplinaire (MSP) sont soumis comme leurs homologues hospitaliers à l’épuisement professionnel, ce qui augmente le risque d’erreurs médicales et impacte négativement leurs relations avec leurs pairs. Trois actions ont été proposé aux professionnels de santé (PS)  d’une MSP afin de limiter l’épuisement professionnel et ainsi favoriser la qualité des soins et leurs interactions: séance de sport hebdomadaire à la MSP, 3 repas conviviaux annuels, participation individuelle avec une préparation en équipe à une course cantonale.

Ce  projet de trois actions proposées sur une année aux PS d’une MSP modifie t elle des marqueurs de santé de ces PS ? Une action de prévention sur la santé des soignants au sein d'une MSP peut elle se mettre en place?

Un groupe nominal constitué de 7 professionels de la MSP a conçu la mise en place et  l’évaluation qualitative et quantitative avant après chez les soignants.

Chaque PS de la MSP sera évalué à M0, M6 et M12 de la mise en place du protocole sur sa participation aux trois propositions, son état de santé évalué par le Maslash Burnout inventory, l'echelle Hospital Anxiety and Depression , l'echelle de qualité de vie Linear Analogue Self-Assessment, IMC, traitement chronique. Un entretien trimestriel avec la coordinatrice sera proposé à chaque PS.

La pertinence des outils utilisés est démontré chez les PS : activité physique, convivialité et réalisation objectifs personnel. L’évaluation des critères objectifs pose le problème de la confidentialité dans un groupe limité (42 PS). L’anonymat des réponses a été garantie par un recueil sur le serveur de l’université. La participation repose sur la capacité à motiver les PS. La coordinatrice doit rencontrer chaque PS trimestriellement pour  un entretien motivationnel sur ce sujet.  Un recueil anonyme en sera fait. L'existence de ce projet peut permettre que chaque soignant d'êre sensibilisé à la nécessité de prendre en charge sa propre santé. La participation doit permettre  une évolution dans la prise en charge individuelle de la santé. L'objectif ambitieux de modifier le sparamètres objectifs sera difficcilement atteint. L'objectif secondaire est réalisable.

Le dépistage du cancer du sein par mammographie contribue à réduire la mortalité spécifique, mais il présente des inconvénients. Les outils d’aides à la décision sont conçus pour favoriser et soutenir un choix éclairé du patient après échange entre le patient et son médecin. Ces outils d’aide influençant le choix du patient, leur qualité est donc cruciale.

L'objectif était d’effectuer une revue systématique des outils d’aides à la décision développés pour les femmes éligibles au dépistage du cancer du sein par mammographie et à risque moyen de cancer du sein, et d'évaluer la qualité de ces outils d’aides.

Les articles extraits étaient publiés entre le 1er janvier 1997 et le 1er août 2019 et provenaient des bases de données PubMed, Embase, Cochrane et PsycInfo. Toute étude contenant un outil d’aide à la décision pour les femmes éligibles au dépistage mammographique et à risque moyen de cancer du sein a été inclus. Deux investigateurs ont évalué, en double aveugle, la qualité des outils d’aide à la décision sélectionnés à l'aide d’une échelle internationale validée (IPDASi, version 3).

Vingt-trois outils d’aides à la décision ont été extraits. La classification a montré de grandes variations de la qualité parmi les outils (score moyen 132,6/188 ± 23,8). Seuls 3 outils ont obtenu des scores globaux élevés. Les 3 dimensions les mieux notées étaient la transparence des auteurs (score moyen 6,8/8), la qualité de l’information délivrée pour chacune des options possibles (score moyen, 26,1/32); et la présentation des probabilités (score moyen 25/32). Les 3 dimensions les moins bien notées étaient l'évaluation de l’efficacité de l’outil en situation réelle (score moyen 4,3/8); l’utilisation d’un protocole systématique de développement (score moyen 12,6/24), et l’emploi d’un langage simple adapté à la faible littératie (score moyen 1,9/4).

Les points forts de cette étude reposent sur son originalité et l’emploi d’une échelle validée. Son point faible reste le caractère subjectif de l’échelle. Cette revue a identifié 3 outils d’aides à la décision de haute qualité, disponibles en anglais. Un outil en français, de qualité, est encore à construire.

En France, plus de 91% des femmes déclarent utiliser un moyen de contraception. Cependant le taux d’IVG reste important (224 300 en 2018). Deux contraceptions d’urgence (CU) ont une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) en France : le dispositif intra-utérin (DIU) au cuivre et les pilules contenant du LEVONORGESTREL ou de l’ULIPRISTAL D’ACETATE. La contraception d’urgence orale continue à être majoritairement utilisée malgré une meilleure efficacité du DIU et des recommandations récentes en faveur de son usage dans cette situation. Il semblait intéressant d’interroger les femmes sur cette méthode de contraception d’urgence.

Explorer les connaissances et l’opinion des femmes de 18 à 50 ans sur le DIU au cuivre comme contraception d’urgence et identifier leurs motivations et freins à cette utilisation.

Etude quantitative de cohorte et descriptive par questionnaire individuel anonyme, interrogeant les femmes de 18 à 50 ans consultant en cabinet et en centre de planification et d’éducation familiale. Analyse statistique descriptive.

Ont été inclus 434 questionnaires. Un tiers (31%) des femmes déclaraient connaitre le DIU au cuivre en CU, mais 81% d'entre elles ignoraient son délai d’utilisation. Le maintien du DIU en contraception régulière après une mise en place en urgence motivait son utilisation en CU pour 80% des femmes. Plusieurs freins étaient évoqués, en premier lieu : la crainte de la douleur à la pose (83,2%), la peur de ressentir une gêne lors des rapports sexuels (73,5%), la modification des règles (62,2%). La nulliparité n’était pas un frein pour 62% des répondantes. Une grande majorité (94,5%) était favorable à une information à propos du DIU en CU.

Cette étude originale abordait un sujet très peu exploré en France, mais ayant fait l’objet de récentes recommandations sur le sujet. Questionner l’opinion des femmes semblait donc pertinent. Un tiers d’entre elles connaissaient l’indication du DIU en CU. Malgré l’intérêt qu’elles portaient à cette méthode, les femmes exprimaient de nombreuses réticences. Inclure une information sur ce sujet dans notre pratique courante était majoritairement bien perçue et pourrait être un des moyens possibles à proposer dans la prise en charge globale de la réduction des grossesses non désirées.

En France, 44% des adolescents recherchent des informations sur la sexualité sur internet. Cependant, l'obtention de réponses fiables est aléatoire et la visualisation de contenus inappropriés fréquents. Par ailleurs, le médecin généraliste (MG), interlocuteur de choix pour les adolescents, ne se sent pas toujours à l’aise pour aborder la vie affective et sexuelle (VAS) avec eux. Il semblait donc intéressant de savoir si les généralistes utilisaient des sites internet pour faciliter l’échange avec les adolescents.

Explorer l’avis des médecins généralistes sur l’intérêt de sites dédiés aux adolescents dans l’abord de la VAS.

Sélection et analyse selon la grille d'évaluation Framework for Comprehensive Sexuality Education des principaux sites internet français sur la VAS Etude quantitative univariée de cohorte, descriptive par questionnaire individuel, informatisé et anonyme. Recrutement des MG maîtres de stages universitaires de 3 départements. Analyse descriptive sur logiciel EXCEL, utilisation du test du Chi2 ou du test de Student. Etude qualitative par entretiens individuels semi-dirigés auprès de MG ayant participé à l’enquête quantitative. Analyse inductive thématique du verbatim, et triangulation des données.

Six sites internet ont été analysés. Etude quantitative : 63 réponses ont été obtenues (taux de réponse 16%). Le site choisirsacontraception.fr était connu par 35% des MG, les autres étaient significativement moins connus (P= 0.0001). Trente-huit pourcents (38%) des MG ne connaissaient pas de site d'information à la VAS, 40% n’en conseillaient jamais. Pour 73% des MG, proposer des sites internet aux adolescents permettait d'aborder plus facilement le thème de la sexualité en consultation. Etude qualitative: dix MG ont été interrogés. Ils pensaient les sites internet comme une source d’information neutre, permettant d’autonomiser les adolescents dans leur recherche mais aussi d’ouvrir le dialogue sur la VAD. Deux participants exprimaient une opinion négative vis-à-vis des sites proposés.

Cette étude originale par son sujet et sa double méthodologie abordait un sujet très peu exploré en France. Explorer les opinions et les pratiques des MG semblait pertinent dans l’objectif d’une prise en charge globale des adolescents. Les généralistes connaissent et utilisent peu de sites adaptés aux adolescents concernant la VAS. Cet outil leur semble pertinent mais à accompagner d’un échange.

L’implication du médecin généraliste (MG) dans le suivi de l’infection par le VIH est actuellement encouragée. Un projet de suivi partagé entre le MG et le médecin hospitalier (MH) a été proposé à 262 personnes vivant avec le VIH (PVVIH) stabilisées entre 2017 et 2019.

Nous avons interrogé les médecins traitants des patients inclus sur leur vécu et opinion. L’objectif était d’identifier les facteurs favorisants et les obstacles à ce type de suivi.

Nous avons mené une étude qualitative par entretiens semi-dirigés en face-à-face ou par téléphone soumis à analyse thématique avec approche phénoménologique après triangulation des chercheurs.

15 entretiens ont été réalisés. Pour les MG l’investissement dans la formation et le suivi du VIH leur semblait disproportionné face au faible nombre de PVVIH suivies. Ils éprouvaient un manque de connaissances face à un domaine en perpétuelle évolution. Ils revendiquaient leur place dans le suivi des comorbidités mais laissaient la gestion de la maladie et du traitement antirétroviral au MH. Les avantages du suivi partagé étaient la valorisation des compétences des MG, l’enrichissement de la pratique quotidienne, la formation au suivi du VIH par la pratique, la possibilité de consacrer une consultation au VIH, cadre propice au bon suivi des PVVIH. Les outils fournis par le projet ainsi que les coordonnées du MH étaient une aide importante. Les principaux obstacles étaient l’impression d’être sollicités pour pallier une défaillance de l’hôpital et pour de trop nombreux suivis de maladies chroniques, un risque de rupture et de perte de qualité dans le suivi, une surcharge des consultations, le temps de consultation limité, un manque de préparation du suivi partagé, une faible marge de manœuvre dans le suivi et un manque de valorisation de la consultation de médecine générale et de la formation des médecins libéraux.

Les MG sont disposés à poursuivre un suivi partagé pour les PVVIH à condition d’être formés, de disposer d’un moyen efficace de communication avec le MH et de pouvoir apporter leur connaissance du patient. Il reste à compléter cette analyse par les regards croisés des PVVIH et des MH ayant participé au projet SuiVIH.

Deux contraceptions d’urgence (CU) ont une AMM en France : le dispositif intra-utérin (DIU) au cuivre et les pilules contenant du LEVONORGESTREL ou de l’ULIPRISTAL D’ACETATE. La contraception d’urgence orale continue à être majoritairement utilisée malgré une meilleure efficacité du DIU et des recommandations récentes en faveur de son usage. Il semblait donc pertinent d’interroger les professionnels de premier recours sur cette méthode de contraception d’urgence.

Explorer les représentations et les pratiques de professionnels de premier recours au sujet de l’utilisation du DIU au cuivre en contraception d’urgence, repérer leurs freins à cette utilisation et les moyens envisagés pour faire évoluer leurs pratiques.

Etude qualitative par focus groups (FG) auprès de médecins généralistes et sages-femmes. Recrutement à partir de la liste des professionnels du département en recherche de variation maximale. Retranscription intégrale du verbatim. Codage en unité minimale de sens, analyse thématique inductive avec triangulation des données.

Onze professionnels, âgés de 29 à 56 ans, ont participé à l’étude, répartis en deux FG. Les participants connaissaient tous cette méthode mais l’utilisaient très peu. Ils notaient une évolution de leurs représentations et de leurs pratiques corrélées à des modifications sociétales. Le DIU leur apparaissait comme une CU plus efficace mais difficile à mettre en œuvre au quotidien du fait de l’absence de communication médicale sur le sujet, de son image de contra longue et de difficultés pratiques. Les réticences exprimées par les patientes, la difficulté à organiser un réseau de soins interprofessionnel pour la délivrance de la CU, ainsi que le manque de volonté politique apparaissaient également comme des freins externes.

Cette étude originale abordait un sujet très peu exploré en France, mais ayant fait l’objet de récentes recommandations de spécialistes sur le sujet. Explorer les représentations et les pratiques des professionnels de premiers recours semblait pertinent afin d’évaluer si ces recommandations peuvent être adaptées aux soins primaires. La pluridisciplinarité des FG était un point fort de cette étude malgré le faible nombre de participants. Faire participer les femmes au choix de leur CU et améliorer le travail en réseau de soins étaient des pistes de réflexions.

Introduction : Quotidiennement, plus d’un million de personnes contractent une Infection Sexuellement Transmissible (IST). Les IST sont un enjeu de Santé Publique où le médecin généraliste (MG) joue un rôle central dans la prévention. Nous avons voulu savoir quel était l’usage du préservatif lors de rapports sexuels occasionnels ?

Objectif principal :déterminer le pourcentage de jeunes adultes âgés de 19 à 30 ans n’utilisant pas systématiquement le préservatif lors de rapports sexuels occasionnels. Objectif secondaire :évaluer l’importance des différents freins et leviers à cet usage.

Matériel et méthodes : nous avons réalisé un questionnaire contenant 16 questions sur les freins et les leviers retrouvés dans la littérature. Il a été envoyé sous forme électronique par des associations étudiantes et via les réseaux sociaux. Les thematiques s'interessaient a la frequence de  l'utilisation,la qualité du rapport ,les conditions envirronnementales ,la notion de prévention Le recueil a eu lieu du 07/04/19 au 08/05/19. Les réponses ont été reportées dans un tableur Excel°. L’analyse des données a été réalisée avec le logiciel Excel°, les comparaisons des données des deux groupes ont été réalisées selon le test du Chi2 avec le logiciel BiostaTGV°.

Résultats : 634 questionnaires ont été analysés  Le résultat principal  est que 58 % des répondants déclaraient ne pas utiliser le préservatif de façon systématique qu’ils soient ou non étudiant en médecine ou jeune médecin. Les principaux freins  : la diminution des sensations de plaisir (59%), l’altération de la qualité du rapport (43%), l’oubli du fait de l’excitation (37%) et enfin la consommation d’alcool et/ou de drogues (25%). Les principaux leviers  : la prévention des IST (90%) et la prévention des grossesses non programmées (59%).

Forces : le nombre important de répondants permet de faire apparaitre des tendances pour chaque freins et leviers. Limites : il s’agit d’une étude déclarative par questionnaire avec des biais de sélection, en effet on peut supposer que n’ont répondu au questionnaire que les personnes intéressées par le sujet. Perspectives Le port du préservatif est loin d’être systématique. Les MG ont un rôle à jouer dans la promotion de l’usage du préservatif et sa prescription.

La prescription des anticoagulants oraux directs s’est amplifie?e depuis leur mise sur le marche?, a? la fin des anne?es 2010, fragilisant le leadership détenu par les anti-vitamines K. Le médecin généraliste reste, dans tous les cas, au cœur de la gestion du traitement. Quel est le ressenti des patients ayant eu un relai de traitement anti-vitamine K vers anticoagulant oral direct ?

Objectifs : Notre objectif est principalement d’évaluer la modification de qualité de vie de ces patients, suite au changement de traitement. Secondairement, il est de quantifier leur sensation de se?curite?, leur inquiétude et leur confiance suite au relai.

Etude quantitative, descriptive, transversale  ciblant les patients ayant eu un tel relai. Patients  préalablement  sélectionnés par des MG de groupe, dans 2 départements, ayant accepté de participer à l’étude. Les patients de l’étude ont répondu à un questionnaire a? 15 réponses fermées, contenant des questions originales et inspirées d’échelles préexistantes, afin qu’ils évaluent notamment leur qualité de vie sous chacun des deux traitements. L'analyse des résultats a été effectuée par Microsoft© Excel et BiostaTGV.

27 questionnaires analysés Résultat principal : Il existe une amélioration significative du ressenti des patients concernant leur qualité? de vie (73,16% apre?s le relai vs 60,49% avant, p=0,008), Cette amélioration est significative en particulier pour les contraintes lie?es a? l’alimentation, l’impact sur la vie quotidienne des patients et la peur d’he?matomes. La confiance est assez partage?e suite au changement en ce qui concerne la re?duction du risque thrombo-embolique. La se?curite?, l’inquie?tude, et la satisfaction sont globalement e?value?es positivement par les patients ayant eu le relai.

Forces : Notre travail a le mérite de s’intéresser à l’avis de patients, confirmant leur intérêt pour les anticoagulants oraux directs, déjà observé dans les précédentes études. Limites : L’interprétation des données a plusieurs limites, notamment un faible échantillon de réponses, ainsi qu’un biais de mémorisation non négligeable. Perspectives : Si le relai semble convenir aux patients, la confiance mitige?e quant au risque thrombo-embolique e?voque des lacunes dans l’information délivrée par le prescripteur : il faut probablement d’avantage et mieux communiquer sur les objectifs du relai et du traitement.

Les premier.e.s  infirmier.e.s de pratique avancée (IPA), à l'issue d'une formation de 2 années de grade master, débutent leur carrière professionnelle. Les IPA ayant choisi la mention « suivi des pathologies chroniques stabilisées »  assureront le suivi des patients atteints de pathologie chronique et pourront renouveler certains traitements, en étroite collaboration avec le médecin traitant et l’équipe pluriprofessionnelle. L’implication du médecin généraliste (MG) est donc primordiale afin d’intégrer l’IPA dans l’organisation des soins des patients, mais aussi dans les missions d’enseignement et de recherche des structures pluri-professionnelles de soins premiers.

Quels sont les intérêts d’accueillir un.e IPA dans les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) et MSP universitaires (MSP-U) ? Comment préparer l’intégration de ces nouveaux professionnels en soins premiers ? Comment organiser les soins avec les IPA au sein des MSP et MSP-U ? Quelle place pour les IPA parmi les acteurs de l’enseignement en soins premiers ? Et de la recherche en soins primaires au sein des MSP et MSP-U ?

2 animateurs seront présents pour cet atelier, animé par une méthode des ambassadeurs. Quatre îlots animés par un ambassadeur traitent chacun de l'une des quatre questions de travail, dans une perspective d'ingénierie pédagogique. Restitution en plénière des ambassadeurs. Synthèse avec hiérarchisation des idées forces.

Une trentaine de participants variés est attendue : statut universitaire ou non, membre d’une MSP ou non, pratique médicale urbaine/rurale, implication dans la recherche ou non, paramédicaux présents au congrès. Les groupes seront organisés en 5 groupes de 6 participants avec 5 ambassadeurs. Les ambassadeurs changent de groupe toutes les 10 minutes, puis retour des ambassadeurs en plénière (4 minutes chacun). Conclusion de l’atelier par les animateurs.

Permettre de réfléchir l’organisation des soins avec un nouvel acteur du soin ambulatoire sans en complexifier le parcours de soin. Participer à l’intégration des IPA au sein du soin, de l’enseignement et de la recherche en soins premiers. Mutualiser les idées afin d’intégrer les IPA à la recherche en soins primaires. Utiliser les idées forces pour articuler l’implication pédagogique et de recherche des IPA avec les actions des DMG.

Plus d'1,2 million de français se voient prescrire des anticoagulants oraux dans la prise en charge thérapeutiques des maladies artério-veineuses thromboemboliques. Malgré plusieurs décennies d'utilisation et de sensibilisation à leur utilisation, les Anti-Vitamines K (AVK) restent la première cause d'hospitalisation par iatrogénie médicamenteuse. Le rapport bénéfice-risque reste toujours difficile à évaluer en soins premiers au cours d'une décision médicale partagée entre une efficacité clinique démontrée au prix de troubles hémorragiques parfois graves. L'arrivée récente des anticoagulants oraux directs considérés comme non-inférieurs aux AVK en essais contrôlés randomisés complique les pratiques.

Déterminer la meilleure évaluation du risque hémorragique du patient traité par anticoagulant suivi en soins premiers durant 1 an en France

A partir de la cohorte CACAO (inclusion prospective de 3082 patients en 2015 traités par anticoagulants en soins premiers et suivis 1 an par 444 médecins généralistes), les hémorragies graves et les non graves cliniquement pertinentes ont été recueillies. Les différents scores prédictifs d'hémorragie disponibles dans la littérature ont été appliqués. Des analyses de survie ont été menées avec l'utilisation du c-statistic afin de déterminer la performance des scores dans les différentes sous-populations. Le modèle de Cox a permis l'identification de variables d'intéret pronostique et de proposer une alternative pragmatique aux scores existants.

106 décès (4,1%) ont été constatés durant l'étude accompagnés de 47 (1,9%) hémorragies majeures et 70 (2,8%) hémorragies non majeures cliniquement pertinentes. Les performances des scores cliniques ont été faibles quelque soit la molécule utilisée. Les variables d'intérêt pronostique identifiés ont été par exemple pour les patients sous AOD : la présence d'une anémie sévère = 7,5 (1,83 - 30,8) dans la prédiction de la survenue de tout type d'hémorragie alors que le Timed up and go test l’était pour la survenue d’hémorragies graves ORa = 5,47 (2,14 – 14).

Un faible taux d'incidence hémorragique a limité la puissance des modèles. Une faible exposition à l'apixaban est à noter. La cohorte CACAO reste robuste par le nombre et la qualité des données recueillies. Elle apporte des données pour la pratique du clinicien qu'il faudra valider dans une prochaine étude de cohorte.

La population transgenre est à haut risque de VIH. La PrEP est un outil intéressant de prévention du VIH, qui peut être prescrit à la population transgenre.

Quelle est la représentation de la PrEP dans la population transgenre dans une stratégie de prévention sexuelle ?

Etude qualitative inspirée de la méthode par théorisation. 9 entretiens semi-dirigés menés auprès de participants transgenres. Analyse selon 3 niveaux (ouverte, axiale, intégrative) proposant un modèle explicatif.

Cette population cumulait les risques en lien avec ses recours à la sexualité: 1/ La sexualité récréative avec les états de conscience modifiés  2/ sexualité financière avec la pression des usagers du travail du sexe sur le non port du préservatif (augmentation du plaisir) 3/ sexualité affective avec la pression du partenaire sur le non port du préservatif (marque de confiance et souhait de différentiation du le contexte professionnel). La PrEP était considérée comme un moyen de protection acceptable mais craint: effets indésirables, interactions avec l’hormonothérapie, stigmatisation, suivi difficile. Elle devait s'adapter aux risques individuels spécifiques. Internet était un recours pour les personnes transgenres pour trouver des informations en santé sexuelle ou en santé transgenre (en plus des campagnes de prévention et de l’éducation sexuelle). Un manque de connexion numérique était perçu comme un signe de précarité. Les associations transgenres avaient un rôle dans la santé transgenre avec le soutien social et médical et la lutte contre la stigmatisation, notamment la transphobie médicale.

Forces : triangulation de l'analyse en groupe, déconstruction des aprioris et journal de bord, contact prolongé avec le terrain d'étude, entretiens longs (médiane 82 mn). Une activiste d'association transgenre a participé aux réfléxions et à l'amélioration du guide d'entretien et a accompagné les chercheurs dans leurs réflexions. Un retour aux informateurs a été fait. La PrEP n'est qu'un élément dans le paysage de la réduction des risques chez cette population sévèrement exposée.   Ce travail a été mené conjointement avec une étude sur la prévention sexuelle dans la population originaire d'Afrique subsaharienne.

Les outils développant l’intelligence émotionnelle sont multiples.

Comment catégoriser ceux qui ont été évalués chez les étudiants en médecine ?

Une revue systématisée de littérature a été entreprise. Les études publiées entre janvier 1990 et février 2020 ont été recherchées dans les banques de données : Cairn, LiSSa, PubMed, Scopus et Web of Science. L’équation de recherche incluant des termes liés à « emotional intelligence », « teaching » et « medecine student » a fait ressortir 284 articles. Dix répondaient aux critères de sélection définis par notre méthodologie. Une analyse transversale a été réalisée afin de caractériser et d’organiser les outils pédagogiques employés.

Une cinquantaine d’outils ont été dénombrés. Les pédagogies actives, participatives et interactives étaient fondamentales au développement de l’IE des étudiants. Cinq phases d’apprentissage ont été individualisées et étudiées : évaluer l’IE (auto questionnaires...), acquérir des éléments théoriques (travail en groupe...), les appliquer en formation présentielle (jeux de rôles...), échanger et partager une rétroaction (débriefing…), les appliquer en situations réelles (stages…).
Deux catégories transversales ont été ajoutées. L’une précise les éléments spécifiques à une approche centrée sur l’étudiant (études des besoins, exercices personnalisés…) et l’autre  caractérise les différents rôles des formateurs : structurer et animer les formations puis accompagner les étudiants.

L’enseignement des disciplines biomédicales se fait traditionnellement par une pédagogie de transmission-acquisition théoriques. Le développement de l’IE des étudiants  est un changement de paradigme  pédagogique. L’étudiant, comme le patient bénéficiant d’une approche centrée (ACP), est d’autant plus motivé qu’il se sent acteur et responsable de ses progrès. Il s’agit de découvrir et de mettre en place des outils qui vont interagir avec la personnalité des étudiants : prendre connaissance de son fonctionnement personnel, se découvrir des compétences relationnelles cachées, collaborer avec d’autres personnes et se remettre en question.

Afin de mieux organiser la prise en charge des soins non programmés, le rapport Mesnier propose dans sa recommandation numéro 15 de renforcer la coopération entre les professionnels de santé. En mars 2019, au cours des 8èmes journées de la Fédération Française des Maisons et Pôles de Santé, un atelier ayant réuni plus de 80 professionnels de santé a abouti à la création d'une liste de situations de soins non programmés pouvant être déléguées à un professionnel autre que le médecin. Dans cette liste, six situations pourraient être déléguées aux pharmaciens. Ces situations pourraient faire l'objet de protocole de coopération au sein des Maisons de Santé Pluridisciplinaire, voire des CPTS.

Quels sont les conseils médicaux qu'un patient vient demander directement au comptoir des officines ? Quelles sont les difficultés rencontrées par les pharmaciens pour répondre à ces demandes ? Quelles sont les ressources nécessaires pour pallier à ces difficultés ?

Enquête prospective et descriptive menée par questionnaire auprès de 13 pharmacies volontaires de la région XXX, pendant 2 semaines complètes entre le 14 juillet et le 30 septembre 2019.

383 questionnaires ont été analysés. La majorité des motifs recueillis sont d'ordre cutanés, O.R.L. et gastroentérologiques. Lorsque les pharmaciens donnent des conseils médicaux à la demande des patients, ils éprouvent des difficultés dans 27% des cas. Celles-ci sont diagnostiques (52%), règlementaires (35%), cliniques (29%) et thérapeutiques (15%). Ils aimeraient une aide, notamment sous la forme d’arbres décisionnels.

Cette étude a permis de récolter un nombre relativement important de questionnaires, sur une durée relativement courte, estivale. Il est probable que d'autres types de conseils auraient été sollicités en période hivernale.  Le questionnaire, bien qu'élaboré avec la participation de 2 pharmaciens, a manqué de précision. Les pharmacies ayant participée au recueil des données sont localisées dans un rayon proche de la ville XXX. Une nouvelle enquête plus étendue et sur une période différente pourrait compléter ces données.
Les résultats donnent des pistes permettant d'établir des protocoles de coopération entre médecins et pharmaciens dans des structures de regroupement de professionnel, afin de répondre de façon plus efficiente aux demandes de soins non programmés.

Les besoins de santé des sujets en situation de prostitution et leurs difficultés d’accès aux soins sont à ce jour bien documentés. Au-delà des intuitions et représentations des professionnels concernés, il n’existe pas de travaux explorant leurs représentations sur le recours aux soins primaires.

L’objectif était d’identifier les attentes spécifiques de ces femmes, vis-à-vis d’une consultation de médecine générale.

Une étude qualitative a été menée de septembre 2018 à mai 2019 auprès de 17 femmes en situation de prostitution, recrutées par le biais d’associations de terrain. Les entretiens semi-dirigés ont été enregistrés, retranscrits, codés en verbatim et analysés selon une méthode d’analyse de contenu thématique.

Basés sur 17 entretiens réalisés auprès de femmes âgées de 19 à 60 ans de six nationalités différentes. Le rôle central du médecin généraliste dans le parcours de soin était reconnu par les patientes, du fait de son accessibilité, de la continuité du suivi apporté et de la pluralité de ses compétences. Les patientes attendaient du praticien une prise en charge médico-psycho-sociale. Elles identifiaient et étaient très sensibles aux compétences relationnelles et communicationnelles de bienveillance, non jugement, empathie, écoute attentive. La verbalisation de leur activité professionnelle en consultation était difficile, du fait d’une crainte de stigmatisation et d’une pratique considérée comme honteuse. Elle était cependant reconnue comme nécessaire à une prise en charge adaptée aux situations sanitaires rencontrées. Le médecin généraliste détenait un rôle dans l’ouverture du dialogue et la libération de la parole des patientes.

Nous avons produit au final un guide de consultation à l'attention du généraliste. Il promeut l'« approche-centrée patiente » auprès des personnes en situation de prostitution, du fait de l’impact d’une relation médecin-patient de qualité sur l’accès aux soins et des situations de vulnérabilité médico-psycho-sociales rencontrées par ce public. Nous concluons que le médecin doit s’inscrire dans une démarche de réflexion et de remise en question constante de sa pratique, permettant de déconstruire les représentations sociales et de lutter contre la stigmatisation. L'ouverture du dialogue en consultation bénéficie à ces patientes et aide à la délivrance de messages de prévention, pour une amélioration de leur santé globale.

L'hospitalisation des patients âgés les expose à des complications; la plus importante est l'apparition ou l'aggravation d'une dépendance qui survient dans 30 à 60 % des cas; en France, le taux de ré-hospitalisations non programmées à 30 jours (RH30) des patients âgés de plus de 75 ans est estimé à 18,9%; près d’1/4 de ces ré-hospitalisations peuvent être évitées. Il existe des facteurs de risque de réhospitalisation précoce.

Quels sont les facteurs de risque retrouvés dans le service de court séjour gériatrique de l’hôpital de XXX? quel est son taux de réhospitalisation à 30 jours?

Étude cas-témoins observationnelle rétrospective monocentrique chez les patients hospitalisés dans ce service entre le 1er novembre 2015 et le 31 octobre 2016, par entrée directe ou via le service des urgences, sortis vers leur lieu de vie habituel, domicile, foyer logement ou E.H.P.A.D et ré-hospitalisés dans les 30 jours soit dans ce service, soit dans un autre service du même hôpital soit dans d'autres établissements après un passage au service des urgences de cet hopital.

Le taux de réhospitalisation à 30 jours est de 15,7%. Les patients atteints d'une cardiopathie sont à risque significatif de ré-hospitalisation dans les 30 jours. Pour les autres facteurs de risque classiquement décrits, il n'a pas été retrouvé de différence statistiquement significative entre les 2 groupes.

Le fait que ce travail soit rétrospectif peut être responsable d’un biais d’information: l’autonomie, le MMSE et la présence d’un entourage n’était pas toujours renseignés de la même manière dans les dossiers. Le taux de fuite lors des réhospitalisations n’a pas pu être quantifié; il peut être responsable de la petite taille de la population étudiée; il peut expliquer également en partie au moins le RH 30 plus bas dans cette étude que celui du département calculé en 2018 (19,8%). La petite taille de la population peut expliquer l'absence de différence statistiquement significatiove pour certains facteurs de risque. Une meilleure communication en direction des médecins traitants notamment en cas de cardiopathie pourrait permettre de diminuer le taux de ré-hospitalisation des patients agés.

Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), le manque d’Activité Physique (AP) est considéré comme le quatrième facteur de risque de décès dans le monde et serait la cause principale de 21 à 25% des cancers du sein et du colon. Renforcer l’adhésion des patients ayant un cancer apparait comme un nouvel enjeu de prise en charge personnalisée en soins premiers auprès des patients afin de réduire la morbi-mortalité. L’AP est une thérapeutique non médicamenteuse bénéfique sur la fatigue et la qualité de vie.

Réaliser un outil d’aide à la prescription d’Activité Physique chez les patients suivis pour un cancer en soins premiers en vue d’optimiser la remise en mouvement et le lien motivationnel.

Etude multiphasique comprenant la création de l’outil à partir d’une revue de littérature suivi de sa validation par la méthode Delphi. Les publications pertinentes incluses étaient rédigées en français ou en anglais, publiées sur les 10 dernières années jusqu’en octobre 2019. La première version du guide a été réalisée à l’aide du logiciel Pages© modèle Livre vierge.  A chaque ronde Delphi des propositions ont été réaménagées selon les commentaires des experts jusqu'à obtenir un consensus.

Trente-trois articles pertinents ont constitué la revue de la littérature. Seize experts ont été inclus parmi les 60 contactés. Le taux de participation était de 26%. Douze experts ont répondu à la première ronde. Parmi les 82 items soumis, 68 items ont été validé et 14 items ont été soumis à l’analyse qualitative des commentaires. Onze experts ont répondu à la deuxième ronde. Parmi les 37 items, 34 items ont été validés et 3 items éliminés. Ce guide est composé d’un volet administratif, d’un rappel des bienfaits de l’AP, d’un questionnaire d’évaluation de l’AP, d’informations médicales liées au cancer, d’une page dédiée aux contre-indications et aux recommandations particulières. Mais aussi de tests d’évaluation, d’un certificat de prescription, d’un agenda et de bilan d’accompagnement mensuel pour une durée de 6 mois.

Ce guide innovant est adapté aux soins premiers. A l’avenir une étude en population au sein de structure de Médecine Générale pourrait permettre de juger de l’impact de cet outil.

Pour lutter contre la surmédicalisation, plusieurs initiatives telle que la campagne « choosing wisely » ont vu le jour. Celle-ci encourage chaque spécialité médicale de chaque pays à réaliser sa « Top five list », liste de cinq procédures de soins fréquemment prescrites malgré une balance bénéfice-risque déficitaire. Ces listes doivent être fondées sur des données probantes et issues d’un consensus pluriprofessionnel. A ce jour, six pays ont réalisé leur « Top five list » en médecine générale.

Elaboration de la « Top five list » française en médecine générale

Quarante médecins généraliste (30 du réseau Sentinelles et 10 universitaires) ont suggéré des procédures de soins qui, selon eux, étaient fréquemment prescrites en médecine générale et relevaient de la surmédicalisation. Cette liste a été réduite à 15 items via une méthode Delphi. Des synthèses de la littérature ont été effectuées pour chacun de ces 15 items. Ces synthèses ont été présentées à un groupe de neuf experts pluriprofessionnels (pharmacien, infirmière, médecin généraliste et autres spécialités médicales) pour déterminer la « Top five list » française en médecine générale via une méthode RAND/UCLA.

La « Top five list » identifiée était : 1. Antibiotiques dans les bronchites aiguës, grippes non compliquées et otites séromuqueuses et rhinopharyngites aiguës
2. Inhibiteurs de la pompe à protons au long cours sans révision de l’indication
3. Scanner du rachis lombaire dans les lombalgies communes
4. Tramadol en association ou non au parace?tamol dans la prise en charge de la douleur chez les patients de plus de 65 ans
5. Anti-inflammatoires non stéroïdiens dans l’angine et la sinusite aiguë

La principale force de cette étude est sa qualité méthodologique, avec la réalisation d’une fiche de synthèse de la littérature pouvant aider l’équipe pluriprofessionnelle dans son choix final. La principale limite est l’adaptation de la méthode RAND/UCLA aux besoins de l’étude, le groupe d’experts étant modifié en cours d’étude et la synthèse de la littérature étant réalisée par l’équipe de recherche. L’obtention de cette liste permettra de cibler les études prioritaires à mettre en place dans le cadre de la lutte contre la surmédicalisation.

La polymédication croissante de notre société entraine toujours plus d’effets secondaires et d’interactions médicamenteuses, induisant une morbi-mortalité non négligeable. La déprescription permet de réduire cette iatrogénie et d’améliorer la santé des patients. Cependant, cette démarche est difficile pour les médecins généralistes qui se heurtent à des obstacles paraissant infranchissables.

L’objectif de cette étude est d’explorer les stratégies des médecins pratiquant quotidiennement la déprescription. La réalisation d’un guide pratique permettrait d’aider leurs confrères à déprescrire.

Il s’agit d’une étude qualitative par entretiens individuels semi-dirigés menée auprès de seize médecins entre décembre 2018 et avril 2019. Le recrutement a été réalisé sur la base du volontariat, soit dans l’entourage des chercheurs soit auprès de médecins ayant publiés sur la déprescription. L’analyse thématique a été effectuée par théorisation ancrée jusqu’à saturation des données, après retranscription ad integrum des verbatims et triangulation des chercheurs.

Pour ces médecins, la déprescription s’inscrit dans une démarche réflexive globale, qui rend gratifiant leur exercice quotidien. La formation continue leur permet de se remettre en question et ne pas rester sur leur acquis. La relation de confiance avec le patient est indispensable pour entamer un processus de déprescription, via l’entretien motivationnel et l’éducation thérapeutique. Il importe de trouver le moment adéquat pour le patient comme pour le médecin dans une continuité de soins. Chaque consultation offre l’occasion de refaire le point sur les pathologies du patient afin de réévaluer l’ordonnance. La communication avec les autres professionnels de santé permet d’optimiser la prise en charge globale.

Cette étude est la première interrogeant spécifiquement des médecins déprescripteurs, pouvant ainsi apporter des réponses concrètes. Il existe cependant un biais de recrutement, les praticiens ayant été choisis de manière subjective. Malgré son investissement, l’enquêtrice principale restait néophyte dans la recherche qualitative. Au total, déprescrire s'inscrit dans la volonté croissante des médecins généralistes de prescrire juste. Les aptitudes nécessaires à la déprescription semblent similaires aux compétences proposées et enseignées au sein des DUMG. La relation médecin-patient est au cœur de cette démarche. Un déprescripteur sommeille en chaque médecin. Le guide de déprescription issu de cette recherche pourrait sensibiliser les généralistes à cette pratique.

Les connaissances nécessaires à l’exercice de la médecine générale sont vastes, en constante évolution, ce qui génère de nombreuses questions au quotidien. La recherche d’informations par les médecins se fait désormais essentiellement sur internet, outil incontournable mais conduisant souvent à des recherches considérées comme insatisfaisantes. Devant la multiplicité des travaux sur l’utilisation d’internet par les médecins généralistes, une synthèse structurée paraissait nécessaire.

Décrire les pratiques, difficultés et attentes des médecins généralistes français pour réaliser une recherche d'informations médicales actualisées et validées dans le champ des soins primaires sur internet.

Revue systématique de la littérature, selon le modèle PRISMA, des travaux de recherche originaux en langue française ou anglaise réalisés entre le 01/01/2007 et le 31/12/2017 et traitant des pratiques, difficultés et/ou attentes des médecins généralistes français pour la recherche d’informations médicales. Les principales bases interrogées étaient : Pubmed/Medline, Embase, Scopus, BDSP, SUDOC. Une double sélection indépendante et l’analyse ont été faites, suivies d’une mise en commun et d’un contrôle externe.

Sur les 1445 études identifiées, 34 ont été incluses pour analyse. Aucun profil type de médecins internautes ne se dégageait. Les recherches des médecins sur internet étaient pluriquotidiennes, principalement effectuées sur les moteurs de recherche généralistes, par mots clés successif et en langage médical courant. Les difficultés étaient nombreuses et liées au manque de temps, à un défaut de pertinence des résultats des recherches effectuées, aux doutes sur la fiabilité des sources et à la nécessité d’une inscription préalable. Les médecins généralistes recherchaient un outil centralisant les informations nécessaires à leurs pratiques, ergonomique, facilement accessible, avec un contenu concis, personnalisable, validé et à jour. Ils souhaitaient également recevoir une formation à la recherche documentaire sur internet.

Forces : revue systématique rigoureuse, avec une double sélection et analyse indépendantes des études. Limites : chercheurs novices en revue systématique ; absence d’utilisation de grille validée pour l’analyse des études dont de nombreuses n’étaient pas publiées. Perspectives : des pistes sont proposées afin d’optimiser la pertinence des recherches internet des médecins pour répondre à leurs besoins d’informations.

Les médecins généralistes (MG) sont parfois mal à l’aise pour accueillir les adolescents en consultation, particulièrement ceux en difficulté psychologique. Dans la perspective de la création d’une formation pour les internes et les MG sur ce sujet, un référentiel d’enseignement spécifique apparaît indispensable.

Établir et valider un référentiel des compétences attendues d’un MG, dans la rencontre avec les adolescents en soins primaires.

Après synthèse de la littérature, un référentiel d’attitudes, intitulé «?les 4A?», a été rédigé. Il présentait dix compétences, caractérisées chacune par trois capacités, dont le contenu était détaillé afin d’élaborer des indicateurs. Il a été soumis à un panel de 21 experts francophones, selon la méthode Delphi. Il leur était demandé de juger chacune des capacités selon trois critères, côté de 1 à 9 : la compréhension, la pertinence, et l’applicabilité. Trois tours ont été réalisés, entre février et mai 2020. L’analyse des résultats a été effectuée selon les critères de la fondation RAND : la validité contextuelle était établie lorsque le score médian de l’accord était supérieur ou égal à 7, en l’absence de désaccord.

La constitution du panel a respecté les critères de diversité préalablement choisis. Le consensus tel que défini a été atteint au bout de deux tours pour les 30 capacités, avec la participation explicite de tous les experts sur deux tours. Des ajustements ont été validés lors d’un troisième tour.

L’ensemble des experts a maintenu sa participation dans la ronde malgré le contexte épidémique du COVID apparu lors du second tour. Un expert a souhaité se retirer au deuxième tour après s’être retrouvé isolé dans des avis extrêmes. Les divergences relatives portaient sur l’applicabilité des capacités et non sur leur pertinence. Cela est le reflet de pratiques diverses parmi nos experts, notamment concernant la mise en œuvre de démarches psychothérapeutiques en médecine générale. Ce premier référentiel francophone d’accueil des adolescents en médecine générale est maintenant établi. Il servira à enrichir les formations professionnelles et la certification des internes. L’étape suivante sera de déterminer des indicateurs d’évaluation pour chaque capacité.