Contexte :
Pouvoir aborder tous les thèmes lors d’une consultation de médecine générale est essentiel pour que les soins délivrés soient pertinents et adéquats. Cependant, il n’est pas toujours facile pour les patients d’aborder certains thèmes pouvant être ressentis comme embarrassants, trop personnels, intimes, ou tabous. De Plus, l’absence de sensibilisation des médecins généralistes à certains thèmes et la crainte de ne pas savoir répondre aux questions du patient peuvent être des causes de réticence à aborder certains sujets.
Objectifs / Questions :
Décrire la proportion des patients restreignant les thèmes abordés par gène, pudeur et/ou peur du jugement lors d’une consultation de médecine générale et rechercher les facteurs associés à cette restriction de communication.
Méthode :
Etude transversale, observationnelle, entre décembre 2023 et janvier 2024, par passation de questionnaire auprès de tous sujets majeurs acceptant de participer à l’étude.
Discussions :
Un tiers des personnes a évité d’aborder une question de santé avec leur médecin généraliste par gêne, pudeur et/ou peur d’être jugé. Des outils utilisables simplement en consultation, permettant de faciliter l’abord de sujets sensibles par le médecin généraliste seraient un moyen de déjouer ces situations.
Résultats :
2104 personnes ont été inclus (âge moyen : 43,7±15,9 ans ; 73% de femmes). 680 répondants (32.3% (IC à 95%, 30.3-34.3)) ont déclaré une restriction des thèmes abordés par gène, pudeur et/ou peur du jugement. Les principaux motifs de gène, pudeur et/ou peur du jugement étaient la « vie et l’orientation sexuelle, libido, perception de votre genre, dysfonction érectile, sécheresse vaginale » (14,8%), les « problèmes psychologiques, humeur triste, anxiété » (13,8%). Le sexe féminin (OR=1,5 [1,2-1,9] ; p=0,0001) et un niveau d’étude de type études supérieures (OR=1,3 [1,05-1,7] ; p=0,02) étaient des facteurs favorisant la restriction des thèmes abordés ; l’hétérosexualité (OR=0,7 [0,5-0,98] ; p=0,04) et une relation de confiance avec son médecin généraliste (OR=0,6 [0,5-0,7] ; p<0,0001) étaient des facteurs diminuant la restriction des thèmes abordés. Entendre son médecin généraliste réaffirmer le secret médical permettrait de s’exprimer plus facilement pour 47.0% des répondants. Le fait que le médecin généraliste aborde spontanément ces sujets gênants permettrait à 77,8% des répondants de se livrer plus facilement.
Coralie BARBE (1) , Aline.Ohl-Hurtaud@Univ-Reims.Fr HURTAUD (2), Leila.Bouazzi@Univ-Reims.Fr BOUAZZI (1), Emilie THERY MERLAND (2), Clémence LAURENT (2) - (1)Comité Universitaire De Ressources Pour La Recherche En Santé, Université De Reims Champagne Ardenne, France, (2)Département De Médecine Générale, Université De Reims Champagne Ardenne, France
Communication orale